-"Il était une fois, un Roi du nom de Yann. Sa fille fut enlevée par la plus grande Sorcière du Royaume. Il voulait sauver sa princesse chérie mais tomba sur... MOI ! Dit-elle avec un rire maléfique, Et puis... il voulait se défendre. Très grosse erreur, ton cher papa n'avait pas connaissance de ce que j'étais capable de faire, apparemment. Il finit donc en statue de pierre ! TA TA DAAAA, ça t'as plu ??"
-"Espèce de pourriture !!! Comment avez-vous osé ?! Vous allez me le payer très cher !" Répondit-je avec toute la colère du monde.
Alors... mon père ne nous avait pas abandonnées...? Comment était-ce possible ? Je me rappelais encore du mot qu'il avait écrit des années plus tôt ! Il disait clairement qu'il n'arrivait plus à supportait l'absence de ma sœur et que je devais prendre soin de ma mère ! Mon pauvre père... Quel était son sort...
Mon regard se tourna à nouveau vers la Sorcière :
-"Laissez nous repartir ! Ma famille et mes amis ! En échange, je ne vous tuerai pas... Mais libérez les ! Vous avez déjà causé la mort de mon père et de l'homme que j'aime, ça ne vous suffit pas ??! Voyez le mal que vous causez autour de vous, n'êtes vous pas satisfaite ?! Quand allez-vous arrêter toute cette souffrance ! Tous ces enfants capturés, qui vous servent d'esclaves pour ensuite finir dans votre assiette ! Vous êtes répugnante !"
J'avais beau argumenter, la Sorcière s'avançait dangereusement vers moi, me faisant reculer vers l'intérieur du château, là où se trouvaient de nombreuses armures de chevalier, accompagnés d'épées et de boucliers. J'analysais chaque détail de façon à pouvoir m'en servir en cas de besoin.
Je pointait une flèche de mon arc vers la Sorcière, visant son cœur, si tenté qu'elle en ai un bien sûr. Après réflexion, je m'étais mise à rire de ma propre pensée. Un cœur. Un monstre meurtrier et sans pitié n'a pas de cœur. Je devais viser la tête. Mais, avec tous ses pouvoirs, il m'était presque impossible de l'atteindre.
-"À quoi tu réfléchis, gamine ?! Tu ne pourras pas me tuer. Tu le sais, ça ?"
-"Je peux au moins essayer !"
À peine ma phrase finie, je m'empressa en moins d'une seconde de prendre une flèche et viser la tête de la Sorcière.
La flèche fit demi tour toute seule et se dirigea vers moi, comme un boomerang, que j'évita de justesse.
-"Bien essayé, mais je te l'ai déjà dit ! Tu ne m'auras pas, dit-elle, par contre ! Toi, tu vas regretter d'avoir voulu me tuer."
Je vit ses mains s'emplir d'une sorte de magie. J'hallucinais, pour moi toutes ces histoires de magie n'étaient justement que des histoires. Et voilà qu'aujourd'lui, je me retrouvais à me battre contre une magicienne horrible.
Mais je devais courir, car non seulement elle se préparait à utiliser ses pouvoirs contre moi, mais elle commençait aussi à s'énerver... et ça, c'était vraiment pas bon signe.
"QU'EST-CE QUE VOUS VOUS VOULEZ !!! STOP, J'EN PEUT PLUS !
Il faut arrêter ce petit jeu maintenant !" Tentai-je.
Mais... La Sorcière n'était pas du même avis que moi :
-"Quoi ? Vous êtes déjà fatiguée ? Mais enfin ! Le jeu vient juste de commencer ! Tu as raté ta vie, regarde TOI ! J'ai tué ceux qui comptaient le plus pour toi ! Et bientôt, je m'occuperais de ta mère, elle, je la garde pour le grand final."
Non. Il ne fallait vraiment pas me parler de ma mère, celle qui à toujours été là pour moi. La savoir en danger m'avait rendue folle en un instant. Ça y'est, j'avais un plan.
Je joua la comédie, laissant croire que je me rendais. Je tournai le dos à la Sorcière, et intentionnellement, me rapprochait des armures et plus précisément des boucliers.
Je savais que rien ni personne ne pouvait la détruire, sauf elle même. Elle devait causer sa propre mort. Une flèche ne l'arrêtera pas, ni une épée. Seule la magie avait ce pouvoir.
Une fois assez prête des armures, je m'agenouilla et fit mine de pleurer tout en cédant la victoire à mon ennemie.
Et, enfin, elle eu la réaction j'attendais. Je pouvais voir tous ses faits et gestes grâce au reflet du soldat de fer.
J'étais maintenant à découvert, sans certitude que ce plan allait marcher. Mais, de toute façon, je n'avais plus rien à perdre !
La Sorcière avança ses mains devant son visage, comme pour invoquer tous les pouvoirs du monde réunis. C'était le moment ou jamais !
