Si vous n'avez pas encore fait votre sâlah, soyez sûre de l'accomplir avant de commencer la lecture. Mon but est que cette histoire vous soit bénéfique avec la permission d'Allah mais si elle vous pousse à retarder vos obligations vis à vis d'Allah ça ne donne pas le même résultat ...
Qu'Allah vous préserve et vous accorde le plus haut degré du Paradis.
.
.
.
.
Le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Allah vient en aide à trois personnes : celui qui a une dette et veut la régler, celui qui veut se marier et celui qui combat dans le sentier d'Allah » (At-Tirmidhi et An-Nasa'i). Celui qui est décidé à se marier, qu'il consulte son Seigneur, afin qu'Allah lui prescrive le bien, s'Il le veut.
A D A M
"Les copies du 'Nectar Cacheté' viennent d'arriver." M'annonça Hudhayfa alors que j'analysais les questions sélectionnées pour le sondage de la fin du programme, avant de déposer un paquet sur le bureau.
"Parfait. Baaraka Allahu fik." Dis-je en faisant le tour et venant l'examiner.
"Wa fik baaraka Allah."
J'ouvre le colis et saisis un livre avant de le feuilleter. "Ma shaa Allah, tabaarak Allah (Allah l'a voulu, béni soit Allah)." Dis-je par admiration.
On était déjà aux cinq derniers cours de Qur'an et Tajweed et avait l'examen final dans trois jours, in shaa Allah. Cela dit, j'étais bien sur le point de récompenser mes élèves.
SubhanaLlah (gloire à Allah), le mois était passé si vite.
Mais avec l'aide d'Allah, ce séminaire ne sera pas le dernier. Nous avions l'intention de continuer d'autres programmes desquels nombreux frères et sœurs pourront bénéficier.
J'y croyais que la meilleure façon de guider la ummah (communauté musulmane) était à travers l'acquisition du savoir.
Apprendre notre religion, et surtout la mettre en pratique comme elle se doit, pour ensuite la faire passer aux générations futures.
Qu'Allah nous le facilite.
"Tu seras toujours libre pour sortir dîner ce soir in shaa Allah?" Me questionna Hudhayfa, ce qui me sortit de mes pensées.
"In shaa Allah."
"Alright. Je te ferai signe une fois que j'aurai récupéré Fatima chez elle in shaa Allah."
"Oh Fatima vient?" Lui demandai-je confus. "Je pensais que c'était un truc entre frères..."
"Ouais mais j'étais sensé sortir avec elle ce soir; puis Dawud et Yahya viendront aussi avec leurs femmes de toute façon." Me répondit-il en haussant les épaules. "J'espère que ça ne te dérange pas?"
"Oh non non pas du tout. Je savais juste pas."
"Alright. Bon bah j'y vais moi. Assalaamu 'alaik."
"Wa 'alaika assalaam wa rahmatuLlah." Lui répondis-je avant qu'il ne s'en aille ensuite.
Je range les livres sous le bureau et étais sur le point de m'en aller à mon tour lorsque ustadh Ibrahim apparut au pas de la porte.
"Oh Adam! J'avais peur de venir te trouver déjà parti." M'informa-t-il. "Assalaamu 'alaik."
"Wa 'alaika assalaam ustadh." Lui répondis-je. "AlhamduliLlah alors que je sois resté plus longtemps aujourd'hui." Dis-je amusé. "Qu'il y a-t-il de si important?"
"Tu es marié dis-moi?" Me demanda-t-il aussitôt et je fus pris par surprise.
"Non ustadh. Mais je suis présentement à la recherche d'une femme." L'informai-je puis me souvins que je lui avais déjà fait mention de cela auparavant.
"Ah, oui. Tu m'en avais fait part. C'est vrai." Dit-il. "Je demandais parce qu'il y a ce frère. Un reconverti Allahumma baarik 'alaihi (qu'Allah le bénisse), qui cherche à se marier. Et je voulais donc te demander si tu aurais bien quelqu'un en tête ou si ta femme aurait quelqu'un à lui présenter, au cas où tu en aurais une."
