-3 ans avant ADLP- (saison de cristal)
Un rire distordu par l'air malsain se répercutait dans les cieux. De ses mains griffues, Mélak brandissait fiévreusement son butin ! Enfin il l'avait trouvée ! La Bague de Rémission. Elle était là, il pouvait la toucher, la sentir... sentir sa puissance, son pouvoir... Déjà, ce dieu corrompu fantasmait de nouveaux projets. Sa victoire approchait à grands pas! Bouillonnant d'émotions mal contenues, il arpentait le sol boueux du repère de sa Chose inlassablement. Une fois son calme retrouvé, la divinité maudite se dirigea au fond de la sinistre demeure.
- Chose, vient ici.
Ce dernier frissonna avant de s'exécuter docilement. Il rejoignit son maître en rampant pratiquement au sol.
- Fait glisser ta griffe dans cette cavité, ordonna Mélak.
Ne comprenant pas trop la raison saugrenue de cette demande, le serviteur s'exécuta tout de même, bien trop inquiet d'éveiller la rage de son maître pour oser le questionner. Dans un bruit de grincement, la griffe coulissa entre les pierres et un espace secret se découvrit à l'instant sous ses yeux. Les roches s'écartèrent une à une, ouvrant une petite percée dans le mur rocheux.
Mélak semblait ne pas pouvoir quitter des yeux la bague. Il la faisait passer d'une main à l'autre, courir entre ses doigts et caressait sans relâche le sceau du bijou, le faisant disparaître dans les arabesques de fumée qui accompagnait ses mouvements. Les armoiries du dieu Ribéon lui-même ornait la relique d'onyx. Mélak sentait sa puissance, et elle l'enivrait, tel un bon vin.
Son serviteur l'observait, se demandant si c'était la puissance de l'objet, ou le simple fait de pouvoir toucher quelque chose qui mettait son maître dans cet état. Peut-être les deux ? Finalement, Mélak se décida et, lentement, il se plaça devant l'alcôve secrète. Taillé sur mesure, le réceptacle de pierre accueillit la première Relique du Damné comme s'il l'attendait depuis toujours. Deux autres réceptacles de formes différentes l'accompagnaient dans cette alcôve sécurisée.
Mélak transpirait une avidité démesurée en observant l'objet de ses convoitises. Il vénérait cette antiquité qui, de la même manière qu'elle pouvait le détruire, pouvait aussi lui garantir une gloire éternelle et un pouvoir infini. Mélak ne pouvait quitter des yeux la Bague de Rémission, qui luisait dans un rayon de lune, l'usant du regard. Il avait vu naître ces reliques. Il avait vu leur créateur, leur histoire et leur destin tragique.
Dans des temps dépassant toute mesure, les Dieux avaient décidé d'emprisonner toute vie sur leur continent béni. C'est ainsi que les tribus peuplant en ces temps les contrées de Brazla se virent piégées sur leur propre monde. Excédé par l'avidité de pouvoir de l'Homme, des Elfes et des Nains, les dieux les privèrent ainsi de leur liberté à se déplacer dans le cosmos. Ils modifièrent les besoins primaires de leur création, les rendant ainsi esclave d'un air unique et complexe et de tout ce qui composait leur terre sacrée. Rien au monde ne pouvait compromettre une destinée tracée par les Dieux.
Cependant, au fil des millénaires, des mythes se créèrent. Trois reliques disséminées sur le continent permettraient de lever la malédiction des Dieux. Mais ces mythes disparurent avec les derniers mages. Était-ce une légende? Personne ne le savait... En fait, plus personne ne soupçonnait l'existence de telles croyances. Elles avaient tout simplement été oubliées par la mémoire des hommes et autres êtres intelligents. Seuls de rares mages érudits et en possession des derniers grimoires ancestraux avaient connaissance de ces histoires d'un autre temps. Ces mages savaient à quel point il était important de conserver ces reliques cachées de tous. Car, si un jour, elles venaient à apparaître, alors le voile divin se lèverait, et toute vie, telle qu'elle était à ce jour, disparaîtrait à jamais.
