Recueil One Shot

By Inazumablaze

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Petits OS ou TS que je vais poster dans ce livre. Ils pourraient être sur des animés ou bien totalement inve... More

I'm a Spy - 1ere partie [IE]
I'm a Spy - 2eme partie [IE]
Je t'en prie, crois moi [IE]
Un coeur pour deux [IE]
Depuis quand ma passion s'est elle éteinte ? [IE]
Toi qui chante sous la lune - 1ère partie - [IE Orion]
Toi qui chante sous la lune - 2ème partie [IE Orion]
Fascination silencieuse [IE]
Jeu de séduction [Original]
Double Role [IE]
Un secret peut en cacher un autre [IE]
Petite étoile [IE]
La faille de la guerrière [IE]
Chocolats de Saint Valentin [IE]
Une réalité rêvée
Ce jour de liberté
Objectif du jour : Séduire Senpai [Kazemaru x OC]
Retour sur le terrain
Un vœu perdu dans les cieux
A qui ira ma loyauté ?

Une parole et tout bascule [Originale]

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By Inazumablaze

Le réveil sonna, fort et strident, sortant Chelsa de son profond sommeil. Papillonnant encore des paupières, elle éteignit l'engin maléfique et laissa retomber son bras sur le bord du lit. Il était six heures du matin et il fallait qu'elle se lève pour aller travailler. Prenant son courage à deux mains, elle retira doucement la couette pour ne pas réveiller Lucie, sa compagne. Chelsa se leva et alla discrètement dans la salle de bain pour prendre une douche, elle lava ses cheveux noirs corbeaux et passa le savon partout sur son corps. Laissant l'eau chaude la détendre et dénouer ses muscles encore engourdis de sommeil. Puis, elle sortit et enfila son uniforme rouge et blanc un peu trop serré à son goût, ce qui lui valait des regards en coin des puceaux du quartier. Elle coiffa ses longs cheveux en regardant son reflet dans la glace. Elle était fatiguée, des rides s'étiraient sous ses yeux noisette et sa peau était blanche comme neige. Elle noua sa tignasse en un chignon serré et prit un rapide petit déjeuner fait de lait et de céréales. Le frigo et les placards étaient de plus en plus vide chaque jour, vivement la fin du mois pour avoir son salaire. Discrètement, elle quitta l'appartement sur la pointe des pieds pour se diriger à son lieu de travail.Après avoir marché plusieurs minutes dans les rues encore sombre et fraîche de la matinée. Finalement, elle arriva devant le grand magasin ou elle passait ses journées. Sortant son badge, elle passa par l'entrée des employés et bipa sa carte pour signaler qu'elle était arrivée. Plusieurs personnes étaient déjà présentes et s'affairer aux travaux, préparant des commandes pour les clients commandant par Internet. Aujourd'hui, Chelsa commencerait par de la mise en rayon, elle soupira et se mit à l'œuvre.Trois heures plus tard, ouverture du magasin, les premiers clients commençaient à affluer avec leur liste de course et leur caddie. Chelsa regarda les clients, toujours les mêmes. Leur village était petit et tout le monde connaissait tout le monde. Dès qu'il y avait un évènement cela faisait le tour du village, la dernière fois une nouvelle famille avait emménagé, ils avaient eu du mal à s'intégrer. Cela pesait sur la jeune femme, elle n'aimait plus cette routine quotidienne et la morosité de sa vie. Elle passait ses journées à travailler dur pour un salaire de misère, pendant que Lucie restait les fesses dans le canapé. En y repensant, elle se crispa et se vida la tête pour penser à autre chose, elle l'aimait. De toute façon, les hommes étaient tous des rustres et des pervers accro au sexe.Les gamins du quartier commencèrent à la regarder et à parler d'elle, son pantalon moulant mettait bien trop en valeurs ses courbes féminines, cela la dérangeait. Elle serra les dents et se concentra sur son travail, non sans entendre les remarques sexuelles faites à son sujet. Son poing se serra en prenant une brique de soupe pour la ranger.

- Excusez moi ? demanda alors une voix masculine.

