Zootopie: L'amour malgré tout

By emiliesouris94

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Judy Hopps et Nicholas Wilde sont à présent partenaires dans les forces de l'ordre de Zootopie. Ils sont cons... More

Chapitre 2: La promesse
Chapitre 3: Le retour de Judy
Chapitre 4: Préjugés
Chapitre 5: Apprendre à se confier
Chapitre 6: Dilemme
Chapitre 7: Loin des yeux, près du coeur
Remerciements
Chapitre 8: Investigation et prise de conscience
Chapitre 9: BunnyBurrow
Chapitre 10: La famille Hopps
Petit cadeau ;)
Chapitre 11: Le lapin, le renard et des tensions
Zootopie racontee en émojis
Chapitre 12: Les animaux sauvages
Chapitre 13: Quand la peur prends le dessus
Chapitre 14: Je te sens, tu m'entends
Chapitre 15: Des sentiments profonds
Chapitre 16: Une situation compliquée, et un instant de répit
Chapitre 17: Une affaire inquiétante
Chapitre 18: Entre amour et angoisse
Merci a vous !
Chapitre 19: Retour à la réalité
Chapitre 20: Ma vie entre tes mains
Reve ou cauchemar ? A vous de voir (ceci n'est pas un chapitre)
Chapitre 21: Plan d'action
Chapitre 22: Nick l'arnaqueur est de retour
Chapitre 23: Mission d'infiltration
Chapitre 24: Mission d'exfiltration partie 1
Chapitre 25: Mission d'exfiltration partie 2
Chapitre 26: Sacrifice
Chapitre 27: J'ai besoin de toi
Chapitre 28: L'amour malgré tout
Chapitre 29: Des retrouvailles mouvementées
Chapitre 30: Dernier moment de tranquillité
Chapitre 31: Un plan bien rôdé et un nouveau départ
Chapitre 32: Kilian et Jessica Caroll
Chapitre 33: La chasse au loup
Chapitre 34: Un seul nom
Chapitre 35: Le pot aux roses
Chapitre 36: Combat à mort
Chapitre 37: Je tuerais pour toi
Chapitre 38: La fin de l'enquête
Epilogue
Teaser

Chapitre 1: Une super équipe

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By emiliesouris94

On était le 23 mai 2016 et Judy Hopps se mit à sourire contre la vitre de la voiture. Elle repensait aux nombreuses missions menées à bien avec Nick, son associé, au sein du ZPD. Ils étaient considérés comme les meilleurs agents d'infiltration en raison de leur jeu de comédie et en particulier Nick qui avait le chic pour manipuler les malfaiteurs.

L'infiltration consistait à faire semblant de se joindre à des groupes de mafieux mineurs et de les aider quelques temps, histoire de gagner leur confiance pour ensuite les piéger à l'aide d'assauts armés et menés par les autres agents du ZPD. Pour leur première mission, Judy et Nick avaient dû se confronter à des gang des rues qui dealaient une sorte de drogue. Elle avait été en quelque sorte...riche en apprentissage compte tenu des erreurs et des risques qu'ils avaient pris. Bien sûr, ils avaient finalement réussi à arrêter les membres du gang mais cela avait failli coûter la vie à l'agent Grizzoli, un loup blanc qui avait voulu intervenir en faveur de Nick et qui s'était retrouvé dans une situation délicate.
Depuis, au fur et à mesure, ils avaient créé des personnages fictifs qu'ils revêtaient comme des costumes lors de leurs missions. Ils avaient des tactiques, des scènes même. Ils avaient dû rejouer aussi la scène du prédateur chassant la proie comme lors de l'affaire Bellwether. En clair, ils étaient rodés, parfaitement organisés et chaque plan était minutieusement analysé et préparé.

En dehors de leur travail, ils se voyaient pendant leurs rares jours de repos, savourant les instants en civil qu'ils avaient. Ils flânaient dans les boutiques et dans les cafés, riaient et le soir ils faisaient des sorties au cinéma. Ils étaient heureux mais, malgré ces heures de repos, ils commençaient tous deux à fatiguer, ce qui se traduisait par une moins grande efficacité dans leur travail et quelques larmes, du côté de la lapine. La dernière mission avait été particulièrement éprouvante et avait failli mal tourner pour Judy qui revenait à présent de l'hôpital. C'est pourquoi même si elle était contente d'être sortie de là, elle ne pouvait pas s'empêcher de rester tête basse, vidée de toute émotion tant elle en avait abuser. Les résultats de cette mission avaient au moins le mérite de faire naître des révélations importantes entre Nick et elle ainsi que l'instauration d'une promesse qu'elle avait l'intention de tenir. Concernant la mission, cette dernière s'était bien déroulée jusqu'au jour de l'assaut improvisé de la lapine qui avait bien failli lui coûter la vie...

