Mardi 12 Juillet, 13h25
Maison d'Antoine, Madrid
Je remontais rapidement à la surface pour voir Paul se tordre de rire, les mains sur le ventre. J'entendis tous mes amis rirent. Je ris à mon tour, parce que c'est vrai que c'était pas mal, assez drôle et j'aurais tout à fait été capable de faire cette blague moi aussi.
- Mais quel con celui-là, riais-je.
J'éclaboussais Paul en riant avant de nager jusqu'aux escaliers. Je montais les quelques marches avec un peu de difficultés. J'essorais mes cheveux puis mon tee-shirt. Je m'assis juste à côté de la piscine pour ôter mes chaussures que je mis sur les marches à côtés de la piscine pour qu'elles puissent sécher. Heureusement, qu'il fait beau et chaud, j'allais vite sécher comme ça. Je relève la tête quelques secondes plus tard quand j'entendis des voix espagnoles. Je découvris Antoine et deux personnes à ses côtés. Antoine parut surprit de me voir dans cet état.
- Qu'est-ce que t'as fait, dit-il avant de se mettre à rire.
- Chut. Demandes à Paul putain ! Holà, m'adressais-je aux deux amis d'Antoine.
(J'ai décidé que la femme de Koke parlait français, même si ce n'est pas le cas)
- Bonjour, je m'appelle Beatriz, enchanté, me répondit-elle en souriant en me prenant rapidement dans ses bras.
Je lui jetais un regard surpris parce que je m'attendais pas à ce qu'elle me parle français et encore moins qu'elle me prenne dans ses bras. Elle dû voir mon regard surpris puisqu'elle continua en posant sa main sur son ventre.
- J'ai vécu 2 ans en France, à Nice pour être précise, alors je parle français, mais lui non, elle désigne son mari du doigt, enfin je lui ai appris quelques trucs.
- Bonjour, me dit-il en souriant avec un accent bancal.
Je me présentais en espagnol à son mari en souriant.
- Tu devrais peut-être te changer Math', parce que Antoine va bientôt plus être capable de te regarder dans les yeux, me cria Raph depuis la table.
Je me retournais vers lui ne comprenant pas ce qu'il me disait. Emy pointait ses doigt vers son haut alors je baissais les yeux vers le mien. Oh mon Dieu. Je n'avais pas pensé une seule seconde que mon haut était devenu transparent avec l'eau. Mon premier réflexe fut de rabattre mes bras sur ma poitrine en rougissant. Je me tournais vers Antoine, les joues rouges.
- Tu veux pas me prêter un truc vite fait s'il te plait ?
- Heu.. Oui, bien sur, viens.
- Lo siento, m'excusais-je auprès des amis d'Antoine.
Il dit à ses amis de rejoindre les autres autour de la table et qu'il arrivait dans deux minutes. Il passa devant moi et je le suivais à la trace tout en essayant de ne pas glisser et de ne pas mettre de l'eau partout, j'avais un peu séché mais quand même. On monta rapidement les marches et on arriva dans une jolie chambre dans les tons gris, celle d'Antoine je pense. J'aime beaucoup les tons de cette chambre, c'était relaxant. Je ne pus m'empêcher de regarder les moindres recoins de la pièce. J'étais vraiment fan des luminaires sur les côtés du lit. Antoine se dirigea vers les miroirs à gauche et le fis glisser. Je découvris derrière une autre pièce, son dressing. Je l'attendis près de la porte, n'osant pas rentrer. Il arriva quelques secondes plus tard avec un tee-shirt qu'il me tendit.
Je le remerciais en le prenant. Avant qu'il ne fasse demi-tour et de me tendre une serviette.
- Tu avais pris ton maillot de bain non, me demande-t-il pendant que je me penchais pour essuyer mes jambes.
- Ouais, je vais aller le chercher et le mettre sous ton tee-shirt.
- Ok. Bon tu peux te changer là je redescends, tu as besoin d'autre chose ?
- Non, c'est bon, merci Anto, souriais-je.
Je redescendis en même temps que lui, choppais mon sac que j'avais laissé sur le comptoir de la cuisine pendant qu'Antoine rejoignait ses amis. Je le regardais traverser le jardin en trottinant. Je sursautais quand j'entendis une voix derrière moi.
- Le matte pas trop, tu vas baver, dit la personne que j'identifiais comme étant Raph.
Je me retournais vers lui. Il était dans la cuisine juste derrière moi et tenait une bouteille de vin dans sa main droite. Je ne l'avais pas vu quand je suis arrivé. Mes joues changèrent de couleur une fois de plus. Il contourna le comptoir avant de s'adosser sur celui-ci à côté de moi.
- Tu l'aimes bien, hein, me demande-t-il en regardant l'extérieur.
- Bah.. euh.. Oui, c'est mon ami, bafouillais-je.
- Dans ce cas-là, tu l'aimes plus que bien, continua-t-il sans me regarder.
- Je... Quoi ?
