Bonsoir,
Je suis désolée pour le retard mais je suis en plein examen et c'est assez compliqué d'écrire ces temps ci en plus wattpad a effacé ce chapitre, donc il a fallu que je le réécrit.
Bref, là voilà.
Bisou et bonne lecture !
Point de vue de Skyller
À bout de souffle, je décide de mettre fin à notre échange avant de succomber à mon envie bien présente d'aller jusqu'au bout.
Les idées incohérentes et diamétralement contradictoires, je n'arrive plus vraiment à réfléchir et l'alcool ne m'aide en rien. Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire que je voulais qu'il m'embrasse alors que je sais pertinemment que je suis en couple? C'est insensé. Cependant, je n'ai aucune once de regret, au contraire, j'ai même envie de recommencer ce que je viens d'arrêter il y a quelques secondes et je dois avouer que c'est quand même inquiétant. Et pour être tout à fait honnête, si j'avais cru qu’au début de la soirée je pourrais tomber amoureuse de Giovanni au fil du temps, le baisé fougueux que je viens d'échanger avec Devon vient de me mettre un sacré doute...
Le front contre le sien, les yeux encrés dans les siens, seules nos respirations frénétiques qui s'emmêlent se font entendre. Aucun d'entre nous n'ose parler par peur de gâcher le moment, préférant largement lire les pensées de l'autre à travers le regard. Et ce que je vois dans le sien doit être exactement ce que le mien reflète : le désir à l'état pur, à la fois brut et sauvage.
Mais il faut que j'arrive à contenir mon envie, que ma raison interdit à mon corps ce que ce dernier réclame. Je dois penser à mon récent couple, à Giovanni, il ne mérite pas tout ça, il mérite que je me batte pour nous. D'ailleurs, il ne faut pas non plus que j'oublie ce qui m'a amenée à tout ça, à rester en contact avec Devon, à retrouver Giovanni et même à ressortir avec lui : la liste et mon nombre d'amants. Ces putains d'ex avec qui ça n'a pas fonctionné une fois, je me demande même pourquoi je me suis obstinée à les revoir. Si ça se trouve, ça ne va pas non plus marcher cette fois-ci vu que pour l'instant, ma relation avec Giovanni est purement amicale hormis le fait qu'on s'embrasse.
Je ferme un instant les yeux, puis lentement, je me dégage du genou de Devon.
"Je pense que je vais rentrer chez moi." Déclare-t-il avec une voix posée.
Voilà la douche froide, on ne me l'avait jamais faite celle-là, m'embrasser et une fois fait ne pas en parler, faire comme si rien ne s'était passé. Je m'attends à ce qu'il dise quelque chose d'autre que "je pense que je vais rentrer chez moi", au moins à une mise au point, mais non.
Après, tout compte fait, je préfère ça que les "je suis désolé" ou encore "je regrette". Au moins ça me laisse le temps de réfléchir, ce soir, sans sa présence.
"D'accord." Fais-je seulement.
Il se lève, puis me regarde avec un semblant de déception. Il acquiesce de la tête après m'avoir souhaité bonne nuit et il sort de mon appartement à grand pas sans m'adresser un dernier regard. À cet instant, j'ai eu envie de le retenir pendant un moment mais je me suis vite ressaisie en me disant que c'est le mieux à faire.
Je me lève à mon tour afin de gagner ma chambre. Après avoir pris une bonne douche bien chaude, je me plonge dans mon lit. L'une des plus belles choses que j'ai faite aujourd'hui.
En me réveillant le matin, ma tête me fait moins mal que je ne l'aurais pensé, pas une trace de gueule de bois. Néanmoins, mon visage ne cache pas mon manque de sommeil avec les cernes sous mes yeux, il semble avoir perdu son éclat, par conséquent, il parait plus terne.
Je me lève mollement jusqu'à la cuisine pour me servir un verre de jus d'orange.
Cette nuit, j'ai eu longuement le temps de cogiter avant d'en venir à une conclusion : je vais quitter Giovanni. C'est assez drôle parce qu'on est ensemble depuis à peine une semaine et je veux déjà rompre, la même durée que notre relation dans le passé. Mais je ne l'aime pas, en tout cas je ne l'aime pas comme je voudrais aimer mon petit ami. Je ne veux pas m'obliger à rester avec lui seulement pour ne pas augmenter mon nombre. En parlant de ça, qui a dit que nos nombres d'amants ne doivent pas dépasser quinze pour ne pas devenir une pute, quelle étude à démontrer ça?
