Ce matin là je suis partie au boulot avec la bonne humeur, j'ai passé la moitié de la nuit avec Cheick dans sa voiture, à cette allure je ne vais plus pouvoir me passer de lui, il est trop chou. Après le travail nous sommes allés dans un restaurant car il y'a Alima, une meuf du boulot qui fête son anniversaire, tous mes collègues y étaient, j'étais obligée de les suivre. Elle avait fait une grande réservation, moi qui pensais que c'était juste un petit truc yahaa la dame est prête. Ça ressemblait plus à un mariage qu'à un simple anniversaire, j'avais même cru au début qu'on s'était trompés de lieu. J'étais là avec mon jean, mon haut, basket et mon gilet tandis que les invités étaient en robe, veste de marque et tout. La seule chose qui me console est que je ne suis pas la seule dans cette situation, Ciré est presque habillée pareillement.
Ciré : elle n'a pas fait les choses à moitié celle-là.
Comme nous étions assise côte à côte sur une table de six avec les gars, nous étions les seuls à l'entendre.
Amadou : iyo tu as commencé encore, tu ne peux pas juste te taire et profiter ?
Ciré : c'est la vérité, tout ce gaspillage pour une fête d'anniversaire hein Katoucha ?
En commère qui se respecte, je suis obligée d'ajouter mon grain de sel.
-En tout cas, si c'était un enfant je pouvais comprendre mais une tantine qui a l'âge de se marier faire une cérémonie pareille pour un jour, c'est du jetage d'argent.
Ciré : uhum la seule chose que je valide ici c'est la nourriture, le reste m'en fous.
Au même moment la reine de la soirée arrive à notre table tout sourire.
Alima : vous allez bien les gars, vous vous amusez ?
Amadou : franchement ta fête est impeccable, joyeux anniversaire à toi.
-Mais pourquoi tu nous as pas dit que ça serait si grandiose ? J'aurais porté des vêtements plus adéquats..
Ciré : c'est vrai, là on ressemble à tchii par rapport aux autres invités.
Alima : oh désolée les filles mais ce n'est pas grave, je trouve que vous êtes bien habillées.
-Hum joyeux anniversaire à toi, on t'enverra ton cadeau plus tard vu que là c'est un imprévu.
Hamid : c'est vrai bon anniversaire Alima ..
Alima : merci beaucoup et ne vous inquiétez pas pour le cadeau, votre présence me suffit.. Bon je vais aller voir les autres, mettez vous à l'aise hein.
Ciré : compte sur nous là-dessus coco.
Elle part et quelques minutes après c'est notre meilleure amie que je vois arriver autrement dit Saran. Si c'est pas de la chance ça. Elle vient s'asseoir entre les garçons et les salue individuellement.
Saran : Ciré tu vas bien ?
Ciré : oui merci.
Saran : ahh tu me demandes pas comment je vais ?
Ciré : tu as l'air en parfaite santé.
Est-ce que j'ai déjà dit combien je l'adore Ciré ? Non je ne crois pas ben je le dis de suite je l'adoooorrre.
Hamid : Ciré tu arrêtes ça de suite.
Ciré : j'ai fait quoi ?
Hamid : elle essaye d'être sympathique pourquoi tu la réponds sèchement ? Chaque fois c'est comme ça avec vous, si c'est pas toi c'est Katoucha, vous aimez trop mal parler à ma copine.
-Haï qu'est-ce que je viens faire là-dedans ?
Hamid : Saran s'est plaint à plusieurs reprises, tu es mon amie et elle ma petite amie pourquoi vous n'essayez pas de vous entendre ?
Amadou : il a raison sur ce point les filles ça serait cool que vous vous entendez. Fais un effort Katoucha.
-Mais je n'ai rien contre elle, c'est elle qui a un souci avec moi.
Hamid : qu'est-ce qui ne va pas alors ?
Saran : il y a que vous me prenez pour une conne, surtout toi Hamid. Cinq ans de relation et je ne connais tes amis que maintenant et il se trouve que tu entretiens une relation avec l'autre, c'est normal ça ?
