VINYL(E) [Nekfeu]

By lei_lou

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Tandis qu'elle laissait les beats lourds s'emparer de son myocarde, que ce dernier se calait sur les battemen... More

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EPILOGUE.
Ciel Noir

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By lei_lou

Bonsoiiiir ! Bien !

C'est une Mamie qui reprend doucement du poil de la bête qui vous publie ce chapitre ! Vous me direz à la fin, mais je l'aime beaucoup, jsp pourquoi.

J'ai preeeeeesque fini d'écrire l'histoire de Kenizia😭😭. En vrai, la fin, c'est le plus dur à pondre. Et après, je me plonge dans Plk (enfin c'est pas l'envie qui m'en manque😁). Et puis quand je publierais le début de ce qui est encore en brouillon dans ma caboche rouillée, on fera un live, ça vous dit ?

allez. BISOUS. BONNE SOIREE. A PLUUUUS 😚😚

***

Point de vue Ken

-          Ça sort ce soir, ou quoi ?

Mekra, affalé dans le canapé, les yeux rivés sur l'écran de son bigo, questionnait les gars et moi, terrés au studio BlackBird.

-          Un plan à proposer, demanda Deen.

-          Est-ce que l'homme bressom aurait des envies de zouz ce soir ?

-          Pas vous ?

Il interrogea du regard ma bande de shrabs.

-          Me regarde pas mec, je rigolai en posant ma main sur la poitrine.

-          Elle te manque, pas vrai ?

-          Euh... ouais, je soufflai, étonné par la question de Mekra.

-          Bon, tout le monde vient ?

J'avais décidé de suivre les gars, même si aller en boite de nuit n'était pas du tout mon délire. Et qu'une grosse journée m'attendait le lendemain. Mais j'allais pas rester comme un vieux con chez moi, à regarder des vieux DBZ en rediff en bouffant mes restes dans le frigo ?

J'avais suivi toute la clique, direction un club sympa à côté du studio. En rentrant à l'intérieur, je m'étais senti mal dans la seconde. Quand mon regard croisa celui du mec qui assurait le son derrière ses platines, je pensai immédiatement à Izia.

Et si son avenir, plutôt radieux en tant que Dj, allait assombrir le nôtre ? J'en flippais comme jamais. Elle me disait parfois ne pas être faite pour aimer, encore moins pour être aimée. Je n'aimais pas quand elle me disait ça, parce que j'avais l'impression de mal faire. Plus encore, j'avais la sensation d'être le seul à être réellement amoureux dans l'histoire. Même si elle me disait qu'elle m'aimait à chaque fois qu'on se voyait.

Et si se cacher derrière les platines pouvait lui donner une excuse en or pour avoir à me quitter, tout ça parce qu'elle n'était toujours pas prête à vivre pleinement une histoire d'amour ? Et que la distance et nos passions communes seraient de meilleurs arguments que sa peur bleue des sentiments et de la vie de couple ?

Quelques couples dansaient autour de notre table. Je les observais vaguement alors que je sifflais mon coca à la paille, comme un beauf. Les gars s'ambiançaient. Mais regrettaient tous les sets endiablés proposés par Baby Izi.

-          Elle gère quand même, la petite, affirma Mek.

-          Pire, confirma Deen. Elle sait exactement comme s'y prendre pour nous faire kiffer...

-          N'est-ce pas, Nek, demanda Mek, un sourire en coin à la con.

Je relevais mon regard sur lui, le fixant presque hagard. J'esquivai en souriant :

-          Je répondrais pas à cette question !

Fram ne participait pas à la discussion, happé par son bigo. Il tapotait rapidement sur l'écran tactile. Il finit par reposer l'appareil sur la table, entre son paquet de clopes et son verre de sky.

-          Les gars, vous allez pouvoir lui demander !

Fram avait sorti ça en claquant un sourire radieux. Ça ne m'était pas monté de suite au cerveau. L'étincelle se produisit quand Izia se matérialisa devant moi.

-          Princesse...

Je venais de murmurer le surnom que je lui donnais, comme un foutu fragile. Les khos me fixaient comme si je venais de la demander en mariage à genoux autour d'une fontaine de pétale de roses.

-          Va virer cette merde de Dj et remplace-le, steuplait, la supplia Deen en la saluant.