Le 25 mars 2016....

Judy attendait près d'un camion, stationnée à côté de la porte du manoir abandonné, à la sortie de la ville. Elle avait traqué les dealeurs toute la journée d'hier pour mener l'assaut final aujourd'hui. Nick, lui tenait sa couverture depuis bientôt 3 semaines mais depuis quelques jours, Judy n'avait plus de nouvelles alors qu'il envoyait régulièrement des informations. Elle avait alors analysé ce qu’elle avait, puis elle avait décidé d’agir. Cette mission devenait trop dangereuse. Elle était sûre qu'il était en danger et elle ne pouvait pas se résoudre à rester les bras croisés comme ça. Si tout se passait bien, elle ressortait de là avec son ami – son coéquipier - et l'équipe d'intervention agirait pour saisir la marchandise et arrêter les criminels.

Le pire ? Elle ne préférait ne pas y penser. Tout ce qui l'importait était à présent Nick. Elle s'inquiétait beaucoup même peut-être même trop...De toute façon, en ce moment, ses sentiments était démesurés et contradictoires. Elle était bien quand elle était à ses côtés autant pour un loisir que pour le travail mais sitôt qu'elle s'éloignait un peu, elle avait le cafard. Pour elle, c'était étrange, et elle y avait beaucoup réfléchi ces derniers temps. Elle en avait tiré à chaque fois la même conclusion bien qu’elle refusait de se l'avouer. D'autant plus que, ça ne serait pas réciproque. Concernant Nick, la lapine était certaine qu'il n'avait pas ce point de vue sur leur relation. Du moins, elle essayait de s'en persuader. C'est vrai que l'attitude du renard envers elle, était différente depuis quelques mois mais bon, ça pouvait être de simples gestes affectueux comme un meilleur ami pourrait le faire. De plus si ça évoluait, que penserait sa famille ? Pourrait-elle supporter le regard des autres ? Pourrait-il le supporter ?? Toutes ces questions, la tracassaient jour et nuit depuis que Nick était dans cet établissement miteux à jouer Neal, un dangereux mafieux violent et impulsif.

Judy secoua la tête pour ne plus penser à ces questions existentielles. A cause de ça, elle était restée immobile et à découvert. Heureusement, personne ne l'avait remarquée et elle put discrètement se faufiler jusque sur le bord de la falaise. Elle repéra une fenêtre ouverte à deux mètres au-dessus d'elle. Les rebords y menant, avaient l'air stables pourtant Judy avait une note d'appréhension. Elle était douée pour l'escalade certes, mais comment atteindre le premier rebord sans tomber ? Elle eut bientôt une idée. Risquée mais ça valait le coup d’essayer.

Judy prit son élan et sauta jusqu'à atteindre le côté rebondi de la tour. D'un coup puissant à l’aide de ses pattes arrières, elle se propulsa ensuite et attrapa au vol le coin du premier rebord. Elle réitéra par la suite pour atteindre comme prévu la fenêtre. Elle se glissa alors à l’intérieur. Judy était à peu près sûre d’avoir atterri dans un corridor adjacent au couloir principal. C'est là que son ouïe allait servir. Le souffle court, elle chargea son arme, redressa son insigne et prit une grande inspiration avant d’oser jeter un œil dans le couloir. Personne. Un escalier lui faisait face. Elle devait l'atteindre pour monter jusque dans la tour ou était sans doute Nick ou même des preuves. Elle s'apprêtait à sortir de sa cachette quand des pas lourds retentirent non loin d’elle. La lapine se stoppa net et attendit, plaquée contre le mur. Quand ce fut le moment, elle courut jusqu'aux escaliers et les monta aussi silencieusement que possible. Malheureusement, les vieilles marches graisseuses n’étaient pas cet avis. Elles grinçaient comme pas possible malgré la délicatesse de la lapine. Elle espérait juste que personne n’avait entendu sinon elle était cuite. En haut, elle découvrit une série de cinq portes, disposées en un cercle parfait. Elle ouvrit chacune d'elle, espérant trouver son ami mais il n’y avait personne. En revanche dans deux d'entre elles, elle aperçut des caisses, contenant de la fourrure animale. Des preuves importantes qu’elle immortalisa immédiatement avec son appareil photo miniature, caché dans un coin de son uniforme. Bien, vu que Nick n’était pas là, il fallait descendre plus bas dans ce cas. Cette idée en tête, elle se retourna pour s’en aller quand elle reçut un violent coup sur la tête, l’assommant sur le coup.