- Quoi ! s'exclama-t-elle en se retournant avec violence vers...un parfait inconnu.

La surprise la laissa sans voix, cet homme ne lui disait rien du tout. Pourtant, elle connaissait tout le monde. Il avait des cheveux en bataille châtains juste sortit du lit, mais des yeux verts pétillant plein de malice et d'intelligence. Il faisait une tête de plus qu'elle et semblait assez surpris de sa réaction brutale et inattendu.

- Pa, pardon, balbutia-t-elle toute gêné en rangeant sa brique dans son rayon, je suis mal réveillé.

- Ce n'est rien, l'excusa-t-il en esquissant un petit sourire qui aurait fait craquer n'importe qu'elle femme.

Chelsa resta de marbre, ignorant la légère accélération de son petit cœur. Cela faisait bien longtemps que les garçons la laissaient indifférente.

 - Pouvez vous me dire ou se trouve le rayon des produits laitiers ? demanda-t-il calmement.

- Oui bien sur, tout au fond à droite, il est assez bien caché.

- Merci beaucoup, remercia-t-il en partant sans demander son reste.

Chelsa brûlait d'envie de lui poser des questions. Cela faisait très longtemps que personne de nouveau n'était venu s'installer en ville, il allait sûrement faire parler de lui, surtout par les filles. Même si elle ne s'intéressait pas aux garçons, la brune savait reconnaître un bel homme. Retenant sa curiosité, elle se replongea dans son travail du mieux qu'elle pu.Plus tard, on la transféra à la caisse ou elle pu enfin s'asseoir, mais pas se poser pour autant. Elle ne s'arrêtait pas, passant tous les articles à la chaîne. Enfin, il y eu un moment d'accalmie et elle s'étira sur son siège. De court durée, car un nouveau client venait de poser son panier sur le tapis roulant, prenant les articles, elle les passa mécaniquement sans réfléchir. Une fois terminé, elle annonça le prix et faillit s'étrangler en se trouvant de nouveau face au jeune homme. Il n'y prêta pas attention et sortit une carte bancaire de son portefeuille pour taper son code. Elle lui donna son ticket de caisse et le laissa remplir son panier qui était plein à craquer. Normal s'il venait juste d'arriver. Sa gorge se noua, elle se demandait ce qu'elle mangerait ce soir, tout était vide. Elle remarqua alors qu'elle n'était pas la seule à prêter attention au jeune homme, les vieilles dames lui jetaient des regards en maugréant des choses inaudibles. L'une d'entre elle, Véronique, tapa le sol de sa canne et interpella le nouveau de sa voie râpeuse et usé par le temps.

- Le p'tit jeune là ! Faut se présenter en arrivant ici !

Un silence se fit dans le magasin, il ne sembla pas déstabilisé par la remarque de la grand-mère. Elle marcha vers lui, ses cheveux blancs courts étaient gras et des centaines de rides traversaient son visage. Elle s'arrêta devant le jeune homme qui la surplombait de facilement un mètre. Prenant sa canne, elle la pointa vers lui comme un doigt accusateur.

- Tu arrives ici et tu te crois tout permis ? cracha-t-elle en mâchant son dentier.

- Veuillez m'excuser madame, je suis arrivé hier et je souhaiterais m'installer correctement si ça ne vous dérange pas, fit-il d'un ton diplomatique qui scotcha l'entourage.

- Je peux savoir ce qu'un jeunot comme toi viens faire ici ? réclama la vieille qui n'en démordait pas.

- Je suis médecin madame, déclara-t-il, laissant Véronique sans voix. Elle en lâcha sa canne.

- Un médecin ! cria-t-elle hystérique, mais bienvenue parmi nous jeune homme !Un médecin ! 

Chelsa n'aurait jamais pensé cela, mais il était vrai que cela leurs manquaient. Ils étaient obligés de faire trente kilomètres pour avoir un médecin, chose délicate pour les personnes âgés.Il semblait content de la surprise qu'il avait provoquée, il en profita pour s'éclipser discrètement sous les exclamations des vieilles dames folles de joie.Le soir venu, Chelsa fut heureuse de rentrer chez elle, en franchissant le seuil de la porte le son de la télévision la frappa de plein fouet.