-          Je suis en rtt les gars, lâchez-moi la grappe.

Elle finit de saluer mes gavas et terminait en beauté. Sans aucune prétention, hein.

-          Salut toi, elle susurra en s'accrochant à mon cou.

-          T'as pu te libérer ?

-          Afrojack me faisait de l'ombre alors Steffi m'a laissée tranquille pour ce soir. Donc, plutôt que de moisir dans ma suite, vous voir pouvait me faire que du bien.

Assise sur mes genoux, je la bouffais du regard. Elle était encore plus belle que la semaine précédente. La fatigue se lisait sous ses yeux, mais la flamme qui habitait ses iris grises faisait oublier ses vilaines cernes. Ses longues boucles d'oreilles dorées faisaient ressortir son teint légèrement hâlé. Son parfum se mêlait à merveille avec le mien.

Je la voulais rien que pour moi, et il était clair que de moisir plus longtemps dans ce club n'était pas une option.

-          J'ai la dalle, je lui grognai à l'oreille.

-          J'ai encore un triangle au thon que j'ai acheté avant d'embarquer, dans mon sac si tu veux.

-          Non, mais je te parle pas de cette dalle là...

-          Je viens d'arriver, elle ronchonna. Mes schlagues me manquent aussi...

-          On les verra demain. En attendant, laisse-moi faire...

Je tapotai sa cuisse de ma main. Elle comprit le message et quitta mes genoux. Je terminai mon verre et annonçai aux shrabs :

-          Les mecs, on se rentre. Grosse journée demain.

-          Je sais, c'est moi qui viens te chercher, rappela Elite tout en consultant son bigo. Sept heure trente en bas de chez toi, on a rendez-vous pour ta première radio à huit heures.

-          Bien chef, j'acquiesçai.

Mekra m'adressa un regard entendu, de sous la visière de sa casquette du S. Je n'y prêtai pas attention et me contentai de saluer d'un coup de main lointain tous mes gavas. Je n'avais qu'une envie, retrouver ma Baby Izi.

***

-          On voit que je suis pas venue depuis longtemps, un vrai appartement de célibataire.

Izia me charriait tandis que je claquais la porte de mes New Balance. Je la retrouvai dans ma cuisine. Elle venait de mettre la main sur un pot de fluff. Elle en ouvrit le pot et glissa un doigt dedans.

-          Tu manges du flouff toi maintenant ?

Sneaz m'avait obligé à en acheter à L.A, j'avais ramené le pot chez moi. Et ça me faisait penser à elle quand elle n'était pas dans les parages.

-          Euh ouais, je soufflai.

Je la regardai faire, je sentis alors tout mon sang se diriger entre mes cuisses. Je lui pris le pot des mains et y trempai à mon tour un doigt. Elle s'en était mise tout autour de la bouche. J'avais alors approché doucement mes lèvres de son épiderme tâché de la crème au marshmallow. Je l'avais léchée lentement sans omettre une seule goutte accrochée à ses lippes.

-          C'est pas ma faute si tu ne sais pas manger, je lui dis avec un sourire en coin.

-          J'ai rien dit...

Elle avait bougonné, je l'avais trouvé tellement sexy. A un tel point que j'avais jeté le pot quelque part sur le plan de travail, renversant des cannettes vides. J'avais emprisonné ses lèvres, ma langue caressait avidement la sienne. Mes mains encerclaient son visage, j'avais ensuite poussé son corps contre l'évier.

Dans un geste maladroit, elle avait pris un élan pour sauter jusque sur le rebord en céramique où elle s'assit. Ses jambes s'étaient enroulées autour de mes hanches, je transpirai beaucoup trop pour garder une seconde supplémentaire mon polo. Izia avait pris les devants et avait fait glisser ses doigts sous le tissu, contre ma peau bouillonnante. Automatiquement, j'avais relevé mes bras pour lui permettre de m'ôter mon vêtement. Nos bouches ne s'étaient pas quittées, elles étaient comme collées, à la glue surpuissante.