Pdv Judy

Il me fallut un moment pour revenir à moi mais, lorsque je parvins à ouvrir les yeux, un mal de crâne infernal m’assaillit. Quelque de chaud et poisseux me coulait dans le cou. Inutile pour moi de toucher cet endroit si douloureux soit-il au sommet de ma tête, je savais très bien que je saignais. De toute manière, même si j’avais voulu faire un seul mouvement, ça aurait été impossible. Non seulement j’étais plongée dans le noir mais je sentais également les liens qui me scotchait à la chaise. Deuxième constat, je n'étais pas seule dans la pièce car j'entendais des respirations faire écho à la mienne. J'essayais d'attraper le petit canif dans ma poche arrière mais je n’y rencontrais que du vide. Evidemment, ils m’avaient fouillée et désarmée. J'étais donc clairement sans défense. Il me faudrait sans doute jouer la comédie pour gagner du temps pour...je ne sais pas, trouver un plan de fuite. Pour l’instant, j’attendais de voir à qui j’allais avoir affaire. J’aviserai ensuite.

C'est à cet instant que la lumière s'allumait et éclairait la pièce. Ma vue ne fut pas très nette pendant quelques secondes mais je pus distinguer des formes proches de moi. Lorsqu'elle fut rétablie, je constatais que j'avais devant moi un ours brun et plus loin un renard à l'oreille percée. Ce dernier tenait mon propre revolver entre ses pattes et me souriait des toutes ses dents. Je déglutis, me forçant à rester calme. Si j’avais totalement confiance en Nick et que je ne le craignais pas du tout, je devais avouer que celui-ci avait tout de menaçant. Tout comme son acolyte à côté d’ailleurs mais, le renard avait une lueur en plus dans le regard. Quelque chose qui me faisait regretter le doux regard émeraude de mon coéquipier. Les sentiments prenaient le dessus sur mon professionnalisme malheureusement et je commençais à perdre pied. Il fallait que je garde la tête froide si je voulais premièrement échapper à une mort certaine mais également sauver Nick et les arrêter. Durant plusieurs minutes, je ne desserra pas les dents, fixant mes ennemis d’un regard noir. Puis enfin, l’ours prit la parole d’une voix caverneuse qui me fit frémir jusqu’au bout des oreilles.

« Ce n’est pas en nous fixant comme ça que l’on va te libérer…Dis-nous plutôt ce que tu viens faire là »

Je sentis une pointe d’ironie me monter à la gorge mais je la réprima bien vite. Ce n’était pas le moment de les provoquer. J’étais dans une situation délicate. Je ne pouvais pas dire pourquoi j'étais venue, ni mentir sur mon identité car même si je doutais que le QI de ces gars soit bien haut, j'étais en tenue de policière et à ce que je sache ils n'étaient pas aveugles. Et pire encore, ils m’avaient sans doute peut-être déjà vu aux informations. Et là ce serait la catastrophe. Brusquement, je me maudissais d’avoir été aussi imprudente ! Pourquoi avais-je foncé tête baissée comme ça et sans prévenir personne ? Tout ça parce que je m’étais laissée emportée par mes sentiments pour ce crétin de…

« Hé la flic ! Tu as intérêt à répondre ! Et ne cherche pas à nous mentir, on te connaît » m’interpella le renard, pointant le canon de ma propre arme dans ma direction.

« Si je vous dis que je suis de votre côté ? » demandais-je finalement, tentant le tout pour le tout en une feinte.

« Tu mens…Je sens ta peur… » gronda-t-il entre ses crocs.

Je grinçai des dents. Mince. Décidément, mes odeurs corporelles me trahissaient bien plus que je ne le pensais. Néanmoins, il fallait que je gagne du temps, histoire de trouver un plan en parallèle.

« Non je ne mens pas. Je suis de votre côté »

« Ferme-la lapin ! » hurla-t-il finalement, en se rapprochant davantage, les crocs à découvert.

