Bonjour tout le monde!
Avant de commencer l'histoire, je voulais préciser quelques points.
Tout d'abord, ce premier chapitre est seulement du point de vue de Stanley, mais les suivants prendront le point de vue des autres Losers (surtout de celui de Richie et Eddie), pas seulement celui de Stanley.
Ensuite, j'ajouterais des musiques pour chaque chapitre, mais à moins que je le précise il n'y aura pas d'incident sur la lecture si vous ne les écoutez pas. Je le fais seulement car je sais que certaines personnes apprécient les chansons pour se mettre dans l'ambiance de l'histoire.
Enfin, j'essayerais de poster mes chapitres régulièrement afin de ne pas vous faire trop attendre pour la suite. J'espère réussir à tenir le rythme, mais normalement je devrais y parvenir sans trop de problèmes.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et j'espère que vous apprécierez l'histoire!
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- Bonne journée! souhaita Stan au conducteur de bus avant d'en descendre.
L'adolescent se tourna vers la façade de son lycée.
Bizarrement, il était plutôt content de rentrer en cours. Il avait passé tout l'été dans sa famille, et bien qu'il adorait ses cousins, le Losers Club lui avait manqué.
Il se dirigea alors dans la cour et chercha ses amis du regard. Il les repéra facilement grâce à la chevelure flamboyante de Beverly et accéléra le pas afin de les retrouver au plus vite. Ils étaient déjà tous là, sauf bien sûr Mike qui était scolarisé chez lui.
Richie fut le premier à le remarquer arriver.
- Stan! T'es dans la classe d'aucun de nous! se moqua le garçon à lunettes sans même prendre la peine de le saluer.
- Ahah, très drôle Richie, répondit Stanley avec ironie, tout en levant les yeux aux ciel.
- Bah me crois pas! répondit celui-ci en haussant les épaules.
Stanley, qui doutait de la véracité de ce qu'affirmait Richie, vérifia les listes qui indiquaient les classes des élèves. Quand il vit enfin son nom, il constata qu'effectivement, il n'était dans la classe d'aucun des losers. Il ne put s'empêcher d'afficher une mine profondément déçue.
- Je te l'avais dit! rétorqua Richie.
- Ta gueule Richie, au moins j'aurais pas à te supporter.
- La chance... l'envia Eddie.
- Et ouais! Moi et mon petit Eds on est dans la même classe! ajouta Richie en décoiffant les cheveux d'Eddie.
- Putain Richie arrête de m'appeler Eds! Et arrête de me décoiffer! s'énerva-t-il en donnant une claque sur le bras du bouclé.
- Tu veux dire que tu veux que j'arrête de faire ça, Eds? demanda Richie en décoiffant à nouveau les cheveux de son ami.
Le reste du groupe ignora les chamailleries des deux adolescents, habitué à ce qu'ils s'embêtent de la sorte. Beverly remarqua que Stan avait toujours l'air déçu, voire même un peu stressé.
- Hey, t'inquiètes pas Stan, ça va bien se passer. Tu vas pouvoir te faire de nouveaux amis, dit-elle d'une voix douce.
- Oui. Et p-puis, t-t-tu auras sûrement des cours en co-commun avec l'un d'entre nous, ajouta Bill.
Stanley releva les yeux vers ce dernier.
Il eut soudainement l'impression que quelque chose avait changer chez lui. Il dégageait quelque chose qu'il n'avait pas lorsque Stan l'avait vu pour la dernière fois, avant les vacances d'été. Cependant le juif ne saurait pas vraiment dire ce qui avait changé.
Bill lui paraissait juste plus grand, plus serein. Il avait l'air apaisé.
- Vous avez raison, merci, dit-il souriant à ses deux amis.
Bill lui sourit en retour, d'un sourire qui se voulait le plus réconfortant possible. Un sourire qui semblait chuchoter à Stanley "Ça va aller".
Et soudainement, le juif n'était plus stressé du tout.
- Il faudrait peut-être y aller, non? demanda Ben, jetant un coup d'œil à sa montre.
