Parti.
Il est vraiment parti.
Si seulement j'avais répondu plus vite, si seulement je n'avais pas hésité, SI SEULEMENT !
...
Qu'est ce qui me prend ? C'est Sirius dont on parle là ! Pourquoi je pense à lui comme ça ? Comment « comme ça » d'ailleurs ? C'est Sirius, le parrain de mon frère de cœur, celui qui est mort à mon époque et que je n'ai pas réussi à ramener, celui avec qui j'ai 19 ans d'écart ! Il pourrait être mon père !
C'est aller beaucoup trop loins...
D'un autre côté, je ne regrette même. Je ne regrette aucune conversation, aucun contact, aucun regards... si ce n'est ce qui vient tout juste de se passer.
Sirius...
Pourquoi il s'est barré le con ! Il m'aurait entendu répondre ! Décidément la patience n'est pas sa qualité principale.
En plus... non mais j'hallucine. IL devait s'excuser du comportement exécrable qu'il a eu pendant le diner à l'encontre de Tim ! Et Mosieur part bouder dans son coin pour je ne sais quelle raison !
Je devrais accepter la proposition de Tim, ça lui fera les pieds !
...
Quoi que... à quoi ça m'avancerait, si ce n'est un autre fiasco, du type bal de Noel de notre 4ème année avec Ron.
Non. Ce n'est pas la bonne solution.
Il n'empêche qu'il a mal agit. Je jure qu'il le sentira passer ça.
Oui, il le sentira passer ça.
.
.
La bouffée de colère qui m'avais envahie ces deux dernières minutes s'évapora aussi rapidement qu'elle était montée en moi.
Je me sentais juste minable maintenant. Triste.
Je m'allonge sur l'herbe mouillée du par cet observe l'immensité qui s'étend au dessus de moi...
Merlin à le sens de l'humour puisque, juste au dessus de moi, se trouve la constellation du Grand chien.
Sirius...
C'est plus fort que moi. Les vannes s'ouvrent, et je pleure.
Toutes les émotions que je retenaient enfouies en moi depuis mon arrivée ici sorte en un torrent de larmes silencieuses.
Je pleure de colère, de désespoir, de tristesse, d'amertume, de honte...
Toute ma vie, j'ai aimé tout maitriser jusqu'au moindre détail. Et la, j'ai honte d'avouer que je contrôle plus rien.
Je ne veux plus rester ici une seconde de plus. Sans attendre, je me redresse et cours tête baissée en direction de mon lit.
Je veux m'allonger, et sombrer dans un sommeil comateux. Je veux pleurer de tout mon saoul. Je veux oublier.
A cette heure avancée de la nuit, je pensais trouver la salle commune deserte, malheureusement pour moi, ce n'était pas le cas.
Remus était assis au coin du feu et discutait vivement avec James.
Il y eut quelques secondes de flottement.
Une seconde pendant laquelle je les ai dévisagé, surprise.
Une seconde pendant laquelle ils ont remarqué mes larmes.
.
.
La seconde d'après, je fuyais vers mon dortoir, restant sourde à leurs appels. Ils ont même essayé de me rattraper dans les escaliers, mais c'était sans compter sur le sortilège qui transformait ces derniers en un toboggan très glissant.
Heureusement pour moi, j'étais déjà arrivée au sommet.
En entrant, je tombe nez à nez avec Lily, qui apparement était sur le point de sortir.
Un éclair de soulagement et de stupeur traversa ces grands yeux verts en me voyant.
J'essayais de m'en aller me cacher le plus rapidement possible derrière les rideaux de mon lit à baldaquin, mais c'était sans compter sur les reflexes de la rousse, qui, en 2 temps 3 mouvements, s'est jetée sur moi pour le bloquer l'accès à mon cocon, tout en m'étreignant avec douceur et fermeté.
C'en fut trop pour moi. Je craquais.
Je m'accrochais aux bras de Lily comme à une bouée de sauvetage, et éclatais en sanglots.
Je ne me souviens plus combien de temps je suis restée en train de pleurer dans les bras de Lily. Mais je sais que ça a du être long. Très long...
Si bien, qu'au bout d'un certain temps, les ténèbres se refermèrent sur moi...
Le noir.
...
...
Mal...
J'ai mal à la tête... pourtant, je ne veux pas ouvrir les yeux, et emerger pour de bon. Je veux me raccrocher aux bribes de rêves qui défilent encore dans ma tête.
Un rêve où Sirius n'est pas parti. Un rêve où il a entendu ma réponse. Un rêve où, heureux, il m'embrasse comme personne ne l'a jamais fait...
Un rêve.
Juste un rêve.
Pourquoi ce rêve au juste ?