Ça quand même, je ne l'aime pas mais je suis totalement d'accord avec elle. Cinq ans dans l'ombre. Ça aurait été moi je ne le supporterais pas, mais c'est aussi de sa faute, bah oui les trucs comme ça on le règle dès le début, on ne sort pas ensemble pour faire genre. Je ne demande pas de m'afficher sur les réseaux sociaux mais minimum que tes amis et parents me connaissent et vice-versa. D'ailleurs il faut que je demande cela à Cheick, il est tellement mystérieux qu'on croirait qu'il est seul au monde.
Hamid : tu parles de qui ?
Saran : Katoucha, vous textotez tard la nuit, tu as je ne sais combien de photos d'elle, tu ramènes toujours son prénom dans nos causeries. Katoucha est ci, Katoucha est comme ça...
Euw 😐 je savais pas que j'étais une star à ce point, c'est quand même gênant pour moi, je me retrouve dans une dispute de couple alors que je n'ai rien fait.
Hamid : mais..
Elle ne le laisse même pas en placer une qu'elle tourne la tête vers moi.
Saran : et toi tu ne sais pas qu'il est déjà pris han ? Tu ne peux le laisser tranquille, toujours des appels pour soit disant le travail tu ne peux pas demander à un autre ? J'ai vu clair dans ton jeu depuis l'autre soir mais ça ne va pas se passer comme ça. Hamid c'est mon fiancé et il va m'épouser, ce n'est pas toi qui va empêcher cela.
-Écoute moi bien petite conne j'en ai rien à foutre du charabia que tu viens de dire et je n'ai pas oublié ce que tu m'as fait la fois dernière à la piscine ok ? Que tu prennes mon téléphone sans mon autorisation je peux tolérer ça encore un peu, mais ce que je ne vais pas pardonner c'est le fait que tu décroches mon appel et comme si ça ne suffisait pas tu racontes des mensonges à mon sujet. Je vois que j'ai été beaucoup trop passive avec toi, tu ne fais que me provoquer depuis le début et pourtant je n'ai pas vraiment réagi car tu es la copine de Hamid mais la prochaine fois que tu répète cette action je te refais ton portrait de produit chimique on est bon ? Tu crois que la vie c'est un jeu, on ne se connait pas, on ne se fréquente pas et je m'en fiche de ta vie pourtant tu fais tout pour me chercher. Plus jamais tu inventes des trucs sur moi sinon je vais te montrer qui je suis réellement et crois moi tu n'as pas envie d'être dans mon collimateur, espèce de garce. Tchhhipppp.
Je prends mon sac et pars sans me retourner, mdr ce tchip venait du fin fond de mon coeur. Elle m'a trop énervée, je comprends qu'elle ne me supporte pas car elle a vu mes photos dans le phone de son copain, d'ailleurs je me demande comment il a pris ces photos sur WhatsApp, peut être qu'il les a pris dans mes stories, j'en sais rien moi et je m'en fous et pour les appels c'est Hamid lui-même qui m'a dit que ça ne le dérangeait pas, que je pouvais l'appeler n'importe quand et ça depuis que j'ai commencé ce travail. Donc ce genre de jalousie ça va deux minutes, il ne faut pas exagérer non plus.
Elle a de la chance que j'ai décidé de ne plus me battre sinon wallah qu'on allait faire un vrai catch. J'étais prête à démarrer quand Ciré monte côté passager, elle referme la portière et me demande.
Ciré : qu'est-ce que tu viens de nous faire là ? Pourquoi tu es remontée contre elle ?
-Hé tu connais pas cette fille, je te jure qu'elle fait tout pour me provoquer, elle me déteste pour rien.
Ciré : laisse tomber je crois qu'elle est trop dingue de lui, moi ce genre de relation non merci. L'un est infidèle et l'autre est jalouse possessive.
-C'est n'importe quoi tchippp. Eh il est où ta voiture ?
Ciré : je l'ai prêté à ma mère, la sienne est en panne alors elle l'utilise pour le moment.
-Hmmm.
Bref après tout cela je l'ai déposée chez elle avant d'aller dans une supérette pour m'acheter des biscuits, chips et lait. Je rentre chez moi, me douche et rattrape mes prières, j'étais fatiguée après alors je me suis immédiatement mis au lit. Cependant je n'arrive pas à dormir car j'avais mal à la poitrine alors je quitte le lit pour aller taper la chambre de mes parents, il n'y avait personne à l'intérieur. En me retournant je tombe sur Fanta qui sortait de la douche.
