La pluie s'abattait sur le Serpentard et la Gryffondor, mais il n'en avait que faire : ils rigolaient à en perdre haleine.
Bientôt, la nuit tombera, laissant place à l'obscurité mais aucun des deux sorciers ne souhaitaient remonter dans le château.
Hermione découvrait une facette joyeuse de Drago qu'elle n'était pas prête à laisser s'envoler. On aurait dit une tout autre personne lorsqu'elle l'accompagnait, quelqu'un que personne ne connaissait à part elle, un inconnu.
Elle le trouvait beau, comme jamais. Son cœur battait bien plus vite quand ils étaient ensemble. Ils se comprenaient sans même prononcer un traître mot.
Mais dès lors que Drago était en compagnie de n'importe quel autre élève n'étant pas la lionne, il redevenait l'homme détestable et méprisant d'autre fois.
Il se protégeait ainsi, en montrant aux autres qu'il était supérieur, froid, manipulateur. Il aimait voir la peur dans leurs yeux.
Hermione avait l'intention de dévoiler au monde entier la vraie personnalité du serpent : elle voulait qu'il soit enfin apprécié à sa juste valeur, pas détesté pour ses actes passés.
- On devrait rentrer, Malefoy. Nous devons nous trouver dans le bureau de Slughorn dans trente minutes.
-Tu t'obstines à m'appeler Malefoy...
- Tu m'appelles toujours Granger !
Le blond tendit sa main en direction de la brune, un rictus confiant accroché aux lèvres.
- Si tu serres ma main, tu t'engages à me nommer Drago, et je m'engage à t'appeler Hermione.
- Entendu, Drago !
Comme par enchantement, deux ennemis matrixés pour se haïr venaient de sceller le début de leur relation.
- Le dernier au château est un troll !
C'est ainsi que les deux comparses s'élancèrent comme deux dératés en direction de la grande porte, tandis qu'ils rigolaient à gorge déployées.
C'est finalement Drago qui emporta la victoire de ce jeu puéril, et arriva à l'entrée du collège, Hermione se débattant sur son épaule.
- Drago ! DRAGO! C'est pas du jeu ! Stop ! Repose-moi.
Une fois que les deux pieds de la lionne eurent retrouvé le sol, elle ne pût s'empêcher de crier son mécontentement :
- C'était déloyal !
- Mais j'ai gagné.
- Tu n'as aucun mérite !
- Au lieu de me faire la morale, tu devrais sécher tes vêtements, tu dois tenter de devenir présentable en moins de vingt minutes.
- Tu pourrais m'aider au lieu de te moquer !
En l'espace de quelques secondes, Drago sortit sa baguette. Grâce à celle-ci, il pu essorer entièrement la Gryffondor et en un second coup de baguette, vêtit la jeune fille d'une robe en satin vert pâle, mi-longue, et de petits escarpins argentés.
- Je...merci.
-Elle te va à ravir.
Hermione sentit ses joues rosir, mais tenta tant bien que mal de le camoufler. Elle réitéra l'opération sur le serpent qui se retrouva habillé d'un simple costume trois pièces noir.
- Tu portes toujours le même...
- Je n'aime pas les couleurs.
-Tu N'AIMAIS pas, crois-moi, ça va bientôt changer !
Drago admirait la détermination sans faille de la jeune femme. Elle n'avait pas peur, pas même de lui. Hermione était devenue son unique espoir, sa seule motivation.
Etrange, vous me direz, pour un sang pur conservateur. Sauf qu'en outrepassant la barrière de la pureté, il avait su apprécier la pureté de son cœur. Drago était persuadé qu'il allait lui faire mal, mais il refusait de s'éloigner d'elle.
Une fois dans le bureau du professeur, Hermione s'était détachée du blond pour converser avec Luna, que Drago s'obstinait à renommer : loufoca.
Inconsciemment, les yeux glacés d'un Serpentard ne quittait plus l'image d'une sublime Gryffondor, heureuse et épanouie.
