- Yoongi réveille toi.
Je gémis et m'étire fortement. J'ai pas envie de me lever. Sa main me caresse la joue et me la pince brièvement pour m'inciter à me lever. Je grimace simplement et plonge mon visage dans l'oreiller. Je suis bien, là. Pourquoi je devrais me lever ?
- Allez, débout.
- C'est quelle heure ?
- Sept heures et quart.
Je fronce les sourcils et lui tape sur les mains. Nan mais il va pas bien à me lever à cette heure-ci ?! Il me fait retourner et caresse furtivement mon front.
- Mais c'est tôt ! Laisse moi dormir...
- S'il te plaît, lève toi. Et prépare toi, faut qu'on y aille.
Mais aller où ? Je plisse le nez et ouvre lentement les yeux. La lumière de la chambre m'éblouit et ma vue met quelques secondes avant d'être totalement claire. Gab est debout, à côté du lit, il est en train d'enfiler son haut. Je le détaille sans comprendre.
- Aller où ?
- Allez dépêche. Faut que tu sois prêt dans un quart d'heure.
Je rêve ou c'est quoi ça ? Je suis complètement perdu. Je frotte mes yeux avec mes poings puis agrippe son haute entre mes doigts. Il me regarde intensément, sans un mot.
- Pourquoi ? On a quelque chose de prévu ?
- Tu verras. Faut que tu te bouges maintenant, t'as pas beaucoup de temps.
Je m'assieds en tailleur dans le lit et m'étire de tout mon long. Il sourit à peine et dépose un tendre baiser sur mon front. Je souris et le serre dans mes petits bras.
- Je suis fatigué et c'est tôt, je veux dormir. On ira plus tard...
- Nan maintenant, faut vraiment que tu te prépares, s'il te plaît.
S'il te plaît ? C'est tellement rare et depuis que je lui levé il l'a dit déjà deux fois. Je soupire et me sépare de lui. Je le détaille, il a l'air un peu ailleurs. Je fais la moue.
- Ça vaut la peine ton truc ? Parce que me lever à cette heure-ci pour rien c'est abusé.
- C'est pas rien et faut vraiment qu'on parte dans un quart d'heure donc bouge tes petites fesses.
Tsss tu sais ce qu'elles te disent mes petites fesses ? Bah... Pas grand chose en fait. Disons que depuis son fameux strip-tease et ce qu'on a fait après, une semaine s'est écoulée et il a l'air un peu bizarre. Je le trouve différent. Hier soir, après les cours je suis allé chez lui et il a absolument rien tenté du tout. Aucune caresse, il a pas voulu le faire. Venant de lui c'est bizarre, ça fait une semaine qu'il fait aucune allusion au sexe ou sinon c'est très rare. Je trouve pas pas normal du tout de sa part. Je vais pas me plaindre hein ! Ça fait juste bizarre... Je pensais qu'il allait tenter un truc hier soir comme j'ai dormi chez lui... Gab passe sa main dans mes cheveux et murmure :
- Faut vraiment qu'on bouge à trente donc bouge toi.
Je fais oui de la tête et me relève péniblement. Où est-ce qu'on va ? J'ai la flemme de me prendre la tête, je viens à peine de me lever. Je lui soutirerais des informations plus tard, si j'y arrive. Je baille et attrape mon sac d'un geste vif, tout en me dirigeant vers la salle de bain.
- T'as dix minutes.
S'il voulait vraiment que je sois prêt à l'heure il aurait dû me lever bien plus tôt que ça ! Il croit qu'en à peine un quart d'heure je peux être prêt ? Je suis pas une gonzesse mais quand même ! J'ai besoin d'un peu de temps... Je soupire tout en retirant mes fringues et en entrant immédiatement dans la douche. Il a même pas pris sa douche avec moi... J'ai fait un truc que j'aurais pas dû ? Haaa ce mec sera toujours trop compliqué de toutes façons. Je me lave rapidement, m'habille et sors de la salle de bain, totalement prêt. Je suis dans le couloir et me dirige dans la chambre de Gabriel, quand je remarque la porte de la chambre de son frère ouverte. Je fronce les sourcils et me dirige vers cette dernière. Elle est jamais ouverte... Je jette un bref coup d'œil à l'intérieur, Gab n'y est pas. Un coup de vent certainement... Ça me fait mal au cœur de la voir dans cet état.
-T'es prêt ? C'est l'heure.»
Je me retourne d'un coup et ferme la porte de la chambre tout en me dirigeant vers lui, mon sac sur le dos. Je hoche la tête et une fois à son niveau de lui demande :
- Euh ouais mais l'heure de quoi ?