Se résignant à détourner le regard de son nouveau trésor, Mélak du se souvenir qu'il n'était pas seul. Une bête cornue et repoussante se tenait dans l'obscurité de la caverne. Ses sabots s'enfonçant dans la boue laissaient émaner un son visqueux, amplifiant le dégoût qu'inspirait la créature. Le dos recourbé, le serviteur de Mélak semblait se recroqueviller sur lui-même comme apeuré de voir son maître brandir une des armes les plus puissantes de l'univers. Il émit un vague feulement afin d'attirer l'attention de son maître le plus insidieusement possible.
- Oh ! Oui je sais que tu es là. Ne peux-tu pas patienter un instant, je ne crois pas t'avoir ordonné d'être pressé!
Les yeux toujours rivé sur la Bague de Rémission, le Dieu du Mal semblait rechigner à l'idée de la refermer son coffre de roches.
- Bien, je sais ce que tu veux. Je suis forcé d'admettre que l'idée est intéressante, tu pourras donc dès l'or profiter d'une invisibilité momentanée. N'en abuse pas, elle ne sera que de courte durée. Ce pouvoir que je t'offre, par pure bonté de cœur, ne doit te servir qu'à l'accomplissement de ta quête! Rapporte-moi plus d'information sur les héros de Brazla, je veux tout savoir d'eux! Et... tu adresseras le salut de leur dieu tout puissant et sa reconnaissance absolue au Prisme d'Onyx... cela devrait leur suffire.
Sur ces derniers ordres teintés de mépris, Mélak agita une main griffue à la fois dédaigneuse et précieuse, puis s'en alla dans les volutes de fumée qui plainaient tout autour de lui. Dans un grognement sourd, la créature nauséabonde se retira, impatiente d'expérimenter son nouveau talent. Elle s'élança en direction du royaume de Sora.
***
Prit de panique, Athèlme se précipita dans la direction d'où venait le hurlement. Prisonnier de son instinct, il n'eut d'autres choix que de suivre docilement ses jambes, qui déjà le menaient à vive allure en direction du danger. Cependant, son esprit redoutait ce que l'arrivée sur les lieux lui réservait... il aurait juré avoir entendu des grognements sauvages. Le moment était venu qu'il se débarrasse de cette phobie stupide, et il était hors de question que cette crainte sans fondement l'empêche de venir en aide à son amie la plus chère. C'est le cœur serré et le ventre noué qu'il arriva sur les berges de la rivière Saruïa. Le spectacle qui s'offrit alors à lui le cloua sur place. Tout son courage venait de fondre comme neige au soleil.
***
Alors que Malvina, les gourde à la main c'était approchée de l'eau pour les remplir, elle n'avait pu résister à son envie de se faire un brin de toilette. La crasse la recouvrait depuis des jours, ce qui avait le don de l'horripiler. Abandonnant ses affaires sur le rivage, elle plongea tête la première, oubliant le froid mordant qui assaillait ses membres. Fermant les yeux sous l'eau, se laissant purifier par les flots, elle laissa son esprit profiter de la paix qui l'entourait. Elle sentait malheureusement son crâne être saisit par l'étau invisible de l'eau glacée, la forçant rapidement à rejoindre la surface. Ressortant alors la tête de l'eau dans une grande inspiration, elle se retrouva nez-à-nez avec un lion d'argent.
– Salut toi ! Comment se fait-il que tu te sois tant éloigné des plaines ?
Tendant la main en direction du museau de l'animal, trop habituée à son don naturel avec les animaux pour s'en méfier, elle eut toutefois une légère hésitation en croisant le regard du fauve. Ses iris d'un noir charbonneux, brillaient d'une étrange lueur... la folie semblait guetter l'animal qui n'observait pas une posture habituelle. Il avait les poils hérissés et ses griffes observaient un mouvement de rétraction régulier, creusant la terre sous ses pattes. Malvina n'eut que le temps de comprendre que son talent ne lui serait d'aucun secours et de retirer sa main avant que, sans crier gars, l'animal tente de lui broyer le bras. Surprise, elle cria de frayeur et tenta de s'extirper de l'eau plus loin. Depuis quand les animaux l'attaquaient-elle ? Ses membres atrophiés par le froid de la rivière et l'air hivernal qui régnait toujours, elle essaya d'atteindre son épée, mais trop tard. Déjà la bête sauvage l'avait rejoint d'un bon, son regard fou braqué sur elle. Elle hurla de plus belle alors qu'elle se trouvait désarmée et sans défense... Les chevaux apeurés s'enfuirent de l'autre côté de la rivière dans des hennissements frénétiques.