Ses doigts s'affairaient à défaire ma ceinture ainsi que la fermeture éclair de mon jean. Ses gestes étaient vifs, excités, pressés. Sa jupe longue tombait jusque sur ses chevilles, m'empêchant à mon tour d'atteindre son intimité. Je tirai dessus, doucement, sans parvenir à la remonter. Sans réfléchir, je déchirai le tissu, brutalement, provoquant chez Izia un grognement de mécontentement :

-          Ken, putain, une jupe Maje !

-          Je t'en rachèterais une...

-          Collection 2013, tu la trouveras plus...

Elle était vraiment en train de me faire une histoire pour une jupe, alors pour la détendre, rien de tel que...

-          Mmh, putain, elle feula.

-          Quoi ?

-          T'arrêtes pas... Mais crois pas que c'est en me faisant ça que je vais te pardonner de m'avoir ruiné ma Maje favorite.

Je soupirai et repris pile là où j'avais laissé mes mains.

***

Cette nuit-là, il nous avait fallu trois unions, bestiales mais romantiques, brutales mais douces, sensuelles mais vitales, pour qu'on s'écroule dans mon lit, au petit matin. Le soleil frappait déjà contre les persiennes de ma piaule. Izia s'était enfuie à la douche, j'en avais profité pour checker mon insta, tweeter un coup et écrire à Eliott pour lui dire de commander un camion de café.

Elle m'avait rejointe, enveloppée dans une serviette, le corps encore pé-trem.

-          Journée promo alors ?

-          Ouais, Eliott m'a orga tout ça, j'ai pas intérêt à broncher.

-          Tu sais à quelle heure ça terminera ?

-          Nope.

-          Mmh, elle répondit, contrariée.

-          Fais pas cette tête, je lui rétorquai en l'attrapant par le poignet.

Elle s'échoua contre moi, le nœud de sa serviette se défit.

-          On aura le temps de se voir avant ce soir ?

-          T'as qu'à venir avec moi, je lui proposai.

-          Je vais te déconcentrer, je pourrais pas m'empêcher de t'embêter, de t'embrasser, ça sert à rien, si ce n'est de rendre ouf Eliott. Et puis, tu sais que j'aime bien nous tenir éloignés de nos jobs respectifs, déjà qu'ils s'en chargent suffisamment avec notre couple...

J'avais ressenti tant de dépit et de résignation dans sa voix.

-          Ehh, Princesse. Je suis sûr que je pourrais me libérer avant ce soir pour encore profiter de toi.

Je fis claquer mes lèvres contre son cou tendu et humide.

-          J'espère, elle murmura.

-          Promis.

En rencontrant son regard triste, je réalisai que j'avais parlé trop vite. Je n'avais foutrement aucune idée si j'allais pouvoir tenir ma promesse. Et si ce n'était pas le cas, je savais que j'allais la décevoir.

J'étais dans la merde.

***

Le taxi m'attendit effectivement à sept heures trente pétantes. Eliott m'avait acheté sur la route un grand café qu'il me tendit en ricanant :

-          Tu as fait cent squats en rentrant hier soir ou quoi ?

-          Pourquoi tu dis ça ?

-          Ta démarche de pingouin.

-          Mmh... bon, on y va ? J'ai pas laissé Izi seule pour arriver à la bourre.

-          T'as pas répondu à ma question !

Je fis semblant de m'intéresser aux petites écritures légales sur mon gobelet Starbucks, évitant le sourire crétin de mon beat-maker. Le taxi s'engouffra dans l'artère passante, direction les locaux de Mouv'.

J'avais été accueilli par les animateurs, puis je m'étais laissé tomber sur mon siège, enfouissant mes oreilles sous le casque. Après une phrase d'intro, Pascal m'interrogea l'air de rien :

-          Alors t'as pas dormi cette nuit, puisque t'as twitté à six heures du mat...'

J'avais senti mes joues rosir, et le regard de l'animatrice à ma gauche me détailler. J'ai baragouiné un truc, puis il est revenu à la charge :

-          T'as fait quoi, t'étais en studio, ou...

-          Pas envie de parler de ça, je me défendis péniblement.

Les quatre personnes autour de moi s'étaient mises à rire, me gênant encore plus. Mais là, je m'entendis dire, quand même, dans le micro, et donc à tous les auditeurs :

-          J'ai mal partout...

Par chance, la petite meuf à ma gauche me sauva :

-          Il a joué à PES toute la nuit...