- Ouais. On se rejoint à midi les losers, déclara Beverly avant de partir, suivie de Ben qui était dans la même classe que la rousse.
- T'es aussi aussi tout seul dans ta classe? demanda Stanley à Bill.
- Non. Enfaite, je suis a-avec E-E-Ed-Edd...
- Eddie et moi! le coupa Richie, sachant que Bill prendrait des heures à prononcer leurs deux prénoms.
- Oh.
- Bon c'est pas que je vous aime pas les mecs, mais j'ai une prof à mater alors je vais y aller! déclara Richie avant de partir, faisant rouler des yeux Eddie.
- A t-toute à l'heure Stan, le salua Bill.
- A toute.
Bill et Eddie rattrapèrent Richie, et se dirigèrent vers leur salle de classe.
Stan les regarda s'éloigner pendant une poignée de secondes, puis fit de même.
Le bouclé rentra dans sa salle de classe. Sa professeur principale n'était autre que Mrs. Smith, qui enseignait le français. Du Losers Club, Stanley était le seul à avoir choisi le français en tant que seconde langue. Richie et Eddie avaient choisi l'espagnol, Beverly et Ben l'italien et Bill l'allemand. Cependant, ce dernier parlait aussi très bien français, car sa mère lui avait appris dès son plus jeune âge.
Pour un adolescent comme Stan, la langue de Molière était plus dure à apprendre, mais son père lui avait maintes et maintes fois répété que c'était une des plus belles langues du monde, et l'adolescent ne pouvait le nier. Il aimait beaucoup parler français et ne se débrouillait à vrai dire pas trop mal. De plus, Mrs. Smith était une excellente professeur.
Cette dernière fit d'ailleurs son entrée dans la salle de classe et demanda le silence.
- Bonjour tout le monde! les salua-t-elle en anglais. Je ne me présente pas sachant que je vous ai déjà tous eu en français l'année dernière. Avant de commencer, je voudrais vous informer qu'une nouvelle élève a rejoint la classe, annonça-t-elle. Léopoldine vient te présenter s'il-te-plaît, demanda-t-elle.
L'élève en question se leva. Elle s'était assise au deuxième rang, contre le mur. Stanley ne l'avait en effet jamais vu auparavant. La dénommée Léopoldine se dirigea au tableau, et fit face à la classe. Le juif remarqua qu'elle jouait avec un élastique à cheveux, et ne put s'empêcher de ressentir de l'empathie pour elle. Se présenter devant la classe toute entière dès le premier jour, alors que l'on est nouvelle, devait être horrible.
- Bonjour, dit-elle.
Tout de suite, Stanley remarqua qu'elle avait un accent lorsqu'elle parlait. Il ne saurait pas dire d'où, mais il était maintenant sûr qu'elle n'avait pas grandi dans le Maine.
- Je m'appelle Léopoldine, continua-t-elle, et je viens d'arriver à Derry. Je suis Française, et je vivais en France avant. Voilà.
- Merci Léopoldine, tu peux aller te rasseoir, la remercia Mrs. Smith. Vous êtes très chanceux d'accueillir une élève française, alors j'espère que cela remontra la moyenne de classe catastrophique de l'année dernière!
Stanley jeta un coup d'œil à Léopoldine, qui était retournée à sa place et griffonnait maintenant quelque chose dans son cahier.
Il se demanda quel type d'oiseaux il pouvait y avoir en France.
La sonnerie annonçant la fin du cours retentit dans tout le lycée.
- Bon, vous n'avez pas de devoirs pour le cours prochain, annonça la prof. Léopoldine et Stanley venez me voir s'il-vous-plaît.
Stanley fut assez surpris d'être appelé par la professeur, surtout que la nouvelle l'était aussi. Il rangea ses affaires et se dirigea vers le bureau de Mrs. Smith, vite rejoint par Léopoldine.
- Stanley, est-ce que tu pourrais faire la visite du lycée à Léopoldine? demanda Mrs. Smith. Elle n'a pas encore eu l'occasion d'en faire le tour.
