Théodore dormait la tête reposant sur la poitrine de Laila tandis qu'elle fixait le plafond de la chambre du fils Nott, une main dans sa chevelure châtain-clair. Elle songeait à la réunion à laquelle elle avait été précédemment. Le fait qu'elle doive tuer Dumbledore ne la tracassait pas plus que ça. Elle était au contraire ravie que le maître lui ai donné une tâche aussi délicate. Elle se sentait si proche de lui. Bellatrix elle même semblait l'envier. Mais la jalousie de la sorcière à l'esprit sadique ne l'ébranlait pas non plus le moins du monde. Non, ce qui la perturbait était le comportement qu'avait eut le fameux Drago Malefoy envers elle. Pourquoi ne l'avait-il pas lâché du regard une seule fois de toute la soirée ? Pourquoi avait-il prit cet air de chien battu lorsqu'elle avait enfin croisé son regard ? Sûrement car c'est un lâche, dit la petite voix en elle. Non... il doit y avoir autre chose... dit une autre petite voix. Oui il y avait sûrement autre chose. Quelque chose en elle lui assurait que le comportement du garçon n'était pas ordinaire. Mais elle ne voyait pas quoi. Après tout ce n'est qu'un misérable Malefoy, se dit elle. Je ne vais pas me tracasser la tête avec ça. Sa décision fut visiblement incontestée par tout son être, car elle s'endormit aussitôt, dans les bras de son cher Nott chez qui elle vivait désormais.
Elle passa la journée du lendemain au Chemin de Traverse, au bras de Théodore, et ils achetèrent les fournitures qu'il fallait à la jeune fille pour sa troisième année. Elle ne savait pas comment, mais le fait qu'elle saute une classe en cours d'année lui était totalement sortit de la tête. Heureusement que le professeur McGonagall lui avait envoyé un hibou pour le lui rappeler.
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- Où est Laila ? Demanda Blaise à Drago dans le compartiment du train.
Il ne répondit pas. De toute façon il ne savait pas et ne voulait pas savoir.
- Je l'ai vu dans un compartiment avec Nott, déclara Pansy.
- Avec Nott ?! S'étrangla Blaise.
Drago n'écoutait plus. Il aurait espéré qu'aujourd'hui, tout soit comme avant. Qu'elle vienne lui assurer que tout ça n'était qu'un mauvais rêve, que ce n'était pas elle et qu'elle était là maintenant. La veille, il avait passé la journée dans sa chambre priant pour que ce qui était arrivé ne soit pas réel, malgré que ses parents l'aient supplié de descendre, désespérés de le voir dans cet état. Mais il ne voulait pas. Il revoyait Laila rire avec Théodore Nott, il la revoyait lui lancer son terrible regard, il revoyait son visage avant si doux être devenu si froid et si mauvais. Tous ces souvenirs le hantaient, et le hantèrent encore lorsqu'ils arrivèrent à Poudlard. Mais il devait faire quelque chose. Cette fois il n'y aurait plus son père, le maître ou un quelconque mange-mort pour l'empêcher de récupérer la jeune fille. Il devait aller lui parler.
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Arrivées au dortoir des Gryffondor, Ginny et Hermione se ruèrent sur Laila, déterminées à obtenir des explications pour l'ignorance dont elle leur avait fait part durant ces vacances.
- Laila Luponi, cria Hermione. Viens ici tout de suite !
- On aimerait des explications ! Renchérit la rouquine.
Laila se retourna, surprise que des personnes si indignes de leurs pouvoirs magiques lui parlent ainsi.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda-t-elle d'un ton froid et sec.
- Wooow doucement Miss Malefoy ! Dit Ginny amusée.
- Je te demande pardon ?
- Tu parles comme lui... Bon là n'est pas la question. Pourquoi tu ne nous as donné aucune nouvelle ?!
- Et pourquoi tu n'as répondu à aucune de nos lettres ?! Renchérit Hermione.
Laila était totalement déstabilisée. D'abord ces deux vermines venaient lui parler. Puis elles la comparaient à ce stupide Malefoy. Enfin elles lui demandaient pourquoi elle ne leur avait pas écrit, alors qu'elle n'avait d'ailleurs reçu aucune lettre. Elle les regarda interloquée puis se resaisit. D'un air supérieur qui ne lui ressemblait pas, d'un air typiquement Malefoyen pour être exact, elle déclara sans négliger une petite grimace de dégoût :
- Pourquoi prendrais-je la peine d'écrire à une Sang-de-Bourbe et à une traître à son sang ?