Debout, seule et nue face à son prédateur, Malvina le regarda la charger et bondir une derrière fois sur elle. Elle ferma les yeux, invoquant toute la magie qu'elle avait en elle et qui lui permettrai peut-être de s'en sortir. Lorsqu'elle les rouvrit, elle se retrouva non pas face à un mais deux lions d'argent, toujours nue comme un vers les pieds dans la neige. Par la déesse, qu'avait encore fait sa magie ?
Athèlme avait observé la scène bien trop longtemps sans réagir. Le lion était sur le point de dévorer sa sœur et il ne bougeait pas. Qu'attendait-il ? Reprenant le contrôle de ses membres, il s'élança vers Malvina. Quand subitement, le monde devint flou autour de lui et le paysage se transforma en un étrange tourbillon de poils.
Athèlme se sentit léviter, tournoyer, s'allonger... sa peau le piqua de partout comme prise d'assaut par un millier de fourmis. Sa mâchoire sembla se rétracter, et son nez s'épaissir... Quelques instants plus tard, quand il rouvrit les yeux, le sol lui parut bien plus près, et son corps bien plus musclé. Tournant un regard à la ronde, il vit le lion en face de lui qui l'observait avec curiosité. Tout lui semblait plus net, plus lumineux, plus odorants... Que lui arrivait-il ?
Pendant qu'il réfléchissait à cette situation unique, Athèlme oublia complètement que l'immense lion d'argent le fixait toujours avec la même intensité, son pelage miroitant au soleil. Prit d'effroi, le guerrier se jeta en arrière, prêt à récupérer son épée. Ce faisant, il atterrit sur Malvina, jusque-là restée en retrait, et pour une mystérieuse raison, se trouvait totalement nue. Son regard croisant celui de la jeune femme, il fut étonné de son expression. Loin de paraître en état d'urgence son regard lui rappelait étrangement celui du fauve. Pourquoi donc cette curiosité soudaine pour sa personne ? Après tout, ce n'est pas lui qui se trouvait dans le plus simple appareil. Il aurait pu lui envoyer le même regard !
Tendant le bras pour se saisir de son épée, il écarquilla alors les yeux en voyant passer non pas sa main mais une énorme patte de lion... Il n'eut pas le temps de réfléchir plus en profondeur à ce petit problème. Déjà, le fauve adverse chargeait, remit de ses surprises. Il fit claquer ses mâchoires puissantes proches du pied de Malvina qui sentit son souffle chaud sur ses orteils. Elle se saisit finalement de son épée et fit face à la bête alors qu'elle se redressait maladroitement. Par Pashad, que pouvait bien faire Athèlme ! Elle tenait pour le moment le lion en respect, les bras tremblants alors qu'elle tentait de maintenir son épée droit devant elle, mais il n'allait pas rester ainsi à la fixer éternellement. Pour rien au monde elle ne voulait lui faire de mal. Il lui fallait trouver une solution rapidement. Elle avait vu son frère apparaître puis disparaître... Son esprit était embrumé, certainement à cause du froid mordant et de sa baignade mal venue.
***
Entre temps, Athèlme s'étaient rué vers les berges de Saruïa, espérant que son reflet viendrait démentir ce qu'il ressentait. Comment, par les dieux tous puissants, pourrait-il s'être transformé en lion ? Il se vit alors apparaître dans les eaux limpides. Pas en lion... Il s'était transformé en lionne !
