Military Service I TK

By TKsoulmates2

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Il était mon sauveur.. Comme un ange gardien tombé du ciel pour me protéger. Mais de mon côté, je ne faisais... More

Avant-propos
II- 도움
III- 우정
IV- 가까이 있지만 멀리
V- 멀리 있지만 가까이
VI- 메리 크리스마스
VII- 절친한 친구
VIII- 새해
IX- 질투
X- 애호
XI- 난 니꺼야 , 넌 내꺼야
XII- 그런 일이 있으면, 너와 함께 떨어질거야..

I- 시작

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By TKsoulmates2

[PDV Jungkook]


J'arrivais au camp, c'était mon tout premier jour, je venais de m'engager dans l'armée, j'allais devenir soldat.

Je passais les grilles, entrant dans une zone encadrée et protégée par des dizaines de militaires, zone dans laquelle j'allais vivre pour un bon nombre de mois, voir d'années, et dont je ne pourrais pas ressortir avant un certain temps.

Faisant un rapide tour des lieux, je me retrouvai dans une salle commune pour l'accueil des nouvelles recrues à l'heure prévue pour la présentation du déroulement de notre formation. On allait nous expliquer l'ensemble des règles qui régissaient l'endroit, nous donner nos emplois du temps, en nous expliquant la composition de nos journées, ainsi que nous présenter tous nos supérieurs hiérarchiques et notamment ceux directement en charge des groupes dans lesquels nous allions être répartis.

A L'entrée du responsable du camp dans la salle, accompagné des plus hauts gradés présents dans ces lieux, tous les soldats à mes côtés et moi-même nous redressions en faisant le garde-à-vous devant eux.

Il commença son discours et après lui, les autres généraux et officiers se mirent à défiler pour se présenter les uns après les autres.

N'étant pas ce qu'on peut appeler un passionné de discours, je me laissai distraire par la vue extérieure par une fenêtre voisine. J'admirais les bâtiments dehors, sous le soleil de plomb maintenant haut dans le ciel. Je pouvais distinguer une légère brise dans le feuillage du peu d'arbres présents autour, et je voyais une troupe de soldats avançant derrière leur général, sûrement les dernières recrues juste avant nous, en direction de leur lieu d'entraînement.

Au bout d'un temps, je sentis un regard se faisant pesant sur moi. Je tournai rapidement la tête vers l'estrade des supérieurs, où un discours était toujours en train d'être prononcé, pour y rencontrer les orbes sévères d'un de mes généraux, m'ayant sûrement pris en flagrant délit d'inattention. 

Oups.

Je détournai vite les yeux, l'air de rien, me mordant légèrement la lèvre inférieure, et reportant mon attention sur la personne qui parlait au micro. Le général du nom de Jung semblait avoir fini son discours et ce fut au tour de ce fameux général, qui m'avait pris la main dans le sac, de parler. Il se nommait Kim, le général Kim. Il récitait son discours d'un ton sec et vide de toute émotion, lançant encore, par moments, quelques regards insistants dans ma direction.

Merde, si je me fais déjà mal voir par certains de mes généraux je suis dans le caca. Déjà que j'ai toujours eu quelques difficultés avec l'autorité, ce qui m'a conduit à m'attirer les foudres de plusieurs de mes professeurs à l'école, et qu'en plus de ça j'ai un caractère assez fort qui fait que je ne peux pas m'empêcher de répondre et de me défendre contre les gens qui m'attaquent.. Alors si je m'attire des ennuis à l'armée, ce sera fini pour moi, je risquerais de me faire expulser, temporairement voir définitivement..

Et si ça arrive, je n'aurais nulle part où aller..

Je me suis engagé dans l'armée à la sortie du lycée, à mes 18 ans. Mes parents sont tous les deux décédés dans un accident de voiture six mois plus tôt.. Et je n'ai aucune autre famille.

J'ai eu cette triste chance dans mon malheur de ne pas avoir à être traîné de famille d'accueil en famille d'accueil parce que j'atteignais ma majorité d'ici quelques mois, donc on m'a foutu la paix. Mais du coup, mon logement est revenu à l'Etat, vu qu'il n'avait pas fini d'être payé par mes parents, et pour ne pas me créer de dettes étant donné que je n'avais aucun revenu.

Au niveau des amis.. Disons que je n'en ai jamais vraiment eu.. 

La raison ? Mon orientation sexuelle. 

Oui moi, Jeon Jungkook, suis gay, et j'ai fait l'erreur de l'affirmer au grand jour quand j'étais collégien.. J'ai donc été lâché par tous mes "potes" de l'époque, et rejeté du groupe par les autres élèves. 