Je n'ai pas le temps de me mettre à spéculer sur cette énième question, quand j'entends, à quelques mètres de moi, 2 voix qui s'élèvent...
-Tu as bien vu dans quel état elle était ! je te dis que c'est la faute de Sirius j'en suis sûre ! siffle la première voix.
-Lily... tu n'es pas objective, tu n'as pas dormi de la nuit, et force de te ronger les ongles, tu vas atteindre tes os !
-Mais tu ne l'as pas vue ! Même endormie, elle continuait à pleurer !
-Je comprends... mais il est 5 heures trente ! à force de geindre aussi fort tu vas finir par la reveiller ! Essaie de dormir. On lui demandera un peu plus tard de nous expliquer ce qu'il s'est passé avec Sirius.
-D'accord... mais dis moi tu es sûre de ce que tu dis Marlène?
-A propos de quoi ? je dis beaucoup de choses tu sais ...
-Ce que t'as dis Remus hier !
-Aaah ça ! eh bien quoi ?
-Nom de Merlin répète moi ce qu'il t'as dis! je dois réfléchir dessus .
-Eh bien... il m'a dit qu'il a vu Sirius rentrer d'humeur massacrante, et, environ 1 heure après, Hermione est rentrée en larme. Il est sûr lui aussi qu'il s'est passé quelque chose entre eux.
-Hum... pourquoi il t'as dis ça en fait ?
-Ben... il m'a raconté pour Hermione pour que j'aille aux nouvelles, et m'a aussi exposé sa théorie.
-Elle n'est pas si stupide que ça sa théorie quand même... tout à l'heure, Hermione ne cessait de répéter dans son sommeil « Sirius... » donc...
Je piquais un fard, n'osant plus bouger une oreille. J'ai parlé dans mon sommeil ? Merlin c'est sûr, Lily ne va pas me lâcher...
-Je ne comprend vraiment plus rien... ils se tournent autour depuis septembre, et eux même sont aveugles ! Incroyable... marmonna Lily
-Tu peux parler Miss-je-rembarre-Potter-alors-que-je-craque-sur-lu i ! se moqua Marlène
-Mais...
La préfète fut interrompue par des cris provenant du du... dortoir des garçon ? A en juger par les voix...
Je tendis l'oreille mais ne pu saisir que « ...DEVEROUILLER...POILS DU...QUIDDITCH ! » suivi de très près par « BLACK ! »
-NON MAIS JE REVE ! fulmina Lily.
En moins de 2 secondes, elle était dehors et, à en juger par le bruit, elle venait tout juste de défoncer une porte...
-Tu peux te réveiller, Lily va en avoir pour longtemps, murmura la voix de Marlène à mon oreille.
Surprise, je sursautais violement.
-Mais... comment tu sais ? balbutiais-je.
-Quand on passe 2 heures à te voir te battre avec ton drap, et que, d'un coup, tu arrêtes presque de respirer, on comprend que quelque chose à changer, dit elle en me faisant un clin d'œil.
-Oh...
J'avais oublié que j'étais plutôt du genre à avoir un sommeil tourmenté...
-Enfin bon... ne t'inquiète pas, je ne vais pas te demander qu'est ce qu'il s'est passé, je pense avoir compris de toute manière. Et tu vas devoir l'affronter.
-De... quoi tu parles ? j'ai peur de comprendre...
-Nous sommes toute reveillée et nous n'avons rien a faire. Je suppose que tu n'as pas encore envie de nous raconter donc on va s'occuper. Mais à 6 heures du matin, tout ce qu'il y a ici, c'est l'entrainement quidditch des gryffondors... auquel participe Sirius. Donc oui je pense que tu as compris, expose Marlène sans se départir de son calme.
J'allais protester lorsque la porte s'ouvrit à la volée dévoilant une Lily échevelée marmonnant dans sa barbe inexistante des jurons.
-AH t'es réveillée ! Lève toi on sort prendre l'air. Tu as mauvaise mine, ça te fera du bien.
Marlène me regarda l'air de dire « je te l'avais bien dis... », mais sans chercher à argumenter contre cette furie, je me lève, à contrecœur cependant.
C'est en faisant f au miroir de la salle d'Eau que je compris ce que Lily voulait dire mauvaise mine...
UNE HORREUR !
Je me préoccupe peu de mon apparence en temps normal, mais là je dépasse tout : mes yeux sont bouffis et rouges, j'ai le nez qui coule abondamment et j'ai encore la marque de l'oreiller qui traverse de part en part mon visage. Mais le pire ce sont mes cheveux. Ils ont pour habitude d'être ébouriffés, mais j'ai battu tous mes records : ils ressemblent plus à un nid de poule qu'à autre chose !