- Euh, oui. Bien sûr, accepta Stan.
- Génial! Profites-en pour peaufiner ton français, lui conseilla-t-elle.
- Oui Madame, au revoir, dit Stan qui sourit à Léopoldine en lui faisant signe de le suivre, et sortit de la salle.
Léopoldine salua à son tour la prof et le rejoignit.
- Hey, hum, te sens pas obligé de me faire faire le tour du lycée si tu as quelque chose d'autre à faire. Ça ira, lui dit-elle.
- Oh non, t'inquiètes pas. J'irais rejoindre mes amis pour manger un peu plus tard, la rassura Stan.
- Oh d'accord, alors merci!
- De rien. Bon, la prof veut que l'on parle français, mais je préfère te prévenir que même si je me débrouille je suis loin d'avoir un français parfait, la prévint-il.
- Oh t'inquiètes pas pour ça! Je ferais avec, le rassura-t-elle.
- Alors c'est parti, dit Stanley en français.
- C'est parti! répéta Léopoldine, amusée par l'accent du bouclé.
Stanley servit de guide à la française. Il lui montra la cafétéria, le secrétariat, l'infirmerie, le centre de documentations et d'informations ainsi que les nombreuses salles d'études. Il arrivait parfois à Stanley d'hésiter sur des mots ou d'en confondre certains, ce qui faisait rire Léopoldine, qui, par la suite, s'empressait de lui venir en aide.
Les deux adolescents s'entendirent tout de suite naturellement bien, et le bouclé se sentait totalement détendu en sa compagnie. Cela lui changeait de Richie, qui avait le don de le mettre sur les nerfs.
Après avoir fait le tour des bâtiments, Stanley finit sa visite du lycée en extérieur.
- Et pour la fin, voilà le stade de football, lui montra Stanley.
- Football américain? demanda Léopoldine.
- Il existe un football français? demanda le juif, confus.
- En France, le football est différent du football américain. Je crois que vous appelez ça "soccer", expliqua-t-elle.
- Oh oui, soccer. On ne joue pas à soccer dans le lycée. Juste football. Football américain.
- D'accord!
Un petit silence s'établit alors entre eux. Un silence maladroit, qui mit Stanley un peu mal à l'aise. Il sourit alors à Léopoldine, qui lui rendit son sourire, plantant son regard dans le sien.
- Bon bah, c'était super cool de faire ta connaissance, dit elle en recommençant à parler anglais. Merci beaucoup de m'avoir fait faire le tour du lycée, c'est très gentil de ta part Stanley.
- Tu peux m'appeler Stan.
- D'accord Stan! Tu peux m'appeler Leo.
- D'accord Leo, répondit le garçon, un grand sourire aux lèvres.
Un nouveau silence se fit, et cette fois-ci, il n'était pas maladroit, et encore moins gênant. Léopoldine fut la première à le briser au bout de quelques secondes,
- Bon bah, je vais aller manger, l'informa-t-elle. On se dit à plus tard?
- Tu as quelqu'un avec qui manger? demanda Stanley.
- Pour être honnête, pas vraiment non, répondit-elle.
- Si tu veux, tu peux manger avec moi. Je vais aller rejoindre mes amis, lui proposa-t-il.
- Tu es sûr que je ne vais pas déranger?
- Cent pour cent sûr! la rassura-t-il.
- Dans ce cas je veux bien, accepta la française.
Léopoldine et Stanley se mirent alors en route vers la cafétéria.
- Je préfère te prévenir maintenant, mais mes amis sont un peu... Hors du commun, dit-il, attisant la curiosité de Leo.
- C'est à dire? demanda-t-elle, le regardant d'un air curieux.