Cette réputation de gay ou "erreur de la nature" d'après eux, m'a suivi jusqu'à la fin de ma scolarité, alors plus personne ne m'approchait, hormis pour se moquer de moi ou pour m'insulter. C'est ce qui m'a souvent attiré des emmerdes d'ailleurs, car je n'avais pas peur de répondre à mes bourreaux.. et souvent ça me retombait dessus. Mais du coup, ils ne s'en prenaient pas trop à moi physiquement, car ils savaient que j'étais assez fort pour me défendre. On va dire que je m'en suis pas si mal sorti, même si quelquefois j'ai pu finir bien amoché quand les gars se mettaient à plusieurs sur moi, mais c'était surtout vers la fin du lycée, car j'étais plus à crans et pouvais moi-même finir par débuter les embrouilles. Heureusement, mes parents n'ont pas eu à assister à ça..

Je me suis calmé depuis, j'ai appris à me tenir et à me contrôler pour ne plus m'attirer d'ennuis, même si certaines choses ne me plaisent pas.

Mais il ne fallait pas trop me chercher tout de même, je n'hésitais pas à répondre si c'était un cas où les conséquences ne me seraient pas préjudiciables, ou si ça me semblait absolument nécessaire de le faire. Surtout quand on touchait les deux sujets sensibles de mes parents ou de ma sexualité. J'avais toujours du mal à retenir ma colère quand il s'agissait de ça, il ne valait mieux pas m'emmerder là-dessus.

Autant vous dire qu'une fois intégré dans l'armée, je ne comptais sous aucun prétexte dévoiler mon orientation sexuelle, jamais. Ni aborder le sujet de ma situation familiale, ou en tout cas le moins possible.

Bref, n'ayant donc personne pour m'accueillir, j'ai dû dormir dans un vieux motel jusqu'à aujourd'hui, en utilisant tout le restant de mes économies et de celles de mes parents pour payer.

Pour le coup, c'est vrai que le fait que l'armée offre de loger et nourrir ses soldats est une véritable aubaine pour moi. Enfin, ce n'est bien sûr pas la seule raison pour laquelle j'ai choisi de devenir militaire, c'est avant tout pour défendre mon pays et servir la juste cause, parce que je crois aux valeurs que l'armée nous transmet, mais ça a quand même été un argument de taille pour me convaincre de m'enrôler immédiatement.

Je me retrouvais donc ici pou démarrer une toute nouvelle vie. Même si je n'avais ni amis, ni famille qui m'attendaient dehors, il fallait que j'assure. Je voulais rendre mes parents fiers malgré tout. J'espérais repartir sur des bases saines, en créant des relations "normales" si je puis dire, avec les autres soldats. Même si cela incluait de devoir cacher une partie de moi-même, de mon identité, il fallait que je le fasse pour pouvoir enfin profiter pleinement de ma vie. 

De toute façon, mentir sur ma sexualité n'était pas si important que ça ici, ce n'est pas comme si c'était l'endroit où l'on pouvait trouver l'amour. Je savais tenir mes hormones, même si j'allais être entouré d'hommes qui pourraient me plaire, je pouvais parfaitement le dissimuler, ce n'était pas si difficile pour moi. Je n'étais pas le genre de gars facilement attiré par les gens, ou le genre qui a des relations avec n'importe qui à droite à gauche, comme la plupart des gens de mon âge. Non moi, j'étais plutôt le genre qui a besoin d'avoir des sentiments envers l'autre personne pour éprouver et faire quoi que ce soit. Du coup, j'étais toujours vierge, si on ne compte pas l'utilisation de ma main droite, et ça ne me dérangeait pas plus que ça à vrai dire, j'attendais patiemment le jour où je rencontrerais la bonne personne pour aller plus loin. Même si en m'engageant dans l'armée, je me doutais que ce jour serait forcément considérablement repoussé.. Je ne perdais pas espoir. J'étais sûr que quelqu'un dans ce monde était fait pour moi, et j'étais prêt à l'attendre aussi longtemps que nécessaire.

A la fin des discours, arriva le moment où l'ensemble des soldats allait être divisé en différents groupes de campement, chacun assigné à un général référent qui s'occuperait de sa formation. En tout, il y avait trois généraux pour soixante nouvelles recrues. Soit une troupe de vingt soldats chacun. Il y avait le général Park, le général Jung et le général Kim. Je priais pour ne pas me retrouver dans le groupe de ce dernier qui devait déjà m'avoir catégorisé comme trouble-fête.

Les noms furent appelés un par un. Les soldats défilaient pour aller se ranger derrière le général qui leur était attribué, quand mon nom fut finalement appelé :

"Soldat Jeon Jungkook, avec le général...Kim."

Et merde.

Je me dépêchai d'aller me ranger avec les autres, sous les yeux de notre général. Son regard voulait tout dire.. J'étais déjà dans sa ligne de mire.

Le reste de l'après-midi, il nous présenta les lieux, nous faisant visiter les salles d'entraînement au tir, au combat, ainsi que les extérieurs , pour finir par notre dortoir. J'étais heureux de constater qu'il n'y avait que des lits individuels, je n'avais donc pas le souci de devoir me sociabiliser directement avec des gens. C'était une étape qui me rendait un peu nerveux je dois l'avouer. Ca faisait tellement longtemps que ça ne m'était pas arrivé que je ne savais plus réellement comment faire. J'appréhendais le moment où je devrais aller vers les autres.