Well I wish...
"Je comprends." Répondis-je. "Je n'ai pas d'épouse non malheureusement mais je te ferai savoir au cas où quelqu'un me vient à l'esprit pour lui in shaa Allah. Ou je demanderai juste de mon côté." Poursuivis-je en lui souriant.
"D'accord. Baaraka Allahu fik Adam."
"Wa fik baaraka Allah ustadh." Dis-je un sourire aux lèvres. "Pourrai-je te venir en aide pour quoi que ce soit d'autre?"
"Ah, non habibi. Merci infiniment. Qu'Allah te récompense."
"Amine ustadh, et toi aussi."
"Amine. Assalaamu 'alaik."
"Wa 'alaika assalaam."
Il s'en va ensuite et je sors du bureau avant de refermer la porte derrière moi, l'image d'Aïsha me venant à l'esprit.
Elle était si belle dans sa robe rouge écarlate le jour de la nikkah de Hudhayfa et Fatima, un voile noir élégamment et modestement attaché autour de sa tête qui camoufflait par la même occasion sa poitrine, comme prescrit dans le Qur'an.
Je me rappelai aussitôt le frisson que j'eus lorsque je l'aperçus marcher le long de l'allée, et comment je ne voyais qu'elle, et personne d'autre.
She was stunning.
J'aimais sa maladresse, j'aimais comment elle se mettait toujours dans des situations embarrassantes et perdait le contrôle lorsqu'elle était mal à l'aise, j'aimais comment elle avait l'air si fragile pourtant forte en même temps, j'aimais sa timidité, sa modestie, son respect, et l'attention qu'elle portait aux personnes autour d'elle. J'aimais comment elle était dévouée pendant les cours, et comment ça se sentait qu'elle était désireuse et prenait du plaisir à apprendre plus sur sa religion.
Et ça me rendait encore plus dingue de savoir que je ne pouvais rien y faire pour le moment.
Je souffle et déverrouille ma voiture avant d'y pénétrer et attacher ma ceinture.
"BismiLlah. Al hamduliLlah. Subhaana l-lathi sakhkhara lanaa hathaa wa maa kunnaa lahu muqrinin, wa innaa ilaa rabbinaa la-munqalibun. (Au nom d'Allah, la louange est à Allah. Gloire à Celui qui a mis ceci à notre service alors que nous n'étions pas capables de les dominer. - Et c'est vers notre Seigneur que nous devons retourner.)" Récitai-je l'invocation que le Prophète sâla Allahu 'alaihi wa salam prononçait en prenant place sur une monture, avant de démarrer ma voiture.
On était en plein mois de juin et la chaleur qui s'abattait sur la ville en cette période était accablante. Wa liLlahi-l-hamd (et à Allah appartient la louange).
La circulation était de plus pas mal troublée pour un dimanche...
J'augmente l'intensité de la climatisation avant de mettre un audio de la sourate Yussuf (12) par Moutassem al Hameedi (vidéo en début de chapitre) et me laisse emporter par la douceur de sa récitation.
Surat Yussuf était une sourate que j'appréciais particulièrement. Elle était pleine de leçons, de morales, de guidance. J'étais toujours ébloui par l'histoire du prophète Yussuf, que soit sur lui la paix. SubhanaLlah il était endurant, véridique, patient, très patient, tout comme son père, Ya'qub, et tous les autres prophètes d'ailleurs, que soit sur eux tous la paix. Ils plaçaient toujours leur confiance en Allah, qu'importe les tribulations qui leur étaient envoyées.
Ils croyaient en l'Omnipotence, la puissance absolue d'Allah. Oh ça oui, ils y croyaient sans en douter une seconde.
Ils savaient que qu'importe leur épreuve, Allah était plus grand, et Il leur sortirait très certainement de leur angoisse.
Et il nous manquait bien cela;
La confiance adéquate en Allah.