- L'heure d'y aller...
- Ok mais où ?
- Tu verras.
Ce que je déteste quand il me dit ça ! C'est horriblement frustrant ! A croire qu'il aime quand je suis frustré. Je soupire et passe devant dans les escaliers. J'enfile mes chaussures puis une veste et sors suivit de près par Gab. Il marche à côté de moi et prend ma main dans la sienne.
- Pourquoi tu m'as réveillé si tôt ? On est samedi tu abuses, on aurait pu faire ton je-ne-sais-quoi, plus tard.
- On doit prendre le bus donc non.
Je hausse les épaules ne sachant pas quoi lui dire de plus.J'ai encore la tête dans les fesses. D'un coup l'information monte à mon cerveau : On prend le bus ? Mais pour quoi faire ? Et où est-ce qu'il m'amène celui-là ? Je serre plus fort sa main entre mes doigts et le regarde en tentant de faire une bouille mignonne.
- Allez, tu veux vraiment pas me dire où on va ~ ?
J'ai pris une voix que j'estime mignonne (Légèrement agaçante, j'avoue aha...). Il me dévisage et fait claquer sa langue contre son palais. Il me fiche une pichenette dans le front :
- Ça prend pas avec moi ça.
- Maieuh !! Allez, dis moi !
- Non.
Sa voix était clairement catégorique. Je soupire et râle contre lui. En plus il m'a fait mal au front ! Je frotte ce dernier et le regarde du coin de l'œil. Il lève les yeux au ciel, comme s'il était consterné par mon attitude. C'est vraiment une tombe ce gars ! Il me dira rien, fait chier ! Je veux vraiment savoir où on va.
- Tu m'as levé super tôt en week-end, j'estime que j'ai le droit de savoir.
Il ne répond pas. Tient, ça faisait longtemps qu'il avait pas joué au muet avec moi. J'enfourne mes mains dans mes poches et traîne légèrement des pieds. Ça me stresse de ne pas savoir où on va.
- Allez dépêche au lieu de râler si on rate le bus je te défonce.
-Parle bien et puis je euh ... tu feras rien !
Il me regarde de façon provocatrice et attrape mon menton entre ses doigts. Mon cœur bat plus fort et j'ai du mal à déglutir. Il sourit en coin et hausse les sourcils :
- Tu veux parier ?
Non, j'ai rien dit. Il a pas changé, il est toujours le même gros pervers, tordu, mystérieux qui fait flipper par moment, comme là, tout de suite... Je me défais de son emprise et me sens rougir. Il a un rictus et un sourire clairement flippant plaqué sur son faciès. J'adore sa teinture, oui rien à voir. Ça lui donne un côté charmant. On continue à marcher, je ne sais où pendant que je le détaille inlassablement. Un mec est vraiment beau. Je pourrais passer des heures et des heures à le mater sans retenu. Enfin un peu quand même... J'aime pas quand je me fais griller, c'est gênant. Mon ventre commence à me faire un peu mal, je grimace et murmure :
- J'ai faim...
- T'as rien mangé ce matin ?
Je fais non de la tête. Comment il veut que j'ai eut le temps de me manger alors que grâce à monsieur et pour je ne sais quelle raison, j'ai eu à peine dix minutes pour me préparer...Il soupire et me pince la joue. Je grimace légèrement mais me laisse faire.
- J'ai pas eu le temps.
- Bah fallait le prendre.
Il est sérieux ?! Je le regarde, outré et m'esclaffe :
- T'arrêtais pas de me harceler pour que je me dépêche !
- Bah fallait te lever plus tôt.
- C'est toi qui m'a levé aussi tard enfin... tout est relatif.
- Déjà que là tu me casses les oreilles alors j'imagine même pas si je t'avais levé plus tôt.
Il soupire et lâche enfin ma joue. Je lui tire la langue et m'empresse de la rentrer dans mon antre avant qu'il ne pose son doigt dessus,comme d'habitude. Sauf que cette fois-ci il n'a pas cherché à le faire. Étonnant... Je ne fais aucune remarque, je vais pas me plaindre après tout. Mon ventre gargouille. Je pose ma main dessus et me sens rougir. C'est gênant aha...
- On rentre quand ?
Il hausse simplement les épaules. Ok, ça m'aide beaucoup ça. J'aime vraiment pas quand je suis pas au courant de ce qu'il se passe.Surtout que je suis extrêmement curieux... J'attrape timidement sa main et fais la moue.
