Nous n'échappons pas au repas royale officiel. Philippe ne nous lache pas des yeux. Comme si il voulait imprimer nos visages à jamais dans sa mémoire. Il fait un signe à Bontemps, il lui chuchote quelque chose à l'oreille. Le valet par alors, le roi regarde son frère intrigué. Philippe murmure quelque chose à l'oreille de son frère. Le roi nous regarde alors puis il tourne son regard vers son frère et lui sourit. Je ne sais pas trop ce qu'il se trame dans notre dos. Mais je crois que nous n'allons pas tarder à l'apprendre. Je tourne mon regard vers Elyzabeth, elle hausse les épaules. Elle n'en sait pas plus que moi. Elle fronce les sourcils en direction de Philippe, celui-ci le sourit alors qu'il en a plein la bouche.
Je réprime un rire. Le repas se termine trente minutes plus tard. J'avais plutôt hâte, c'est terriblement long. Nous nous dirigeons dans les appartements de Philippe. J'y ai très peu été mais ils sont magnifiques. Nous attendons que le soleil se couche, accompagné d'un thé. J'en profite donc pour faire ma curieuse. Mais un homme entre dans les appartements du duc. C'est un homme plutôt grand, les cheveux longs, brun et très bouclés. Une fine moustache, des yeux plutôt foncé. Le roi se lève et se place près de cet homme. Il nous présente alors Charles Le Brun. Son peintre officiel. Philippe expose un large sourire sur son visage. Elyzabeth me regarde avec des gros yeux. Ce monsieur va nous peindre.
- Je propose que Elyzabeth se place au piano et Éléonore debout face à elle. Une main sur le piano. Qu'en pensez-vous monsieur Le Brun ? Demande Philippe
- Si vous en avez le temps. Je trouve cette scène parfaite. Repond l'homme.
- Accentuer bien sur les couleurs. Toutes les couleurs. Ordonne le roi.
- Quand vous aurez terminé le premier. Faites en un second identique. Ordonne Philippe
- Il va me falloir un certains temps Majesté. Je vais tracer tout les contours, je terminerais le reste dans mes appartements. Repond le peintre.
Nous passons dans le second salon de Philippe. Monsieur Le Brun est entouré de deux hommes qui positionnent sa toile en paysage. Elyzabeth se place sur le long tabouret en face du piano blanc. Elle pose ses doigts sur les touches. Je me positionne face à elle, assez proche, une main sur le piano. Le roi fait signe au peintre d'attendre. Je tourne mon regard vers lui, il prend ma tresse et la place sur mon autre épaule pour qu'elle soit visible sur la peinture. Celle de Elyzabeth étant déjà dans la bonne position. Je lui sourie, il me le rend. Mon amie commence à jouer quelques vrai notes. Les deux frères parlent de leurs côtés alors qu'ils observent la scène. Je ris alors qu'on raconte des bêtises et Ely commence à chanter des bêtises.
- Quand nous sommes arrivés... commence-t-elle
- J'ai bien cru qu'on terminerait sur le bûcher... ajoutait-je en riznt
- Mais bien heureusement le duc nous a sauvé. Rit Elyzabeth
- Et malgré les apparences... continuait-je
- Il a bien plus de courage qu'on ne le pense. Chante Elyzabeth
- Mesdames ne bouger pas ! Intervient brutalement le peintre.
- Fais bien attention Ely. Sinon nous allons nous faire réprimandée ! Chantai-je amusée
Philippe rit au éclats, le roi le suit. Elyzabeth et moi sommes fière de notre bêtise. Je ris, sans trop bouger de peur de me faire disputer. Elyzabeth joue une douce mélodie et nous discutons. Quand le peintre ne me regarde pas je tourne sur moi-même pour bouger. Je me repositionne, il me regarde. Je fais comme si je n'avais rien fait. Mais je crois qu'il n'a rien vu. Cela amuse beaucoup le roi et son frère. Philippe me lance un grand de raisin. Que j'arrive à rattraper du premier coup avec ma bouche. Il m'applaudit, le roi rit. Je ne l'ai jamais vu aussi souriant que ce soir. Il boit quelques gorgées de vin. Deux heures plus tard, il doit être à peu près vingt-et-une heure. On le remercie. Malheureusement nous ne verrons jamais le résultat Elyzabeth et moi.