Nous avions eu une heure pour finir de nous installer tranquillement avant l'heure du repas. Je m'étais empressé de me rendre au réfectoire, qui était commun avec toutes les sections. J'étais tellement affamé. A vrai dire, je n'avais pas mangé depuis la veille car je n'avais pas eu suffisamment d'argent après avoir payé la chambre de motel en partant ce matin.

Misérable hein ? 

Bref. Je m'installai donc rapidement sur une table, seul, et je commençai à engloutir mon repas. Quand je relevai la tête de mon assiette au bout de quelques temps, celle-ci étant déjà à moitié vide, je rencontrai une fois de plus le regard jugeur de mon supérieur, en face de moi.

Merde, il me prend toujours dans les mauvaises situations aussi..

Après quelques secondes , il finit par détourner les yeux et par partir, son plateau à la main, pour rejoindre la table des généraux.

Bon, il n'y a pas de quoi en faire tout un plat, j'avais le droit d'avoir un bon appétit après tout. Sans trop y accorder plus d'importance, je me dépêchai de finir avant de ressortir dehors.

Je me promenai ensuite dans le campement, profitant de l'air frais de la soirée, quand je tombai sur un petit coin éloigné, rempli de collines et d'arbustes, avec en son centre une sorte de petit lac. C'était une des extrémités du camp, elle était longée par le mur en brique qui l'entourait. Il me restait encore du temps avant le couvre-feu, alors j'en profitai pour m'y installer un peu. J'admirais le reflet de la lune et du ciel étoilé dans l'eau trouble, au-dessus de laquelle flottaient quelques feuilles des arbustes voisins. C'était agréable comme vision. C'était comme un petit coin d'évasion, hors de l'atmosphère militaire environnante. Je me sentais bien ici.

J'espérais que tout se passe bien pour une fois.

J'allongeai le haut de mon corps sur la pelouse fraîche et mes paupières se fermèrent d'elles-mêmes. J'avais peut-être mangé un peu trop vite et mon estomac me le faisait comprendre en faisant du bruit, accompagné d'une légère douleur au ventre. Je me mis à le masser faiblement pour tenter de la soulager, et à mon plus grand étonnement, cela fonctionna assez bien. Après ça, je m'immobilisai pour profiter du silence et des sons de la nuit qui m'entouraient. Ma respiration devint plus calme et je profitai du moment en me détendant pleinement.

Soudain, j'entendis un bruit derrière moi, comme le son d'une chaussure qui tape dans un caillou. Je rouvris les yeux pour trouver mon général à l'envers, et me redressai aussitôt sur mes deux pieds.

"On peut savoir ce que tu fais ici, soldat ?

-Euh je.. je voulais simplement m'installer dans un endroit calme pour digérer..

-A cinq minutes du couvre-feu ?

J'écarquillai les yeux avant de regarder ma montre. Merde ! Comment il est déjà si tard ?! Je m'étais installé il y a seulement quelques minutes.. Enfin, c'est ce que je pensais.

-Oh.. Désolé, j'ai dû m'assoupir sans m'en rendre compte..

-Quelle idée de manger si vite aussi..

Il me réprimanda durement, arquant un de ses sourcils, comme curieux. Je baissai la tête, fixant le sol, quelque peu honteux.

-Bon va rejoindre les dortoirs, extinction des feux dans trois minutes.

-Oui, général."

Je me mis au garde-à-vous avant d'exécuter ses ordres. Il me suivait de quelques mètres. Moi qui ne voulais pas me faire remarquer.. C'était raté.


Le lendemain, nous fûmes réveillés aux aurores pour le début de notre entraînement de choc. On se dirigeait immédiatement vers un terrain de course et d'obstacles, pour l'activité physique matinale.

On se mit à faire plusieurs tours de terrain pour s'échauffer, avant de commencer le parcours d'obstacles le plus simple pour le moment. Le général Kim nous expliquait brièvement les points importants du parcours et sur quelles parties de nos corps il fallait concentrer l'effort en fonction des différents obstacles. Il nous fallait réaliser un aller-retour de celui-ci en un temps limité. Si on réussissait ce parcours, on pouvait passer au niveau d'au-dessus et ainsi de suite. Je me préparais déjà à prouver mes habiletés sportives, dûment entraîné au cours des derniers mois.

"Voilà. Je tiens à rajouter que ce parcours se fera en équipe, si certains d'entre vous arrivent trop tard derrière, alors tout le groupe devra recommencer."

Quoi ? C'est une blague ? J'hallucinais. Pourquoi les piètres capacités physiques de certains devaient handicaper les autres ? Ça me démoralisait un peu. Mais je partis malgré tout me mettre en place avec les autres.