- Tu sais pas ou tu veux pas me le dire ?
- J'en ai aucune idée, content ?
Il me regarde et son regarde me déstabilise. Je suppose que oui. Je passe ma main dans ma nuque et ne fais aucune remarque. Il a toujours été froid et mystérieux donc bon, j'ai l'habitude maintenant. Et puis je sais que c'est pas méchant. En tout cas, ici. On arrive à un arrêt de bus et attendons debout, laissons les places assises aux personnes plus âgées.
- Dis, on va où ?
- Raaa mais t'es gonflant ma parole.
- Mouais je sais.
Il soupire et m'ébouriffe les cheveux. Je râle et lui mets quelques coups dans les mains pour qu'il arrête, ce qu'il finit par faire. Je me mets devant lui et colle mon dos à son torse. Il se tend un peu et finalement m'étreint. Je souris comme un idiot et dévie légèrement le regard de certaines mamies qui nous regardent de travers. Euheum... Il caresse mon ventre et murmure :
- Fais comme si de rien était.
- C'est ce que je fais... Ou du moins j'essaie...
J'attrape ses bras et me sens bien contre lui. En plus il fait un peu frais du coup il me réchauffe. Je sais que les coupes homos sont très mal vu, et je trouve ça ridicule. Mais bon que voulez vous, en Corée c'est tabou un point c'est tout. Faut vraiment faire bouger les choses... bref ! Je caresse son bras par dessus sa veste.
- Le bus arrive bientôt ?
- On est à l'heure donc il devrait pas tarder.
Je hoche positivement la tête et attends, blottis dans ses bras puissants. Je suis réellement curieux sur où on va. Et puis il a vraiment besoin que je vienne moi aussi ? Parce que honnêtement j'étais hyper bien dans son lit à dormir comme une marmotte. Haaa son lit me manque... Je soupire.
- Qu'est-ce que t'as encore ?
- Rien, je me disais juste que ton lit me manquait.
- Et le tiens il te manque pas un peu à toujours squatter le mien ?
Je tourne la tête pour le regarder, je fais vivement non de la tête en souriant tel un idiot.
- Nan, le tiens est plus confortable.
Il soupire et me fiche une légère pichenette. C'est moi où il est clairement moins gnian gnian et niais qu'il y a une semaine ? Je dois me faire des idées... Et puis je me doutais que ça durerait pas éternellement, ce mec est pas fait pour la tendresse et les trop mignons.
- Si tu le dis...
- Et c'est vrai !
- Comment je pourrais réellement savoir ?
Je me tends et serre une de ses mains dans la mienne. C'est vrai, il est venu qu'une seule fois chez moi et il est pas resté très longtemps donc il a pas vraiment pu tester la qualité de la literie. Je souris dans le vide et lui demande timidement :
- Tu voudras venir tester ?
- (Il a un rictus) Comme tu veux.
Je sais que ça veut dire oui. Raaa pourquoi il le dit pas clairement, hein ? Ça lui coûte rien. Ouais mais nan ce mec est trop complexe. Franchement pour le comprendre faut avoir fait de hautes études en langues rares. En vrai, limite même un profiler il pourrait pas le comprendre, j'en suis sûr...
- Le bus arrive.
Je me défais de son étreinte si agréable et me recule légèrement. J'étais tellement bien contre lui, en plus il me tenait chaud ! Je frotte mes bras et reste un peu en retrait. Nous laissons monter tout le monde, puis vient notre tour. Gab m'a fait passé devant lui, sans négliger de laisser traîner discrètement sur mes fesses. Je vais le tuer un jour, mais pas maintenant, il y a du monde... Il me murmure :
- Va t'asseoir.
- Bah attends, j'ai pas payé.
- C'est bon, je m'en occupe.
Il me pousse au niveau de l'épaule. Je le regarde légèrement surpris et ne cherche pas à comprendre. Je m'éloigne et vais au fond, je choisis deux places libres et m'assieds du côté du ''couloir''. J'aime pas être du côté de la fenêtre, je me sens oppressé. Comme là fois où on est parti au voyage... J'étais bien hein, mais à l'étroit on va dire. Et puis comme ça si monsieur me fait des trucs chelou j'aurais une échappatoire. Il arrive vers moi et me tend une carte de bus. Je l'attrape et la regarde. Il s'assied difficilement à coté de moi, contre la fenêtre.
- Je l'ai rechargé pour le retour aussi.
- Merci.