C'était peine perdue. Devais-je, laisser tomber ou bien ne pas céder ? Soudain… Ne laisse jamais personne voir que tu as été blessée. Je ne devais pas leur montrer ma peur. Je restais froide, sans expression pendant que les autres proféraient des menaces à mon encontre. Mais je n'écoutais pas. Je n'entendais pas. Je focalisais mon esprit sur mon ami, la mission que je devais finir pour le ZPD. Comment pouvais-je pour m'en sortir ? Pendant que je réfléchissais, j'entendis vaguement le grincement de la porte mais je n'y prêtais pas attention jusqu'à ce que un élément me fasse réagir.

Un lion entra dans la pièce suivit d'un renard. Je relevai la tête par pur hasard mais ce que je vis me coupa net dans mes réflexions : Nick. Il était là aux côtés du lion. Ses yeux étaient rivés sur moi bien qu’il essayait de ne pas me regarder. Je vis sans mal ses poings se serrer, ses sourcils se froncer légèrement avant que son masque d’arnaqueur ne reprenne le dessus mais, je voyais bien qu’il essayait de lutter contre son envie de tout envoyer valdinguer pour me libérer. La plaie qu’il vit sur mon front ne l’aidait pas à se contenir de m’observer sur toutes les coutures pour voir si j’allais bien. Alors ce fut moi qui me retint de le fixer avec trop d’insistance ou de réagir. Et pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait car je voyais nettement cette coupure de plusieurs centimètres sur son oreille gauche, cet œil au beurre noir et la plaie qu’il avait à l’épaule. Il avait donc maintenu sa couverture mais avec difficulté. Il avait dû se passer quelque chose même si j’ignorais quoi. Tout à coup, je me rendis compte que je le regardais depuis trop longtemps déjà. Je reportai alors mon attention sur le lion qui donnait des ordres à ses "employés". Puis, quand il eut fini, il se pencha sur moi.

« Bien, maintenant à nous deux mademoiselle Hopps »

« Pour vous c’est officier Hopps » répondis-je froidement, ne me laissant pas démonter.

Du coin de l’œil, je jurais presque avoir vu Nick désapprouver cette provocation d’un petit signe de tête. Tant pis, pour ma part, je n’étais plus à ça près.

« Très bien…Officier Hopps. Je vais vous poser certaines questions et j’ose espérer que vous allez y répondre correctement »

Je ne répondis pas, me contentant d’attendre la suite. Je devais avouer que la peur commençait sérieusement à devenir incontrôlable et je sentais déjà mon museau remuer frénétiquement mais, je tins bon, jugeant bon de me mordre la lèvre jusqu’au sang pour me remettre les idées en place. Voyant que je l’écoutais, le lion poursuivit.

« Bien. Maintenant que j’ai toute votre attention, dites-moi ce que vous êtes venir ici ? »

« Vous arrêtez bien sûr. Mais détachez-moi, nous pourrons poursuivre cette discussion à égalité par la suite… »

Le lion ricana, dévoilant une rangée de dents impressionnante. Un frisson me parcourut l’échine bien que je faisais mine de rien.

« Je crains malheureusement que ce soit impossible. Passons à un autre sujet : comment avez-vous trouvé ce repaire ? »

Cette fois, je décidais de me murer dans le silence. Je n’avais aucune idée de comment me sortir de ce pas difficile mais, une chose était sûre : si jamais je disais la vérité, Nick serait en danger. Et ça il en était hors de question. Alors je ne répondit pas, même lorsqu’il répétait la question. Quitte à souffrir, autant le faire pour une bonne raison. Je sentais Nick trépigner sur place, non loin de moi.

La situation l’inquiétait énormément, je le savais aux battements frénétiques de son cœur. Mon ennemi me sortit de nouveau de mes pensées, me hurlant cette fois-ci sa question au visage. Puis, voyant que je ne répondait toujours pas, il finit par se redresser et soupirer. Un cliquetis retentit et je n’eus même pas besoin de regarder ses pattes pour savoir qu’il avait sorti ses griffes. Nick retint sa respiration, moi aussi.

« Dommage…J’aurais pu vous laisser partir » fit-il en levant la patte au-dessus de moi.