Elle les avait regardé avec un tel mépris que les deux amies avaient mis un temps avant de comprendre ce qu'elle venait de dire. Elles n'avaient pas encore réagit que la brune avait disparu. Elles se regardèrent surprises et surtout horrifées du comportement de leur amie, et étaient profondément blessées par ses insultes. Hermione avait porté sa main à sa bouche et la rouquine voyait sa vue s'embrumer. Elles partirent immediatement en parler aux garçons qui discutaient dans la salle commune, elles étaient encore sous le choc.
- Elle n'a pas pu dire ça ! S'indigna Harry qui prenait Ginny dans ses bras après avoir eut vent de ce qu'il s'était produit.
- Je vous avais que Malefoy ne changeait pas ! Renchérit Ron. Et maintenant c'est elle qui devient comme lui !
- Ce n'était pas elle... pleurnicha Ginny. C'est impossible.
La soeur de Ron était beaucoup plus touchée par les propos de la brune qu'Hermione car c'était elle qui en était la proche. Elle savait que Laila la défendait toujours lorsque Drago critiquait ses fréquentations en parlant de la pureté de leur sang.
- On ira dire deux mots à ce petit bourge qui se croit au-dessus de tout le monde demain, déclara Hermione dont la peine commençait à laisser place à la colère.
Elle n'avait jamais oublié quand en deuxième année, Drago l'avait traité de Sang-de-Bourbe. Elle avait été blessée profondément mais maintenant elle n'était plus touchée par les grotesques insultes du garçon. Cependant, le fait que ces mots soient sortis de la bouche de son amie l'avait révoltée.
Quelques instants après, elles partirent rejoindre leurs lits et virent la Luponi dans le sien dormant à poings fermés. Elles se regardèrent attristées, puis se séparèrent pour se glisser chacune dans leurs draps.
⁂
Laila ignorait toujours autant Drago et passait sa vie avec Théodore. Le garçon ne comprenait pas son brusque changement de comportement. La Weaslette était venue lui parler, pour lui demander ce qu'elle avait et il avait répondu qu'il ne savait pas. Elle rejetait même ses amis de Gryffondor, n'adressant que de faibles intérêts à certains Serpentard tels que Blaise, ce qui rendait fou le jeune blond. Pourquoi agissait-elle ainsi comme si son seul but était de le blesser ? Un rire cristallin s'éleva non loin de lui, le sortant de ses pensées.
- Je t'assure que c'est la vérité ! Disait Théodore en souriant à Laila comme s'il venait de raconter un petit détail amusant sur la vie de quelqu'un.
Laila rit de plus belle et paraissait visiblement ce moquer d'un élève de Poufsouffle assis dans un coin du hall où ils se trouvaient.
- Je reviens Princesse, j'ai deux mots à dire à Rogue.
Il fit un clin d'oeil à la jeune fille et l'embrassa sur la joue avant de se lancer à la poursuite du professeur qui venait de passer devant eux. Pour Drago qui les avait jusque là observé, c'était l'occasion parfaite. Il s'avança vers la brune, prêt à tout pour la récupérer et l'appela :
- Lay !
Elle ne réagit pas. Il ne savait pas si elle ne l'avait pas entendu ou si elle l'ignorait volontairement. Elle se passionnait à observer Théodore interpellant le directeur de Serpentard.
- Laila ! Répéta Drago à quelques pas d'elle.
Il allait poser sa main sur son épaule mais elle s'écarta brusquement, le toisant avec dégoût.
- Qu'est-ce que tu veux Malefoy ?! Demanda-t-elle sèchement.
Le garçon fut stoppé net dans sa lancée et fixa la Gryffondor avec de grands yeux ronds. Jamais elle ne l'avait appelé par son nom de famille en lui parlant sur ce ton. Il ne perdit pourtant pas espoir.
- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ?! Interrogea-t-il indigné. Depuis quand tu m'appelles Malefoy ? Depuis quand tu me parles sur ce ton et tu te moques des gens autour de toi ? Et surtout depuis quand tu traines avec cet imbécile de Nott ?!
- Cet imbécile de Nott comme tu dis, est mon petit-ami. Je te conseilles de ne plus jamais parler de lui ainsi.
Il attrapa la jeune fille par la mâchoire et la secoua légèrement comme s'il voulait la faire revenir à la raison.