Je regarde dehors, la lune commence à se lever. Le roi s'approche de Bontemps. Philippe est placer derrière Elyzabeth et moi. Nous attendons de savoir ce qu'il en est. Le roi nous fait signe de le suivre. Versailles est encore éveillé, mais nous suivons Bontemps qui connais les moindres petits couloirs de ce magnifique château. Nous montons par un petit escalier nous arrivons dans des pièces meublées mais non occupées. Nous sommes au plus haut dans le château. Les fenêtres donnent sur les jardins de Versailles. Ils sont vraiment incroyables. Les reflets de la lune dans l'eau est magnifique. On sort tout les cinq sur le mini balcon, pas plus large qu'une personne. C'est plus décoratif qu'autre chose.
Je pose mes mains sur la rambarde, Elyzabeth à côté de moi fait de même. En tant que visiteurs en deux milles vingt nous n'aurons jamais cette vue incroyable. Bontemps près du roi, me regarde ou plutôt me fixe. Je tourne mon regard vers lui, il me sourit. Je tourne de nouveau mon regard vers l'horizon, je vois Philippe poser sa main sur celle de Elyzabeth. Celle-ci déglutit difficilement. L'envie de laisser mes larmes coulés devant ce spectacle et ce cadeau me prend. Je resserre mon emprise sur la rambarde. Nous sommes bien trop haut pour qui que ce soit nous voit. Le roi vient se placer derrière moi. Il doit être quasiment coller au mur. Il place sa tête à ma gauche, il passe ses bras autour de ma taille et ses mains sur mon bas ventre.
Je viens glisser mes mains sur les siennes. Mes larmes coulent alors le longs de mes joues. J'aimerais tant ne pas quitter toutes ces personnes à qui je me suis entièrement attaché. Au final je n'ai pas su tenir le promesse que j'avais faites à mon coeur. Je n'aurais jamais de si beau jardins de ma vie. Un seul homme peut y prétendre, ses mains sont actuellement sur mon ventre. Je vois Philippe passer son bras dans le creu du dos de Elyzabeth. Je tourne mon regard vers Bontemps, je lui fais signe de se rapprocher de nous. Le roi me chuchote avant qu'il n'arrive 《 Cet endroit est son idée.》. Je prend la main de Bontemps entre mes deux mains.
- Madame ...? Demande le valet en fronçant les sourcils
- Merci Bontemps, pour ce cadeau. Et tout ce que vous avez pu faire pour nous. Dis-je en essayant en vain de contenir mes larmes
- Mais madame... dit-il la voix contenant des larmes
- Le roi aura besoin de vous pendant encore longtemps. Promettez moi de veiller sur lui à ma place. Lâchait je
- Je vous le promet, madame. Lance le valet
- Ainsi que sur son frère, le duc. Ajoutai-je
- Ah j'ai bien cru que tu allais m'oublier ma colombe ! Sourit Philippe
- Je peux faire attention à moi-même vous savez Éléonore. Dit le roi d'une voix douce.
- Je sais, mais deux pensées... commencait-je en tournant mon visage vers lui, levant ma main vers ses cheveux.
- Valent mieux qu'une. Fini le roi en me souriant.
- Elo, tu sais pas ce que j'ai retrouver dans la doublure de mon sac ? Intervient Elyzabeth en séchant ses larmes.
- J'avoue que là je ne sais pas. Souriait je
- Tu te rappel quand on partait toutes les deux en exploration. Une fois on est rester coincé et on avait rien pour s'occuper ? Demande-t-elle
- Comment oublier ? J'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Riait-je
- Et tu te souviens que depuis ce jour on s'était promis de mettre quelque chose dans notre sac ? Continue mon amie
- Oh oui un jeux de cartes. Souriait je
- Oui mais moi pas n'importe lequel. Dit-elle fière d'elle.
- Attend, laisse moi chercher. Lancait je
- Le Uno ! Dit-elle en sautillant
- Non mais, je viens de te dire de me laisser chercher. Râlait-je
- Je suis partant pour une partie, même si je ne sais pas comment ça se joue ! Lance Philippe en levant la main
- Quand il s'agit de jouer tu es toujours là mon frère. Sourit le roi
- Allons y alors. Lâchait je
Nous entrons de nouveau dans les petites pièces qui sont quasiment sous les toits. Nous prenons le chemin inverse, Bontemps devant nous. Puis nous nous retrouvons de nouveau dans le grand salon de Philippe. Elyzabeth part chercher le jeux en question. Nous l'attendons, Philippe déplace ses meubles afin d'avoir le canapé face au divan. Une petit table au milieu des deux canapés. Elyzabeth revient. Elle se place près de Philippe dans le canapé, tandis que moi et le roi sommes dans le divan. Elyzabeth sort le jeux de cartes, elle me le tend. Je bat les cartes et elle explique les règles. Qui sont plutôt simple, il faut se l'avouer. Le roi fait signe à Bontemps de nous rejoindre.