Je fermai automatiquement les yeux, mais avant même qu’il ne puisse faire le moindre mouvement, une voix retentit : « Je pense qu'elle peut nous être utile »

Tous les regards se tournèrent vers Nick qui venait de parler. Dans ses yeux, de l’inquiétude mais également une petite lueur que je connaissais bien : il avait eu une idée. Autant pour me sauver que pour les arrêter. Bien évidemment, le lion n’en savait rien mais il l’invita à poursuivre.

« La prochaine livraison ne va pas tarder alors on pourrait se servir de son grade pour qu'elle éteigne les caméras de surveillance. Comme ça on pourra livrer tranquillement la marchandise sans risquer une attaque des flics » continua-t-il.

Le lion porta une patte à son menton pour réfléchir. Pour ma part, je voyais bien qu’il essayait de gagner du temps mais je ne voyais pas vraiment en quoi cela pouvait nous aider. Bon après, c’était toujours ça de pris si notre ennemi acceptait. Ce qu’il fit d’ailleurs.

« C’est une idée brillante Neal. Je ne suis pas mécontent de t'avoir engagé finalement » déclara-t-il avant de reporter son attention sur moi « Bien, on dirait que votre heure n’a pas encore sonnée mais… »

Un silence planait dans la salle. Un silence qui ne me plaisait pas. Quelque chose me disait que nous n’allions pas aimer la suite.

« Mais ? » terminais-je.

« Quand tu nous auras rendu ce petit service, Raoul et Neal se chargeront de te tuer… »

Mon sang ne fit qu’un tour, horrifiée. Mon nez se mit à trembler pour de bon cette fois et je luttais littéralement pour ne pas tourner la tête vers Nick. C’était bien la pire chose qui pourrait lui arriver. Si jamais il me blessait involontairement, il en serait brisé. Je le savais pertinemment. Sans le vouloir, des larmes m’échappèrent, ce qui fit beaucoup rire Raoul, l’autre renard de la pièce. Il se rapprocha de moi et m’offrit un sourire carnassier particulièrement angoissant.

« Ne pleure pas maintenant ma jolie. Garde ça pour quand on te bouffera… »

J’entendis un léger grognement provenir de ma gauche avant que Nick ne parvienne à se reprendre. L’espace d’un instant, je crus même qu’il allait vomir vu le haut-le-cœur qu’il réprima discrètement.

« Raoul, ne touche pas encore à la nourriture, on verra ça tout à l’heure… »

Au mot nourriture, il avait frissonné, je l’avais bien vu. Pour ma part, j’avais également frissonné mais, c’était plus par empathie que par peur même si j’étais aussi terrifiée que lui. Mon ami sortit de la salle, sans même me regarder puis, le lion me souleva par le col, m’emmenant dans une salle informatique, équipée avec le meilleur matériel qui soit. Il me déposa sur un siège et m'ordonna de créer une boucle d’enregistrement à différents endroits. J’obtempérai, sachant très bien qu’il me faudrait sans doute bien vingt minutes pour y parvenir.

Soudain, je compris l'idée de Nick. Sur la plateforme des réglages des caméras il y avait un logiciel espion qui localisait celui qui se connectait et surtout d’où. On l’avait installé afin de vérifier qu’aucun civil malintentionné – ou non – puisse y accéder. Mes oreilles se redressèrent d'un seul coup. Nos collègues pourront nous localiser et intervenir. Un petit voyant vert m’indiquait d’ailleurs que ma position venait d’être transmise. Je me sentais un peu mieux. Maintenant c’était à eux de jouer…

Lorsque j’eus terminé, je fus amenée dans une autre salle, qui ressemblait plutôt à un hangar souterrain. On me jeta sans ménagement au pied d’un immense labyrinthe. Inutile de chercher bien longtemps pour savoir ce qui allait se passer maintenant : une chasse. Je me relevai, tournant la tête vers le fond de la salle. Des prédateurs de toute taille s’installaient sur une estrade, sans doute pour assister au spectacle. Petit à petit, une clameur s’éleva, jusqu’à devenir assourdissante. Le lion leva les mains quelques secondes plus tard, pour les calmer.

« Gardez les applaudissements pour la fin. Messieurs, aujourd’hui, nous allons bouffer de la flicaille ! » s’exclama-t-il.

Des rugissements, des cris, lui répondirent. Pour ma part, je réprimais déjà mon dégoût, me préparant à fuir. Je ne jetais même pas un seul regard à mon coéquipier. Je savais que je ne devais pas le croiser. Si jamais ça devait arriver, il n’oserait sans doute pas m’attaquer mais, il y serait obligé. Je devais trouver le moyen de gagner du temps. Petit à petit, le brouhaha se calma et j’entendis à peine le lion parler.