Il ne répond pas. Comme d'habitude j'ai envie de dire. ''De rien'' et lui ne sont pas copain, allez savoir pourquoi. Tu me diras, ''Merci''est son pire ennemi. Je colle mon épaule à la sienne et range la carte de bus dans ma poche de pantalon. J'attrape sa main dans la mienne. Il se laisse faire. Le bus démarre. Il regarde au travers de la fenêtre. Il fait pas très beau : le ciel est gris et il y a un peu de brume. C'est pas très sympa, en pus il fait froid... Gab regarde inlassablement dehors. Je me demande à quoi il pense. Je le toise, il a l'air ailleurs... Je sais pas trop pourquoi, mais je trouve qu'il est différent depuis quelques temps. Il est perdu, et son regard ne reflète pas une once de joie. Je passe ma main sur sa joue. Il me regarde. Il m'inquiète.
- Ça va ?
- Mmh, pourquoi ?
- T'as l'air ailleurs.
- Pas spécialement.
S'il le dit... Il se met à nouveau à regarder par la fenêtre. Aucune expression particulière n'orne son visage, ce qui fait que je n'arrive pas à savoir s'il va vraiment bien ou non. Je presse sa main dans la mienne, il ne me rend pas ma pression. Je ne fais aucune remarque et caresse ses longs doigts fins.
- On arrive dans combien de temps ?
- Une bonne heure et demie.
- Autant ?! Bah je peux dormir alors.
Il a un petit rictus et passe son bras par dessus mon épaule. Je souris et me blottis contre lui. Finalement il baisse son bras et me tient par la hanche. Je pose ma main sur la sienne, il frisonne. Aha c'est mignon.
- Comment tu peux passer tes journées à dormir, hein ?
- C'est cool de dormir.
Il ne dit rien et me pince simplement la hanche pour me faire part de son désaccord. Quoi c'est vrai ! Dormir c'est hyper cool et puis ça occupe. Je baille. Je suis fatigué et en prime je meure de fin. Raaaa je veux manger !
- J'ai la dalle.
- Bah va falloir faire avec.
Je souffle et croise les bras sur mon torse. Il ne me regarde pas et reste figé sur un point fixe au travers de la fenêtre. Il a pas l'air d'être dans son assiette. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Son regard semble perdu au loin. Son expression ne reflète rien de particulier si ce n'est le calme... Mais pas un calme rassurant, plutôt un calme effrayant. Vous savez, comme dans les films d'horreur, quand tout est trop calme il se passe toujours un truc pas bon du tout... C'est le sentiment que j'ai là. Il a l'air détaché de tout, notamment de moi. On dirait qu'il est là, mais sans être là. Il est à la fois proche et éloigne. Perdu tout en étant à mes côtés. Je pose une de mes mains sur son ventre.
- Tu es sûr que ça va ?
- Ouais ouais...
Sa voix est neutre, presque froide je dirais. Je fronce les sourcils, absolument pas convaincu de sa réponse. Je caresse timidement son ventre, malgré ma gêne apparente.
- Gab... Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien du tout.
- On dirait pas pourtant.
- Mais c'est le cas.
J'ai raison, il est différent et c'est pas d'aujourd'hui. Il est trop calme, trop ailleurs. Il est pas normal et quelque chose semble le perturber. Il pose sa tête sur sa main et fixe l'horizon sans un mot. Il m'inquiète vraiment...
- Quelque chose te tracasse ?
Il tourne enfin la tête vers moi. Je me tends légèrement et ose à peine soutenir son regard intense et puissant. Il me fait poser ma tête contre son bras qui est appuyé sur le rebord de la fenêtre.Je le regarde surpris et m'allonge un peu.
- Dors au lieu de dire des conneries.
Mais je dis pas des conneries ! Ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! Il va pas bien, pourquoi il veut pas me dire pourquoi ? Je suis son copain oui ou non ? Il devrait me faire confiance et me le dire si ça va pas. Il caresse vite fait mon visage, dont il retrace les contours et rapidement il reprend sa contemplation de l'extérieur.
- Je dis pas des conneries...
Il ne répond pas et me regarde brièvement. Je passe mes doigts sur son torse et me blottis un peu plus contre lui. Il me tient chaud.
- Allez dors.
Je grimace et ferme les yeux. J'obtiendrais rien de lui, ni où on va, ni pourquoi, ni ce qu'il a. Ça m'énerve d'être dans l'ignorance, réellement ! Ça m'insupporte de ne pas savoir ce qu'on va faire.
- Pourquoi tu m'as prévenu qu'on faisait quelque chose aujourd'hui ?
- Parce que.