Au coup de sifflet lançant le départ, l'ensemble des soldats s'élança sur le parcours. Au bout de quelques obstacles, les premiers écarts apparaissaient entre les plus lents et les plus rapides. De mon côté, je commençais à me démarquer en prenant la tête du parcours. Une fois au bout, je me dépêchais de repartir dans le sens inverse, croisant tous les autres soldats derrière moi. Arrivé à la fin, je passais la ligne d'arrivée sous le regard surpris de mon supérieur qui jetait un bref coup d'œil à son chronomètre, avant d'attendre le reste des soldats. 

Après quelques minutes, la plupart étaient arrivés, il n'en restait que deux ou trois qui bloquaient sur certains obstacles. La poisse.. Il ne leur restait qu'une minute pour finir le parcours et ils en étaient encore loin.

Verdict : tout le monde recommence.

Et en effet, on dut tous recommencer le parcours après l'arrivée des derniers. Le général Kim souffla de nouveau dans son sifflet pour donner le top départ, et on repartit comme précédemment. Une fois de plus, j'arrivai premier et on attendait les derniers qui n'avaient plus beaucoup de temps pour terminer dans le délai imparti.

"C'est fini." Annonça le général, tandis qu'il manquait toujours deux soldats à l'appel. Nous allions devoir le refaire une fois de plus. Moi qui me faisais une joie d'augmenter le niveau de parcours en parcours.. Si ça continuait comme ça, on y serait encore demain. C'était extrêmement frustrant. Je soufflai de mécontentement, ce qui attira le regard de mon supérieur.

"Un problème soldat Jeon ?

Après un moment d'hésitation, je me lançai :

-Oui, général.. Je trouve ça injuste que tout le groupe doive payer pour quelques soldats plus lents.. Ceux qui y arrivent devraient pouvoir passer au niveau d'au-dessus.

Il releva un sourcil perplexe vers moi.

-Sauf que ce ne serait plus un travail d'équipe, si tu abandonnais les autres derrière toi.

-Ce n'est pas de ma faute si ils sont trop lents.

Il lâcha un petit rire faux.

-Tu préfères te la jouer perso à ce que je vois. Très bien, va sur le deuxième parcours, seul. Les autres vous continuez ensemble sur le premier, sauf si d'autres volontaires veulent se joindre au soldat Jeon ?

Personne ne dit rien. Bande de trouillards. Comme si j'étais le seul à penser ça..

Ils se dirigèrent tous vers le début du premier parcours pour recommencer, tandis que je me plaçai seul au départ du deuxième.

Quand le général Kim siffla une nouvelle fois, je m'élançai rapidement sur mon parcours. Je passais les obstacles les uns après les autres, ayant quelques difficultés pour certains d'entre eux car ils étaient nouveaux et on ne m'avait pas donné les conseils pour réussir à les franchir au mieux, mais j'y parvins malgré tout et j'arrivai à peu près en même temps que les premiers soldats de l'autre parcours.

Le général sembla encore une fois étonné que je réussisse si vite mais ne fit aucune remarque. On attendit le reste des soldats avant qu'il ne reprenne la parole :

-Bon, allez boire deux minutes puis on reprend, vous refaites le même parcours en vous aidant les uns les autres. Jeon, tu passes à celui de niveau trois.

Je fus un peu surpris qu'il me laisse continuer de monter seul, mais je ne pouvais que m'en réjouir. A la fin des deux minutes, on se replaça au départ de nos parcours. Après le coup de sifflet, je m'élançai énergiquement, déterminé à continuer de montrer le meilleur de mes capacités. Je passais les deux premiers obstacles sans problème avant d'arriver devant le troisième.

Et merde.. Un obstacle à plusieurs.

Evidemment, c'était trop louche qu'il me laisse faire les parcours supérieurs tout seul sans qu'il n'y ait une couille dans le système. Devant moi, un filet à trois ou quatre mètres de hauteur.. A plusieurs, rien de plus facile, une simple courte échelle et le tour était joué, mais seul.. Il fallait parvenir à sauter à cette hauteur.

Je ne me décourageai pas néanmoins, je me reculai de quelques mètres pour prendre de l'élan avant de m'élancer à plusieurs reprises sur le filet. Au bout de trois ou quatre tentatives, je finis par y arriver et pus enchaîner la fin du parcours. Quand je revins en sens inverse, j'anticipai l'obstacle en prenant l'élan nécessaire dès la fin du précédent et je parvins à le franchir du premier coup. J'étais fier, cependant je finis le parcours en ayant sûrement dépassé la limite de temps, tout le monde était déjà revenu du premier parcours.

-Alors Jeon, on commence à ralentir ? Se moqua mon général.

-Forcément, il y avait un obstacle à franchir à plusieurs dans le parcours..

-Bien sûr, vu que ce sont les parcours d'équipe. Je ne vous demanderais pas de faire ces parcours à plusieurs si ce n'était pas nécessaire.