***
Malvina ne savait que penser... Tout ce dont elle parvenait à se rappeler était d'avoir vu son frère bondir à son secours l'arme au poing, avant de voir apparaître une lionne d'argent, exactement là où il aurait dû se retrouver. La lionne s'était ensuite jetée sur elle, la propulsant en arrière. L'instant d'après l'animal s'était enfuit vers la rivière.
Elle ne put réfléchir plus à ce sujet car déjà, le lion d'argent s'avançait de sa démarche menaçante. Levant les bras, prête à invoquer un bouclier magique, elle fut interrompue par la lionne, réapparue de nul part, qui lui sauta par-dessus afin d'atterrir sur le prédateur. D'un coup de griffes, elle lacéra la gueule du félin qui s'aplatit au sol sous le coup de la douleur. Ne perdant pas de temps, Malvina amena à elle par magie la corde qui pendait à sa selle et tenta de ligoter le fauve. Ce dernier se débattait avec l'énergie du désespoir. Il agitait ses pattes, menaçant de balafrer mortellement quiconque serait sur leur chemin. Ses crocs claquaient dangereusement autour des mains de Malvina. Athèlme tenta de lui clouer une patte au sol mais les griffes du prédateur lui frôlèrent l'épaule, laissant fuiter une trainée de sang sur son pelage d'argent. Finalement, le lion fou fut immobilisé, sa gueule muselée et ses pattes ligotées. Sa survie étant, pour le moment, préservée, Malvina se retourna enfin vers la lionne qui venait de lui sauver la vie. Il était temps de mettre fin à ses doutes :
– Athèlme ? dit-elle d'une voix douce en tendant la main vers la bête.
Celle-ci lui répondit d'un hochement de tête parfaitement humain.
– Mais comment... je veux dire... tu es... tu ne peux... Comment peux-tu être une lionne ?
Elle bafouilla plus qu'elle ne l'avait prévu. Sa raison semblait rejeter cette idée tandis que son cœur était plus ou moins prêt à tout. La lionne se contenta d'hausser ses épaules. En d'autres circonstances, Malvina n'aurait pas hésité à éclater de rire devant cette scène absurde et, un rictus en coin, elle reprit :
– Très bien... Bon, dans ce cas retransforme toi il n'y a plus de danger maintenant... je ne vais pas parler toute seule toute la journée.
Pour toute réponse, Athèlme posa sur sa sœur son regard félin, emplit de confusion et de crainte. Cette détresse palpable lui transperça le cœur, mais elle prit sur elle pour paraître le plus détendue possible.
– Tu ne sais donc pas comment cela s'est produit ? Il va falloir demander des explications à Moïe.
Malvina ne pouvait qu'imaginer ce qu'il ressentait. Toute sa vie il avait craint les animaux en tout genre, et voilà qu'il se retrouvait prisonnier dans un corps de lion. La situation ne pouvait être plus cocasse.
Soudain elle se rappela de leur quête... Les fleurs du mal ! Elles étaient dans la sacoche de son cheval. Le même qui avait disparu dans l'horizon pour fuir l'attaque du fauve. L'heure était grave ! Comment allait-elle pouvoir rattraper leurs montures ? Ses yeux balayèrent l'horizon, avant de se poser dans les pupilles fendues d'Athèlme. Elle venait d'avoir une idée mais... elle n'allait pas lui plaire.
– Athèlme ? demanda-t-elle de sa voix la plus douce. M'autorises-tu à monter sur ton dos ?
***
D'immenses sillons balafraient le chemin emprunté par une étrange créature. Ses mains, armées de longues griffes, traînaient sur le sol, éventrant la prairie éclairée par le simple clair de lune. Le bruit sourd de ses sabots qui s'enfonçaient dans la terre meurtrie accompagnait chacun de ses pas. Relevant la tête, elle remua ses naseaux à la recherche de sa piste. Encore quelques lieux et elle serait arrivée à destination. Gauchement, elle se remit en marche, suivant son odorat.