Je soupire et lui pince la joue en ouvrant les yeux. Il ne réagit même pas. Je plisse le nez et serre mes poings. Un truc tourne pas rond du tout... Je caresse sa joue pour tenter de le ramener parmi nous mais il reste perdu dans ses pensées, à fixer l'horizon encore et encore. Je tremble légèrement et passe timidement mon pouce sur ses lèvres. Il me regarde enfin. Il caresse ma joue sans un mot et se penche légèrement vers moi pour déposer ses lèvres sur les miennes. Ho je m'y attendais pas ! Son baiser est extrêmement tendre, je l'apprécie entièrement et une fois séparé de lui je lui souris. Il caresse finalement mes cheveux.
- Allez dors, t'es fatigué.
- Mmh... La faute à qui huh ?
Si Monsieur m'avait pas réveillé si tôt pour je ne sais quoi bah je serais pas fatigué. Et puis on pouvait pas faire ça un autre jour ? Halala.... ça me perturbe réellement cette histoire. Surtout son état, j'ai rarement vu mon vis-à-vis aussi perdu et dans ses pensées. Il doit être fatigué aussi, pourquoi je me prends la tête moi ? C'est idiot. Je ferme les yeux et blottis mon visage contre son pull. Heureusement que sa veste est ouverte. Je souris contre son haut tout doux et hume la bonne odeur qui se dégage de ce dernier. Avec son odeur, sa chaleur et lui qui me caresse les cheveux, je vais m'endormir très vite.
******************
- Debout.
Je fronce les sourcils et m'étire de tout mon long en mettant un coup dans quelque chose. J'entends gémir.
-Hey gamin ! Je suis là !
J'ouvre lentement les yeux. Gab m'est dévoilé. Je souris et m'étire à nouveau. Il se tient la joue et soupire. Il m'agrippe par le poignet :
- Fais gaffe tu vas encore m'en coller une.
- Ah c'était ça ce que j'ai senti...
Il arque les sourcils et soupire à nouveau. Oui je suis un cas j'en ai conscience. Je suis toujours sur Gab, la tête posée sur son bras. Il ne m'a pas bougé ? Il doit avoir mal au bras le pauvre... Il me pince la joue pour se venger du précédent coup que je lui ai mis. Je le fais difficilement arrêter et murmure :
- On est arrivé ?
- On va pas tarder.
Je regarde dehors, on est dans un village on dirait. Pourquoi il nous a amené ici ?
- On est où ?
- Dans une ville assez éloignée de la capitale.
- Ok... mais pourquoi ?
- Tu verras, arrête avec tes questions.
- Mais je veux savoir !
- Tu verras je te dis.
Je me redresse et m'étire à nouveau, en faisant attention à ne pas lui mettre un nouveau coup. Je jette un bref coup d'œil à mon copain. Il secoue son bras, ah bah oui il doit être tout engourdi, ça paraît logique.
- J'ai bien dormi ~
- Bah j'ai remarqué ça, t'as bavé sur moi.
Je le regarde timidement et me sens rougir. Je passe ma main sur ma bouche, j'ai pas de salive.
- J-J'ai pas bavé !
- Je t'ai déjà essuyé, et moi aussi au passage.
- Menteur je bave pas...
Il sourit et me dérobe un baiser. Je rougis un peu plus et reste muet, ne sachant ps où me mettre. C'est gênant là...
- Oh que si, c'est quand ton anniv' déjà ? Que je t'offre un bavoir.
- Hey !!! Bah pour la peine je te le dirais pas !
Je croise mes bras sur mon torse et marmonne des trucs incompréhensibles à son égard. Il me fatigue !! Un bavoir, et puis quoi encore ?! Il veut peut-être me donner un biberon tant qu'il y est, mais allons y, autant faire d'une pierre deux coups hein... Je vais le buter. Il se rapproche de moi et ses lèvres viennent effleurer mon oreille. Je frémis et me tends complètement. Il murmure ma date d'anniversaire. Merde, il s'en rappelle... Je devrais pas être content plutôt ? Si carrément en fait. Je souris et tourne la tête vers lui, son visage est très proche du mien. Il me regarde intensément dans les yeux.
- Fais gaffe, c'est pas compliqué à trouver les bavoirs.
- C'est ça oui.
Je pose timidement mes lèvres sur les siennes. Il se laisse faire et notre baiser reste très calme et tendre. C'est rare mais j'adore ce genre de petits baisers, c'est très agréable. On se sépare au bout de quelques secondes.
- Allez, bouge on est arrivé.
