Chapitre 6
Elle s'avança vers le groupe, s'échappant du parapluie du pauvre Edward qui l'avait gentiment accompagné, faisant danser sa robe noire contre ses jambes. Les perles d'eau qui tombaient du ciel s'écrasait sur son corps frêle. Les gouttes translucides glissaient sur ses vêtements noirs, inondaient ses cheveux blonds, caressaient sa peau pâle et rougie par le froid. Elle s'approcha de Damian, et se réfugia sous son parapluie. Il tourna sa tête vers elle, surpris, et elle lui adressa un faible sourire. Ils se tournèrent alors tous vers le cercueil en bois sombre qui renfermait ce cadavre trop petit, trop jeune, trop beau, fringuant. Cette personne qui est partit trop tôt, qu'on regrette, qui ne méritait pas ça. Qui ne méritait pas de mourir au fond d'une ruelle, dans l'ombre et l'effrois, l'anonymat et la solitude. La famille du défunt George avait insisté, malgré le temps, à faire la cérémonie à l'extérieur, au cimetière, elle voulait que se fasse la tradition, elle voulait que chacun y dépose une pelletée. Que chacun l'enterre, un à un, ce qui veulent lui offrir ce dernier hommage.
La mère prit la parole après son mari, les yeux larmoyants. Mais c'est avec fierté qu'elle retient ses larmes et ses sanglots, bien que sa voix en fut quelque peu étouffé. Tout le monde ce taisait pour l'écouter, pour écouter une mère offrir les dernières paroles à son fils. A son cher fils, son seul enfant, son soleil, son but, celui qui menait sa vie. Allait-elle s'en sortir? Elle n'avait pas d'autre enfant pour qui ce battre, mais un mari. Et lui, tiendrait-il le coup? Les questions restaient sans réponses. Seul l'avenir savait à quoi ils feront face.
Les mots qu'elle prononçait avec mal pesait sur la foule comme une masse. L'heure était aux pleurs, aux regrets, au silence mortuaire. Le ciel semblait tomber sur leur tête, leurs corps étaient compressé, le coeur lourd et la tête trop pleine de pensées. Les gens présents ne formaient qu'une masse noire, triste et lugubre.
Un violent coup de vent s'abattit subitement sur la foule. Elle frissonna sous le supplice de la bise glacée, ses poils se hérissant, et elle déposa ses mains sur ses bras, se recroquevillant légèrement sur elle même pour se donner plus chaud. Qu'elle idée de venir par un temps pareil avec une simple robe manche longue et une paire de collant, sans même une écharpe ou une veste pour contrer le froid qui s'abattait ces temps-ci.
C'est alors que quelque chose de doux et de chaud se pose sur ses épaules si peu habillées. Elle dépose d'abord ses mains sur le tissu, avant de relever la tête vers Damian. Il lui adresse un regard tendre et rajuste sa propre veste noire sur son amie, un sourire au bord des lèvres. Elle l'en remercie d'un même sourire, ses tremblements cessant lentement, et ressers un peu plus cette bulle de chaleur sur son corps froid.
Les dernières paroles fut prononcé, la pelle tournait dans les rangs. Certains adressaient quelques murmures dédiés au mort, avant de renverser la terre sur cette boite sombre.
Karen renversa la pelle sur le troue, ajoutant un peu de cette matière si friable sur un tas déjà bien haut. Karl la prit lorsque sa soeur lui la tendit et y ajouta sa pelleté. Ce fut au tour de Priscilla, qui agrippa ses deux mains fines sur le manche et renversa un peu de terre. Puis, Lylle pris la pelle, et y laissa aussi son tas, adressant quelques mots inaudibles. Puis, il la laissa dans les grandes paumes de Damian qui approcha sa grande carrure du chantier et y jeta un peu de terre. Puis, il déposa la pelle d'un geste délicat dans les petites mains frigorifiées de Lucy, avant qu'elle y jette sa pelleté.
<<-Nous ne souhaitons qu'une chose, annonce le père d'une voix plus forte, retrouver l'assassin de notre fils.>>
Une envie remonte soudain dans les tripes des adolescents. Une envie qui vous enveloppe, vous emporte autre par, vous obnubile, vous ne pensez plus qu'à sa. Quelque chose d'irrésistible, une envie qui saisie votre coeur et vous pousse à agir.
La curiosité. L'envie de rendre justice. Le besoin de faire le bien.
Ils se regardèrent tous discrètement, se demandant s'ils étaient seuls. Mais non, tout le groupe avait cette même envie, ce même désir de justice.
<<-Je pense qu'on pourrait avoir affaire au même tueur que pour le meurtre de Caroline, avoue Lucy.
-J'en ai bien peur, poursuit Damian en pesant son regard sur chaque adolescent à ses cotés.>>
les six formaient un cercle parfait autour de la table basse sur laquelle ils avaient disposés des bouteilles de bière et des gâteaux. Ils s'étaient tous réunis, après cet après-midi sinistre, chez les Wayne pour passer une fin de journée un peu plus calme et non dans une chambre, à la merci d'une solitude pesante. Bien sur, comme toujours, il n'y avait qu'Alfred pour accueillir la bande. Le père était très occupé, le grand Bruce était très pris par les affaires de Wayne Entreprise et, le soir, à peine rentrée, revêtit son costume de Batman et chassait le crime de sa ville. Ville qu'il, sans le vouloir, n'arrivait plus à protéger autant qu'avant. Il se faisait vieux, se fatiguait, gérer à lui seul la ville la plus criminelle au monde n'était plus chose aisée et ils craignaient la disparition de la chauve-souris.