- Prenez un fauteuil, venez jouer Bontemps. Ordonne le roi d'une voix douce.
- Bien sire. Sourit le valet.
Celui-ci prend alors un des fauteuils et se place au bout de la table. Au départ il n'a pas l'air très à l'aise, il est vrai que normalement c'est la place du roi. Elyzabeth demande au valet si il a assimiler les règles. Celui-ci lui répond positivement. Je commence par distribuer les cartes, sept chacun. Nous prenons nos jeux de cartes. Je retourne la première carte de la pioche. La partie commence.
Philippe, Louis ainsi que Bontemps ont rapidement adopté ce jeux. Simple et sans trop de réflexion. Nous passons notre nuit à jouer ainsi que discuter. Je redoute le moment où demain va pointer le bout de son nez. Il arrive beaucoup trop tôt à mon goût. Je me suis attachée à ce lieux si magnifique, les personnes qui le peuplent, et surtout le roi qui les gouverne, ainsi que son frère si unique et talentueux. Mais comment se séparer sans souffrir ? C'est impossible. Moi qui m'était promis de ne pas m'attacher. Je crois bien que c'est louper. Essaie encore Éléonore ! Mais au fond de moi je ne regrette en aucun cas de m'etre laisser aller à ce genre de sentiments j'ai vécu tant de bons moments. Et j'en vis encore actuellement. Il doit être aux alentours de deux heures du matin.
Nous sommes toujours dans le salon de Philippe. Nous ne sommes pas fatigués. Comme si personne ne voulait que le temps s'écoule. Nous rions aux éclats avec ce jeux si enfantin. Bontemps part nous chercher du vin. Il sert une coupe à chacun de nous, le roi lui fait signe de s'en servir une aussi. Nous trinquons tout les cinq.
- À vous, des personnes formidables ! Commençait-je
- À toi, une sœur irremplaçable ! Continue Philippe
- Mais à toi aussi, un amant incroyable ! Ajoute Elyzabeth
- À vous Bontemps, pour avoir toujours été là quand nous en avons eu besoin. Souriait-je
- À vous mesdames, pour avoir rapproché notre roi et son frère. Repond le valet
- À nous tous ! Fini le roi en plantant son regard dans le mien.
L'émotion me prend le ventre. Nous buvons chacun une gorgée. Un valet arrive avec un plateau de fruits rouges mélangés avec des macaron colorés ! Je regarde Bontemps, puis Elyzabeth. Elle a autant d'étoiles dans les yeux que moi. Nous allons nous régaler ! Le roi a un léger rire. Il se laisse vraiment aller ce soir. Je prend un macaron au chocolat entre mes lèvres et en croque la moitié. Je ferme les yeux et savoure la petite pâtisserie. Je sens une main se poser sur ma cuisse. J'ouvre les yeux, le roi, le regard pleins de désir, d'amour et de charme me regarde. Peut-on être aussi amoureux qu'à cet instant ? Je ne le crois pas. Nous prenons conscience de l'importance des gens autour de nous, quand nous risquons de les perdre. Les émotions sont alors décuplés d'une manière incroyable. Je lui offre le plus beau sourire que je n'ai jamais pu faire. Il est étonnée, et je me place tout contre lui. Bontemps part s'installer au piano dans le coin de la pièce. Et commence à jouer une douce mélodie.
Nous avons chacun notre coupe de vin en main. Elyzabeth dans les bras de Philippe, elle joue avec les bagues autour de ses doigts. Louis quant à lui, joue avec quelques mèches de mes cheveux. En observant son frère. Philippe regarde amoureusement Elyzabeth, sans que celle-ci ne s'en rende vraiment compte. Louis vient déposer une leche baiser sur mon front. Je baille, mon corps me réclame du sommeil. Mais je ne peux m'y résoudre. Ce serait perdre un temps précieux avec Louis, Philippe et Bontemps. La mélodie qu'il joue nous apaisent tous. Je ne ferme cependant pas les yeux de peur, de me laisser porter au pays de Morphée...