Je resserrai la mâchoire, il s'était ouvertement joué de moi. Et il me toisait désormais de son regard que j'essayais de soutenir difficilement. Ce type dégageait une aura étonnamment forte, je dois le reconnaître, il imposait le respect, même si j'essayais d'aller à son encontre.

Il se retourna ensuite vers le groupe entier pour parler :

-Si nous faisons ces parcours aujourd'hui, c'est pour vous apprendre la notion d'équipe, de camaraderie et d'entraide. Le but n'est absolument pas de démontrer ses capacités physiques personnelles, il s'agit de réussir ensemble, en tant que groupe, pas en tant que soldats solitaires qui agissent chacun de leur coté.

Ses orbes dures s'ancrèrent une nouvelle fois dans les miennes avant qu'il ne finisse :

-Ici, on apprend à ne pas abandonner un soldat derrière soi au cours d'une mission, sauf si c'est un cas de vie ou de mort, ce que je ne vous souhaite pas. Votre rôle est d'aider et de protéger. Si vous n'êtes pas fichu de savoir le faire entre vous, comment comptez-vous le faire avec des populations entières ?

Je baissai les yeux vers le sol, honteux. Je me rendais compte de ma lâcheté vis-à-vis du groupe en faisant ce que j'avais fait. Le général Kim avait raison et ça m'énervait. Je n'aimais pas devoir reconnaître mes torts.

-Pensez un peu à ça. A l'armée, il y a des valeurs à respecter, peu importe les activités que vous ferez. C'est dans l'essence même de votre métier. C'est compris, soldats ?

-Oui, général ! Nous répondions tous en chœur au garde-à-vous.

-Bien. Tout le monde sur le deuxième parcours dans ce cas, Jeon aussi."

On s'exécutait, finissant notre matinée sur ces parcours d'obstacles. On en était arrivé au bout de cinq. Ce n'était pas tant que ça, la moitié, mais notre général nous répétait que ce qui comptait était le travail d'équipe, le fait de réussir tous ensemble.

Le reste de la journée se résuma à des cours sur les différentes sortes d'armes existantes, leur contexte d'utilisation, avantages et inconvénients et ce qu'elles produisent comme dégâts chez l'opposant. Le début du maniement des armes ne se faisait qu'à partir de la semaine suivante, tout comme le combat au corps-à-corps. Pour l'instant, on nous familiarisait seulement avec des images ou des armes obsolètes et toutes les connaissances théoriques sur le sujet, avant de pouvoir passer aux choses sérieuses.


.......


Les autres jours de la semaine se déroulèrent à peu près tous de la même façon. J'avais fait en sorte de ne plus trop me faire remarquer, mais à plusieurs reprises l'expression de mon mécontentement face aux soldats les plus lents qui nous faisaient refaire les parcours plusieurs fois avait été remarquée par notre général. "Si tu n'es pas content Jeon, tu me referas trente tours de terrain à la fin." J'avais donc dû faire des tours de terrain en plus, pratiquement tous les jours de la semaine. Je luttais pourtant pour rester neutre et ne rien laisser paraître, mais c'était plus fort que moi, la frustration devait sortir. À part ça, le reste des activités s'était plutôt bien passé.

Aujourd'hui, nouvelle semaine, on commençait les parcours individuels. 

Enfin. 

Après l'échauffement habituel, on se plaça au départ du premier parcours. Comme à mon habitude, j'arrivai premier, et nous attendions que tous les soldats arrivent au fur et à mesure. À la fin du temps imparti, le général Kim déclara : 

"Ah oui au fait, le principe de l'équipe tient toujours, si quelqu'un échoue tout le monde le refait. 

-Quoi ?! Mais ce sont les parcours individuels ! 

-Et alors Jeon, un problème ? Tu n'as toujours pas compris la leçon depuis la semaine dernière ? 

Je le regardai en fronçant les sourcils, dans l'incompréhension. Bien sûr que j'avais compris l'importance d'être en équipe dans les autres parcours, et les valeurs que ça transmettait. Mais cette fois c'était différent ! Des parcours individuels sont censés être faits seul, d'où leur nom, non ?! 

Comme je ne répondais pas, il continua : 

-Quoi ? Tu veux le refaire seul ? 

Je réfléchis un instant. Où était le piège ? Cette fois-ci, il s'agissait de parcours individuels, je ne devrais donc pas avoir de difficulté à les faire seul. Après une courte hésitation, je répondis avec assurance : 

-Oui. 

Il me scruta d'un air désespéré, soupirant. 

-Très bien, comme tu veux. Tout le monde, on repart sur le un. Jeon, tu pars du deux." 

Après le coup de sifflet, je partis en fusée. Les parcours s'enchaînaient et j'arrivais à chaque fois en même temps que les premiers. Les autres en étaient au troisième, tandis que je m'apprêtais à commencer le septième. 

C'était le dernier parcours avant notre pause repas, je me préparais donc à donner tout ce que j'avais pour finir en beauté. Une fois le départ lancé, je m'élançai rapidement sur les premiers obstacles. 