La certitude de Son pouvoir absolu sur toute chose.
L'endurance dans les épreuves.
Juste au moment où je garais ma voiture dans l'allée, j'aperçus Maliha et Lamissa sortir de la maison, des sacs, que je devinai être des sacs poubelles, en main.
"Besoin d'aide?" Leur demandai-je en allant à leur rencontre. Je leur prends chacune un sac des mains. "Assalaamu 'alaikunna."
"Wa 'alaika assalaam. Jazaak Allahu khair." Dirent-elles en soufflant, exténuées.
"Wa iyyakunna." Répondis-je amusée.
On jette les sacs dans leurs poubelles respectives avant de se diriger à l'intérieur.
"Tu pourras nous aider avec nos révisions plus tard in shaa Allah pour l'examen?" Me demanda Lamissa.
"In shaa Allah." Lui répondis-je. "Vous êtes prêtes?" Leur interrogeai-je un sourire au coin des lèvres.
"Plus ou moins." Elles haussent leurs épaules.
"Quel est le niveau de difficulté sur une échelle de un à dix." Me questionna Maliha et un énorme sourire sur ses lèvres.
"Euuuh..." je réfléchis un moment. "Je sais pas moi, cinq?"
"CINQ?!" Me questionna Lamissa perplexe et j'émets un rire. "Je m'attendais à un trois ou quatre pas plus."
"Bah il n'est pas très difficile mais pas facile non plus. Il est juste... adapté. Et surtout compréhensif." Dis-je en haussant les épaules. "Dans tous les cas, révisez tout ce qu'on a vu ces trois dernières semaines et tout ira bien in shaa Allah. Le but n'est pas d'avoir la meilleure note mais d'acquérir du savoir et surtout d'en bénéficier." Rajoutai-je.
"In shaa Allah."
On détecta le nouveau voisin, Abdul-Jabbar, qui venait de déménager il y avait quelques jours, arrêté devant l'entrée de sa maison. Il nous passe le salaam et on le lui rendit avant de pénétrer la maison.
Abdul-Jabbar était arrivé dans la ville un mois auparavant avec sa femme, Yasmine, son fils, Jibril, ainsi que la femme de son fils, Maymuna.
J'étais content lorsque je leur vis déménager, détectant, grâce à Yasmine et Maymuna qui portaient toutes les deux le niqab, qu'ils étaient des frères en religion.
"Assalaamu 'alaikunna wa rahmatuLlah." Je vais embrasser mama avant de porter Maya et la jeter dans les airs, ce qui l'amusa.
"Wa 'alaika assalaam wa rahmatuLlah." Me répondit mama.
"Encore, encore." Insista Maya, amusée, alors que je la redéposais au sol. "S'il te plaît!!"
"Maya habibti Miss Eloïsa sera là d'un moment à l'autre va enfiler tes chaussures tu veux?" Lui dit mama en tournant la page de son livre.
"Ok mama." Elle disparaît du salon et court vers les escaliers.
"Je pensais que Miss Eloïsa ne travaillait pas pendant les vacances?" Questionnai-je mama, confus.
"En effet. Mais la maîtresse de Maya m'a contactée pour une sortie de classe avec ses camarades et je ne pouvais pas l'y amener."
"Oh. J'aurais pu l'y amener moi, ça ne m'aurait pas dérangé." Lui suggérai-je.
"C'est pas grave habibi. La prochaine fois in shaa Allah." Dit-elle toujours concentrée sur son livre.
La sonnerie de la porte se fit entendre au même moment.
"Ah c'est sûrement elle... MAYA HABIBTI DESCENDS MISS ELOÏSA EST LÀ!"
Je vais lui ouvrir la porte.
"Ah bonjour Adam!" Me salua-t-elle toute souriante.
"Bonjour Miss Eloïsa. Comment vas-tu?"
"Je vais très bien merci et toi alors?"
"Très bien merci." Lui répondis-je un sourire aux lèvres.
"MISS ELOÏSAAAAA!" Maya arriva toute excitée avant de l'enlacer et elle la porta.
