Bruno est resté avec elle toute la nuit. Il n'a que peu dormi trop occupé à regarder sa belle dormir. Elle lui avait atrocement manqué. Il avait espéré la retrouver saine et sauve mais son cerveau n'avait pas pu
s'empêcher de l'imaginer morte. Il pensait qu'on retrouverait son corps dans la Creuse, au fond d'un champs, dans une clairière ou dans une forêt.
En début de matinée, Anna commença à s'agiter dans son sommeil. Elle avait l'impression de suffoquer, la jeune femme semblait prisonnière de son rêve. Son cœur s'emballa et un TUT très strident se fit entendre. Bruno s'approcha de sa belle et la secoua doucement.
(Bo) - Anna ?
En entendant la voix de son homme, elle se calma instantanément et se rendormit. Bruno se rassit calmement.
Il reposa son téléphone sur la table en souriant. Bruno prit délicatement la main d'Anna dans la sienne. Il la regarda dormir. Elle ressemblait à un ange... Ses yeux s'attardèrent sur son visage parfait, il détailla tout. Le ministre était tellement dans ses pensées qu'il ne vit pas les yeux de sa princesse s'ouvrir. Le son de sa voix le fit sursauter.
(A) - Bonjour mon amour. Comment ça va ? Je ne voulais pas te faire peur...
(Bo) - Coucou mon cœur, c'est à moi de te poser la question. Tu as bien dormi ?
(A) - Pas trop mal. Je me sens mieux. Je peux sortir quand ?
(Bo) - Quand le médecin l'aura décidé. Pas avant ! On est d'accord madame Bellanger ?
(A) - Mais Olivier est médecin... il pourrait passer me voir à la maison...
(Bo) - Anna... tu ne changeras jamais mon amour.
(A) - Arrête de te moquer de moi. C'est pas marrant ! Je suis bloquée ici. Je déteste les hôpitaux en plus !
La porte s'ouvrit lentement sur Laura, Léah et Jess suivies par Olivier et Gérald.
(J) - Coucou ma belle
(A) - Salut vous, comment ça va ?
(Lé) - C'est plutôt à nous de te poser la question !
(A) - Ça va. J'ai mon homme avec moi et mes amis, donc ça va bien. Je sors quand Olivier ?
(O) - Quand les médecins te le diront Anna. Il faut te réhydrater et que tu reprennes des forces. Tu es encore pâle, ton pouls est faible et ta tension est basse !
(A) - Allez Olivier, tu es médecin... ils peuvent pas me laisser sortir un peu avant ?
(O) - Non Anna. Tu es vraiment trop faible ! On laisse passer la journée et on en reparle après. Il faut que tu te repose.
(A) - Puisqu'il le faut. Enfin bon, vous savez les raisons de mon enlèvement ?
(G) - Oui, on le sait. Les enquêteurs ont trouvé des documents qui...
(J) - Gérald, ça suffit ! Elle doit se reposer et Emmanuel a dit non ! Tu as oublié ?
(G) - Je n'ai rien oublié mais elle a le droit de savoir !
(Bo) - On peut savoir de quoi vous parler ?
(La) - Emmanuel ne veut pas que tu saches pourquoi tu as été enlevé...
(A) - Quoi mais c'est débile ! Les médias le sauront avant moi ! J'ai besoin de savoir. C'est moi qui me suis retrouvée dans cette cave. On m'a droguée, frappée et presque violée. J'ai besoin de savoir, de comprendre !
(L) - Hé détends-toi Anna. Emmanuel veut te ménager. Ton corps est encore sous le choc, ton cerveau aussi. Laisse-toi le temps de récupérer avant de repartir à la guerre.
(J) - Laura a raison, tu le sais aussi bien que moi Anna. Il faut que tu te reposes. C'est plus important que la raison de ton kidnapping.
(A) - J'en ai besoin pour avancer Jess, pour tourner la page. Tant que je ne saurais pas le pourquoi du comment, je ne pourrais pas clore cet épisode.