Je me lève et sors rapidement du bus, sans oublier mon sac bien évidemment. Je le mets sur mon dos et m'étire de tout on long une fois dehors. Il fait froid. J'étais mieux à l'intérieur. Gab pose sa main dans le creux de mes reins. Je le toise, il regarde autour de nous.
- On fait quoi maintenant ?
- T'as toujours faim ?
- Mmh. Ouais... Pourquoi ?
Il ne me répond pas, ferme ma veste, m'attrape par la main et se met à marcher vers je ne sais où. Je le suis sans comprendre ce qu'il se passe. Euh... Il lui prend quoi là ? On m'explique ? Je ne cherche pas à comprendre et le suis tout simplement. J'avais oublié ma faim mais maintenant qu'il me l'a rappelé j'ai clairement la dalle. Je passe ma main sur mon ventre qui crie famine. On dirait que ça fait trois jours que j'ai pas mangé. Je vous rassure c'est pas le cas hein aha... Ce mec me nourrit quand même. Il nous a fait du riz avec du poulet au curry. C'était super bon ! Il cuisine tellement bien.
- Comment ça se fait que tu cuisines si bien ?
Il me regard étonné et fait une tête d'incompréhension. Je passe ma main dans ma nuque. Ah bah oui ça a aucun rapport...
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Bah... je repensais au repas d'hier soir et je me demandais comment ça se faisait que tu cuisinais si bien.
- Au cas où tu l'aurais pas remarqué depuis le temps, je vis plus ou moins seul chez moi, faut bien que je me débrouille pour faire ma bouffe sinon je crève de faim.
Ça se tient comme explication. C'est vrai que j'ai jamais vu personne chez lui, pas même ses potes. Il a pas de famille ? Je sais, il en parle jamais, ça l'air d'être un sujet très sensible. Et puis j'ai remarqué qu'à chaque fois il me dit qu'il vit ''Plus ou moins seul''. Ça veut dire quoi ça ? Me dites pas qu'il fait référence à son frère quand... C'est triste si c'est le cas,faudra vraiment qu'il se fasse une raison....
- Il fait froid quand même.
- Ouais et il risque de pleuvoir.
Conversation inutile, je sais mais je voulais détourner la conversation. Parce que je meure d'envie de lui poser des questions sur sa famille alors que je sais très bien qu'il ne voudra pas m'en parler et qu'au final il va me rembarrer.
-Haaaa j'ai faim...
Il ne me répond pas et continue à me tirer. Où est-ce qu'on va ? Et puis j'ai trop faim moi ! Mon estomac me hurle qu'il a besoin de manger. Je le sais bien mais je peux rien y faire du tout ! J'ai rien à manger à porter de main... Je grimace un peu et tente d'oublier ma faim. Finalement, Gab s'arrête et nous fait entrer dans une sorte de café-boulangerie. Je regarde autour de moi comme un enfant et me mets presque à baver quand je vois des viennoiseries et tout. C'est sympa comme endroit je connaissais pas du tout. J'en ai l'eau à la bouche. On s'assied à une table, au fond pour être au calme. Je le regarde avec des étoiles pleins les yeux.
- Waaaa t'es le meilleur, j'avais tellement faim !
Il esquisse un petit sourire et passe sa main dans ses cheveux. Trop charmant.
-Qui te dit qu'on est là pour te remplir l'estomac ?
Je lui tire la langue et souris amoureusement. Comme si c'était pas le cas. Je pose mon sac sur mes genoux et attrape le ''menu'' tout comme Gab, puis j'attends. Finalement un serveur vient nous voir
- Bonjour, vous désirez ?
Il nous sourit. Je regarde Gab, il me fait signe de passer commande.C'est lui qui paie ? Je sais pas trop... Parce que j'ai pas pris de sous en fait... Je le regarde embarrassé.
-Je paie.
Il me fait à nouveau signe de répondre. Je rougis un peu et dis timidement :
- Euh... Un chocolat chaud et un croissant pour moi.
Je regarde mon vis-à-vis qui me demande silencieusement si ça suffira,je lui souris simplement. Je me sens tout bizarre aha... Gab commande un café et le serveur s'en va. On se regarde droit dans les yeux durant de longues seconde sans rien se dire, jusqu'à ce que je brise finalement le silence :
- Tu m'as pas levé si tôt juste pour m'amener ici quand même ?
- Ce serait drôle de voir ta tête se décomposer si c'était bel et bien le cas mais non.
- Comment ça ça serait drôle ?! Espèce de sadique va !