- Baisse le son Lucie ! supplia-t-elle en se bouchant les oreilles.

Elle obéit et se leva du canapé, encore vêtu de sa chemise de nuit qui mettait ses seins en valeurs elle se précipita vers Chelsa et l'embrassa passionnément.

- J'avais hâte que tu rentres, chuchota-t-elle à son oreille d'une voix provocatrice.

- J'avais hâte aussi, soupira Chelsa qui était éreinté.

Avec un grand sourire, la blonde Lucie et ses yeux bleus océan tirèrent la brune vers leur lit d'amour. Se laissant faire, Chelsa se retrouva couché, Lucie au dessus d'elle avec un sourire coquin. Elle frissonna et se laissa entraîner par les caresses plaisantes de sa compagne.

- Que mange-t-on ? questionna Lucie en s'étirant.

- Je ne sais pas, avoua Chelsa sous la couette qui se remettait de ses émotions. Lucie avait vraiment le don de la faire monter au septième ciel.

- Hum, grommela la blonde.

Elle ouvrit les placards et grimaça en voyant le vide intersidérale, le ventre de Chelsa gargouilla, depuis son petit déjeuner elle n'avait rien mis dans son estomac. Elle se leva et saisit un paquet de chips traînant au fond du placard, elle était très fatigué et se coucha plus tôt qu'a son habitude.

Le lendemain matin, elle se réveilla tôt et courut au toilette pour y vomir, elle était plus pâle que d'ordinaire et un horrible mal de ventre lui labourait l'estomac. Elle resta au dessus de la cuvette plusieurs minutes avant de se lever pour prendre un médicament. Le raffut avait réveillé Lucie qui vint la rejoindre en se demandant ce qu'il se passait. Avec douceur, elle lui massa le dos. Chelsa était en piteux état, elle se força à retourner se coucher mais ne parvint pas à fermer l'œil. Impossible pour elle d'aller travailler la journée.

- Il va falloir t'emmener au médecin, soupira Lucie. Je vais prendre rendez vous en ville et on essayera d'avoir un bus pour y aller.

- Non attend, souffla Chelsa, un nouveau vient d'arriver, il est médecin.

- Vraiment ? s'exclama la blonde fort surprise. Super dit donc !

Elle s'empressa d'enfiler un manteau et sortit rapidement, il fallait qu'elle sache ou se trouvait ce médecin et il ne devait certainement pas encore figurer dans l'annuaire.

Durant le temps d'absence de sa petite amie, Chelsa resta dans un état de léthargie maladif, elle du se lever à plusieurs reprises pour atteindre les toilettes. Néanmoins, n'ayant rien dans l'estomac elle ne faisait que suffoquer et se faire du mal. Quand Lucie revint elle la remit debout et lui enfila un manteau.

- Viens, il a accepté de te recevoir en première aujourd'hui malgré l'heure, lui dit-elle en la faisant sortir.

Le chemin jusqu'au cabinet fut long et laborieux pour Chelsa qui voyait des étoiles danser devant elle. Enfin, elles arrivèrent devant un bâtiment tout neuf et fraîchement peint en blanc, Lucie poussa la porte qui émit une petite sonnerie. L'entrée était vide et encore dépourvu de meuble, il n'y avait qu'une table basse et deux chaises en cuir pour les éventuels patients. Les jeunes femmes poussèrent une porte devant elle et entrèrent dans un cabinet propre et aussi vide que la salle d'attente. Pour le moment, un seul bureau noir était posé avec un fauteuil derrière, le jeune médecin était présent, en train de déballer un ordinateur qu'il posa sur le bureau. Il s'arrêta en les voyants entrer et se redressa. Chelsa fut alors très gêner, il avait des cernes sous les yeux et les cheveux encore plus en bataille que la veille, Lucie l'avait sûrement sortit du lit. Le châtain posa son regard sur la malade et l'évalua rapidement du regard.

- Amenez là de ce côté, ordonna-t-il en désignant une salle sur le côté ou était installer la fameuse table d'examen.