(Lé) - Sortez tous ! Je vais lui dire. Je ne suis pas ministre. Emmanuel ne peut rien faire à ma carrière. Il faut bien qu'elle le sache. Autant le faire tout de suite.
(G) - Tu es sûre mon cœur ?
(Lé) - Oui, je suis sûre ! Maintenant, dehors !
Les quatre ministres se regardèrent étonnés de l'autorité de la jeune femme et se dirigèrent vers la sortie.
(Lé) - Bon, maintenant on va pouvoir discuter tranquillement.
(Bo) - Avant que tu commences, on veut te dire merci. Tu es une vraie amie pour nous.
(Lé) - Merci Bruno. Tu es prête ma belle ?
(A) - Oui... je t'écoute.
(Lé) - Les deux types étaient frères. Le plus petit avait frappé sa femme pendant 3 ans. Elle s'est enfuie avec son enfant lorsqu'il était encore bébé. Ils ont été mis en sécurité par la police et ils ont changé d'identité. Un reportage télé leur a permis par hasard de découvtir l'identité de son ex-femme. Ils voulaient donc savoir ou l'enfant était scolarisé pour retrouver son ex et poursuivre les violences sur la femme et l'enfant.
(A) - Oh putain...
Anna ne put retenir ses larmes face au récit de Léah.
(A) - Comme une conne, j'ai vérouillé mon ordinateur. Ils étaient près à tout pour récupérer son établissement scolaire et le plan d'après, c'était de te kidnapper à ton tour mon chéri, pourquoi j'ai fait ça. J'ai été trop conne, j'ai pensé qu'à moi. C'est à cause de moi si...
Anna se figa. Elle ne dit plus rien. Elle chercha à tout prix à respirer normalement. Sa cage thoracique la faisait souffrir. La ministre n'arrivait pas à respirer. Elle sentit son cœur s'emballer. Sa respiration s'accélèra sans qu'elle ne puisse rien faire. Son cerveau passa en mode automatique. Elle n'entendit pas ce que lui dit Bruno, ses muscles se raidirent. Les larmes coulèrent sans qu'elle puisse y faire grand chose. Sa vue se brouille. Le monitoring n'était plus qu'un fond sonore. Les voix qui rentraient dans la chambre lui paraissait lointaine. On l'allongea et elle sentit une aiguille dans son bras. Ses yeux se fermèrent et c'est le noir complet !
Son rythme cardiaque redescendit progressivement et son corps se détendit. Gérald se tourna vers le médecin et vers Bruno.
(G) - Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
(Bo) - Je ne sais pas, Léah venait de finir son explication. Et elle s'est mise à pleurer d'un coup en répétant que c'était de sa faute et a fait une crise d'angoisse. Qu'est-ce que vous lui avez donné ?
(Infirmier) - Ne vous inquiétez pas monsieur, elle dort. Elle a fait plus qu'une crise d'angoisse. C'est une attaque de panique, c'est mélange entre la crise d'angoisse et la crise de tétanie. Je lui ai donné un sédatif. Elle va dormir pendant deux à trois heures environ.
Gérald s'approcha de Léah. Toujours dans la chambre d'Anna, elle regardait son amie avec les larmes aux yeux.
(G) - On va la laisser dormir d'accord ? Ça va aller mon cœur ?
(Lé) - Si je n'avais rien dit comme Emmanuel l'avait demandé, elle n'aurait pas fait de crise...
(G) - Personne ne peut savoir ce qu'il s'est passé dans sa tête. On va sortir pour prendre l'air. Elle dort maintenant, tout va bien.
Les médecins ne voulaient personne dans la chambre de la ministre. La fatigue commença à arriver. Jess et Laura quittèrent l'hôpital pour se reposer. Une bonne sieste s'imposait.
Olivier resta avec Léah, Gérald et Bruno dans le hall de l'hôpital.
(O) - On va manger ? Ça ne sert à rien de rester là. Anna dort, elle ne bougera pas.
(G) - On te suit Olivier.
Bruno ne dit pas un mot. Il mangea son sandwich sans un bruit puis se rendit vers le hall. Il avait besoin de prendre l'air.