Il est grave ma parole ! Je soupire et triture mes doigts. Je suis content d'être ici. Je me sens réchauffé et puis je vais enfin pouvoir manger un peu, parce que là mon estomac il en peut plus, je suis au bout de ma vie aha.
- Du coup on est là pour quoi ?
- Quelque chose d'important.
- Ok mais quoi ?
- Halala tu verras je t'ai dit.
Je fais la moue, même si je sais que ça marche pas avec lui. Je croise les bras et attends seulement que nos commandes arrivent, ce qui est relativement rapide. Nous remercions le serveur et il s'en va. Je serre mon chocolat chaud dans mes mains, ça fait du bien !
- C'est la première fois qu'on est en eum... rendez-vous.
- Appelle ça comme tu veux.
J'ai un rictus, toujours fidèle à lui-même à ce que je vois. Mais j'ai raison, c'est la toute première fois qu'on est en rendez-vous. On est sorti que très peu de fois tous les deux. Je me rappelle à Noël, c'était vraiment une soirée superbe, être dans les rues à marcher sans me prendre la tête avec lui et seulement lui. Il bois une gorgée de on café et me regarde intensément. Je me sens frémir et dévore mon croissant.
- Pourquoi tu veux pas me dire où on va et quoi faire ?
- Parce que.
- Parce que quoi ? C'est pas une réponse ça. Ça te coûte rien de me le dire.
- (Il soupire)
- Sérieusement, j'aime pas quand je sais pas. Vas-y dis le moi Gab ~
- Bon, t'es vraiment chiant là, ok ?!
Je sursaute et ouvre grand les yeux. D'habitude il dit ça avec un minimum de tendresse et je sais que même s'il le pense un peu il ledit pas méchamment non plus. Alors que là, c'était tellement froid. Son ton était empli de méchanceté. Je fronce les sourcils et touille mon chocolat chaud en le regardant. Je me mords la lèvre inférieure. Il m'avait plus reparlé aussi froidement depuis très très longtemps. Ça me fait mal au cœur. J'inspire profondément et reste muet. C'est blessant de l'entendre me parler avec aussi si peu tendresse, sans amour. Le silence règne, il ne dit rien et moi non plus. Je croise son regard qui est intense. Finalement, je baisse à nouveau les yeux et touille mon chocolat sans m'arrêter tout en regardant la spirale se former dans ma tasse. Je me sens blessé... Je suis chiant je le sais mais l'entendre de sa bouche et de cette façon, c'est loin d'être plaisant.
- T'as assez remué, tu peux le boire ton chocolat chaud.
Je hausse simplement les épaule ne voulant pas parler. Les larmes me piquent les yeux, je sais pas ce qu'il a depuis quelques temps mais il est trop différent... Il est froid et distant j'ai l'impression. Je le regarde, il a l'air perdu et son regard intense me dévisage sans réelle tendresse. Je frisonne et serre mes poings. Je tends une de mes mains et avec l'autre continue à remuer mon chocolat.
- Il va être froid.
Je hausse à nouveau les épaules. Honnêtement je m'en fous qu'il soit froid. Là, j'ai juste envie de me barrer, et de le laisser seul. Il me traîne avec lui depuis ce matin comme un toutou et est super froid, je suis pas son joujou ! Son regard intense me déstabilise complètement, je ne sais même pas où regarder tellement je me sens mal. Je fixe la table et continue à me mordre la joue pour ne pas pleurer. Je voix sa main s'approcher de la mienne. Elle se pose finalement dessus, je tente de reculer ma main mais me bloque. Il se stoppe en voyant ma réaction. Nous nous regardons durant de longues secondes dans les yeux. Finalement, je laisse ma main et il pose la sienne par dessus. Le bruit du silence devient pesant et il finit par le briser :
- Arrête de me poser des questions s'il te plaît. Je peux pas te dire où on va, tu le verras par toi même, ok ?
- Mais pourquoi ? Tu... T'es froid et blessant en plus !
Il dévie le regard et entrelace ma main dans la sienne. Il boit un peu de son café et exerce une certaine pression sur mes petits doigts tout chaud. Je lui rends timidement sa pression et attends une explication de sa part.
- Yoongi, s'il te plaît... J'ai pas envie d'être méchant avec toi donc arrête, je veux pas te blesser.
- Trop tard.
Je retire ma main de la sienne et amène ma tasse de chocolat chaud à ma bouche. Ça fait du bien ! Ce liquide tout chaud descend lentement dans ma gorge, j'adore. Il tend ses jambes et elles buttent contre les miennes. Je ne fais rien et repose ma tasse, je touille cette dernière et la fixe comme si elle était la chose la plus intéressante au monde.