Si telle est l'image qu'on a de moi à chaque fois que j'évoquerai mon nombre d'amants, libre à eux de penser ce qu'ils veulent. On vit dans un pays libre non? Donc je suis aussi libre de coucher avec qui je veux, où et quand je veux. Voilà, tout est dit, c'est quand même fou ce qu'une seule nuit m'a aidé à réaliser certaine chose et le baisé de Devon y a été probablement pour quelque chose.
En ce qui le concerne, je ne peux pas nier qu'entre nous deux, il se passe quelque chose, je le sens, je le sais. Cependant, ça ne tient pas qu'à moi. Je ne sais pas ce qu'il ressent alors à moins qu'il frappe à ma porte pour me dire ce que j'ai envie d'entendre, on s'en tiendra à la relation qu'on avait avant ce baisé, quoi que maintenant ça va être compliqué. Il a déjà fini avec la liste, or c'était la seule excuse que j'avais pour le voir. J'espère quand même qu'il viendra malgré ça.
Encore somnolente, je décide de me rendre à la douche pour une bonne douche froide dans le but de me réveiller. Puis je m'habille, il faut que je me change les idées. La journée risque d'être longue si je m'enferme dans mon appartement, seule. Quoi de mieux que me rendre chez Sharon, au moins là-bas je suis sûre de ne pas m'ennuyer ni de me torturer l'esprit, et le fait d'être entourée ne va me faire que du bien.
Une fois prête, je récupère la clé de mon appartement et celle de ma voiture. Direction chez ma sœur.
Je ne mets pas longtemps pour arriver à destination, en vue de cette heure matinale, la circulation est fluide donc pas d'embouteillages ce qui m'a permis de me faufiler dans les rues sans problème.
Je frappe à la porte. C'est Kyle qui l’ouvre et dès qu'il m'aperçoit, il sourit avant de me prendre dans ses bras.
"Bonjour tante Sky!"
"Bonjour bonhomme, où est ta mère?" Je demande tout en entrant.
"On est tous à la cuisine, viens."
Je le suis et je peux déjà entendre les rires d'Emma puis celle de sa mère et même de Marc, le mari de Sharon. Une fois dans la même pièce qu'eux, je les salue puis m'assois.
"Je tombe au bon moment on dirait, alors on fait quoi?" Je m'exclame enthousiaste.
"Le petit déjeuner." cri Emma.
Je fronce les sourcils, étonnée.
"Si tard?"
"Il est sept heures quarante Sky, il n'est pas si tard que ça." Dit ma sœur.
"Tu n'as pas l'air dans ton assiette." poursuit Marc moqueur.
Marc est un homme d'une quarantaine d'année à l'allure typique d'un homme d'affaire: grand, imposant et même intimidant si on ne le connait pas. Néanmoins, je ne pouvais pas espérer quelqu'un d'autre que lui pour ma sœur, il est même un second père pour moi, enfin le premier puisque mon géniteur n'a jamais été là. Bref, je ne dois pas penser à ça, j'en ai assez souffert comme ça.
"Ne vous inquiétez pas, je vais bien." Je tente de les rassurer.
Au même moment, mon téléphone sonne signalant un appel entrant. Sans faire attention au nom, je décroche.
"Ouvre-moi s'il te plait." Dit la personne au bout du fil. Au son de sa voix, on aurait dit un chien abattu tellement elle semble triste.
"Je ne suis pas chez moi Devon."
"À cette heure-ci?"
"Oui, pourquoi tu frappes à ma porte à cette heure?" Fais-je en articulant bien sur les derniers mots.
"Écoute, il faut que je te parle, c'est important."
"Je ne peux pas rentrer chez moi là, si tu veux parler, passe ce soir." Je réponds en mimant un air détendu.
Il se tait un moment, puis souffle bruyamment.
"C'est d'accord, je passe ce soir." dit-il avant de raccrocher.
J'avoue que maintenant, j'ai envie de courir pour le rejoindre chez moi. Tout compte fait, la journée risque quand même d'être longue. Pour cause, j'ai à présent hâte de savoir ce qu'il veut me dire, je veux surtout savoir si c'est ce que je voudrais bien entendre.