Résignée, je prend une longue douche, dans l'espoir d'émerger dans de meilleurs conditions, et de faire disparaitre dans les canalisations les événements de la veille.
En sortant, je m'habille rapidement et chaudement, emboitant le pas des filles qui m'attendaient de pied ferme avec un grand sourire.
Ca ne présage rien de bon...
...
Je le savais...Marlène prévenue en plus !
J'étais maintenant assise dans les tribunes du terrain de quidditch, entre Lily et Marlène, attendant silencieusement le debut de l'entrainement.
Elles avaient réussis à me trainer ici, mais elles ne me forceraient pas à regarder.
J'avais donc amené avec moi « Herbes et potions curatives » pour me distraire. Pour oublier que Sirius viendrait et que je le verrais. Pour oublier que j'allais forcement finir par lui parler...
D'ailleurs, en parlant du loup, il finit par montrer sa queue !
Au loin, je pouvais reconnaitre la silhouette de Sirius, qui s'avançait vers les vestiaires d'un pas vif, cherchant apparemment à semer quelqu'un.
Je me demande comment il réagira quand il verra que je suis là.
Je n'avais pas pensé à ça.
Et si il s'énerve et qu'il me chasse des tribunes ? Ou encore qu'il refuse de jouer parce que je suis là ? Ou pire, qu'il m'ignore royalement ?
La tête plein d'hypothèses plus farfelues les une que les autres,j'essaie donc de me faire discrète, lisant avec attention le chapitre 1 concernant ... oh et puis merde je m'en fiche !
La curiosité est trop forte, je me décida à jeter un petit coup d'œil pour voir s'il m'a remarqué, et ça ne rate pas.
Il est à l'arrêt, et me regarde profondément de ses yeux gris. Il semble m'analyser avec attention, et je me sens happée par son regard...
Ses yeux : son atout, ma plus grande faiblesse...
Soudain, je reprends contenance, et baisse rapidement la tête, pour éviter qu'il ne remarque les taches rouges qui commencent à parsemer mon visage.
Il faut que je sois forte, parce que ma volonté face à lui ne tiens pas longtemps. La preuve, je lui ai carrément montré mes pouvoirs concernant les 5 éléments, et quelques informations qui peuvent sembler anodines mais qui risquent de me trahir. Je dois me méfier.
Perdue dans mes pensées, je ne réagis pas aux appels de Lily, seulement à son délicat coup de coude qu'elle me décoche dans les côtes. Je ne peux réprimer un cri, mais elle s'explique :
-Ca fait 10 minutes que je te parle ! tu penses être discrète derrière ton livre ? Non mais vraiment j'aurais tout vu... Il est rentré dans les vestiaires tu peux reprendre un comportement humain...
Je n'ose même pas répondre... Je n'ai pas était aussi subtile que je ne le pensais.
-Tu nous expliques maintenant ce qu'il s'est passé ou je dois attendre que Remus et Potter se mettent à réconforter Black ?
-Eh bien... je... je ne sais pas comment expliquer...balbutiais-je, très mal à l'aise.
-Le début ? suggère Marlène en me faisant un petit clin d'œil d'encouragement.
Elle n'a pas tort... Il faut que j'en parle, j'irais sans doute mieux après... je pense.
Je prends une grande inspiration, comme pour me remettre les idées au clair.
-Ca a commencé au diner. Vous avez vu quand Tim m'a invité ? Vous avez aussi remarqué que Sirius s'est très mal comporter, ce que je ne m'explique toujours pas d'ailleurs. Mais... quand je suis partie pour ruminer dans mon coin, il m'a rejoint... j'étais assise au bord du Lac Noir, sous le grand Saule... débitais-je d'une seule traite, peu désireuse de revivre les souvenirs dans ma tête. Au début, on ne parlait pas. Puis il s'est excusé et... et...
Je m'interromps, incapable d'aller plus loin.
-Et... ? m'encourage Lily, esquissant un petit sourire.
-Et il a plongé son regard dans le mien. Je... j'avais l'impression de plonger dans le bleu gris de ses yeux, soufflais-je. Et... une chose en entrainant une autre...
-Vous vous être embrassés ?! M'interromps Marlène en sautillant presque surplace.
-Non... mais je pense que ce n'est pas passé loin... Il m'a demandé d'être sa cavalière pour la soirée masquée d'Halloween...
-...
-...
-... tu nous expliques pourquoi tu as l'air aussi décomposée ? finit par dire Lily, après de longues secondes de silence gêné.
-C'est vrai, c'est génial que Sirius t'ai demandé ça. Ca fait plus d'un mois que toi et lui vous vous tournez autour ! Vous devriez vous voir ça en devient presque gênant... pourquoi tu as refusé ? poursuit Marlène, aussi perplexe que son amie rousse.