Ce parcours semblait plus long que les précédents, il y avait davantage d'obstacles à parcourir et donc il s'étalait sur une plus longue distance. Lorsque j'arrivai au dernier obstacle, un frisson me parcourut. 

Merde, je n'étais pas préparé à ça. 

Un système de traversée en hauteur, à quatre ou cinq mètres du sol, sans aucun système de protection, à la simple force des bras. Et comme si ça n'était pas déjà suffisant, le sol comportait quelques rochers, plus ou moins gros et anguleux. 

Allez courage Jungkook, tu peux le faire ! 

Je me lançai d'une traite, prenant mon courage à deux mains et avançant, barreau après barreau. Vers le milieu, ma main faillit lâcher en glissant sur un des barreaux un peu plus éloigné que les autres, mais je me rattrapai de justesse, et parvins à la fin du parcours. Ouf. 

Mais il me fallait maintenant repartir en sens inverse. Je ne traînai pas et repartis dans l'autre sens. Arrivé au milieu, ma main glissa à nouveau sur le précédent barreau.. 

Mais cette fois-ci, je ne parvins pas à me rattraper..


[PDV Taehyung]


Tous les soldats du groupe avaient fini le parcours, il ne manquait plus que Jeon Jungkook. Je savais que son parcours était légèrement plus long que les autres, je dis donc au reste des soldats de partir, étant donné que c'était la pause déjeuner. Ils partirent tous assez vite et je me retrouvai seul à attendre. 

Je vérifiai mon chronomètre. Je commençai à trouver ça étrange, Jeon était pourtant rapide et ça faisait déjà cinq minutes que les autres étaient partis, il devrait déjà être là depuis le temps. 

J'avais comme un mauvais pressentiment. Je me dirigeai rapidement vers son parcours, longeant par la droite tous les obstacles à la recherche d'une tête brune. J'arrivais à la fin et toujours aucun signe de lui.. 

Quand soudain j'aperçus le dernier obstacle. Merde. 

"JUNGKOOK !"

Il était allongé par terre, près d'un rocher. J'accourus à ses côtés pour le trouver inconscient. Heureusement, il respirait toujours. Il ne semblait pas gravement blessé, il avait juste un genou et un de ses coudes éraflés avec un peu de sang. 

Je relevai le haut de son corps contre l'amas de pierre derrière lui. 

"Jeon ! Jeon ! Réveille-toi ! Lui dis-je en lui tapotant légèrement la joue. Jungkook, tu m'entends !? 

Il commença à papillonner faiblement des paupières et je ressentis un énorme soulagement. 

-Ça va soldat ?" 


[PDV Jungkook]


Une lumière vint subitement m'éblouir et j'avais du mal à voir. J'entendais une voix assez lointaine mais qui se rapprochait au fur et à mesure. 

Quand je parvins enfin à ouvrir complètement mes yeux, en reprenant petit à petit le contrôle de mes sens et en analysant là où je me trouvais, me remémorant doucement comment j'avais fini ici, c'est le visage du général Kim qui m'apparut. 

Il n'était qu'à quelques centimètres de moi, les mains tenant fermement mes épaules, un air inquiet sur le faciès.

À le voir d'aussi près, je ne pouvais que constater qu'il était vraiment beau. Je n'y avais pas fait plus attention que ça depuis le début, mais c'est vrai qu'il avait des traits plutôt fins et une peau parfaitement lisse. Sous les mèches qui lui retombaient sur le front, ses iris noisette paraissaient troublées et cela accentuait d'autant plus son charme naturel. 

Merde, à quoi je suis en train de penser au juste ? 

"Ça va soldat ? 

Je repris mes esprits. 

-E-euh o-oui.. 

-Tu peux marcher ? 

-Je.. je crois. 

Il m'aida à me relever mais ça tournait encore un peu autour de moi, alors je me mis à chanceler. En plus de ça, un de mes genoux était quelque peu douloureux, j'avais donc du mal à m'appuyer dessus. Il m'attrapa immédiatement quand il le remarqua. 

-Okay, ça va pas le faire. 

Il me prit tout à coup les deux bras, avant de se mettre dos à moi, légèrement baissé, et de les placer autour de son cou. 

-Accroche-toi bien." 

Je fis ce qu'il me dit sans réfléchir, serrant mes bras autour de son cou en appuyant tout le haut de mon corps sur son dos. Il saisit ensuite mes deux jambes et me souleva d'un coup.

Il me porta sur son dos jusqu'à l'infirmerie annexe, totalement vide à cette heure de la journée. Puis, il me déposa sur un lit et commença à s'occuper de mes blessures. 

Je l'observai faire. 

Il s'appliquait à me désinfecter et à étaler soigneusement une pommade aux endroits blessés. 

"Pourquoi vous faites ça ? 

Il remonta ses pupilles vers moi, sans s'arrêter pour autant dans ses gestes. 

-Soigner un de mes soldats blessé ? 