Soudain, du coin de l'œil, j'aperçu un petit être qui ne pouvait pas mieux tomber, Abu ! Décidément, il était toujours la quand on avait besoin de lui. De dos à la Sorcière, je pouvais donc faire des gestes que lui seul pouvait voir.
Avec un regard, je lui fit comprendre qu'il devait détacher le bouclier de l'armure le plus rapidement possible et me le donner. J'espérais au fond de moi qu'il avait bien compris.
Pendant ce temps, la Sorcière continuait d'invoquer des forces dans le but de me détruire. Je me retourna, et garda une expression triste au visage.
Elle dirigea ensuite tous ses pouvoirs vers moi en me criant :
-"DIT ADIEU À CE MONDE !"
Je criais alors à mon tour :
-"ABUUU ! MAINTENANT !!"
Et Abu me lança le bouclier. Je le récupéra et le mit devant moi, pour tenter un effet miroir sur ses pouvoirs.
Ça avait marché ! Parfaiiiiit ! En quelques secondes, les nombreux pouvoirs qui étaient destinés à me tuer firent un effet inverse, puisqu'ils atterrirent, eux aussi comme un boomerang, sur celle qui avait jeté le sort. Elle se mit à hurler :
-"NOOOOOON ! QU'AS-TU FAIT ! PETITE IDIOOOOOOOOTE !"
Un tourbillon de fumée était maintenant autour de nous, emportant les soldats, le malheur et elle-même ; à l'inverse, la lumière revenait, les couleurs aussi, et tout était tellement éblouissant que mon réflexe fut de saisir Abu et le protéger de toutes ces forces aveuglantes. Les ténèbres s'en allaient et laissaient place à la paix. La Sorcière, quant à elle, s'évapora, ne laissant qu'une traînée de poussière derrière elle. Elle avait disparue à jamais. Nous avions réussi.
Je parla alors :
-"Voilà maudite Sorcière ! Tu as voulu jouer, et j'ai finalement gagné ! Retourne donc d'où tu viens, en Enfer !"
Le calme régnait à présent dans le château entier. Je pris Abu dans mes bras et des larmes coulèrent de mes yeux. J'avait réussi à la vaincre, avec l'aide précieuse d'Abu.
Mais... la vision de John, presque mort, vint dans mon esprit.
-"John ! Il faut vite retourner auprès de lui !"
Je me mit à courir, aussi vite que je pouvais. Arrivée devant ma sœur et Daniel, leur regard en disait long sur l'état de l'homme que j'aimais.
Ils s'écartèrent, me laissant seule avec lui. Il ne parlait pratiquement plus, et ses yeux ne tenaient plus ouverts. Dans un dernier espoir, je lui chuchotait :
-"John ! John j'ai réussi, la Sorcière est morte ! On peut rentrer chez nous ! Allez relève toi s'il te plaît ! John !"
-"Promet... promet moi d'être heureuse. Je...aaaah... je suis si fière de toi ! Prends... prends bien soin d'eux. Je t'aime..."
À ses mots, John ferma les yeux, sa main était inerte au sol, et son visage se laissait tomber sur le côté. Il... il était... mort.
-"NOOOOOOOOON !!!!"
Je hurlais ! Je n'arrivais plus à respirer tant mes sanglots étaient nombreux ! Ma sœur et Daniel tentèrent de me tenir pour me calmer, mais en vain.
-"JE T'AAAAAAIME RESTE AVEC MOI !!!!"
Je ne cessait de le répéter, en le regardant comme si il était encore susceptible d'entendre mes paroles. Cette pensée me brisa à nouveau le cœur.
Plus jamais il ne m'entendrais, plus jamais il ne me dira qu'il m'aime, plus jamais il ne me regarda comme il le faisait si bien. Plus jamais.
Je restait plusieurs minutes allongée près de lui, espérant secrètement qu'il s'était simplement endormi, et qu'il allait vite se réveiller. Voyant cet espoir ne pas d'exaucer, je compris réellement qu'il était mort pour toujours.
Alors, je mit mon visage au dessus du sien, et chuchota à son oreille :
-"Si tu m'entends John, sache que je t'aimerai jusqu'à la fin de ma vie."
Je déposa une dernière fois mes lèvres sur les siennes. Je ne voulais pas croire que c'était un baiser d'adieu.
Tout à coup, une lumière puissante envahit le corps de John. Je regardait Daniel et Sana, perturbée par ce qui se passait sous nos yeux.
-"Quoi ? Qu'est-ce...Qu'est-ce qui se passe ??" Demandai-je.
-"Je n'en sais rien !" Continua Sana.
-"C'est quoi cette lumière ?!" Finit Daniel.
J'observais John, mon regard ne le quittait plus, j'étais perdue, je ne comprenais pas ce qui venait de se passer.
Sana cria alors :
-"SA MAIN ! ELLE A BOUGÉ !"
Pleine d'espoir, je dit alors :
-"JOHN ? Tu m'entends ??"