Lucie hocha la tête et fit asseoir délicatement sa compagne sur la table, Chelsa frissonna et resserra son manteau contre elle.

- Enlevez votre manteau, ordonna-t-il sans préambule en prenant un stéthoscope entre ses mains.

- Elle a froid ! protesta Lucie.

- C'est moi le médecin, répliqua sèchement le jeune homme qui récupéra le manteau de Chelsa. 

Elle ravala une remarque désobligeante et s'assit dans un coin. Le médecin mis le stéthoscope sur ses oreilles et posa l'autre bout sur le dos dénudé de Chelsa qui inspira et expira profondément pendant quelques secondes. Le contact du métal sur sa peau la fit frissonner et elle exposa son torse au jeune homme qui écouta es battements de son cœur. Il était concentré et ne prêtait même pas attention à la poitrine volumineuse de Chelsa, chose rare pour elle. Cependant, c'était agréable de ne pas se faire mater par un homme. Puis il se recula et prit une petite lampe et un bâtonnet.

- Ouvrez la bouche.

Elle s'exécuta et il inspecta sa gorge en secouant la tête. Il prit ensuite sa tension et vérifia ses oreilles, Chelsa le trouvait très sérieux. Elle se dit que très vite toutes les filles allaient lui courir après. Il était fort séduisant, même elle le pensait, pourtant elle n'était pas attiré par les hommes.

Une fois l'examen terminé, elle remit son manteau et attendit le verdict du jeune médecin. Il nota sur une feuille ses observations et la regarda.

- Vous avez une gastro, rentrez chez vous et ne bougez pas pendant trois jours. Je vais vous prescrire des médicaments à aller chercher à la pharmacie et à prendre durant une semaine. Je vous interdis donc d'aller travailler, je vais vous faire un arrêt maladie.

- Je ne dois pas travailler ? balbutia la brune qui ne pouvait pas se le permettre vu leur budget.

- Oui, à moins que vous ne souhaitiez avoir des complications.

- Non, pas vraiment, murmura-t-elle en déglutissant.

Il hocha la tête et griffonna rapidement sur un papier la liste de médicaments à acheter et à prendre. Il précisa le nombre de fois et le moment de la journée ou elle devait les prendre. Chelsa se tordit les mains, les médicaments étaient chers et ne sont pas tous remboursés. Elle n'aurait jamais les moyens de se soigner correctement. Il releva la tête et tendit l'ordonnance, Chelsa se rendit aussi compte qu'elle devrait le payer pour la consultation. Elle eu le réflexe de regarder son sac, qu'elle n'avait pas bien entendu. Elle lança un regard suppliant vers Lucie qui avait les mains aussi vide qu'elle. Non seulement elles déboulaient tôt le matin pour le réveiller et en plus elle ne pouvait pas le payer. La honte !

- Ça fera vingt cinq euros mademoiselle, déclara-t-il en voyant qu'elle ne réagissait pas.

- Eh bien, marmonna la brune qui devint rouge de honte en baissant les yeux.

Exaspéré, le médecin haussa les sourcils, les mains croisés devant lui, il ne serait pas patient très longtemps.

- J'ai, balbutia-t-elle, oublié mon chéquier à la maison, nous sommes partit précipitamment ce matin. Du coup, j'en ai oublié mon sac à main, s'excusa-t-elle.

- Je vois, fit-il sèchement, et donc ? Que suis-je censé faire ?

- Nous allons rentrer et je vous apporterais le chèque, déclara Lucie, de toute façon ce village est tout petit. Vous n'aurez aucun mal à nous retrouver si nous mentons.

- Très bien, soupira-t-il, je vous laisse la journée. Sinon, je pourrais porter plainte contre vous.

La menace fit frissonner Chelsa et elle déglutit, malgré tout, elle le remercia de sa confiance et elles sortirent du cabinet.

Une fois revenue, Chelsa alla se coucher et demanda à Lucie de faire le chèque pour elle.

- Pas de soucis, je vais aller acheter les médicaments aussi.

- Ok, fit la brune en s'endormant.

