Mon monde s'est arrêté de tourner à partir du moment où il m'a traité.
Puis s'est écroulé lorsqu'il est parti.
Je n'ai pas pu le retenir.
Et je ne peux plus faire marche arrière.
Je m'effondre au bon milieu de mon salon en pleur. Criant ma haine envers moi-même. J'ai réussit à pousser l'homme que j'aime à me haïr ! Il avait pas de colère, de dégoût.. Adrien.. Je me plie en deux en hurlant à nouveau. L'impression qu'une main me traverse la poitrine et serrant mon cœur à la limite de l'explosion pour l'arracher à une lenteur désespérante. J'en supplie au ciel de m'achever ici même. J'en supplie à grêle de me recouvrir mon corps de pierre pour que je suffoque de ma propre connerie. J'en supplie à la mort de venir chercher mon âme pour m'emmener loin de tous.
Mais avant tous je lui supplie de revenir... Adrien..
J'en supplie Dieu de m'accorder de le sentir une fois seulement contre moi à nouveau. J'en supplie les astres de me laisser admirer une dernière seconde les étoiles dans ses yeux magnifiques que j'ai fait s'éteindre. J'en supplie les enfers de me prendre en échange de son sourire que j'ai fané. J'en supplie à tous qu'il m'oublie pour ne pas avoir eu à souffrir par ma faute.
Je rampe jusqu'à mon téléphone, j'ai besoin d'entendre sa voix. Besoin de savoir qu'il est e, sécurité. J'ai besoin de lui avant tous. Un répondeur jouant sa mélodieuse voix. Un simple message écrit par ses soins. Un rien venant encore de lui.
Et ce rien que je vois en cliquant sur la bulle de notification me fait perdre pied.
"Pour toutes les fangirls qui veulent @Fuuukano, il se prostitue à "La Panthère à Talons" sous le nom d'Emma tous les soirs ;)"
Mes yeux lisent mais mon esprits refusent de croire les mots. C'est.. C'est impossible ! Il n'a pas pu.. Pas pu.. Pas Adrien.. Je relie une fois le tweet, fragilisant mon cœur. Je le lie une seconde fois, le fissurant. Et une dizaine d'autre l'éventrant en grand. Je fais voler l'appareil en criant de douleur, les mots défilent encore et sans fin dans mon cerveau. Ainsi que les centaines de commentaires et les messages de mes amis n'en croyant pas leurs yeux.
Je vois ses merveilleuses lèvres cracher ce venin dans mon esprit.
Une vulgaire pute, une salope qui l'a trahit et profité de lui. Dévoilé à tous et affiché sur la toile par l'homme qui cauchemarde mes nuits.
J'hurle une nouvelle fois en m'arrachant la perruque de la tête. Je balance s'exploser contre le mur mes talons. Je lacère mon haut et déchire ma jupe. Puis je cours jusqu'à la salle de bain où je plonge mon visage dans l'eau pour me retirer tous ce maquillage. Frottant au point de m'écorcher le visage. Je pleure noir et claque ma main dans l'eau coloré avec de relever la tête vers mon reflet que j'éclate en mille morceaux avec mes poings dans un son horrible. Les fragment du miroir s'éparpille partout, couvert de rouges. Ils rebondissent encore et encore contre chaque obstacle avant de se briser définitivement. A l'image de mon esprit et de mon cœur. Le sang ne me dégoûte plus car seul moi m'écœure encore.
La rage dictant mon corps se calme peu à peu, et me conduit en dernier lieu à mon téléphone dont l'écran et à l'image de l'organe mort piégé dans ma poitrine.
"Et @ZeratoRSC2 en a bien profité ;)"
Sauf que je suis incapable de poster ça... Je me laisse à nouveau glisser contre le mur. Et laisse le téléphone s'écraser à nouveau au sol, signant à lui aussi son arrêt de mort. Jamais je ne pourrais. Je l'ai mérité. Je récolte ce que j'ai semé. Il a entièrement raison. C'est bien fait. Il a en le droit après ce que je lui ai fait.
J'essaye de me convaincre avec ses mots cohérents alors que je sais qu'au fond, c'est uniquement parce que je l'aime encore égoïstement que j'en suis incapable.
Je ne peux pas me résoudre à me venger de lui. Je ne peux pas lui faire volontairement du mal. Je ne peux pas risquer de détruire sa réputation et tous ce qu'il a construit durement. Je ne peux le blesser, le détruire, lui faire du mal. Pas encore ! Je ne veux pas lui donner raison sur ça. Jamais je ne me permettrai de lui faire vivre un enfer. Peu importe ce que lui m'infligera.
Il peut bien tout me prendre. Faire de ma vie un cauchemar. Me pousser à la mort.
Parce qu'en réalité j'ai perdu la seule personne qui m'étais précieuse. Parce que ma vie était déjà un cauchemar son nom depuis des mois. Et parce que sans lui ma vie n'est plus rien de toute manière.
Je me fou des conséquences.
J'ignorais.
J'attendrais.
Subirais.
Et vivrais jusqu'à ce que ce soit toi qui m'arrache le cœur de la poitrine.