-Vous occuper de moi alors que vous pourriez me laisser me démerder tout seul. 

-Parce-que ce qu'il t'est arrivé est en grande partie ma faute. Je n'aurais pas dû te laisser faire ce parcours, tu n'étais pas encore prêt. 

-Même.. Pourquoi vous faites ça alors que vous me détestez ? 

-Je n'ai jamais dit ça. 

-Ça se voit. 

-Je ne te déteste pas, Jungkook. 

-Alors pourquoi vous me réprimandez en permanence dans ce cas ? 

-Pour que tu fasses les choses correctement. C'est l'armée ici, pas la cour de récréation. 

-Mais pourquoi moi plus que les autres ?! 

-Parce que tu as l'air d'avoir du potentiel et que tu le gâches avec ton comportement. 

-V-vous voyez du potentiel en moi ? 

-Évidemment, comme chez toutes les recrues. Mais toi tu pourrais faire parti des meilleurs si tu te comportais mieux. 

-Je suis pas.. aussi bien que vous le dites, général. 

Je détournai les yeux, gêné. Et il se mit à me scruter d'une manière indéchiffrable.

-Tu m'intrigues vraiment, Jungkook. Tu te comportes toujours comme si tu savais tout mieux que tout le monde et que tu débordais d'assurance, mais il se trouve en fait que tu manques de confiance en toi. C'est intéressant. 

-Je.. C'est pas.. que j'ai pas confiance en moi, juste.. Vous vous trompez sur moi. 

-Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? 

-Je sais quand même mieux que vous ce dont je suis capable ou non.. 

-Tu penses ? 

-..O-oui, bien sûr. 

-Moi ce que je crois c'est que tu ne te connais pas tant que ça, et que tu te sous-estimes. 

-C'est.. C'est ridicule. J'aurais aucun intérêt à faire ça. 

-Ah ça, je n'en sais rien. C'est peut-être juste ta vraie nature, que tu tentes de cacher par ton comportement arrogant et insolent. 

-Quoi ?! Ma vraie nature.. !? Est-ce que vous êtes en train de me dire que je suis juste un faible qui manque de confiance en lui et que c'est pour ça que je me comporte comme un con ?! 

-Ce n'est pas être faible que de manquer de confiance en soi.. Mais au moins tu reconnais te comporter comme un con. 

-Quoi ?! Non ! Je n'ai jamais dit ça ! Et puis merde, pensez ce que vous voulez ! Pour moi, un gars qui n'a pas confiance en lui c'est un faible et je n'en fais certainement pas parti ! 

-Tu ne me feras pas changer d'avis de toute façon. Et surveille ton langage soldat, je suis ton supérieur, pas ton pote. 

Je soufflai, exaspéré par sa remarque. 

Quoi moi ?! Manquer de confiance en moi ?! Sérieusement ?! Y'a que les faibles pour se sous-estimer, je ne suis pas comme ça.. Et puis de quoi il se mêle d'abord ? Pour qui il se prend à me juger comme ça ?! Son avis n'a absolument aucune importance de toute façon.. Qu'est-ce que ça peut me faire de savoir ce qu'il pense de moi..?! Je ferais mieux de l'ignorer tout simplement. 

Une fois qu'il eut fini de me soigner, il s'écarta et resta à me fixer. 

-Q-qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je, mal à l'aise. 

-Reste ici pour te reposer le reste de l'après-midi, tu as fait une belle chute quand même, tu en as besoin. 

-D'accord.. Général. 

-Je t'apporterai de quoi manger ou je demanderai à quelqu'un de le faire. 

-M-merci.. 

Je détournai vite le regard. 

Pourquoi j'étais si nerveux tout à coup ? J'étais persuadé qu'il ne m'aimait pas mais il m'avait affirmé le contraire, je devrais être soulagé maintenant.. Il avait même dit qu'il voyait du potentiel en moi, je devrais être content.. 

Mais j'avais peut-être encore du mal à le croire et à lui faire confiance. J'avais pris l'habitude de me méfier des gens, rien ne me prouvait qu'il était sincère. Il pouvait se la jouer sympathique pour après venir me planter un couteau dans le dos, on ne sait pas. 

Je relevai mes prunelles vers lui. Il était toujours là, immobile. 

-Vous n'allez pas manger..? 

-Si." 

Il me fixa encore quelques secondes, avant de finalement sortir de la pièce, refermant la porte derrière lui. 

J'expirai de soulagement, me rendant compte que j'étais à la limite d'avoir retenu ma respiration depuis qu'il s'était mis à me regarder sans plus me lâcher du regard. 

Nan mais c'était quoi ce genre de comportement aussi..? De se mettre à fixer les gens aussi intensément ? Avec ses yeux noisette si profonds.. J'avais l'impression qu'il m'analysait, qu'il tentait de lire dans mes pensées.. C'était plutôt déstabilisant. 