Tant qu'il ne prenait même pas la peine d'écouter Théodore Nott, qui s'efforçait à lui réciter ses rêves et ses ambitions.
La poitrine de Drago se compacta lorsqu'il réalisa que le miroir disait vrai : son seul rêve était de combler Hermione. Son coeur se serrait lorsqu'il la voyait dans son élément, discutant tantôt avec un professeur, tantôt avec un élève, peu importe sa maison.
Il savait pertinemment qu'il ne la rendrait pas cette femme heureuse, ou pas plus qu'elle ne l'était déjà.
" Mais pourquoi tu veux tant la garder près de toi ?" Se demandait-il.
La réalité était trop difficile à entendre, surtout pour un garçon qui détenait une fierté aussi grande qu'un dragon.
Drago fut obligé de chasser ses pensées aussi loin que possible lorsque Slughorn réclama l'attention de toute notre assemblée : il avait l'intention de faire une annonce.
Hermione s'assit à côté du serpent, tandis que celui-ci se questionnait : une chaise restait vide, pourtant le club était au complet. Qui attendait-on ?
- Messieurs, mesdemoiselles, je suis honoré par votre présence ce soir et j'espère que vous le serez tout autant quand vous rencontrerez notre invité. C'est une légende du quidditch, mondialement connue de par ses exploits et son ambition. J'ai nommé Viktor Krum !
La joie de le revoir envahissait peu à peu la Gryffondor, alors que le Serpentard se recroquevillait sur sa chaise, tendu comme il ne l'a jamais été.
Il était au courant de la relation qu'entretenait Hermione avec Krum en quatrième année, et même si cela remontait à pas mal de temps maintenant, il sentait qu'elle était plus que ravie de le voir ici. Drago devenait bougon. Pire, il était énervé, anxieux.
Dès lors que le joueur de Quidditch fit son apparition dans le spacieux bureau de Slughorn, Hermione ne donnait plus d'attention au serpent qui était rendu invisible, obnubilée par l'imposant brun.
Dès que le regard ébène de Viktor rencontra les deux iris noisettes d'Hermione, leurs visages s'illuminèrent tandis qu'il prit place à côté de la brune.
Ils discutaient de tout et de rien. Krum semblait passionné par la lionne, lui posait des tas de questions sur la guerre, ce qu'elle devenait, ses parents...
Drago était hors de lui. Son accent l'insupportait, tout autant que ses manières. La Gryffondor ne remarquait apparemment pas la fausseté du personnage, mais Drago, lui, était bien décidé à le lui faire comprendre.
- Tu savais qu'Hermione aimait la littérature moldue ?
- Oui, pourrquoi ? Tu es ?
- Drago Malefoy. Vu que tu ne cesses de la reluquer, je voulais m'assurer que tu ne voyais pas qu'un corps et que tu la connaissais un minimum.
- Je vois, répondit Viktor,pensif, alorrs tu savais qu'Herrmione passait un doigt surr son sourrcil gauche toutes les dix minutes lorrsqu'elle lit, qu'elle aime par dessus tout obserrver les étoiles parr la fenêtrre, qu'elle se morrd l'interrieur de la joue lorrsqu'elle est gênée ou touchée ?
- Evidemment.
Drago mentait. Il n'était au courant de rien la concernant. Ils n'étaient pas aussi intimes qu'Hermione l'était avec ce Krum.
Courroucé, le Serpentard s'éclipsa en prétextant la fatigue, retournant dans son dortoir, le moral blottit au fond de ses chaussettes.
Quant à la gryffondor, elle s'était bien rendue compte que le blond s'était vexé, fermé. Elle se doutait bien de la raison pour laquelle il avait ainsi réagi :un certain joueur de quidditch.
- Si je ne le connaissais pas, je dirrais qu'il est jaloux.
- Ne dis pas n'importe quoi Vicki !
- Vous tenez l'un à l'autrre, c'est évident ! Ouvrre les yeux , Herrmione.
" Et si Viktor avait raison ? Et si Drago tenait à moi ? Et si j'étais importante à ses yeux ?"