« Cinq secondes d’avance lapin… »

Non merci ! Je préférais y aller maintenant. Avant même que le signal ne soit donné, je bondis sur mes pattes arrières et démarra au quart de tour, entrant dans le labyrinthe comme un boulet de canon.

« Merde !! Rattrapez-la ! » rugit le lion.

Un grognement significatif me fit comprendre que Raoul s’était déjà lancé à ma poursuite. Et derrière, le souffle de Nick. Il suivait la cadence pour ne pas me laisser seule avec l’autre. Pour ma part, il était hors de question que je me laisse rattraper. C’était le moment de détaler, aussi vite que mon corps le permettrait.

Pdv externe

Judy courait à perdre haleine, bifurquant vers la gauche, vers la droite, sautant par-dessus un mur. Elle entendait les cris des autres prédateurs mais aussi les grognements de ses poursuivants. Il ne fallait surtout pas y prêter attention Règle numéro une de son entraînement de survie "Ne pas se laisser distraire". C'est ce qu'elle fit et pour oublier ça, elle concentra tous ses sens sur ceux qui la pourchassaient. Un grognement retentit à droite. Elle redoubla de vitesse et partit de l'autre côté. Son chemin débouchait à un croisement mais celui de ses assaillants aussi. Pour les éviter, elle sauta par-dessus un mur et partit dans l'autre sens sans faire le moindre bruit. Ça aurait été un bon plan si Raoul n'avait pas eu la même idée. Il rattrapa Judy et la griffa à la patte gauche. La lapine retint un cri de douleur et ses larmes pour continuer de courir. Elle se remit en mouvement mais malheureusement elle ne pouvait pas courir aussi vite que tout à l'heure. En plus, elle était désavantagée à présent. Le sang qui coulait de sa plaie, rendrait la tâche plus facile aux deux renards qui avaient l'odorat très développé. Elle tourna à droite, puis à gauche, et tout droit et encore à droite où elle tomba sur une impasse. Elle ne savait pas où étaient ses poursuivants puisqu'elle entendait plus rien à cause du bruit et de la douleur qui l'affaiblissait. Avec un peu de chance elle pouvait repartir maintenant. Elle pivota, amorçant son demi-tour mais elle s’arrêta net.

Devant elle, se trouvait Nick… Là c'était la panique, les deux policiers ne savaient pas quoi faire. Judy ne pouvait plus courir et Nick devait faire quelque chose sinon ils étaient morts tous les deux. Il questionna son amie des yeux tandis que des cris et des insultes lui ordonnait de la tuer. Il hésita. Judy lui lança un regard plein de détermination. Ce qui était bien entre eux, c'est qu'ils n'avaient pas besoin de parler, ils se comprenaient d'un seul regard. C'est ainsi que le renard comprit qu'elle pouvait encore se défendre et qu'il pouvait jouer la scène de l'attaque. Il montra alors les crocs et balança une série de coups de griffe. Judy parvenait à les esquiver avec agilité. Cependant, un bruit venant de derrière son dos la perturba. Ce fut une distraction de trop.

Une douleur aigue la submergea alors qu’elle sentit sa peau de son autre bras s’ouvrir sous une large griffure. Un gémissement sortit de sa gorge. Horrifié, Nick se statufia sur place, les yeux rivés sur le bras de Judy puis sur ses propres griffes. Du sang. Il l’avait blessée. C'était la première fois. Il recula soudainement, les oreilles rabattus à l’arrière du crâne, retenant des couinements de peur. Voyant sa réaction, la lapine en profita pour passer à côté de lui, cherchant à s’enfuir en claudiquant. C’était sans compter sur leur vrai adversaire. Raoul surgit tout à coup de nulle part et la projeta contre un mur d'un coup de poing. Sa tête heurta la pierre de plein fouet, l’assommant pendant une demi seconde. Avant même qu’elle n'ait pu bouger, son ennemi la rejoignit d’un bond et lui planta ses griffes dans le dos, remontant d’un coup sec la patte vers le haut. Cette fois, ce fut un hurlement aiguë qui franchit la barrière de ses lèvres. Un flot de sang se déversa le long de son dos, teintant son pelage gris tout comme son équipement d’intervention de rouge écarlate. Devant ce spectacle, Nick resta interdit, le souffle court, la peur panique au ventre. Il avait beau se forcer à la rejoindre, il n’arrivait pas à faire bouger ses jambes. Et pourtant, le danger se rapprochait. A quelques mètres de Judy, se trouvait Raoul, mâchoire ouverte, crocs retroussés. Un ricanement sortit de sa gorge tandis qu’il s’avançait vers la lapine pour en finir.

