Texte by Clairis08
Vendredi 14 janvier 2020,
19h00,
PDV Omniscient :
Léa est célibataire depuis maintenant vingt-deux ans. Elle a eu la chance de se faire inviter par son amie au Vélodrome pour le match face à Lille. Mais pour elle, en ce jour de Saint-Valentin rien n'est différent des autres jours pour elle.
Le petit groupe de supporter arrivent enfin dans la tribune Jean Bouin après une demi-heure d'attente et vont s'asseoir à leur place située vers le bas près du virage sud : le virage des Ultras Marseillais.
Ils regardent les Marseillais s'entraîner avant qu'ils ne rentrent au vestiaire se changer. Ils reviennent quelques minutes plus tard, souhaitent bonne chance à l'équipe adverse et le match commence.
Marseille prend rapidement la possession du ballon. Les supporters se déchirent la voix pour chanter et les encourager.
Avec le maillot de Thauvin sur le dos, Léa a presque les larmes aux yeux quand celui-ci marque un but à la 15ème minutes.
La mi-temps arrive très vite et Léa monte dans les coulisses pour aller chercher des chips et des boissons. Elle revient cinq minutes plus tard.
Le match reprend alors qu'elle commence seulement à boire son Ice Tea qu'elle pose à ses pieds. Valère Germain rajoute un point au score au bout de trois minutes. Léa crie de joie alors que sa pote et son copain s'embrassent de joie à côté d'elle. Léa roule des yeux avant de rire. Elle trouve ça tellement niais, elle n'ayant connu aucune histoire d'amour.
Une vingtaine de minutes plus tard, alors qu'elle jette un coup d'œil dans la tribune des Ultras pour y observer l'ambiance, un ballon tiré du pied droit de Maxime Lopez vient violemment heurter son arcade sourcilière.
Elle qui était debout à ce moment là fait un pas en arrière avant de mettre une main sur son front. Sa vision se trouble et elle se rattrape à son amie.
- Léa, ça va ?, lui crie-t-elle.
Elle ne lui répond pas, encore trop dans les vapes pour dire quoique ce soit.
Le joueur qui vient de la blesser passe au-dessus du petit mur qui sépare la tribune de la pelouse et s'approche de la jeune fille qui ne l'aperçoit même pas.
Des agents de sécurité le rejoigne pour tenir à l'écart les supporters autour.
- Ça va ?, lui demande-t-il.
Elle lève les yeux vers lui, une larme au coin de l'œil.
- Je sais pas trop, répond-elle faiblement.
Une goutte de sang coule de dessous sa main la seconde qui suit. Il appelle l'assistance médicale et enlève la main de la jeune femme qui était posée sur son front pour constater les dégâts qu'il avait posé. Elle a bien morflé. L'équipe médicale arrive et prenne le relais.
- Je suis désolé, est la seule chose qu'il trouve à dire.
Son regard est resté accroché au sien durant quelques secondes mais la fin du match l'oblige à revenir sur le terrain.
Il rejoint ses coéquipiers qui le charrient un petit peu. Il ignore les remarques et poursuit le match.
Une dizaine de minutes plus tard, le match se termine. Le minot de l'équipe va rapidement féliciter l'équipe adverse avant de se diriger vers la tribune où se trouver la jeune fille mais il ne trouve que ses amis.
- Excusez moi, les appelle-t-il. Savez-vous où a été amené votre amie ?, leur demande-t-il.
- Un médecin nous a dit qu'il l'amenait dans une salle d'infirmerie, répond Clélia. J'en sais pas plus.
Il les remercie et prévient l'entraîneur qu'il va s'excuser auprès de la jeune femme.
Il arrive devant la fameuse pièce et toque. Un homme lui donne la permission d'entrée. Il retrouve la jeune femme allongée sur un lit de soin avec un médecin en train de lui finir un bandage.
Le médecin lui sourit, la jeune femme ne peut pas encore le voir sachant qu'elle ne peut pas bouger la tête vu qu'on est en train de la soigner.