Il sortit de l'enceinte de l'hôpital. Les journalistes lui tombèrent dessus. Il se retrouva entouré de micros et de caméra. Les appareils photos crépitaient. Des voix s'élevèrent simultanément.
(J1) - Monsieur Le Maire, comment va madame Bellanger ?
(J2) - Monsieur le ministre, êtes-vous en couple avec madame Bellanger ?
(J3) - Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur l'état de santé de la ministre de l'éducation ?
(J4) - Madame Bellanger était-elle complice de son enlèvement comme le croient certains français ?
Olivier, Gérald et Léah observaient la scène depuis l'intérieur du bâtiment. Gérald vit Bruno serrer son poing et se passer l'autre main dans le cou.
(G) - Oh putain, il va en frapper un, c'est sur ! Il commence à s'énerver.
Gérald se dirigea à grandes enjambées vers la sortie. Avant que le ministre de l'économie ne puisse ouvrir la bouche, il l'interpella.
(G) - BRUNO !
Le ministre se retourna étonné d'entendre la voix de son meilleur ami. Les journalistes suivirent le mouvement et découvrirent le ministre de l'intérieur devant l'hôpital. Le ministre de l'économie retourna à l'intérieur du bâtiment.
(Bo) - Merci Géraldounet. J'ai cru que j'allais en dégommer un. Ils sont encore plus insupportables que d'habitude.
(G) - Si tu veux prendre l'air, on va aller à l'entrée de service.
(Lé) - Relâche la pression Bruno. Ne garde pas tout en toi. Ça te fera du bien de craquer. Elle aura besoin de toi plus tard. Elle dort pour le moment. Laisse sortir tes sentiments. Ce n'est pas facile de la voir dans cet état...
Léah prit Bruno dans ses bras. Le ministre se laissa aller. Il ne chercha pas à retenir ses larmes. Il était vraiment inquiet pour Anna. Il espérait qu'elle s'en sortirait. Il se détacha de la jeune femme.
(Bo) - Merci Léah, ça fait beaucoup de bien.
Il se tourna vers Gérald pour ajouter.
(Bo) - Ne la laisse pas partir, jamais. Elle est merveilleuse ta femme.
Il partit vers la sortie de service pour prendre l'air. Il avait besoin de respirer.
(O) - Je pense qu'il va avoir besoin de nous. En fonction de ce que vont dire les médecins, je vais tout faire pour qu'Anna sorte plus rapidement. Je passerais la voir le matin et le soir. Il faudra veiller à ce qu'elle mange correctement et qu'elle boive 1,5 à 2 litres par jour.
(Lé) - On sera là Olivier, ne t'inquiète pas. Jess et Laura aussi. On sera tous là pour elle, pour qu'elle se sente mieux.
(Médecin) - Monsieur Véran ? Madame Bellanger ne va pas tarder à se réveiller. Son organisme a rapidement assimilé la morphine. Vous savez si elle a déjà prit de la morphine ou des dérivés ?
J'ai quelques mots à vous dire monsieur le ministre de la santé. Vous me suivez s'il vous plaît ?
(O) - Je n'en ai absolument aucune idée. Faudrait demander à Bruno. Je vous suis docteur.
(G) - Je vais le chercher.
(Mé) - Madame Bellanger va avoir besoin d'être entourée. Ce qu'elle a vécu est un traumatisme aussi bien pour son corps que pour son esprit. Elle va devoir se faire aider par un psychologue ou un psychiatre. Ce n'est pas à vous que je vais apprendre que l'attaque de panique de madame la ministre est une réaction de son cerveau destiné à se couper de la réalité. Je vais attendre qu'elle se réveille pour l'examiner en profondeur.
Je vais la laisser sortir ce soir si et seulement si vous pouvez passer la voir matin et soir. C'est une obligation monsieur le ministre sinon, elle restera avec nous minimum une semaine. Je ne pense pas qu'elle veuille rester, je vous fais confiance. Vous la connaissez mieux que moi, vous serez quoi faire avec elle et comment trouver les mots pour lui faire comprendre l'importance de se reposer pendant ses deux semaines d'arrêt maladie. Elle doit impérativement les respecter. Elle ne doit subir aucun stress, aucune pression. Du repos total !
