Attirance incontrôlable

By Lyria-C

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On m'a souvent dit que je tombais amoureuse très rapidement. Peut-être même trop rapidement. Ma dernière rupt... More

Prologue
Partie 1 - Anabelle. Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Chapitre 5.
Flashback.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 12.
Chapitre 13.
Partie 2 : Adam.
Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 4.
Chapitre 5.
Chapitre 6.
Chapitre 7
Chapitre 8
Partie 3 - Anabelle et Adam
Chapitre 1 : Anabelle.
Chapitre 2 : Adam.
Chapitre 3 : Anabelle.
Chapitre 4 : Adam.
Chapitre 5 : Anabelle.
Chapitre 6 : Adam.
Chapitre 7 : Anabelle.
Chapitre 8 : Adam.
Chapitre 9 : Anabelle.
Chapitre 10 : Adam.
Chapitre 11 : Anabelle.
Chapitre 12 : Adam.
Chapitre 13 : Anabelle.
Chapitre 14 : Adam.
Chapitre 15 : Anabelle.
Chapitre 16 : Adam.
Chapitre 17 : Anabelle.
Chapitre 18 : Adam.
Épilogue
Info !

Chapitre 3.

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By Lyria-C

1er Janvier 2016

Une faible pression sur mon bras me tire de mon sommeil profond et j'ouvre difficilement les yeux. M'attendant à voir une paire d'iris vertes en face de moi, je suis surpris d'être face à deux billes noires semblables aux miennes.

D'un signe de tête, mon frère me fait signe de le suivre hors de la pièce. Je tourne alors la tête vers Ana, qui dort toujours paisiblement dans mes bras. Je réussis difficilement à m'extirper du lit - bien que l'envie ne soit pas au rendez-vous - et quitte la chambre en la laissant dormir, bien emmitouflée dans la couette épaisse.

Je descends les escaliers et trouve mon petit frère sur le canapé. Je m'installe près de lui en soupirant. Je sais qu'on va avoir une longue discussion, lourde en reproches en tout genre !

- Elle dort depuis que vous êtes rentrés ?

Je jette un coup d'œil à l'horloge murale. Il est presque dix-huit heure. On a donc dormi tout l'après-midi et ça m'a fait un bien fou.

J'explique rapidement à Stef ce qu'il s'est passé tout à l'heure sans entrer dans les détails, ce à quoi il ne répond rien du tout.

- Je fais quoi maintenant ? demandé-je vainement.

Je suis vraiment pitoyable de demander de l'aide à mon petit frère mais il s'y connait largement mieux que moi en relation, amoureuse ou non. Moi, tout ce que je connais depuis des années, ce sont les relations sans lendemain alors pour le coup, je suis totalement largué.

- Tu t'es mis dans la merde tout seul, Adam, alors débrouille-toi.

Je ris nerveusement à sa remarque et me laisse tomber contre le dossier du canapé.

- T'es un enfoiré, soupiré-je.

- Toi aussi.

Je le sais déjà ça...

- Tu me dis que je ne dois pas tout faire foirer, Stef. Mais ça veut dire quoi ? Je ne sais pas comment réagir avec Ana. Je sais pas si ce que je fais est bon ou pas, putain !

Si je commence déjà à m'énerver, je ne vais pas faire long feu.

- Tu crois vraiment que c'est bon de sortir avec ton élève ? rétorque-t-il durement.

- Bien sûr que non ! Mais je ne veux pas qu'elle souffre.

- C'est trop tard.

- Alors je fais comment ? m'écrié-je en lui faisant face.

On se défie du regard et il ne répond pas. Et ça m'énerve, parce que tout ce qu'il dit entre en contradiction avec la phrase précédente. Je fais comment pour suivre ?

- Tout ce que je veux, c'est que tu arrêtes de la faire souffrir. Tu ne te rends pas compte de tout ce qu'elle a pleuré à cause de toi.

Des images d'Ana en larmes dans les bras de mon frère m'arrivent par centaines et je m'en veux terriblement. Je mets immédiatement ma colère de côté et l'inquiétude surpasse tout le reste.

- À ce point ?

Il hoche la tête doucement.

- Elle t'aime vraiment, Adam. Je te l'ai déjà dit.

Je soupire longuement et me passe les mains sur le visage en enfonçant mes coudes dans mes cuisses.

- Je sais.