Quand elle se réveilla Chelsa se sentait beaucoup mieux, néanmoins elle prit les médicaments que Lucie avait posés sur le bureau.

- Lucie ? appela-t-elle.

- Oui ! répondit la blonde en surgissant dans la chambre.

- Tu as payé le docteur ?

- Oui bien entendu.

- Tant mieux, soupira Chelsa qui avait peur de voir le montant de leur compte en banque.

Quelques jours plus tard, Chelsa était totalement guéris et se pressa d'aller travailler, elle ne pouvait pas se permettre de perdre un jour de plus. Comme d'habitude, la journée se passa sans encombre et fut fatigante, pourtant vers la fermeture elle eu une mauvaise surprise. Alors qu'elle était dans le rayon produit frais elle fut accostée par le nouveau médecin. Quand elle voulu le remercie elle blêmit, il avait l'air furieux et ses yeux verts lançaient des éclairs.

- Un, un problème ? balbutia-t-elle troublé.

- J'attends toujours mon chèque, siffla-t-il entre ses dents serrés.

- Le chèque ?! s'exclama-t-elle surprise, mais Lucie m'a dit vous l'avoir apporté !

- Eh bien non, je n'ai pas revu votre chère amie blonde.

- Je, je suis vraiment désolé, s'excusa la brune, je vais vous faire le chèque immédiatement.

Elle s'empressa d'aller chercher ses affaires et fit rapidement le chèque qu'elle donna au médecin qui le prit d'un geste sec. Rouge de honte, Chelsa ne savait plus ou se mettre, mal à l'aise elle se promit d'avoir une discussion avec Lucie. Sans lui jeter un regard, il tourna les talons et partit rapidement.

En entrant le soir, elle claqua la porte et laissa éclater sa colère sur Lucie. Elles se prirent la tête toute la soirée et finalement, Chelsa dormit sur le canapé, elle ne pouvait pas croire qu'elle lui avait mentit. A cause d'elle, le médecin ne leur ferait plus jamais confiance.

Le lendemain, elle partit sans demander son reste, elle n'avait pas encore pardonné à Lucie son mensonge et sa tromperie. Alors que le jeune homme avait accepté de leur faire confiance. Donc, aujourd'hui, elle allait lui présenter ses excuses. Ce ne fut pas facile, il avait déjà beaucoup de clients, surtout des personnes âgés. Quand il eu enfin du temps libre elle entra et il sembla mécontent de la voir.

- Encore malade, demanda-t-il sur la défensive.

- Non, excusez moi je, j'aimerais, tenta-t-elle de dire sans succès.

- C'est bon, l'arrêta-t-il en levant une main devant lui et en se levant.

- Mais je...

- J'ai dit stop, vous m'expliquerez dehors, j'ai besoin d'une pause, déclara-t-il en enfilant une veste en cuir.

- Dehors ?

- Je vous invite à prendre un verre si vous préférez, soupira-t-il en prenant ses clés et en se dirigeant vers la sortie. Je préfère être de bonne humeur pour vous écouter, sinon je serais sourd à tout ce que vous direz.

Sans rien dire, elle le suivit et le laissa l'emmener dans le petit bar vide à cette heure ci. Ils s'assirent à une table et il commanda un verre de bière blonde.

- Vous prenez quelque chose ? questionna-t-il en la regardant du coin de l'œil.

- Ça ira, refusa-t-elle, je ne peux pas me le permettre.

- Je vous l'offre j'ai dit.

- Je ne peux pas quand même...pas après ce...malentendu.

- Prenez quelque chose ou je vais m'énerver, ordonna-t-il.

Contrainte, elle choisit de prendre un chocolat chaud et enleva son manteau. Ils restèrent silencieux jusqu'à recevoir la commande. Il se saisit de son verre et trempa ses lèvres dans la bière fraîche. Chelsa but une gorgé de la boisson chaude et sourit, cela faisait du bien. Quand elle pensa qu'il était de meilleure humeur, elle lui présenta ses excuses et lui donna les raisons de la réticence de Lucie à venir le payer.

- Vous avez des problèmes d'argent ? fit-il surpris.