<<-Ce qui signifie, reprend le jeune millionnaire, pensif.>>
Tous porte leur regard sur lui, intrigué. Lucy esquisse un sourire en coin, comprenant où voulait en venir Damian. Lorsque Lylle comprit lui aussi, il se mit à trépigner sur place, souriant comme un gueux, envelopper dans une bulle de joie.
<<-Que Batman travail sur le sujet, lâche faiblement Damian en se levant.>>
Il pose sa bière et s'éclipse du salon. Il est vite suivie par Lylle qui accourt après lui, Lucy, Karen, Karl et Priscilla, impatients.
Au tournant, ils le retrouvent dans le bureau de son père.
<<-Tu disais que c'était toujours fermé, s'extasiait Karl en observant l'immense bibliothèque qui recouvrait le mur du fond.
-Il cache toujours une clef sous le paillasson au cas où.>>
Il appui alors sur un petit interrupteur qui se trouvait sous le plateau de bois du bureau. Un cliquetis, un grincement. Six étagères du grand mur pivotent, s'ouvrent comme deux grandes portes, grinçant sur le sol de béton qui s'enfonçait. Devant eux, se creusait un couloir sombre, comme un tunnel dans la roche, où l'on ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Lucy prit le soudain réflex de sortir son téléphone portable et d'enclencher la lumière intense qui éclairait désormais leurs pas d'un halo blanc. Ils se regardèrent tous, surpris et inquiet, tandis que Lucy, Damian et bien sur le surexcité Lylle s'enfonçaient dans l'entre noire. Finalement, c'est le groupe au complet qui parcours, éclairés par le portable de Lucy, le chemin creusé dans la roche. Une nuée noire fondit sur eux dans des couinements terribles, à vous rendre sourd. Ils se protégèrent de leurs mains, se baissant pour échapper à la vague de monstre qui approchait. Un coup de vent caressa leur peau subitement, leur donnant une chaire de poule effroyable. Ils se relevèrent, observant au loin s'éloigner le nuage sombre. La jeune blonde glissa deux doigts sur sa joue, les pressant contre la griffure que venaient de lui faire une de ces horreurs. Sa joue, en comptant cette nouvelle griffure et la blessure de la poupée clown, était bien amochée désormais.
<<-Des chauve-souris dans une Batcave, étonnant, ironisa Karl en essayant vainement de remettre de l'ordre dans sa chevelure. >>
Ils poursuivirent alors leur chemin, tous tremblant encore de cette stupeur soudaine. Plus ils avançaient, plus il faisait froid et humide. L'ambiance semblait pesante, on ne savait pas ce qu'il se trouvait en face, ils étaient effrayés. Sauf Damian, qui était déjà venu une fois, mais c'était pour lui une aubaine de retourné dans cette fameuse cave.
La lumière éclaire leurs pas, mais ils restent plongés dans le noir, le rayon lumineux se perdant dans la noirceur alentour. Quand soudain, Lucy s'arrête. Les autres manquent de peu de la bousculer. Un pic de pierre leur barre la route. La lumière se porte alors sur le sol. La roche sous leur pieds s'arrêtait net, les plongeant dans un ravin sans fin. La petite blonde leur fit alors signe et tous firent demi-tour.
<<-Il faut trouver l'interrupteur sur le mur, lui indique Damian.>>
Elle hoche la tête, bien que persuadé que dans ce noir complet il ne le verrait pas. Elle fait alors un tour d'horizon pour chercher un mur. Elle rase les parois de pierre à la recherche d'un possible gros bouton rouge. Lorsque ses doigts fins qui s'étaient perdu dans l'ombre palpèrent quelque chose de difforme, de particulier. Quelque chose qui, une fois révélé par la lumière du téléphone, était bel et bien un interrupteur. Elle l'enclencha, donnant un grand coup de son poing serré.
Une lumière soudaine éclaira la pièce. On ne savait d'où venait ce rayon lumineux qui baignait tout l'endroit d'une puissante clarté, reflétant sur les murs une couleur opaline. La cave était donc révélé aux adolescents. Une immense grotte, comme jamais vu, que l'on ne soupçonnait pas d'une telle hauteur. On n'en voyait pas le bout, ni le sol, ni le plafond, jute des pics rocailleux qui montaient où descendaient comme des fourches ou des tridents aux pointes acérées. Ils se trouvaient juste sur le sommet d'une grande pièce à la structure de pierre et aux parois de verre, une immense cage d'escalier qui leur permettait d'atteindre l'immense autre bloc suspendu en l'air, raccroché aux escaliers, dans laquelle s'alternaient cibles et mannequins robotique déjà bien amochés, du matériel de haute technologie, inimaginable, le futur même qui s'étalait devant leurs yeux. Une cascade limpide chutait du plafond, si haut qu'on n'en voyait pas la source, et s'abattait sur cette salle si "high-tech", l'eau glissant sur les vitre comme des perles nacrées et scintillantes, et retombant dans le ravin obscure. Ils s'enfoncèrent alors par la trape et descendirent les escaliers. Une lumière crue se reflétait sur les vitres, donnant l'impression d'être teintée de bleu. Leurs pas pressées tintaient sur les marches en acier. Ils dévalaient les escaliers à une vitesse folle. Ils atteignirent enfin la passerelle. D'une par de celle-ci, se trouvait un renfoncement dans la roche, abritant une lueur rouge plutôt effrayante. Et, de l'autre, se tenait, fière, au bout de la passerelle, devant deux immenses portes de métal, un véhicule des plus impressionnant. Une voiture aux formes rondes, longue et basse, d'un noir parfait, aux lignes dynamiques et unique. Un bolide que tout le monde connaissait, mais rare étaient ceux qui pouvaient se vanter de l'avoir vu. Tout le monde connaissait ces exploits, mais rare sont ceux à les avoir admirés.