Je me souviens de la fois où Stef est venu me voir dans ma salle de classe après qu'Ana lui ait raconté ma dernière connerie. Il était tellement remonté contre moi qu'il ne m'a pas adressé la parole pendant plusieurs jours, ce dont je ne peux lui en vouloir. Il m'a fait ouvrir les yeux, après tout. C'est grâce à ses mots que j'ai trouvé la force d'abandonner Anabelle une bonne fois pour toute. Enfin, c'était le cas jusqu'à hier soir. Maintenant, je suis décidé à prendre soin d'elle mais j'ignore comment m'y prendre alors que je n'en ai pas le droit.

Toute cette histoire me fatigue. Ce serait tellement plus simple que je ne ressente absolument rien pour elle, que je n'ai pas ce pincement au cœur lorsqu'elle se met à pleurer, que je n'ai pas ce manque d'elle depuis plusieurs mois. Ce serait plus facile si elle avait ne serait-ce qu'un an de plus afin qu'il n'y ait plus cette relation prof-élève qui nous interdit tout rapprochement. Je voudrais seulement fermer les yeux et me réveiller six mois plus tard, à cette période où elle serait majeure et elle ne ferait alors plus partie de mes élèves. Un saut dans le temps de quelques mois n'est-il pas envisageable ? Je n'aurais alors plus à me torturer la tête et je serais libre d'être avec elle. Mais ce n'est pas le cas. Stef me le rappelle très bien.

- Tu l'aimes ?

- Je n'ai pas le droit.

- Je ne te demande pas si tu en as le droit, je veux savoir si tu l'aimes, rétorque-t-il calmement.

Est-ce que je l'aime ? C'est une bonne question. Comment je suis censé trouver une réponse à ça ? L'amour est un sentiment que j'ai bannis il y a quelques années. Tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que je ressens quelque chose pour elle. Quelque chose de puissant qui m'empêche de réfléchir lorsqu'elle est dans les parages. Quelque chose que je n'ai jamais ressenti, mais j'ignore si c'est ça, aimer. J'ai trop longtemps rejeté l'idée que je ne sais plus quoi penser.

- J'en sais rien, soufflé-je finalement.

Stef soupire de lassitude et me dit des choses que j'aurais préféré ne pas entendre.

- Ça te faisait quoi de la savoir avec Adrien ? De le voir la prendre dans ses bras au lycée ? Parce que je sais que tu les as vu. Et pas qu'une fois.

- Arrête, ça va.

- Ça te faisait rien de la voir sourire grâce à lui ? continue-t-il.

- Ferme-la ! m'exclamé-je énervé. Arrête de me parler de ce petit con prétentieux ! Je ne sais même pas comment elle a fait pour envisager de sortir avec lui ou d'avoir été avec l'autre abruti de Théo.

Je me lève brusquement et me dirige vers la cuisine. J'attrape les tasses à café à moitié remplies qui sont restées sur la table depuis ce matin et les mets dans l'évier.

- Ça t'énerve de la voir avec quelqu'un d'autre que toi, n'est-ce pas ? rajoute Stef.

Je ne réponds pas et verse du produit sur l'éponge pour laver la vaisselle salle. Mon caractère de maniaque compulsif persiste même lorsque je suis à bout de nerfs. Peut-être même davantage !

- Comme ça t'a énervé le jour où tu as cru que c'était elle qui était dans ma chambre alors que c'était Émilie. Ce jour-là, tu as cru qu'on était en train de coucher ensemble et tu as...

- Ferme-la, merde ! crié-je en balançant la tasse que je tiens à la main dans l'évier, la brisant en plusieurs morceaux.

Je m'appuie sur le rebord de l'évier et tente de virer toutes ces images d'Ana dans les bras d'un autre, ou de mon frère. Pourquoi il m'a dit tout ça ? Pourquoi il remue le couteau dans la plaie comme ça ? Je vais péter un plomb. Je suis déjà en train de craquer.

- Est-ce que tu l'aimes ? insiste-t-il à nouveau.

Je ramasse les morceaux de verre et les jette dans la poubelle, puis je me résigne à faire face à mon petit frère, qui me parait beaucoup plus mature que moi aujourd'hui, et depuis quelques mois.

- Oui, t'es content ?