"Comment tu vas princesse t'es toute belle dans ta robe dis donc."
Je la laisse rentrer et elle va rejoindre mama dans le salon avant de discuter quelques minutes.
"Aurevoir Adam!" Me dit ensuite Maya toute enthousiaste avant de venir me faire un câlin.
"À tout à l'heure habibti in shaa Allah." Dis-je avant de lui embrasser le front. "Tu restes sage et tu écoutes Miss Eloïsa, d'accord?"
"D'accord!" S'exclama-t-elle avant d'embrasser mama et elles s'en vont ensuite, main dans la main.
"Love you!" Lui criai-je.
"Moi aussi!"
Je les regarde se diriger vers la voiture de Miss Eloïsa et celle-ci place Maya dans son siège pour enfant avant de lui attacher sa ceinture et regagner son siège à son tour.
Elle démarre ensuite le véhicule et elles disparurent de mon champ de vision.
Je regagne ensuite ma chambre et vais me rafraîchir dans la salle de bain avant de me laisser tomber sur mon lit.
Je sors ensuite mon téléphone de ma poche et trouve un message de Yassine.
<Il y a 8 minutes> Je crois qu'il lui faudra du temps...
Je fronce les sourcils, ne sachant pas de quoi il parlait.
Qu'il faudra du temps à? Pour?
Je décide de le rappeler.
"Assalaamu 'alaika akhiy." Dis-je lorsqu'il décrocha enfin.
"Wa... 'alaika assalaam." Me répondit une voix que je pouvais reconnaître entre mille.
Je me redressai aussitôt par reflexe.
"Oh Aï-- Aïsha." Je me racle la gorge. "Yassine est-il dans les parages, s'il te plaît?"
"Il vient de quitter la pièce il y a quelques minutes je crois qu'il est allé faire sa sâlat. Veux-tu bien le rappeler dans deux minutes in shaa Allah?"
Alors c'était vraiment réel ces fameux 'papillons dans le ventre'??
"Oui biensûr. Je... je vais le rappeler." Répondis-je.
"D'accord."
"D'accord umh... Assalaamu'alaiki."
"Wa 'alaika assalaam."
Je raccroche ensuite et réalisai que je souriais inconsciemment.
Je me racle la gorge et me ressaisis, et mon téléphone se mit à vibrer au même moment avant que je ne réalise que c'était Yassine qui me rappelait.
Je décroche aussitôt.
"Assalaamu 'alaika wa rahmatuLlah Adam!" S'exclama-t-il.
"Wa 'alaika assalaam wa rahmatuLlahi wa baarakatuh Yassine. Comment tu vas?"
"AlhamduliLlah. Toi?"
"AlhamduliLlah."
"Aïsha m'a dit que tu m'as appelé."
Mon cœur frémit à l'entente de son nom.
"Oh, oui. Au sujet de ton message."
"Mon message?" Me demanda-t-il confus.
"'Je crois qu'il lui faudra du temps'?" Lui rappelai-je le contenu de son message.
"Ooh." Dit-il en se rappelant. Je l'entendis s'éloigner. "J'ai parlé à Aïsha." Dit-il et je distinguai une porte se refermer. "D'une potentielle demande, pour le mariage. Et... d'après ce que j'ai compris, elle ne semble pas vouloir se lancer dans une quelconque affaire pour le moment, après... you know... la dernière demande qu'elle a reçu." M'annonça-t-il et je reçu comme un coup de marteau dans le dos.
Disappointment.
"Je vais tenter de lui parler une seconde fois mais si elle insiste, et sachant combien elle est têtue quand elle veut, je te suggère juste d'attendre un moment. Si cela est possible."
Biensûr!
"D'accord, khair in shaa Allah." Lui répondis-je.
"Eh?"
"Hmm?"
"Ne t'en fais pas. Puis je crois qu'elle t'apprécie bien." Me dit-il et un sourire se forma aussitôt sur mes lèvres. "Ne me demande pas ce qui me fait dire ça." Dit-il en émettant un rire et je glousse.