-Je... n'ai pas dis non.
-QUOI ? Mais alors POURQUI t'es rentré en larme ? S'exclame Lily, bouche bée.
-Baisse d'un ton Evans ! Sifflais-je, alors que les éclats de voix de mon amie ont fait tourner plus d'une tête avide de potin. Je n'ai pas eu le temps de répondre, j'étais trop surprise pour réussir à aligner plus de deux mots... continuais-je après m'être assuré que plus personne ne nous prêtait attention.
-Je comprends pas... avoue Marlène. T'as pas répondu ? Tu t'es enfuie ? Explique-toi !
-Je voulais dire oui. Je le voulais vraiment. Mais j'ai trop hésité, et il est parti. Il pensait que j'allais refuser... murmurais-je abattue.
-Mais pourquoi tu l'as pas rattrapé espèce de veracrasse ? Ça t'aurait tué de te bouger ? Grogne Lily en se prenant la tête entre ses mains.
-J'AI CRIE, m'exclamais-je sortant sans prévenir de mes gonds. Je lui ai crié que je voulais. Je voulais qu'il se retourne et revienne vers moi... mais rien. Il est parti en me laissant derrière.
-...
-Non mais je rêve ! Monsieur n'est pas foutu d'attendre 2 minutes que la fille dont il est raide dingue réponde ? Il va m'entendre celui là.... Grogne Lily, les yeux plissés sous l'effet de la colère.
La fille dont il est raide dingue ? En parlant de moi ? Sirius et moi ?
-Je ... hein ? Bredouillais-je, abasourdie. Lui ? Dingue de moi ?
-Ma parole t'es encore plus aveugle que Potter sans ses lunettes... Je pensais que tu étais moins bornée que lui... Tu ne l'as pas encore compris qu'il était dingue de toi ? La manière dont il te regarde, chacun de ses contacts à ton égard sont doux, et surtout, ce qui ne trompe pas, c'est la crise de jalousie qu'il t'as faite hier !
-Crise de jalousie ?
-Non mais tu rigoles ! Depuis 6 ans que je suis dans la même classe que Black, je suis malgré moi au courant de toutes ses histoires, et je peux te jurer objectivement que JAMAIS il n'a crié comme ça pour une fille.
Ainsi, peut-être que je n'étais pas folle... je ne m'imaginais pas tout ça ! J'avais remarqué qu'il y avait... un petit quelque chose de particulier. Mais j'avais mis ça sur le dos du lien qui nous unis ! C'est peut-être ça après tout. Oui, c'est sans doute ça. Le lien nous a sans doute unis plus que nécessaire... Et je pense qu'il ne pas le seul.
Il est évident que je suis attirée par lui physiquement : rien ne sert de se le cacher, il est incroyablement beau, et a une aura... que Merlin en soit témoin... jamais je n'ai senti une aura avec autant de puissance et qui inspire le respect... En plus de tout ça, il est tellement particulier. Hormis sa personnalité très singulière, son sens de l'humour...
Lui tout entier en fait.
Je ne peux m'empêcher de le dévorer des yeux, même si je sais qu'ai fond, je n'ai pas le droit de faire ça.
Il est tellement à l'aise sur son balais, si majestueux... on dirait qu'il a fait ça toute sa vie. Il renvoie les cognards avec fougue et force, touchant à chaque fois la cible désignée par James.
...
Qu'est-ce qui se passe ?
Pourquoi est-ce que le cognard lui tourne autour ?
Cette scène me rappel exactement le premier match de quidditch de Harry en deuxième année, quand cette saleté ensorcellée s'est mise à le poursuivre !
Se pourrait-t-il que ça soit le cas ici encore ?
Je vois bien que ce n'est pas normal puisque maintenant tous les joueurs se sont figés, et crient au batteur des indications, affichant des mines plus ou moins paniquées.
Mais qui le ferais ? Qui ensorcellerait le cognard ?
Un peu plus loin, tapis dans l'ombre d'une tribune abandonnée, il me semble apercevoir deux silhouettes aux couleurs verts et argents.
Les Serpentards.
Alors que je me lève d'un bon pour prévenir James, le pire arriva.
Le cognard vicieux frappe violement Sirius son bras, celui-ci, sous la force de l'impact, glisse de son balais.
C'est la dernière chose que j'ai pu voir.
La dernière scène ancrée sur mes pupilles, avant de ressentir une douleur sourde à mon bras.
Je chancèle et ne peux réprimer un hurlement.
Je tombe, dévalant ainsi toutes les marches des tribunes.
...
...
Après une longue chute, je me stabilise enfin, endolorie par les impacts, assommée par la douleur.
J'entends de l'agitation autour de moi : des cris, des bruits de pas... puis plus rien.
Le noir.