Il était là, devant moi. Léon était devant moi. Je l'avais assommé et l'avais ramené dans cet entrepôt vide. Je l'ai installé sur une chaise et je l'ai attaché avec de grosses cordes. Je lui ai aussi scotché la bouche avec du gros scotch gris brillant. J'attends juste qu'il se réveille.
Quand Piacci commença à se remuer, et qu'il ouvrit les yeux, la première chose que je fis c'est d'applaudir.
"-Tiens, tiens, tiens. Léon Piacci en personne, ici devant moi. Tu t'es enfin réveillé vieux connard." dis-je méchamment. Il eu une lueur de peur dans ses yeux, et il a bien raison de l'avoir car si il ne veut pas parler, je le ferais parler à ma manière.
"-Je vais t'expliquer quelque chose. Tu es ici pour m'expliquer, pour répondre à chacune de mes questions. J'enlève ton scotch mais si jamais tu hurles, je t'en remets un, ou pire, je te bute. C'est compris?" continuais-je. Ce soir, la haine dans mes paroles est au maximum.
Il hocha la tête et je m'avança vers lui et lui retira son scotch. Il sourit sadiquement, ce qui me donnait envie de le gifler. Mais je me retins et tourna autour de lui.
"-As-tu peur Léon?
-Peur de quoi?, demanda-il
-Peur de moi. De ce que je vais pouvoir te faire, dis-je en remuant un flingue sous son nez.
-Non. Je n'ai peur de personne et encore moins de toi. N'oublies pas que j'ai réussi à t'avoir, a t'enfermer. À briser ta vie, à te faire souffrir."
Je le gifla, fort, tellement fort que sa joue avait la marque de ma main.
Je me recula de lui, et ravalais ma rage et mon envie de le défoncer.
"-Dis moi Piacci, je vais commencer mes questions. Alors, depuis combien de temps as-tu préparé ton plan pour me capturer.
-Depuis quelques années déjà. Deux, peut-être trois ans. Chiara Menzi, tu n'es pas n'importe qui, il faut du temps pour t'avoir., dit-il sérieusement comme si il parlait d'un animal qu'on chassait.
-Et, où tu as trouvé Giacomo? Et pourquoi lui?
-C'est un orphelin. Un putain d'orphelin que j'ai pris sous mon aile et qui me l'a mise à l'envers. Quel batârd. dit il rageusement
-Parle encore de lui de cette manière et je te crève. Maintenant répond à ma question..
-Je connais Giacomo depuis la mort de ses parents. Il était dévasté et il cherchait du travail pour pouvoir nourrir ses frères. Alors je l'ai embauché. Au début, il devait juste aller chercher de l'argent dans quelques unes de mes boîtes, puis après je l'ai assombri. Je lui ai donné des missions plus noires, comme aller buter mes ennemis, ou infiltrer notre mafia ennemie. Il était tellement prêt à tout pour sauver sa famille, enfin le peu qu'il lui reste, alors je l'ai manipulé. Naïf et jeune, il a accepté de coopérer à ton enlèvement pour quelques billets. Mais, Je n'avais pas prévu qu'il tombe pour toi. Ce con voulait arrêter mais je l'ai menacé alors il n'avait pas le choix. Quel genre d'homme tomberai amoureux d'une fille comme toi?! Toi, tu es le contraire de Giacomo. Giacomo est gentil, intelligent, doux. Mais toi, Chiara, tu n'es qu'une sale pute qui grâce à ton père, a hérité de ma mafia."
Je lui donna un coup de pied dans sa chaise, ce qui le fit tomber. Puis je m'accroupis à ses côtés et lui chuchota à l'oreille: fais attention Léon, tu risques de ne pas passer l'heure.
**
Après une demie heure où je suis partie prendre l'air, je suis revenue dans l'entrepôt.
"-Si tu savais comment Alonzo s'est amusé avec toi. Comment il t'a frappé, comment il t'a fait croire qu'il t'aimait, comment il t'a manipulé. Et toi, sombre conne, tu pensais qu'il t'aimait. Alonzo n'aime personne, saches le. Veux-tu que je te rappelles comment nous t'avons enlevé. Comment nous t'avons insulté et battu, sale fragile. Te souviens-tu quand tu nous suppliais d'arrêter. Te souviens-tu de comment as-tu hurlé après les passages d'Alonzo dans la cave? Te souviens-tu de..
-STOP!" Hurlais-je. Les larmes coulaient sur mes joues et je les essuya d'un coup sec avec le revers de ma main. L'autre se marrait. Et je sentis la violence montait en moi, elle montait grandement, et dangereusement.
Je m'avançais vers Léon et le roua de coups. Puis quelques minutes après avoir fini d'hurler et de le frapper, je me recula et le regarda. Du sang coulait de son nez, de son arcade et de sa bouche, son œil gauche allait devenir un œil au beurre noir. Mais lui, il souriait tandis que moi je pleurais.
"-Pourquoi? Pourquoi m'a tu fais subir tout ça? Pourquoi tu m'a enlevé? Pourquoi as-tu tué ma soeur?"
C'était ma dernière question avant de le descendre. Je le savais car cette question était fatale, c'était la question qui me démangeait.
