Coucou, désolé pour le retard mais je ne pouvais pas trop écrire. Sinon, je vous informe qu'Ex list se termine bientôt, il ne reste plus que quelque chapitres.
Bonne lecture !
Dans la peau de Devon
Trois jours, trois jours qu'à mon tour je frappe à sa porte et j'en ai déjà marre. Je me demande comment elle a pu tenir deux semaines alors que moi j'ai déjà eu envie de défoncer sa porte au bout de trois jours.
"Qu'est-ce que tu fais là?" J'entendis derrière moi.
Je me retourne et tombe nez à nez avec un bout de femme à la tignasse brune, qui n'a pas du tout l'air d'être ravie de me revoir, soit dit en passant.
"Je toque à la porte." Je réponds, pas très sûr de moi. Je ne sais pas pour quelle raison, je me sens comme pris en flagrant délit alors que jusque-là, toquer à la porte de quelqu'un ne figure pas dans la liste des actes punis par la loi.
"Je pense que je vais reformuler ma question, tu fais quoi devant la porte de ma sœur?"
La sœur de Skyller dont je ne me souviens plus le nom, me toise méchamment. Je ne l'ai jamais connu aussi froide. Malgré le fait que je ne l'ai pas rencontrée fréquemment, il me semble que la dernière fois, elle était nettement plus sympathique qu'à présent. J'en déduis donc que Skyller lui a tout dit, je ne comprends néanmoins pas pourquoi elle est fâchée contre moi. Suis-je le fautif dans cette histoire?
"Je veux parler avec elle, elle est là? Elle t'a demandé de venir pour me demander de partir, c'est ça?"
"Tu veux parler avec elle? Tu te fous de moi? T'étais où durant les deux semaines où elle t'appelait chaque matin au pas de ta porte pour s'expliquer avec toi? Tu étais là n'est-ce pas? Bien au chaud devant la télé. Maintenant tu veux parler? De quoi dis-moi? Du beau temps ? Je suis désolée pour toi mais elle est maintenant quelque part dans l'air en espérant reprendre sa vie avant de te rencontrer. Sur ces magnifiques paroles, je te souhaite une belle vie en espérant ne plus jamais te revoir au travers de la mienne."
Je reste figé, incapable ni de répondre à cette affront ni même à effectuer un quelconque mouvement, ce qui lui laisse le temps de déverrouiller la porte de l'appartement de sa sœur, d'y entrer ainsi que de me claquer la porte en plein nez.
Présentement, je regrette amèrement de ne pas lui avoir donné la chance de tout me dire. Plus de trois semaines sont passées, je suppose qu'elle commence déjà à m'oublier. De toute façon, ce n'est pas comme si j'étais quelqu'un de bien important pour elle, j'étais juste là pour l'aider à retrouver ses ex. C'est ce que je devrais faire aussi, mettre une parenthèse sur cette partie de ma vie. Mais je n'y arrive pas, je suis épris d'elle de telle façon qu'elle semble m'avoir jeté un sort dont je ne pourrai jamais être délivré. J'ai essayé pourtant, j'ai eu exactement vingt-quatre jours pour être exact, pour l'oublier. J'ai coupé tout contact avec elle en pensant que ça allait m'aider. Rien n'y fait, ça n'a fait qu'attiser la flamme. L'entendre me supplier d'ouvrir était un supplice épouvantable, car oui j'étais bien là. Adossé de l'autre côté de la porte en écoutant le son mélodieux de sa voix, elle était si proche et à la fois si loin de moi.
Attristé, je retourne chez moi, à ma solitude. Pour la première fois que quelqu'un me faisait réellement me sentir en vie, je l'ai ignorée durant des semaines. Et il a suffi que je revoie de nouveau ses yeux pour faire ressentir tout ce que j'ai tenté d'enfouir au fin fond d'abysse. Elle me manque, je dois bien me l'avouer. Ses yeux, son sourire, ses moqueries, en fait chaque partie d'elle et de sa personnalité me manque quoique j'aie tenté de le dissimuler.
"T'es encore aller voir la brune?" Lance Brook en me voyant arriver.
"Hein?"
"La fille du dessous."
"Je veux pas en parler."
"Comme toujours. Ça va bientôt faire deux semaines que je suis là et tu es la plupart du temps absent, ton corps est là mais ton esprit est ailleurs, j'ai l'impression de vivre avec un inconnu. Où est donc mon cousin souriant, et hyper cool que j'ai décidé de rejoindre ici? Celui avec qui on ne s'ennuyait jamais? C'est ce Devon là que je veux et ce n'est sûrement pas toi. Mon cousin me manque et je veux le retrouver."
Face à cette révélation, je reste ébahi. Ai-je changé à ce point? C'est vrai que j'avais toujours la joie de vivre, c'est ma manière à moi de dire aux autres que je vais bien. Depuis la mort de mes parents, le seul moyen que j'ai trouvé pour épargner mes proches de s'inquiéter était ça. Quoi qu'il se passe, mon sourire était ineffaçable en dépit de l'énorme vide que je ressentais. Au fil du temps, c'est devenu une habitude mais cette fois-ci, je n'arrive plus à sourire, la tempête au nom de Skyller a tout ravagé sur son chemin, et a emporté ainsi par la même occasion mon sourire avec elle.
Auparavant, pour tenter de combler le vide dû à la perte de mes parents, je suis même arrivé jusqu'à tout plaquer: mon appartement, mon travail et ma vie pour celles de mes parents. J'ai emménagé ici, j'ai repris la relève de leur entreprise de fleurs, une entreprise qui leur tenait tant à cœur. J'ai même vendu ma voiture pour la vieille camionnette que mon père conduisait depuis plus de vingt ans. Tout ça dans le but d'être plus proche d'eux et dans l'espoir de vivre à mon tour le même bonheur qu'eux.
Cependant, cette fois-ci, je ne sais pas comment faire pour que l'absence de Skyller soit moins douloureuse. Je doute fort que ce soit possible à moins qu'elle vienne remplir le vide qu'elle a creusé. Ce que je doute fort également. Vais-je vivre comme ça encore longtemps ?
Durant un temps, plus exactement le temps où Skyller était là, j'espérais enfin pouvoir vivre tel que je le désirais tant, j'ai même eu la certitude que c'est elle qu'il me fallait, celle avec qui j'allais partager ce bonheur inespéré. Mais hélas, si ça se trouve, elle ne veut plus de moi, même comme ami. Son regard insensible d'il y'a quelque jours me l'a bien prouvé.
"Tu vois, t'es déjà dans la lune." Dit Brook exaspérée.
Je lève les yeux au ciel. Tout ce qu'elle disait plus tôt était vrai, je l'ai à la limite ignorée alors qu'elle est ma cousine la plus proche de moi, alors qu'elle s'est déplacée depuis la Caroline du Nord juste pour moi. Mon accueil n'a pas été à la hauteur de ses efforts et je viens d'en avoir conscience.
"T'as raison, je vais redevenir comme avant, du moins je vais essayer, je te le promets!"
Le vrai sens de cette phrase est: je vais tenter d'arranger les choses avec Skyller car il serait plus facile de redevenir moi-même si j'avais une discussion avec elle, une discussion où je confierai tout, sans aucune exception. Je croise les doigts pour que la situation d'après soit favorable et surtout que ça tourne en ma faveur.