- Hey...
Je ne réponds pas, je suis bien trop occupé avec ma foutue tasse. Il entrelace nos jambes et les serre fortement contre les siennes. Mon cœur bat plus fort et je me mords à nouveau la joue. Du calme.. Sa main se pose à nouveau sur la mienne.
- C'était pas voulu, ok ?
- Mmh...
- Je... Pour aujourd'hui s'il te plaît comprends le.
- Pourquoi ?
Son regard devient automatiquement très froid et noir. Je baisse la tête et me sens mal à l'aise. Il est vraiment pas comme d'habitude. On dirait l'ancien Gabriel, celui froid qui s'amuse à me faire du mal. C'est horrible... Il m'appelle par mon prénom me faisait frissonner, je le regarde et il murmure en regardant ailleurs :
- S'il te plaît...
Je sais pas ce qu'il a mais ça me tracasse. J'aimerais savoir et le calmer, pouvoir le réconforter ou je ne sais quoi. Je serre sa main dans la mienne et bois encore mon chocolat. Bon, il a vraiment l'air de tenir au fait de ne rien vouloir me dire et puis il a l'air mal donc je vais pas plus insister.
- Merci de payer pour moi au fait.
- Je sais très bien que t'as pas d'argent sur toi.
- Ah euh ouais... j'avais pas prévu qu'on sorte.
Comme il m'avait rien dit cet idiot. Il pose sa main sur sa main et me regarde tellement intensément que j'ai l'impression qu'il peut voir à travers vers, c'est très perturbant honnêtement...
- On va faire ton truc juste après ?
- Mmh...
- Et après ?
- On rentre.
On ira rien faire d'autre ? J'espère pour lui que ça vaut le coup son truc alors. S'il me dit qu'on est là juste pour qu'il achète une connerie je le butte vous pouvez me croire. Déjà que là c'est limite si je lui saute pas dessus et que je le tape pas. Je caresse ses doigts, il fait de même. Nous finissons rapidement nos tasses puis je sors tandis que Gabriel va payer. Heureusement qu'il paie pour moi. Je le regarde timidement lui demande :
- C'est à côté ton truc ?
- Pas vraiment, faut marcher un peu.
Haaa j'ai trop la flemme de marcher surtout que le vent se lève. J'enfourne mes mains dans mes poches et le suis en silence. Je me mets à son niveau. Il passe son bras autour de ma taille et m'attire à lui. Je souris discrètement et caresse furtivement sa main.
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J'enchaîne les corrections des chapitres et donc enchaine également mes reviews et si ça se trouve vous n'en avez rien à faire mais tant-pis xD Ca me plait alors je vais continuer pour le moment ! Pour l'instant je vous présente que des BL mais je présenterai probablement d'autres genres !
Cette fois, je vous présente un BL très original ! Lullaby of the dawn ~
Premièrement, les dessins sont tellement beaux !! Ils sont raffinés et si purs ! L'histoire est, elle très intéressante car il y a tout un aspect fantastique. Cet univers est fascinant et sort de l'ordinaire, il est rempli de mystères et de secrets dérangeants qu'on veut découvrir. On est plongé dans une île où se trouvent des chamans qui sont censés la protéger et petit à petit on cherche à comprendre d'où viennent les chamans ? Comment sont-ils sélectionnés ? Et contre quoi protègent-ils les habitants de l'île ? Pleins d'intrigues passionnantes et sombres qui donnent vraiment envie de se plonger dans l'histoire. La relation entre les deux personnages principaux est bien amené, elle est naturelle et plutôt belle.
Les couvertures et les tranches sont également splendides.
Nombre de tomes : Série en cours (3 tomes France ; 5 au Japon)
Ma note : 9/10 (Difficile de se prononcer avec si peu de tome pour le moment mais les débuts et les mystères de l'histoire sont hyper intrigants !)
Je vous propose le résumé de nautiljon :
Elva est chaman. Il se bat inlassablement chaque nuit contre des monstres venus de la mer et chaque nuit, sa vie se raccourcit. Lorsque le jeune Arnór le réalise, il décide de rester à ses côtés et se promet d'un jour trouver une solution pour remédier au destin d'Elva. Huit ans plus tard, Arnór est devenu un robuste jeune homme qui, chaque jour passant, a vu son amour grandir tandis qu'Elva qui n'était censé pouvoir vivre que quelques années de plus a vu sa longévité augmenter au contact d'Arnór.