Je n'attends pas sa réponse et termine de faire la vaisselle. Je mets ensuite ce que j'ai lavé dans le lave-vaisselle et m'affale sur une chaise, face à Stefan.

- Elle n'est pas Cassandre.

C'est la deuxième fois qu'il prononce ces mots et ça m'énerve parce que je suis conscient qu'Anabelle n'est pas comme elle. Anabelle n'est que bonté et gentillesse contrairement à l'autre. Elles n'ont absolument rien en commun. Pas même mon obsession envers Cassandre qui n'était rien comparé à ce que je ressens aujourd'hui pour Ana.

- Je sais. Ne me parle pas d'elle.

Il a l'intelligence de pas insister.

- Il va falloir que tu aies une discussion avec Ana. Une vraie, cette fois-ci.

- Je sais.

Un silence pesant s'installe dans la pièce avant qu'il ne le rompe rapidement.

- Si elle t'aime et que c'est réciproque, vous pouvez toujours vous retrouver dans six mois. Elle t'attendra, et toi aussi de ton côté, et ensuite vous pourrez être ensemble. Vous aurez le droit.

- Et si je n'ai pas envie d'attendre pour être avec elle ? rétorqué-je immédiatement sans le regarder.

Cette question est celle que je me pose depuis des mois. Je n'ai jamais trouvé de réponse alors peut-être mon frère en sera-t-il capable. Mais je ne le saurai pas tout de suite puisque le craquement des marches des escaliers en bois se fait entendre. La bouche de Stef se referme et il me jette un regard qui me fait comprendre que la discussion n'est pas terminée. Mais ça, je l'ai déjà deviné.

Ana apparait quelques secondes plus tard dans la cuisine et parait surprise de voir mon frère. Ce dernier se lève immédiatement et elle se précipite dans ses bras. J'aimerais tant avoir droit à un accueil pareil moi aussi ! Mais celui-là, elle ne le réserve qu'à ceux qui prennent soin d'elle. Et ce n'est pas moi.

Je baisse alors les yeux, tant pour leur laisser un semblant d'intimité que pour ne pas montrer à quel point ça me blesse.

- Je suis désolée Stefan, s'excuse-t-elle d'emblée. J'ai fait n'importe quoi cette nuit, je suis vraiment, vraiment désolée.

- Ne t'inquiète pas, ça va. Tant que tu vas bien, je te pardonne.

- Merci d'avoir veillé sur moi et de m'avoir empêchée de... De faire pire que ce que j'ai fait.

Elle est hésitante sur la fin de sa phrase et je fronce les sourcils.

- Tu te souviens ?

À la question de mon frère, je ne peux m'empêcher de lever la tête et je croise immédiatement les yeux verts d'Ana.

- De tout, murmure-t-elle en baissant la tête. Je suis désolée.

J'ignore si ces excuses sont pour moi ou non.

- Je vais rentrer chez moi, déclare-t-elle.

Je me relève brusquement.

- Ana, attends.

- Je dois vraiment y aller, Adam. Mes parents vont s'inquiéter et...

- Je te raccompagne, coupe mon frère. J'ai récupéré tes affaires ce matin.

Quoi ? C'est lui qui me pousse à lui parler et il me fait ça ? Mais qu'est-ce qu'il a dans la tête cet abruti ? C'est insensé et je suis définitivement paumé !

Ana lui sourit timidement et le remercie puis ils quittent tous deux la pièce, me laissant seul, comme un con. Je fais quoi maintenant ?

- Adam ?

La petite voix d'Ana est hésitante et elle semble aussi indécise que moi sur la situation à adopter. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est revenue sur ses pas.

Je m'avance près d'elle et l'incite à parler d'un simple signe de la tête.

- Merci.

J'ai envie de l'embrasser. J'ai envie de la prendre dans mes bras et de l'embrasser de toute mon âme, de lui montrer ce que j'éprouve pour elle. De lui dire que... Je l'aime ? Oui je l'aime. J'en suis plus que certain désormais. Même si je n'en ai pas le droit, j'ai de réels sentiments amoureux pour elle, et malheureusement, les sentiments ne se contrôlent pas.

- Et encore désolée pour tout ça, ajoute-t-elle avant de baisser les yeux et de sortir précipitamment de la pièce, et de la maison.