Rapidement, le serviteur de Mélak aperçu au loin les premières lumières du château. Enhardie par la proximité de son objectif, elle accéléra l'allure, longeant les bois nébuleux pour profiter de leur obscurité. Son maître avait déjà été si bon. Il lui avait offert cette force dont jamais un serviteur ne se serait cru capable. Il lui avait offert un don d'invisibilité. Pour rien au monde la Chose ne souhaitait le décevoir. Il devait ramener plus de renseignement et il en aurait.
***
– Eh! Quand on renverse on ramasse si on ne veut pas se prendre une mornifle! s'exclama un marchand en levant férocement la main alors que sa marchandise venait d'être éparpillée sur le sol.
Personne ne se retourna cependant, aucun manant ne se sentant de toute évidence visé par la menace. Les joues rouges de colère, l'artisan alla ramasser ses paniers tressés qui jonchaient le sol et les réarrangea sur leur présentoir.
Refrénant un ricanement, une ombre invisible continua de déambuler dans la cours du château de Sora, tendant l'oreille à tous les babillages alentours. L'ombre se déplaçait avec précaution en longeant les murs, car même si elle ne pouvait être vue, elle n'en restait pas moins palpable.
– ...parti pour une mission!
– Vraiment? De quel genre?
– Personne ne le sait. Mais cela fait longtemps que nous n'avons pas vu notre roi...
– Tu penses que les deux sont liés?
– Oui.. c'est possible!
Percevant des bribes d'une conversation entre deux marchandes, la créature se rapprocha un peu plus pour écouter. Les voix grinçantes des commères lui opprimaient les tympans... Décidément, son maître n'avait pas lésiné sur l'amélioration de son ouïe. Ainsi le roi manquait à l'appel et les deux héros étaient absents... Cette information devait être rapportée au plus vite. Plus loin, il entendit le prénom des enfants... Un groupe de commis discutait:
– Vous avez vu le rapprochement des parents de nos héros? questionna un jeune homme gringalet.
– M'en parle pas... Seulement quelques semaines que sa femme a été trucidée et le voilà déjà dans le lit d'une autre, jacta un cuisinier grassouillet au visage bouffi.
– Personne ne sait encore si « la chose » s'est vraiment passée, se permit de rajouter un garçon à l'air naïf.
– Ne soit pas plus stupide que tu en as l'air gamin ! le réprima le plus gros, ils ne jouent pas au bâton et au cerceau ces deux-là, crois-moi!
Le regard bas, le plus jeune quitta le groupe tandis que les deux autres continuaient de jouer les critiques.
Il en avait suffisamment entendu! Ainsi les parents étaient eux aussi au château... Esquivant habilement les obstacles ambulants, le serviteur de Mélak songea que cette nouvelle forme, bien que puissante, l'handicapait grandement pour ses missions de filatures... En digne suite logique de cette pensée, il ne put esquiver une jeune domestique, les bras chargés de linges qui le percuta de plein fouet. Debout l'instant d'avant, à présent sur son séant, elle regarda autour d'elle, doutant de sa propre santé mentale. Comment avait-elle pu être bousculée par le vide ? Se redressant gracieusement, la jeune fille observa autour d'elle, avant de découvrir qu'elle était enduite d'une substance poisseuse. En étirant ses bras, elle fit naître des filets gluants de chaque part de son corps. Écœurée, elle restait là sans bouger, cherchant une explication.
Pestant en son for intérieur, l'espion maladroit savait qu'il ne pouvait prendre le risque d'être découvert. La domestique se vit alors bâillonnée par une force invisible mais gluante. A ce contact, elle disparut à son tour du champ de vision de ses congénères.
La bête se précipita hors de la cours, et partit à vive allure en direction de l'océan, chargée de son fardeau. Il irait y jeter sa proie, la livrant à une mort certaine qui ne laisserait aucune trace de son existence. Ensuite, seulement, il informerait le Prisme de ses nouvelles connaissances, qui saura certainement mettre à profit les informations précieuses qu'il allait lui livrer.
Kilna, en état de choc, se trouvait à présent suspendue dans le vide et voyait défiler la prairie de Sora à vive allure sous ses yeux.