Si elle savait... Trois parties, remportées ex-aequo avec Izi. Jusqu'au Game Over.

Heureusement, le mec se recentra sur mon skeud et je lui répondis du mieux que je pouvais, pendant quinze longues minutes.

La journée promettait.

***

Point de vue Izia

Ken était parti rejoindre Eliott, qui l'attendait impatiemment en bas de l'immeuble, pour se rendre au premier rencart d'une journée marathon qui l'attendait.

J'avais encore lézardé dans son lit, m'enivrant de l'odeur de sexe qui planait dans sa chambre. Je pris ensuite le chemin de mon appartement que j'avais gardé, je finissais toujours par y rentrer entre deux sets. Pour recharger mon sac de nouvelles fringues, vérifier que ma moto se portait bien ou entreposer de nouveaux vinyles récupérés au club de Berlin.

Ce matin-là, je m'étais occupée de mon barda, j'avais lavé en priorité maximale ma nuisette Panda (elle me lâchait pas), refourgué mon courrier dans mon sac et j'avais ressorti ma bête pour rejoindre mon Fred à midi pour déjeuner.

Mon ancien collègue ne me manquait pas autant que Ken, mais presque. Égalité avec Fram. Fallait que je les voie les deux, ce n'était pas les cinq minutes dans le club la veille qui allaient me suffire.

J'avais bombardé dans Paris, me claquant un petit kiff réprimé par différents articles du code de la route, pour retrouver Fred devant une petite brasserie derrière chez lui. On fit la fermeture tant on avait à se raconter et à se bidonner. Je sus me contenter d'un seul mojito à l'apéro, jugeant que cela suffisait si je voulais tenir le reste de la journée.

J'avais ensuite tenté de joindre Fram sans succès. Aucun des gars ne m'avaient répondu d'ailleurs et sur les réseaux, ils faisaient les morts. Pas démontée, j'avais alors occupé le reste de l'après-midi à faire quelques boutiques et profité de l'atmosphère parisienne, si différente de celle de Berlin.

Dix-neuf heures avaient trop vite sonné. Contrairement à mon téléphone, qui n'annonçait aucun appel de Ken. Sur messagerie les quelques fois où j'avais tenté de le joindre, je lâchai l'affaire devant les portes vitrées d'Orly. C'était mort, je n'allais plus le revoir. La déception animait mon rythme cardiaque, effréné et irrégulier. Mon sang cognait contre mes artères. Il m'avait promis, putain, je me dis à moi-même en m'installant contre le hublot.

Le temps d'un quart de seconde, je me surpris à le détester de ne pas avoir honoré sa promesse. Le quart suivant, je m'étais reprise en me traitant de capricieuse injuste. Cette promo d'enfer le gonflait, s'il avait pu me voir, il l'aurait fait. Il avait dû être bloqué quelque part à une interview rasoir.

Reste que je ne l'avais pas serré une dernière fois dans mes bras avant de repartir pour Berlin. Je n'avais aucune idée du temps que j'allais passer loin de lui.

Abattue, je cognai mon crâne contre l'appui-tête rigide de mon siège. Dans un dernier espoir, j'avais consulté mon téléphone avant de le couper pour le vol.

Au moment même où mon cercueil volant quitta le bitume rugueux de la piste, je réalisai que la distance ne pouvait être que la pire ennemie de notre relation, me faisant douter chaque jour un peu plus d'elle. Voilà pourquoi aimer c'est naze. Parce qu'au final, même si on s'aimait, y avait toujours quelque chose qui nous faisait souffrir.

Putain de distance.

***

Survolant le Rhin, sirotant mon coca à dix-huit euros, j'avais lu mon courrier. Factures, copies de mes cachets, rien de bien passionnant, on est bien d'accord.

Ah si. Une petite enveloppe irisée, épaisse, avec un cachet de la poste niçoise.

Les doigts tremblants, j'avais arraché le dessus pour en sortir un petit carton illustré. Le texte n'était pas sorcier. Quelques mots à la suite, dans une police enfantine, qui m'invitait pour le baptême de Colombe. En tant que grande sœur.

Ça faisait beaucoup à encaisser entre Paris et Berlin.

***
Alors, vous le kiffez comme moi ce chapitre ?

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