Avant de définitivement quitter la pièce il se retourna une dernière fois vers moi
- Et pendant mon absence profites en pour t'entraîner un peu, je te trouves moins... fougueuse que d'habitude.
Et après un petit clin d'œil il referma la porte.
Folle de rage j'attrapai un ciseau et le lançai sur la cible accroché à la porte.
En plein dans le mille.
Je restai encore un moment debout, fixant cette maudite porte. Je ramassai ce qu'il restait de ma fierté et sortis de ce bureau.
En bas, les gars s'occupaient d'une toute nouvelle cargaison de marijuana qu'il s'occupèrent de stocker au sous-sol. Tandis que d'autres s'affairés autour d'une table de poker, je choisis plutôt un bon punching-ball sur lequel me défouler. J'enfilais des gants et envoyai le premier coup faisant rebondir le sac, puis un second sans jamais m'arrêter. Au bout d'un moment je ressentis une vive douleur dans mes avant-bras et il me fallut alors un grand effort pour ne pas réduire la cadence. Malgré la difficulté j'étais beaucoup trop en colère pour m'arrêter. Et quand mes mains ne trouvaient plus la force, mes genoux prenaient le relais. J'aurais sans aucun doute pu continuer encore longtemps si cette voix dans mon dos ne m'avait pas interpeller.
- Et bien, tu es en forme aujourd'hui
Finalement je ne m'arrêtais pas et sans faire attention à ces paroles, continuai à frapper férocement dans le sac.
- Allez fais une petite pause
Cette voix, sans aucun doute, ma préférée de toutes.
Je décidai tout de même de m'arrêtai. Je retirai mes gants et me retournai pour lui faire face.
Emmet était assurément un très bel homme. Grand, athlétique, carrure imposante, cheveux foncés, de grand yeux noisettes, un brin ténébreux. Le genre de mec qui n'a aucun problème avec les filles.
Et pourtant il était pour moi bien plus que ça
- Emmet déclarai je calmement
- Comment ça va ? dit-il en me serrant tendrement dans ses bras
Je répondis à son étreinte sans pour autant répondre à sa question.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
Je le regardai avec un air accusateur. Je savais parfaitement qu'il était au courant et j'étais profondément en colère contre lui qu'il n'est même pas pris la peine de m'en parler. Il continua de me regarder avec innocence ce qui m'énerva encore plus. Je lui administrai alors une droite sur l'épaule.
- Aïe ! Mais ça va pas..
- Comment as-tu pu me le cacher !
Il me regarda avec de grand yeux ronds jusqu'au moment où enfin il comprit à quoi je faisais allusion. Son expression changea en une seconde. Une expression coupable déforma son visage et malgré ça, aucun son ne sortit de sa bouche.
- Je te faisais confiance dis-je en me retournant
- Et tu sais que tu pourras toujours le faire répondit-il en m'attrapant le bras pour me retourner face à lui
- C'est pour ça que tu m'as prévenu dès que tu l'as su ?
Il déglutit.
- Je savais très bien dans quel état ça te mettrais, c'est pour ça que je ne t'ai rien dis.
Un petit rire narquois s'échappa de mes lèvres
- Comment l'as tu su ? Me demanda t'il mal à l'aise
- Lorsque j'ai rencontré ce vieux riche ce matin dans l'entrepôt je me suis bien douté qu'il venait ici pour ça, et Riley n'a pas su me mentir.
Il souffla
- Je lui avais pourtant bien dis de le faire. Déclara t'il dans un murmure.
Je lui fis de gros yeux.
- Ok, ok désolé. Mais que veut tu qu'on y fasse Skye, nous ne pouvons rien faire.
M'apprêtant à parler il me coupa brusquement.
- Et tu ne vas rien faire Skye, est-ce que tu m'as compris ?
Il se rapprocha plus sérieux que jamais. Ami ou pas lorsqu'il commençait à s'énerver, il ne valait mieux pas essayer de le contrarier.
Je soufflai un grand coup en capitulant.
J'étais membre de cette famille depuis des années. Toujours fidèle au poste je n'avais jamais faibli et pourtant avais-je malgré ça mon mot à dire ? Je faisais tous ce qu'on me demandé de faire. Je faisais tous sans discuter. Je mentais pour eux, je volais pour eux, je tuais pour lui. Mais il y a une chose, une seule et unique chose sur laquelle je reste et resterais toujours contre. C'est le proxénétisme. Je ne connaissais que trop bien les activités criminelles de la mafia de l'Est. Mais ça, je n'ai jamais pu l'accepter.
Lorsque j'étais plus jeune j'ai refusé d'intégrer cette famille du à cette activité mais très vite on m'a bien fais comprendre que je n'avais pas le choix.
À l'époque c'était Tomas Cooper qui était à la tête de ce vaste empire, le père de Riley. Cet empire était constitué de drogues et de dollars. Rien d'autre ne comptait à ces yeux à part son business. À mon grand malheur Tomas avait un énorme penchant pour les femmes il en fit alors profiter tout les vieux pervers d'Amérique en devenant proxénète. Sa méthode ? Rechercher des femmes pauvres et vulnérables qui n'auraient jamais eu le courage d'aller voir la police. Il leur proposer de l'argent, qu'elles acceptaient évidemment faute de moyens puis s'en suivaient alors des ventes aux enchères. Il les vendait au plus offrant. Une fois achetées elles repartaient avec leur propriétaire et plus jamais on entendaient parler d'elles.
Emmet partageait mon avis sur cette activité, mais il avait raison. Nous ne pouvions rien faire, nous n'étions que deux, face à des millions de criminels aveugles qui n'avaient dieu que pour Riley. Nous n'avions aucun pouvoir sur tout ça, nous n'étions que de simples pions sur un échiquier.
Et comme on dit, ce qui est passé est mort et on ne peut pas changer l'histoire.