- Disons que vous vous aimez plus que de simples amis, autant l'un que l'autre.
- N'importe quoi.
- Quand on était au centre, il parlait de toi dès qu'il pouvait, il attendait tes messages tout le temps, il regardait à chaque fois que tu publiais un truc. On te connaissais avant même de t'avoir rencontré. C'est fou, même avec Erika il agissait pas comme ça.
- Erika ?
- Son ex. ils ne sont plus ensemble depuis janvier. Ils se connaissaient depuis 2011. Mais ce n'est pas à moi de t'en parler.
On resta quelques secondes dans le silence, à regarder nos amis rirent.
- Je l'aime plus que bien, finis-je par admettre.
- Tu avais pas besoin de me le dire, je le savais déjà, me dit-il en sourient avant de me faire un clin d'œil et de sortir à l'extérieur.
Je le regardais rejoindre la table quand je croisais le regard du numéro 7 debout devant le barbecue. Il fronçait les sourcils et s'apprêtait à me rejoindre mais je haussais les épaules, lui souris et remontais les marches pour rejoindre sa chambre. Sauf qu'au lieu de tomber dans sa chambre je tombais sur la salle de bain. Ça fera l'affaire. J'ôtais mes vêtements qui me collais à la peau et les jetais dans l'évier. J'enfilais rapidement mon maillot de bain et sécha ma peau à l'aide de la serviette. J'essorais rapidement mes vêtements dans l'évier et relevais le regard vers le miroir au-dessus de l'évier. Je découvris que mon mascara avait un peu coulé, j'essayais donc rapidement le dessous de mes yeux avant d'attacher mes cheveux en chignon. J'enfilais aussi le tee-shirt d'Anto qui tombais à peine sous mes fesses. Je passais mon nez sur le bord du cou et reconnu l'odeur d'Anto. Je restais le nez dedans jusqu'à ce que je me rende compte que j'étais vraiment complètement folle. Je repris toutes mes affaires et descendis rejoindre les autres. J'étendis mes vêtements et sous-vêtements sur un transat devant la porte pour qu'il puisse sécher et contournais la piscine. Je m'assis sur une des trois chaises restantes, c'est-à-dire à côté de Beatriz et en face de Paul. Antoine et son ami Koke étaient devant le barbecue, une bière à la main. Je tournais ensuite la tête vers la table et choppais le récipient de Chips que je posais devant moi. Je mourrais de faim. Je relevais les yeux de mon plat pour voir Paul en train de me fixer, les bras croisés sur son ventre.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive du con, lui demandais-je.
- Rien, je pense juste, dit-il simplement.
- Ah quoi ? La prochaine connerie que tu vas faire, riais-je.
- Non, mais avoue que c'était drôle de te pousser dans l'eau et entre nous, tu aurais tout à fait été capable de le faire.
- Ouais, admis-je la bouche pleine.
- T'es vraiment un gros sac, se moqua-t-il.
- Niques toi, lui répondis-je.
Je me réinstallais sur mon siège et glissais mes lunettes de soleil, que j'avais laissé sur la table, sur mon nez. Je me penchais pour chopper une bière sur la table quand je vis l'écran d'un portable s'allumer sous mes yeux. Je baissais les yeux et découvris, au fond d'écran que c'était le portable d'Anto. Je souris avant de me rassoir correctement. Je relevais les yeux pour voir qu'Anto était bien concentré sur sa viande et Koke. Je choppais rapidement son portable en priant qu'il n'est pas de code. Yes, c'est le cas. Je fis glisser alors les applications sur son écran. Merde, il est chelou son portable. Il a un clavier et un écran tactile en même temps. J'appuyais sur l'icône « appareil photo » et tombais sur ma tête. Je fis toute sorte de grimace, tout en surveillant du coin de l'œil qu'il ne revienne pas. Je décidais d'en mettre une en fond d'écran, remplaçant une photo de lui et un joueur de basket. Je relevais ensuite le téléphone, sur l'application Snapchat. Je mis la caméra pour tomber directement sur Paul. Je zoomais au maximum et attendis patiemment pour avoir la photo idéale. Je ne dus pas attendre longtemps puisqu'il fit je ne sais quoi avec ses lèvres et je ne pus exploser de rire en voyant la photo que je venais de prendre. Je baissais rapidement la téléphone pour que personne ne voit que j'utilisais l'appareil d'Anto.
- Le temps t'arrange pas ma vieille, me dit Julie avant de reprendre sa discussion avec Théo.
J'attendis que tout le monde tourne le regard pour reporter mon attention sur le téléphone d'Anto. Je postais rapidement la photo en Story et refermais l'appli. Je reposais discrètement le téléphone à sa place et me tournais vers Beatriz.
- Alors, c'est pour bientôt, lui demandais en lui montrant son ventre.
- Oui, enfin, j'en peux plus ! Je te jure je vois plus mes pieds, dit-elle en riant tout en touchant son ventre, non je rigole. Mais sinon, oui quelques semaines.
- C'est une fille ou un garçon.