Ah, monsieur Le Maire, savez-vous si votre compagne a prit de la morphine dans sa jeunesse ?
(Bo) - Elle a eu des grosses douleurs dans les genoux à l'adolescence et elle se faisait des injections de morphine. Pourquoi ? Anna va bien ?
(Mé) - Elle va bien monsieur le ministre, détendez-vous. D'ici une dizaine de minutes, elle ouvrira les yeux. Vous pouvez aller la rejoindre.
Je compte sur vous pour vous reposer. Madame Bellanger aura besoin de vous, pas d'un zombie, alors dormez autant que nécessaire. Je vous abandonne messieurs. Bonne journée.
Le médecin s'éloigna sous le regard des trois ministres.
(Bo) - Je rejoins Anna dans sa chambre. Je voudrais être là quand elle se réveillera.
(G) - Il te voulait quoi le médecin Olivier ?
(O) - Anna va sortir ce soir. Il m'a donné des consignes pour qu'elle aille mieux le plus rapidement possible.
Bruno rejoignit la chambre d'Anna. Il s'assit sur le fauteuil. Il attendit patiemment qu'elle ouvre les yeux. Elle ressemblait à un ange. Il entremela leurs doigts et scruta son visage pour ne louper aucun des signes de son réveil. Le ministre de l'économie n'eut pas à attendre longtemps. Dix minutes plus tard, sa compagne ouvrit les yeux.
(Bo) - Bonjour petite marmotte.
(A) - Coucou toi, tu m'as manqué...
(Bo) - Tu m'as énormément manqué. Tu m'as fait peur tout à l'heure. Ne me refais plus jamais ça.
(A) - Je suis désolée, je ne voulais pas... Je...
Bruno embrassa sa femme.
(Bo) - Tu parles beaucoup trop. Tu es toute excusée. Tu n'y es strictement pour rien du tout. Ses deux jours sans toi m'ont paru long. J'étais perdu, toute ma vie s'était écroulée. Je ne vis plus si tu n'es pas là, je survis...
J'ai réalisé que j'avais besoin de toi dans ma vie. J'ai besoin de ta vision du monde, de ton humour et de ta dérision. Quand tu es là, je me sens plus léger, c'est instantané. Rien que t'entendre suffit à me faire sourire. Tu es le rayon de soleil de nos longues journées de travail. Mon cœur est entier, il bat plus vite et plus fort simplement parce que tu es là, près de moi ! Tu m'apportes tellement que je me sens prêt à faire face à tous les obstacles : je pourrais soulever des montagnes, ou affronter les océans.
Je vais te proposer quelque chose de fou. J'ai eu un flash, une révélation, peu importe le mot. Ce n'est pas préparé, je voulais que tout soit parfait mais tant pis...
Nous sommes ensembles depuis un an et demi, c'est peu pour ta mère et ton frère mais ses derniers temps, j'ai pris conscience de la possible brièveté de la vie. Je t'aime tellement ! Anna Laurence Irène Bellanger, veux-tu m'épouser ?
(A) - Je ne m'attendais pas à ça. Merci pour cette magnifique déclaration d'amour. Je t'aime plus que n'importe qui. Tu as apporté du réconfort à mon cœur. Tu fais mon bonheur tous les jours que Dieu fait. Il ne pouvait pas y avoir de meilleur moment. C'est parfait puisque tu es là.
Alors, Bruno Le Maire, j'accepte de devenir ta femme. On vient de vivre le pire, vivement le meilleur. Je t'aime...
Anna unit leurs lèvres dans un baiser doux, pleins d'amour et de promesse. Ils seraient bientôt unis pour le meilleur et pour le pire...
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Voilà la suite et fin de cette histoire. Bonne lecture à tous 😘
Merci énormément à GriveauxsGirl, story_ministre et MrsPhilippe pour le soutien précieux, leurs merveilleux conseils et leur amitié ❤😍😘
De nombreux OS ont été écrit après nos délires 🤪😍🥰❤