-Où sont mes parents ?
Fanta : ils sont partis à coyah chez l'imam.
Je hoche la tête, je commençais à avoir du mal à respirer et je ne savais quoi faire, ma mère n'était pas là pour me faire une piqûre. Voyant mon état, Fanta rentre dans ma chambre et ressort avec une ventoline qu'elle me tend. Je la porte à ma bouche et tire plusieurs fois mais rien n'y fait, j'avais de plus en plus mal. Je rentre dans ma chambre pour prendre mon téléphone et un peu d'argent, je ressors et croise Fanta dans le couloir.
Fanta : ça ne va pas ?
-Non je vais aller à la clinique.
Fanta : mèmè ti won birin hè (attends qu'on y aille ensemble)
Je hoche la tête en m'appuyant sur le mur, je tenais à peine debout lorsqu'elle vient m'attraper par le bras et m'aider à marcher jusqu'à dehors. Elle nous cherche un taxi qui nous amène à la clinique, je ne sais quand ni comment je me suis retrouvée dans le cabinet. À cet instant je ne suivais plus rien, mon souffle se faisait de plus en plus lent et j'avais affreusement mal aux poumons. J'étais entrain de suffoquer quand le docteur vient enfin me voir, je le voyais parler sans rien comprendre, j'étais entrain de pleurer et essayer de parler, c'était affreux. Puis je sens une seringue me piquer et plus rien, c'est le flou total.
Je me réveille par des voix dans la pièce, j'ouvre les yeux et rencontre deux paires d'iris qui me scrutent intensément, mais qu'est-ce qu'il fait ici ?
Cheick : tu vas bien ?
Il a l'air inquiet, suffisamment pour m'inquiéter aussi. Je pivote la tête pour voir Fanta dans l'autre coin de la pièce.
-Oui qu'est-ce que tu fais ici ?
Cheick : je t'ai appelée maintes fois et c'est elle qui a répondu -en pointant Fanta du doigt- le médecin dit que tu faisais une crise d'asthme ça va mieux ?
-Ouaip tu n'aurais pas dû venir, ce n'est pas tellement grave.
Cheick : je ne pense pas non, depuis quand tu es asthmatique ?
-La naissance j'crois, c'est héréditaire je l'ai pris de ma mère.
Cheick : elles sont fréquentes tes crises ?
-Non ça va, arrête de t'inquiéter c'est déjà passé.
Il secoue de la tête, il n'a pas l'air convaincu et le voir dans cet état pour moi me fait quelque chose de bien, ça me prouve que je compte pour lui. Un mec qui sort de chez lui la nuit pour venir me voir, c'est une première.
Cheick : hum tu..
Il se fait interrompre par le médecin qui entre dans la chambre.
Le médecin : bonsoir, tu vas bien Diakité ?
-Oui ça va mieux maintenant, je peux rentrer chez moi ?
Il hoche la tête.
Le médecin : tu prends bien tes médicaments ?
Je hoche la tête alors il ajoute :
Le médecin : je ne comprends pas alors pourquoi tu fais tout le temps des crises si tu respectes les dosages.
-Eum je crois que c'est les trucs que j'ai mangé.
C'est bien cela, les plats que j'ai mangé dans la journée, hum Katoucha ton ventre va te tuer un jour.
Le médecin : fais attention à toi Diakité, tu dois éviter tout ce qui peut te causer une allergie, et ne t'expose pas trop au froid actuel....
J'acquiesce tout ce qu'il me dit, je crois qu'il pense que je suis encore un enfant, breffons après cela j'ai voulu régler la facture mais Cheick m'en a empêché et l'a fait. Je n'étais pas prête à polémiquer là-dessus avec lui alors je l'ai laissé tout faire et nous sommes allés à la voiture avec Fanta. Il nous a déposé à la maison et est reparti de suite car il avait une urgence et moi j'avais sommeil donc une fois dans la maison, j'ai mangé et prié avant d'aller me coucher. Il était quand même assez tard et mes parents n'étaient toujours pas de retour.
KATOUCHA, grâce à lui.