- Un petit garçon, sourit-elle.
- Vous avez déjà trouvé un nom ?
- Izan. Ça signifie Fort en hébreu.
- C'est beau. J'aime beaucoup.
- Bah à vrai dire, j'étais pas trop fan. Mais dès le début de la grossesse. On a dit que si c'était une fille je choisissais et si c'était un garçon, il choisirait. Mais en fait, à force de me dire que mon bébé va s'appeler Izan, j'ai fini par aimer.
- Vous devez avoir hâte qu'il arrive non ?
- Oui, on l'attend avec impatience. Koke ne tient plus, tous les soirs il parle à mon ventre et il lui dit plein de choses magnifiques, à chaque fois je suis pas loin de pleurer, ahh les hormones, rit-elle en regardant son mari. Et toi tu veux des enfants ?
- Oula, j'en suis pas là pour l'instant. Mais j'aimerais beaucoup. En fait, c'est bizarre mais j'aimerais des fois être enceinte mais pas pour se dire je veux des enfants, mais juste de savoir ce que ça fait de se dire qu'on a fait un enfant. Que c'est toi qui l'a fait tu vois ? Tu portes un petit être en toi pendant 9 mois, je veux dire c'est pas anodin quoi, tu donnes la vie.
- Je vois ce que tu veux dire. Porter son enfant est un sentiment inexplicable je pense. Encore aujourd'hui je serais incapable de te dire ce que je ressens à part de la fierté et de la joie.
J'allais lui répondre mais j'entendis Antoine crier de leur emmener nos assiettes parce que c'était prêt. Je me relevais directement, l'appel de la nourriture.
- Pardon pardon, j'ai faim, crias-je en évitant mes amis pour atterrir devant Antoine.
- Alors tu veux quoi ? me demande Koke en espagnol.
- Tout, répondis-je en même temps qu'Antoine.
- Hééé, criais-je en lui tapant l'épaule.
- J'y peux rien si je savais que tu allais tout vouloir, répondit Antoine en riant.
- Nianiania, grognais-je en lui tendant mon assiette.
- On dit ? S'il te plait Anto, tu peux me servir, annonce Antoine fièrement.
- S'il te plait, Koke, tu peux me servir, déclarais-je fièrement à son ami, tout en continuant de regarder Antoine.
Koke me servit laissant Antoine estomaqué. Je lui souris avant de repartir à ma place et me torturer pour attendre que tout le monde soit installé pour manger. Une fois tout le monde installé, je pus enfin manger.
- Putain, on dirait que t'as pas mangé depuis 15 jours, me charria Antoine
- Oui, mais aussi, pourquoi on mange aussi tard s'il te plait, il est 14h30. J'en peux plus moi, me plaignis-je.
- Je croyais que tu étais habitué vu que tu as vécu 1 an ici.
- Non, mais je mangeais plus tôt, attends !
Je lui tirais la langue, le faisant rire et continuais de manger tranquillement en écoutant les conversations de mes amis.
16h15
- On fait une photo bébé, me demande Julie.
- Putain t'es relou, j'étais tranquille là, lui répondis.
En effet, voilà plus d'une heure que j'essayais de parfaire mon bronzage. Non en vrai, j'étais juste tranquillement en train de lire mon nouveau livre allongé sur un transat sous un arbre dans le jardin d'Anto, pendant que les autres étaient dans la piscine.
Je me tournais vers la brune qui s'était retourné sur le ventre sur son transat. Mon transat se trouvait entre celui de Beatriz et celui de Julie. Beatriz était couché sur le dos en train de lire un magasine sur les futurs mamans et tout ça tout en touchant doucement son ventre. Julie ne tenait clairement pas en place, c'est une vraie pile. Elle est allée se baigner tout mais rien y fait, elle ne peut pas rester tranquille pendant plus de 10 minutes. Je m'approchais alors de ma meilleure amie pour être dans l'objectif de son téléphone.
- Attends, attends, vas chercher la casquette d'Antoine comme ça on aura toutes les deux une casquette.
Je soufflais avant de me relever pour me diriger vers Anto qui était toujours autour de la table avec Koke et Paul. Ils boivent comme des trous. Non en fait, ils enchainent juste les bières une par une tout en discutant.
- Antooo, tu peux me prêter ta casquette deux secondes steu plait ?
- Non, dit-il simplement en levant les yeux vers moi.
- Aller, juste deux secondes le temps de prendre une photo avec Julie.
- Et pourquoi je devrais le faire, me demande-t-il en se reculant dans son siège et en croisant les doigts sur son ventre.
Ventre que je ne pus m'empêcher de regarder puisque Monsieur avait trop chaud et avait décidé d'enlever son tee-shirt. Je relevais vite les yeux vers les siens avant de me faire cramer. Sauf que je crois que c'est déjà le cas, vu le sourire fier qu'affichait Antoine. Une idée sauta directement dans mon cerveau. Je ne réfléchis pas deux secondes de plus et me mis à courir vers Anto.