- Il n'y a que moi qui travaille, soupira la brune en jouant avec ses cheveux.

Elle lui raconta alors pas mal de chose sur elle et sa vie, étrangement, elle n'éprouvait aucun mal à se confier à lui. Même des choses qu'elle n'osait pas dire à Lucie, qu'elle aimerait que sa compagne travaille aussi et se mette un peu au travail à l'appartement.

- La vie de couple n'est pas facile, soupira-t-il.

- Vous êtes en couple ? demanda-t-elle indiscrète.

- Plus maintenant, fit-il les yeux dans le vague, je viens juste de rompre, c'est pour ça que j'ai déménagé. Pour fuir mon passé.

- Oh, c'est triste, je suis sur que vous avez du succès auprès des filles, dit-elle pour le rassurer.

- Comment pouvez-vous le savoir ? rigola-t-il, si j'ai bien compris les hommes ne vous intéressent pas.

- En effet, avoua Chelsa, cela vous dérange ?

- Non, les gens sont comme ils sont. Peut importe leur orientation. Mais vous n'avez pas répondu à ma question.

- Eh bien, même si les hommes ne m'intéressent pas, je dois reconnaître que, vous êtes un bel homme, dit-elle sans aucune gêne.

Il ne pu retenir un gloussement et faillit recracher sa gorgé de bière.

- Vous êtes très spéciale je dois avouer, pouffa-t-il en avalant avec difficulté. J'accepte vos excuses.

- Merci beaucoup, s'exclama-t-elle toute souriante.

- Allez, je vous offre le repas aussi, vous avez la tête d'une personne qui n'a rien dans l'estomac.

Elle essaya de refuser mais en vain, il ne bougea pas de ses positions et elle fut forcer d'accepter. Décision qu'elle ne regretta pas en se retrouvant devant une bonne assiette de steak frites qu'elle dévora sans se préoccuper des manières. Une fois terminé, elle le regarda avec un grand sourire.

- Pourquoi vous faites cela ? Vous n'essayez tout de même pas de me séduire quand même. Je suis inaccessible aux hommes vous le savez.

- Qui ne tente rien n'a rien, répondit-il avec un sourire énigmatique qui fit sourire la brune.

- Je vois, essayer donc autant que vous le voulez, si ça me remplit l'estomac.

Il rigola de nouveau et Chelsea se demanda comment il avait bien pu perdre son ancienne petite amie. Il semblait pourtant être quelqu'un de très affectueux et attentionné.

- Qu'allez-vous faire pour votre compagne ? demanda-t-il finalement.

- Je vais lui dire ce que je pense, pour mettre les choses aux clairs. Sinon, je continuerais à m'enfoncer.

- Bien dit, si jamais vous avez besoin d'un coup de pouce dites le moi, fit-il avec un clin d'œil.

- Je vous remercie, mais je n'aime pas mendier non plus.

- Comme vous voudrez, rigola-t-il en se levant et en laissant l'argent sur la table.

- Au faite, je ne connais même pas votre prénom, demanda Chelsa.

- Ah oui, bien sur, je me nomme Alexis. Et vous gente dame ?

- Chelsa, fit-elle en souriant.

Il baissa la tête et tourna les talons pour retourner travailler. Chelsa l'appréciait, en tant qu'ami bien entendu.

Le soir, en rentrant, elle prit son courage à deux mains et éteignit la télé que Lucie regardait.

- Il faut que l'on parle, dit-elle d'une voix calme.

- De quoi, grogna la blonde qui ne semblait pas d'humeur.

- J'aimerais que tu trouve un travail, lâcha Chelsa comme une bombe.

L'incrédulité se peignit sur le visage de sa compagne, sa bouche s'ouvrit et se ferma comme un poisson.

- Pardon ? fit-elle comme si Chelsa venait de dire une énorme bourde.

- On n'arrive pas à tout payer, si tu ne trouve pas un boulot on ne s'en sortira jamais !

- Je ne bosserais pas, hors de question, refusa radicalement la blonde en rallumant la télévision.

- Ça ne peut plus durer ! cria la brune.