"Baaraka Allahu fik." Lui répondis-je, soulagé tout d'un coup. "Je l'attendrai alors. Qu'importe le temps qu'il lui faudra, in shaa Allah."
"In shaa Allah."
"Je te laisse à présent, je vais m'apprêter pour le masjid il est bientôt l'heure de 'asr."
"D'accord akhiy. Prends soin de toi."
"Toi aussi. Assalaamu 'alaik."
"Wa 'alaika assalaam."
Je raccroche et vais renouveler mes ablutions avant de saisir mes clés et m'en aller pour la mosquée, ressentant une immense joie.
Aïsha m'appréciait bien...
***
"Il était toujours le plus aimé par les professeurs subhanaLlah. Je me rappelle la fois où on a décidé de mener un complot contre lui, Ismail, Yussuf, Dawud et moi." Relata Yahya en émettant un rire. "Et que Hudhayfa nous a cramé en pleine opération. SubhanaLlah, Adam, intouchable et toujours bien entouré. Gare à quiconque voulait lui faire du mal."
Ils se mirent tous à rire et je secoue la tête en gloussant.
"C'était pas que les profs qui l'aimaient bien, mentionnons-le." Dit Ali un sourire narquoi au coin de ses lèvres.
"Ah oui vous vous rappelez du désordre qu'il a causé parmi les filles? Elles se battaient littéralement rien que pour avoir la place à côté de lui. C'était un truc de dingue." Rapporta aussitôt Ismail, amusé. "Et Hudhayfa arrivait toujours au bon moment pour le sauver du cahos et leur faire comprendre qu'il ne voulait pas travailler avec elles."
"Ok, ok, ok," Décidai-je de les interrompre dans leur élan. "Je peux savoir pourquoi c'est de moi dont on parle ici ce soir?"
"Admettons-le tu as eu une enfance explosive, hein Adam?" Dit Yahya en bougeant ridiculement ses sourcils.
Je souffle et saisis mon cocktail de fruits avant de prendre une gorgée.
"Je crois qu'on devra refaire un regroupement de ce genre quand il sera marié in shaa Allah, pour partager ces histoires avec sa dulcinée." Suggéra Ali en émettant un rire et ils eurent tous des étoiles dans les yeux.
"Vous faîtes ça vous êtes fini." Répondis-je sérieusement en roulant les yeux et ils émettent des rires.
"Calmos akhiy je plaisantais." Dit Ali et le serveur arrive au même moment pour prendre nos commandes.
See, j'appréciais énormément mes amis, mais ils savaient aussi très souvent où appuyer pour me tendre les nerfs et j'avoue que c'était agaçant par moment.
C'est ça aussi les amis après tout...
Je relevai la tête pour croiser Hudhayfa et Fatima, qui étaient assis en face de moi. Ils discutaient coupés du monde et Hudhayfa avait un sourire sur ses lèvres, et le regard avec lequel il l'observait, man, ce regard était plein de sincérité.
C'était le regard d'un homme observant la plus belle chose sur laquelle il soit jamais tombé.
Je murmurai un 'Allahumma baarik 'alaihim (qu'Allah les bénisse)' avant de reporter mon attention sur les autres.
"Ustadh Ibrahim m'a abordé cet après midi à propos d'un frère qui cherche à se marier. Vous aurez peut-être quelqu'un à lui proposer?"
Ils réfléchissent un moment avant que Dawud ne s'adresse à Aya, sa femme.
"Je crois qu'Aya a une amie qui cherche aussi à se marier. Elle pourra lui en parler avant de mettre son père en contact avec ustadh et ils verront ensuite s'ils sont compatibles in shaa Allah." Déclara-t-il après quelques secondes.
"D'accord in shaa Allah. Baaraka Allahu fik."
"Wa fik baaraka Allah akhiy." Répondit-il en me souriant.