- Et bien... Déjà, un de mes amis, Bill a des problèmes d'élocution. Il bégaye beaucoup, sur presque chaque mot. Et les prénoms, alors là, je t'en parle même pas. Ensuite il y a Eddie, lui, il a toujours peur d'attraper des maladies, quoi qu'il fasse et où qu'il soit. Il prend des tonnes de placebos chaque jour, mais personne n'ose lui dire que c'en est. Enfin, à part Richie. Il passe sa vie à lui répéter, mais c'est plus pour le faire chier que parce qu'il est bienveillant. Richie, c'est le pire de tous, il ne fait que parler, parler, parler tout le temps. Il dit tout ce qui lui passe par la tête sans réfléchir aux conséquences, et ce qui lui passe par la tête c'est surtout des blagues de cul. Surtout des blagues de cul sur la mère d'Eddie, ce qui est encore plus bizarre. Ensuite il y'a Beverly et Ben, qui sont à peu près les seuls à être normaux. Quoique Beverly est un peu impulsive, et Ben est super timide. Et il y aussi Mike, mais il n'est pas au lycée.
- Stan?
- Oui? demanda-t-il.
- Tes amis ont l'air incroyables, dit-elle tout en lui offrant un sourire rassurant.
Stanley fut touché par la sincérité de la jeune fille. Elle n'avait pas du tout l'air inquiète, ou anxieuse à l'idée de rencontrer ses amis qui, comme lui, ne correspondaient pas vraiment aux normes de la société.
Il se rendit alors compte qu'il n'avait fait que pointer leurs défauts, et s'en voulut. Les Losers ne se limitaient pas à leurs problèmes ou leurs défauts ; il étaient bien plus que ça. Ils étaient des amis extraordinaires et Stanley les considérait tous comme sa famille. Tous, y compris Richie, même si le juif ne voudrait jamais l'admettre.
- Ils le sont, répondit Stanley, le sourire aux lèvres.
Les deux adolescents pénètrent la cafétéria, et en quelques secondes ils avaient trouvé et rejoint la table des Losers.
- Oh oh oh! Regardez moi qui voilà! cria, comme à son habitude, Richie. Señor Uris, accompagné d'une jolie demoiselle.
- Ta gueule Richie, répondit Stanley. Je vous présente Leo, Leo je te présente Bill, Beverly, Ben, Richie et Eddie, dit-il en pointant chaque personne de la main au fur et à mesure de les présenter. Leo est dans ma classe, leur expliqua-t-il.
- Bonjour, les salua-t-elle.
- Oh mon dieu! Cette grognasse est en train de me voler la vedette à recopier mon imitation du Prince de Paris intramuros! s'indigna Richie.
- Beep beep Richie, répliqua Beverly. Je m'excuse pour lui, on est tous super contents de faire ta connaissance, dit-elle ensuite à Léopoldine.
- Merci Beverly, la remercia Leo. Et au faite Richie, je suis française donc en réalité, c'est plutôt toi qui me vole mon accent.
- Boh, de toute façon mon accent espagnol est plus sexy. Pas vrai Eds? demanda Richie.
- Absolument pas, répondit celui-ci. Et ne m'appelles pas Eds.
- C'est pas ce que me dit ta mère en tout cas! Quand on baise je n'ai qu'à l'appeler Señorita Kaspbrak pour qu'elle...
- T-ta gueule R-R-Ri...
- Richie! compléta Richie, ne laissant pas le temps à Bill de réussir à prononcer son nom entièrement.
Stanley jeta un regard à Léopoldine d'un air de dire "je t'avais prévenu" mais il ne croisa pas ses yeux. La française était déjà en train de parler avec Ben et Beverly, un grand sourire plaqué sur ses lèvres.
Le bouclé fut surpris par le tableau devant lui. Eddie et Richie se chamaillant et Bill essayant de les calmer. Beverly et Ben discutant. Et Léopoldine, se joignant à la conversation, tout en rigolant en entendant les insultes qu'Eddie et Richie se lançaient.
Elle avait l'air à sa place, totalement à l'aise. Elle donnait l'impression d'avoir toujours été là, d'avoir toujours fait parti de leur groupe.
Stan pensa qu'elle aussi, devait être une Loser.