« Adieu lieutenant Hopps… »

Cette fois, le cerveau de Nick réagit. Ses yeux se transformèrent en des éclairs meurtriers, un grondement profond retentit et son poil se hérissa.

« JUDY !! » rugit-il en sautant sur son ennemi gueule ouverte.

Surpris, ce dernier n’eut pas le temps de réagir. Il tomba sur le sol sous le poids de Nick, qui lui asséna un coup de poing magistral en plein dans le nez, l’assommant sur le coup. Au même moment, alors que les prédateurs observaient la scène en huant, la porte de l’entrepôt s’ouvrit dans un fracas assourdissant.

« ZPD ! Ne bougez plus ! Les mains en l’air !! »

Le chef Bogo venait d'arriver avec une dizaine de policiers en tenue d'assaut. Voyant qu’ils n’avaient aucune chance, les membres du gang lâchèrent leurs armes et levèrent les pattes pour se rendre. Les plus rebelles se virent plaqués sans ménagement au sol tandis que le buffle donnait ses directives. Après quoi, il souffla quelque peu pour relâcher la pression. Depuis quelques temps, la situation était critique car cette bande-là, nommée L'oeil du diable, faisait des carnages en ville lors d'affrontements sanglants. De plus, une vingtaine de proies avaient disparues. Lors d'une opération dans un vieil entrepôt, ils avaient été retrouvés vivants mais 3 manquaient à l'appel. Seul leurs restes étaient présents. Les membres du gang s'étaient enfuis pour mieux préparer leur prochain transfert et préserver leur organisation. D'après les informations du ZPD, ils recevaient des fourrures et les vendaient à des aristocrates sans en préciser la provenance. Si tout avait commencé, c’était surtout grâce aux témoignages de leurs employés, incommodés par l’odeur atroce qui s’en dégageait. Depuis, le ZPD essayait de les arrêter. Leurs échecs étaient frustrants car même si leurs assauts étaient cadrés au millimètre près, ils parvenaient toujours à leur échapper. La dernière solution avait été l'infiltration. Il avaient envoyer leurs deux meilleurs agents pour espionner la base. Et grâce à eux, ils avaient finalement réussi mais, tout n’était pas encore fini.

De loin, il vit la lapine à terre et surtout du sang par terre. Il ne lui fallut que quelques secondes pour rugir dans son talkie : « J'ai un officier blessé au 41200 Lagoon city, envoyez une ambulance tout de suite ! » Par la suite, il ordonna à Grizzoli de boucler tous ces « salopards » dans les fourgons et de les surveiller.

De son côté, Nick s’était précipité au chevet de Judy, profitant de leur arrivée. La lapine respirait mal, les yeux mi-clos. Cette vision d’horreur, sans compter l’odeur du sang, lui donnait la nausée mais le renard tint bon, attrapant la patte de son amie pour la serrer dans la sienne.

« Hey hey…Carotte… Reste avec moi. Reste consciente, les secours vont arriver »

« Je…Ca fait tellement mal… » gémit-elle, des larmes de douleur au coin des yeux.

« Je sais, je sais mais s’il te plaît, il faut que tu tiennes le coup… » répondit le renard en tremblant, la voix brisée par les sanglots qui faisaient leur apparition.

« Nick…Je suis désolée… »

« Tu n’as rien fait, ne t’excuse pas. Parle-moi plutôt de ce que tu nous prévois ce week-end hein ? »

Il essayait de changer de sujet, de la faire parler mais, au fil que les secondes passaient, Judy peinait à parler malgré les tentatives de son coéquipier. Voyant qu’elle perdait connaissance, le renard sentit sa panique monter graduellement.

« Non…Carotte hé ! Reste avec moi s’il te plaît ! Allez Carotte… » fit-il en lui posant une patte sur la joue.

« Nick…Pardon… »

« Carotte ? Judy ? Judy ! »

Et puis, ce fut le trou noir…

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