Dawud était le plus mature d'entre nous honnêtement. Il était toujours silencieux, ou dans le cas contraire ne parlait que pour proférer des paroles bienveillantes.
Il avait la hikma (sagesse), Allahumma baarik 'alaihi.
Et il était aussi présentement sur le point de devenir papa. Aya, avec qui il avait été marié depuis bientôt deux ans, était presqu'à terme et ils étaient tous les deux impatients à l'idée d'avoir leur premier enfant, Allahumma baarik 'alaihim.
"En parlant de mariage, quelqu'un en vue Adam?" Me questionna aussitôt Ismail et ils portèrent alors tous leur attention sur moi, ce qui me valut un rire.
Je me racle la gorge. "Peut-être bien." Répondis-je simplement en haussant les épaules.
"Qui est l'heureuse élue alors?" Demanda Ali et ils firent tous un bruit de tambour avec la surface de la table avant de faire un silence, m'indiquant que c'était à mon tour d'associer un nom à ' l'heureuse élue'.
Je secoue la tête, amusé. "I've been thinking about... cette sœur." Je relevai la tête pour croiser leurs regards intrigués à tous, tels des enfants écoutant attentivement un conteur, et j'étais ce conteur.
"Eeet?" Yussuf me pressa de continuer et j'émis un rire.
"Vous le saurez quand le moment sera venu in shaa Allah. Pour l'instant, I'm still thinking." Mettais-je l'accent sur mes derniers mots et ils roulent les yeux.
Hudhayfa avait un sourire au coin de ses lèvres, sachant bien à qui je faisais allusion.
"Enfin bref, chauds pour un match de basket demain seize heure trente, terrain de Peters Park?" Leur proposai-je et le sujet changea aussitôt au dernier match qui remonte à il y a trois semaines où on avait joué contre d'autres frères du masjid et avait remporté 57-36.
Nos plats arrivent ensuite une demi-heure plus tard et on dîne dans une bonne atmosphère avant que chacun ne rentre chez soi.
Je m'apprête ensuite pour la mosquée avant de quitter vers une heure trente, pour la prière nocturne.
A Ï S H A
Deveniez-vous soudainement dépressif durant les derniers jours du Ramadan?
À l'idée que ce mois avec toute sa bénédiction et son incroyable atmosphère était sur le point de nous quitter?
À l'idée qu'on n'aura plus à ressentir ses bienfaits jusqu'à l'an prochain?
Chose qui ne nous est de plus même pas garantie.
Plus de taraweeh, plus de repas familial pour le suhoor et l'iftaar, plus de programmes spécial Ramadan, plus de bien-être tout court.
Les mosquées recommenceront à se vider, les bonnes actions diminuées, plus autant d'efforts dans les actes d'adoration, moins de lecture du Qur'aan, moins de dhikr, moins de prières noctures, moins de taqwa(crainte d'Allah) tout court.
Hélas.
Je souffle et range mon Qur'aan sur ma petite étagère avant de plier ma natte de prière et la ranger sous mon lit.
"Rabbana la tuzigh qulubaana ba'da ith hadaytaana wa hab lana min ladunka rahma. Innaka anta-l wahhab. (Seigneur ! Ne laisse pas dévier nos coeurs après que Tu nous aies guidés; et accorde-nous Ta miséricorde. C'est Toi, certes, le Grand Donateur.) Rabbana hab lana min azwaajina wa dhurriyyatina qurrata a'yunin wa ja'alna lil muttaqeena imaama. (Seigneur, donne-nous, en nos époux et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous un guide pour les pieux). Ô Allah, raffermis nos cœurs sur ta religion, pardonne nos péchés, efface nos méfaits, et guide nous sur le droit chemin. Amine." Récitai-je avant de me laisser tomber sur mon lit et souffler bruyamment.
J'étais restée à la maison toute la journée à réviser pour l'examen final de Qur'an et Tajweed qui aura lieu dans deux jour à présent, avant de pratiquer mes qira'at (différents styles de récitation du Qur'an) en écoutant différentes récitations de Mishary al Afasy, A.K.A mon éternel favori.