"-Depuis plus de vingt ans, je suis amoureux de Livia. Et oui, Livia ta mère, je suis amoureux d'elle depuis mon adolescence. Elle m'obsède et m'a toujours obsédé. Et je l'ai eu. Je suis sorti avec elle de mes dix huit à mes vingt ans. Mais ton père, cet enculé est venu. Et Livia est tombée amoureuse de lui, et elle m'a quitté. Alors j'ai sombré et je suis entré dans la mafia pour extérioriser toute cette douleur et cette envie de vengeance. Cette mafia est ensuite devenue la mienne. Avec mon métier, j'oubliais Livia, même si ce n'était que quelques heures par jour. Car quand je rentrais chez moi, elle occupa toutes mes pensées. Elle et son délicieux parfum, son sourire Angélique et ses cheveux d'or. Livia, ma petite française, l'amour de ma vie. J'ai toujours haïs ton père, depuis qu'il a piqué mon amour. Mais je l'ai ensuite détesté à un point imaginable car il a volé MA mafia, pour se l'attribuer et ensuite la donner à ses chers petits enfants. Putain, cet enculé m'a tout volé. Il a volé ma Livia, ma mafia, puis mon enfant. Et oui, car de notre histoire d'amour, Livia est tombée enceinte mais m'a quitté ensuite. Puis Maria est née, et ton père s'est occupé d'elle comme si c'était sa fille, alors que c'était la mienne. Maria est ma fille, pas celle de ton putain de père.
Ma souffrance était énorme, elle l'est toujours. Mais Livia s'en foutait de me voir souffrir et elle s'en fout toujours. J'ai souffert comme personne n'a jamais souffert. Alors, pour me venger de ce qu'elle, de ce qu'ils m'ont prit, je voulais les faire souffrir comme ils m'avaient fait souffrir. Alors je t'ai enlevé, parce que tu étais la préférée de ton père, puis après je t'ai enlevé toi et ta soeur mais tes parents s'en foutaient de vous, de toi. Tes parents sont les êtres les plus égoïstes, personne de ta famille n'a alerté la police avant des mois. Puis après j'ai tué ta soeur car c'était la petite dernière, la petite princesse de tes parents. Et là seulement, ils ont souffert. Mais j'ai pris ma plus grande vengeance en tuant ton putain de père
-Tu racontes n'importe quoi, mon père est mort d'un cancer.
-Ça c'est ce qu'il vous a fait croire. Je le suivais depuis des mois et lui le savait. Puis je l'ai assassiné dans l'une de ces ruelles sombres de Rome. Et ta mère, cette chère Livia, le sait. Elle sait que c'est moi qui ai tué son mari, mais elle t'a menti. Elle te l'a caché, à toi et tes frères, mais Maria le sait aussi. Maria sait qu'elle est ma fille, mais elle ne t'a rien dit. Parce que elle ne t'aime pas, elle ne t'a jamais aimé, ta mère non plus, elle ne t'a jamais aimé. Tu n'a été qu'un sac de problèmes ambulants pour elle, tu est un monstre, et tu lui fait peur.. Car c'est ce que tu est Chiara, un monstre, une machine de guerre, une fille sans cœurs et sans sentiments."
Je pleurais déjà depuis longtemps, alors toute cette histoire n'est qu'une affaire de mensonges et de vengeance. Je pris l'arme qui était posé à mes pieds et m'avança vers lui.
"-Alors, toute cette histoire n'est qu'une putain histoire d'amour qui a mal tourné. Et tu t'es servi de moi, et de ma soeur! C'est toile monstre dans l'histoire, tu as assassiné une fille de dix sept ans putain. Tu t'es comporté comme un gamin, au lieu d'aller te faire soigner sale malade mental, tu a préféré me torturer, moi et ma petite soeur. Tu as tué mes proches, par simple jalousie. Alors aujourd'hui tu va mourir. Parce que ce n'est que ce que tu mérites."
J'hurlais ces mots, toute ma douleur et cette tristesse que je gardais en moi depuis des années sortaient maintenant. Je pointais l'arme sur lui et mis mon doigt sur la détente.
"-Chiara, arrête ça!"
Cette voix, putain non. C'est lui. Je me retourna et Giacomo était là, avec ses mains en l'air, comme si il se rendait. Mon arme était posé sur Giacomo maintenant.
"-Mais tu as entendu? Giacomo, il a tué ma soeur, mon père. Il a envoyé Alonzo me frappait, me battre, et me.. As tu entendu? Il mérite de mourir Giacomo, il le mérite!, dis-je en sanglotant.
-Je sais ma chérie. Mais tu ne crois pas qu'il serait mieux en prison? Là, il se fera tabasser par les autres prisonniers. Tu ne va pas aller en prison pour sa gueule, si? Allez, pose ton arme, Chiara, je t'en prie."
Je réfléchissais. Même si au fond, j'avais pris ma décision.
Un coup de feu retentit.
Qu'est ce que j'ai fais?
________________________
Voilà, toute la vérité est enfin sortie. Qu'en pensez vous?
Votez, commentez, c'est parti!
La suite arrive dans la journée ❤️💋