Après l’administration du vaccin, le monde se calma enfin. Il reprit conscience avec la réalité et comme éveillé d’un cauchemar contempla le désastre. L’hystérie partie, ils se trouvaient face aux morts et à la destruction.
Maintenant, il fallait tout nettoyer. Désencombrer les rues des cadavres prenait du temps. De grands buchers étaient allumés sur les grandes places. On ne prenait aucun risque, il fallait bruler tout ce qui avait été en contact avec le virus. Les autorités avaient dû faire face à ces familles endeuillées qui voulaient récupérer les corps, mais ils se montraient inflexibles. On ne voulait pas revoir une pandémie finir ce que la première avait commencé.
En dépit de ce triste bilan, il y avait en parallèle les retrouvailles. La joie de savoir que tel membre de la famille séparé de plusieurs kilomètres était en vie, comblait toutes les peines. On reconstruisait les bâtiments publics, les hôpitaux se désengorgeaient de tous leurs patients. La nourriture affluait de nouveau sur les étals. Tous s’efforçaient de gommer rapidement les séquelles de cette épidémie, mais il faudrait laisser le temps au temps pour que les plaies se referment et commencent leur longue cicatrisation. Réapprendre à vivre.