Adam nous avait fait une dernière démonstration il y a quelques jours avec la sourate Fatihah (1) et je me souvins aussitôt que j'avais enregistré une note vocale de sa récitation dans mon portable.
Je saisis mon téléphone et parcours mes mémos vocaux avant de tomber dessus.
"A'udhu biLlahi mina sh-shaytâââni rrajiiiim (je cherche refuge auprès d'Allah contre Satan le maudit), bismiLlaahi rrahmaaani rrahiiiiiim (au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux)." Sa mélodieuse et profonde voix me donna aussitôt la chaire de poule, alors que j'écoutais attentivement sa récitation du début à la fin.
"SubhanaLlah (gloire à Allah), Allahumma baarik 'alaihi (qu'Allah le bénisse)." Murmurai-je une fois le vocal terminé et ne pus m'empêcher de l'écouter une seconde fois.
"Ô Allah, accorde-moi une moitié dont le cœur est attaché à Ton Noble Livre. Amine." Soufflai-je avant de laisser mon téléphone en charge et m'allonger dans mon lit.
Je ne pus m'empêcher de penser un minime de seconde à Adam, étant cette "moitié" avant de m'effacer rapidement cette pensée de ma tête.
Il avait mille et une filles qui lui courraient après; que ferait-il avec une fille comme moi après tout?
Je récite les sourates al ikhlaas (112), al falaq (113), an nas (114), puis ayatul kursi (2:255), avant de finir par la sourate al mulk (67).
"Ash hadu an la illaha illa-l-Llah, wa ash hadu anna Muḥammadan 'abduhu wa rassuluh (J'atteste qu'il n'y a pas de divinité en dehors d'Allah et que Muhammad (S) est Son serviteur et messager). Bismika-Llahumma amutu wa ahyaa (c'est en Ton nom, au Seigneur, que je vis et que je meurs)." Terminai-je avant d'éteindre ma veilleuse et fermer les yeux, l'esprit léger...
À suivre...
____________________________________________________________
Parmi les mérites de la sourate Al Mulk (67)
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
D'après 'Abdallah Ibn Mas'oud (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « La sourate Tabarak (*) est l'empêcheuse du châtiment de la tombe ».
(Rapporté par Abou Cheikh et authentifié par Cheikh Albani dans la Silsila Sahiha n°1140)
(*) Il s'agit de la sourate Al Moulk n°67.
Il a été rapporté par Abû Hurayrah (qu'Allah l'agréé) que le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Une certaine Sourate du Qur'an, qui contient trente versets, a intercédé en faveur d'un homme jusqu'à ce qu'il en fût pardonné [pour ses péchés]. C'est la Sourate -Tabârak al-ladhî bi-yadihi al-Mulk - [la Sourate al-Mulk - La Royauté].»
Rapporté par at-Tirmidhî, Abû Dâwoud et Ibn Mâdjah - At-Tirmidhî a dit que c'est un hadîth « hassan » [bon]. Il a été classifié comme « Sahîh » par SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyyah dans son Majmû ' al-Fatâwa et par Sheikh al-Albânî dans « Sahîh Ibn Mâdjah »
Il a été rapporté que Abdallâh Ibn Mass'oûd (qu'Allah l'agréé) a dit :
« Quiconque récite la Sourate « al-Mulk » [La Royauté] chaque nuit, Allâh le préservera du supplice de la tombe. Du temps du Messager d'Allâh (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) nous l'appelions « al-Mâni'ah » [La protectrice]. Elle est, en fait, une Sourate du Qur'an dont la récitation chaque nuit est source d'une bonne et grande rétribution. »
Rapporté par an-Nassâ'î et al-Hâkim qui a dit que sa chaîne de transmission est authentique [Sahîh] - Et Sheikh al-Albânî (rahimahullâh) l'a classé comme : « hassan » [bon] dans « Sahîh at-Targhîb wal-Tarhîb »
Et Allah sait mieux.