- Vous n'allez pas pouvoir conduire pour rentrer, lui dit le médecin.
- Et comment je fais alors ?, répond-elle agacée.
Maxime se mord la lèvre avant de s'exprimer :
- Je peux te ramener si tu veux.
Elle fronce les sourcils en reconnaissant sa voix.
- Je peux pas laisser ma voiture sur le stade, répond-elle.
- Non mais c'est un coéquipier qui m'a amené, donc je te ramène avec ta voiture, mon pote me suit, comme ça je dépose ta voiture chez toi et mon pote me ramène après.
Elle semble réfléchir.
- C'est une bonne idée mais tu es sûr que ça ne te dérange pas de faire des détours comme ça ?
- Non non t'inquiète, ça sera une façon de me faire pardonner.
Elle sourit. Le médecin finit de s'occuper d'elle et il l'aide à se remettre sur ses jambes.
- La cicatrisation peut mettre plus d'une semaine, c'est normale. Prenez tout de même rendez-vous avec votre médecin pour qu'il vous donne les crèmes nécessaires aux douleurs et à la cicatrisation.
- D'accord, merci beaucoup.
- Avec plaisir, répond-il.
Elle relève le regard vers Maxime qui admire ses yeux émeraudes avant de se reprendre et d'ouvrir la porte pour la laisser passer. Il la laisse patienter devant le vestiaire alors qu'il va rapidement se changer avant de partir en direction des parkings avec Morgan Sanson et la petite blessée.
La route commence en silence. La jeune fille lui a indiqué dans quel arrondissement elle se situait et depuis il se débrouille. Il finit par interrompre le blanc qui s'est imposé entre eux.
- Je suis vraiment désolé de t'avoir lancé ce ballon dans la gueule.
Elle hausse les épaules.
- C'est pas bien grave t'inquiète.
- Un petit peu quand même, je t'ai gâché ta Saint-Valentin.
Elle pouffe de rire.
- Quelle Saint-Valentin ? Cette fête est tellement ridicule à mon goût. Ça fait 22 ans que je fête ça avec mes amies.
Il rigole à son tour.
- D'accord je vois le délire. Mais disons que moi c'est la même chose cette année, t'es pas toute seule.
Elle sourit et lui indique une direction.
- Tu viens souvent à nos matchs ?, lui demande-t-il.
- Non, répond-elle. J'ai pas les moyens de me payer les places ou même l'abonnement. Aujourd'hui c'était mon "cadeau" de Saint-Valentin.
- C'est la fille qui était à côté de toi qui te l'a offerte ?
- C'est ça, elle est venue avec son petit copain donc disons que je me sentais un peu de trop, rajoute-t-elle en se pinçant les lèvres.
- Dis pas ça. Plus on est de fous plus on rit.
- Non mais j'te jure. À chaque but, alors que moi je gueulais, eux se galocher à côté de moi. Il explose de rire.
- Ah ouais c'est chaud à ce point.
Elle hoche la tête.
- Je trouve ça tellement niais.
- Peut-être mais c'est vraiment la meilleure sensation d'embrasser quelqu'un.
Un petit pincement se fait ressentir au niveau de son cœur.
- Peut-être, dit-elle en haussant les épaules une nouvelle fois.
Il lance un regard vers elle et remarque qu'il a un peu gaffé donc il se tait. Elle lui indique une dernière direction et ils arrivent devant chez elle. Il gare sa voiture dans le garage et avant de descendre, il lui tend son téléphone.
- Pour me tenir au courant de comment tu vas, lui dit-il simplement.
Elle sourit et rajoute son nom et son numéro dans ses contacts.
- À bientôt j'espère, lui dit-il avant de partir comme un voleur.
Elle sort à son tour de la voiture et il est déjà parti.
Peut-être qu'elle a trouvé un Valentin durant cette soirée ? Peut-être qu'il a trouvé une Valentine durant cette soirée ?