- Ah ouais ! Bah retourne voir le beau médecin ! Tu as passé une bonne partie de la matinée avec lui !

- Je lui ai présenté mes excuses ! Rien de plus ! Il ne m'intéresse pas !

Petit à petit, le ton monta entre elle et finalement, Lucie entassa quelques affaires dans un sac et partit en claquant la porte. Laissant Chelsa seule et incrédule devant sa réaction. Elle passa la nuit à ruminé ce qu'il venait de se passer et ne dormit pas une seule seconde, terrassé par le remord et la culpabilité. Plusieurs fois elle tenta de la joindre, mais elle ne tomba que sur sa messagerie.

Le lendemain, elle essaya de nouveau, mais sans succès, elle était perdu et ne savait plus comment réagir. Elle sortit alors dehors, laissant l'air frais lui rafraîchir les idées, elle ne savait plus quoi faire. En se baladant dans les rues, elle vit alors sa compagne et un semblant de sourire se peignit sur son visage. Elle voulut se précipiter vers elle mais se figea sur place, son sang se glaça dans ses veines. Lucie embrassait follement, un homme ! Elle s'approcha d'eux et en la voyant, la blonde lui lança un regard noir.

- Tient, regarde qui voila.

- Lucie, balbutia Chelsa qui ne voulait pas y croire.

- Quoi, j'ai bien le droit de changer un peu, je suis bi après tout !

- Tu es quoi ? Mais tu m'as dit que non quand on est sortit ensemble ! vociféra la brune.

- J'ai mentit, c'est tout. Maintenant je change, voila tout. Allez, fiche moi la paix.

Chelsa resta sur place, incapable de penser correctement. Alors, Lucie était avec elle juste pour son corps, pas pour amour. Cette révélation lui fit l'effet d'une douche froide, les larmes lui montèrent aux yeux et elle partit en courant. Jamais elle n'aurait pensé que les choses tourneraient ainsi. Sans savoir ou elle allait, elle arriva devant le cabinet d'Alexis. Se souvenant du jour précédent, elle entra et attendit dans la salle qu'il puisse la recevoir. Quand il fit libre, il accepta de la recevoir. Son sourire disparu quand il aperçut les yeux rouges de la brune, elle s'assit et lui raconta tout, sans rien omettre, il fallait qu'elle vide son sac.

- Alors, elle vous a laissé tomber pour un homme, résuma rapidement Alexis.

- Oui, murmura-t-elle en essuyant ses larmes.

- Pourquoi ne pas faire pareil alors ? proposa-t-il.

Elle leva ses yeux bouffis vers lui sans vraiment comprendre l'allusion. Était-il en train de lui proposer une mise en couple ?

- Je ne m'intéresse pas au homme, couina-t-elle.

- Vous avez déjà essayé ?demanda-t-il gentiment.

Elle avoua que non, en souriant, il tendit une de ses mains vers elle. Une main encourageante, après tout, que perdait-elle à essayer. Ils sortaient tout deux d'une rupture, chose difficile à vivre. Peut être, pourraient-ils se réconforter l'un l'autre et soigner leurs cœurs blessés. Avec un léger sourire, elle posa sa petite main dans la sienne.

- Je ne vous promets rien, chuchota-t-elle.

- Je n'en demande pas plus, fit-il en serrant la petite main pâle de la jeune femme dans la sienne.

Elle se leva et se mit sur la pointe des pieds, doucement, elle posa ses lèvres sur celles du médecin. Ce n'était pas aussi désagréable qu'elle le pensait, au contraire, elle prit du plaisir à embrasser un homme. Avec un sourire, il passa une mèche de cheveux noirs derrière l'oreille de la jeune fille.

- Alors ?

- Ce n'est pas si horrible que ça, avoua-t-elle en rigolant.

- Ah j'en suis heureux.

Ils sourirent tout les deux, chacun commençant un nouveau départ avec l'autre.

Voila pour cet OS ! Surtout n'hésitez pas à me laisser un petit commentaires avec votre avis ! Croyez moi ça fait super plaisir de savoir ce que les lecteurs pensent :) 

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