***

Je tourne en rond depuis maintenant plus de deux heures. Deux heures que mon crétin de petit frère est parti avec elle et il n'est toujours pas revenu. Elle n'habite qu'à cinq minutes de marche de chez nous. Sept, tout au plus. Ce qui fait, au grand maximum, une quinzaine de minutes de trajet. À cela, j'en ajoute quinze de plus où ils auraient discuté devant chez elle. Ce qui fait qu'il aurait dû rentrer depuis plus d'une heure et demi ! Qu'est-ce qu'il fout, bordel ? Il s'est perdu ou quoi ? En plus, il ne répond même pas à mes six messages !

Oui, j'en ai envoyé six, ce qui est très inhabituel de ma part. Mais je voudrais qu'il rentre parce que j'ai besoin de lui parler. J'ai aussi besoin qu'il me rapporte ce qu'Ana aurait pu lui dire, mais je préfère la première raison. Ça évite de me faire passe pour le petit copain hystérique que je ne suis pas, et que je ne serai jamais.

Mon portable vibre enfin dans ma main.

Stef : Je dors chez Ana. À demain.

- C'est une blague ! hurlé-je en regardant mon téléphone.

J'essaie de l'appeler, mais bien entendu, il raccroche immédiatement. Je lui envoie alors un message et la réponse ne se fait pas attendre.

Moi : Ramène-toi. Maintenant.

Stef : Tu sais ce que j'en fais de ton semblant d'autorité ?

Quelle idée j'ai eu de lui demander s'il voulait venir vivre avec moi !

Stef : Elle a besoin de parler, Adam.

Elle veut parler avec lui, plutôt qu'avec moi. C'est évident, mais il n'empêche que ça fait mal.

Je n'ai rien d'autre à faire que de capituler.

Moi : Je t'interdis de dormir avec elle.

Je me déteste déjà d'avoir taper ce message. Il va se foutre de moi, je le sais. Et ça ne loupe pas.

Stef : Jaloux de ton frère, hein ? T'inquiète. Thomas m'arrachera mes quatre membres avant même que je ne pose ma tête sur l'oreiller.

Qu'il le fasse, tiens. Ça lui remettra les idées en place.

J'en ai plus qu'assez d'agir de la sorte. Depuis qu'Ana est entrée dans ma vie, je craque complètement. Je n'en peux plus. Surtout depuis qu'elle est devenue mon élève. Avant tout ça, tout allait bien, mais maintenant, ma vie est devenu un gros bordel !

Je grimpe jusqu'à ma chambre dans l'idée de m'affaler sur mon lit mais je repousse cet idée en voyant qu'il n'est pas fait correctement ; Anabelle a encore une fois voulu me rendre service, mais ça ne change rien au fait que je sois maniaque et que tout doit être fait comme d'habitude.

Je me retrouve donc à remettre le drap pour qu'il n'y ait aucun plis, je replace les oreillers à leur place et installe correctement la couette épaisse qui surplombe le matelas. Normalement, je ne laisse personne dormir dans mon lit. Ou quand ça arrive - ce qui est rare - je change tout ce qui était sur le lit le jour même. Sauf Ana. C'est la seule personne que je laisse dormir avec moi, sans en faire tout une histoire.

Mais ça ne m'empêche tout de même pas de refaire le lit, de mettre la veste qu'elle portait hier soir dans la machine à laver et d'astiquer l'évier et la douche qu'elle a utilisé. Ce sont de simples réflexes désormais. Réflexes qu'Ana ne se privait jamais de remarquer. Elle se moquait ouvertement de moi quand elle me voyait mettre la vaisselle que je venais de laver à la main dans le lave-vaisselle. Ça m'a toujours fait sourire, et ça me manque. Comme ça me manque de ne plus la voir sourire. De ne plus la faire sourire.

Elle me manque.

Je décide de lui envoyer un message même si je sais pertinemment que mon frère le lira.

Moi : On doit parler. Pas seulement de cette nuit, mais de toi et moi. De nous.

Sa réponse ne tarde pas.

Anabelle : Demain, tu es là ? J'accompagnerai Stefan en début d'après-midi et on pourra discuter si tu veux.

Même si c'est moi qui lui propose cela, je ne peux m'empêcher de paniquer et d'angoisser. Je ne sais pas moi-même ce que je veux avec elle. Tout ce que je sais, c'est ce que ce que nous sommes est interdit. Mais je m'en fiche désormais.

Moi : À demain alors.

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