- Mais réveilles toi ! C'est moi ton petit-ami Laila. Pas Nott !
Elle le repoussa avec violence et éclata d'un rire qui n'avait plus du tout son agréable son cristallin mais qui faisait plutôt songer à un cri de chauve-souris.
- Mais pour qui te prends-tu espèce d'incapable ? J'ai toujours été avec Nott et jamais avec personne d'autre. Tu m'entends? Personne. Et ce n'est un misérable Malefoy comme toi qui va me faire croire autre chose !
A ces mots le garçon crut recevoir un coup de poing dans le ventre. Il recula d'un pas chancelant. Une idée lui vint alors à l'esprit, c'était sa dernière carte. S'il échouait, il pouvait tout abandonner.
- Si ce que tu dis est vrai, reprit-il d'un ton calme en s'approchant à nouveau. Comment peux-tu expliquer ceci ?
Il souleva doucement le bas du haut de son uniforme aux couleurs vertes, dévoilant légèrement sa marque, leur marque. Puis il tandis la main pour faire de même avec l'habit de la jeune fille. Il avait à peine saisi le bas de son tee-shirt, que la main de la brune explosa contre sa joue et de son autre main elle le repoussa brutalement.
- Ne me touches pas vermine ! Hurla-t-elle.
Théodore arriva à ce moment là. Il avait suivit des yeux leur retrouvailles et se délectait de ce que faisait subir la Gryffondor au jeune homme.
- Un problème Malefoy ? Demanda-t-il a Drago avec un insupportable sourire satisfait sur les lèvres.
Il attrappa la brune par la taille et l'embrassa avec fougue devant le blond qui restait tétanisé. La colère monta alors en lui et il dégagea son rival de la jeune fille qui sembla ne pas être contente du tout.
- Laila... écoute moi je t'en prie... souviens-toi ! La supplia-t-il.
- Tu me dégoutes Malefoy.
Il ne reconnaissait pas ce regard noir qu'elle lui adressait. Jamais elle ne l'avait regardé avec autant de haine, de mépris et de dégoût. Il recula, ignorant les remarques déplaisantes de Théodore qui lui disait "Allé dégage Malefoy", et s'en alla sous les rires de Laila se moquant de son air penaud. Il était vraiment un misérable à ce moment là. Laila l'avait totalement oublié. La vérité le frappait avec horreur et il allait devoir l'accepter. Il allait devoir vivre avec. Chaque jour il devrait supporter de voir son visage angélique s'émerveiller à la vue de l'ancienne silouhette de croque carotte. Chaque jour il devrait écouter son rire s'élever toute les fois où il lui murmurerait dans l'oreille. Chaque jour il devrait tenter de l'oublier comme elle l'avait fait, aussi facilement que l'on oublit certains rêves en se réveillant. Mais lui ne pouvait pas se réveiller. Il ne rêvait pas. Il vivait désormais ce cauchemar qui le hanterait jusqu'à la fin. Comment avait-elle put l'oublier ? Qu'avait-il fait ? Il se souvenait de la première fois qu'il l'avait rencontré, la premiere fois qu'il l'avait prise dans ses bras, la première fois qu'il avait dormi avec elle, la première fois quil l'avait embrassée. Il se souvenait de la haine qu'il avait ressenti lorsqu'elle s'était retrouvée seule face à Marcus et sa bande, de la joie dont elle lui avait fait part en découvrant le monde magique, des larmes qu'il avait dut sécher après la mort de ses parents, des rires qu'ils avaient laissé échapper tant de fois dans la salle sur demande, dans le parc, partout. Il se souvenait de tout l'amour qu'il lui avait porté, et de tout l'amour qu'elle lui avait rendu. Il se souvenait de tout. Comment avait-elle put oublier ?
Il voulait toujours gagner et il gagnait toujours. Mais cette fois il avait perdu. Il l'avait perdue. Il se rendait compte à quel point sans elle sa vie perdait son sens. A quel point sans elle il n'était plus rien.
De son côté, Laila était encore dans les bras de Théodore. Elle avait observé le jeune blond s'en aller, elle ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi à chaque fois qu'elle voyait le fils Malefoy, il y avait cette musique dans sa tête. Quelle était cette musique qui actuellement répétait "He would always win the fight" ? D'où sortait cette musique qu'elle n'avait jamais entendue ? Elle ne savait pas. Elle ne comprenait pas. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle était bien dans les bras de Nott, qu'elle ne voulait être dans ceux de personne d'autre.