Après m'être remis de mes émotions, je me mis à observer mes blessures soignées. Finalement, plus de peur que de mal. D'ici demain j'irai mieux, c'était simplement le choc à la tête qui m'avait fait perdre connaissance, mais le reste de mon corps était en assez bon état. 

Pris de fatigue, je finis par m'assoupir dans ce lit d'infirmerie, dans le calme paisible de la pièce. 

C'est sûrement quelques heures plus tard que je me réveillais à nouveau, la luminosité ayant considérablement baissée autour de moi, et un plateau repas, apparemment laissé à mon intention, reposant sur la petite table à côté de mon lit. 

Après quelques minutes, une femme dans la trentaine finit par faire son apparition, à priori l'infirmière. 

"Oh ça y est, vous êtes réveillé. Vous pourrez sortir dès que vous aurez fini de manger le repas à côté de vous. Et ménagez-vous pour le reste de la journée, pas de sport ou d'effort trop important et ça devrait aller. 

-D'accord merci. Et pour le repas aussi. 

-Oh ça c'est votre général qui vous l'a apporté, c'est lui qu'il faut remercier. Sur ce, bonne fin de journée jeune homme. "

Après avoir rempli quelques papiers supplémentaires, elle finit par s'incliner avant de repartir, deux ou trois dossiers en mains, refermant la porte derrière elle. 

J'étais à nouveau seul dans ce lieu sombre et silencieux. Je m'empressai de manger mon plateau repas pour sortir d'ici. Il était 17h, à cette heure les autres soldats devaient encore être à l'entraînement, alors le camp était naturellement vide. 

Il me restait deux bonnes heures avant l'ouverture de la cantine militaire, j'en profitai donc pour aller me promener. Je retournai au coin éloigné de la dernière fois, il était toujours désert et j'étais content de pouvoir m'isoler un peu du reste des gens ici. Je me rallongeai dans l'herbe fraîche et me perdis à observer les nuances colorées du ciel dues au soleil qui descendait progressivement le long de celui-ci. Le vent faisait voler quelques mèches sur mon front et me rafraîchissait. C'était agréable, car ma tenue militaire me tenait pas mal chaud malgré tout. 

Ce lieu avait étrangement le don de m'apaiser. Il ne paraissait tellement pas faire parti du camp que j'avais l'impression d'être dans une sorte de petit jardin secret, un lieu isolé qui me permettait de me retrouver avec moi-même, loin de tout, pour réfléchir, me détendre, penser ou arrêter de penser justement, m'évader. J'étais heureux de l'avoir trouvé. 

Je repensai à la semaine qui venait de prendre fin. Malgré le fait que mon général m'ait beaucoup repris pour mon comportement et m'ait fait refaire pas mal de tours de terrain, ça s'était plutôt bien passé. Il me fallait peut-être juste un temps d'adaptation supplémentaire pour me mettre à penser davantage collectif qu'individuel.. Il faut dire que je n'étais pas habitué aussi. Mais bon, j'allais finir par m'y faire. 

Après, c'était cette semaine que nous allions vraiment commencer les autres activités, que ce soit le combat ou le maniement des armes, donc je ne pouvais pas encore vraiment avoir d'avis dessus. Tout ne faisait que commencer, et j'étais pressé de voir la suite.

Ma chute d'aujourd'hui m'avait servi de leçon. Il fallait que je sache me montrer plus patient à l'avenir, et que je suive les consignes comme tout le monde, car elles étaient là pour une bonne raison. 

Le général n'avait pas l'air d'être si dur que ce qu'il laissait paraître.. Je me remémorai son visage anxieux lors de mon réveil après ma chute. Il avait réellement l'air de s'être inquiété de mon état, et de se sentir coupable de m'avoir laissé faire ce parcours. Je m'en voulais un peu pour ça. Je n'étais pas censé jouer au rebelle ici si je voulais me faire apprécier et respecter des autres. Ça ne marchait plus comme lors de mes années collège et lycée à présent. Je n'étais plus solo, il fallait que j'apprenne à obéir et ce pour mon bien. Ce n'était pas une compliance qui pourrait me nuire, il fallait que je me rentre ça dans le crâne. Personne ne me voulait de mal ici, du moins pour le moment, alors je devais apprendre à écouter ce qu'on me disait. 

Personne ne me connaissait et ne me jugeait. 

Ça me paraissait si étrange. 

J'étais comme un homme nouveau, qui redémarrait une nouvelle vie, gardant simplement les cicatrices du passé en lui. Petit à petit, elles allaient s'estomper et je pourrai vivre une vie quasiment normale, une vie meilleure. J'étais rempli d'espoir, et c'était un sentiment nouveau pour moi. 

Au bout de quelques temps, je finis par me remettre en position assise, et c'est là que j'entendis une présence à proximité. Je me retournai vivement pour trouver mon général qui arrivait vers moi.

"Encore ici soldat ? 

Je m'apprêtais à me relever mais m'arrêtai quand je le vis se stopper à mon niveau et s'asseoir sur la verdure à côté de moi. Je le regardai d'un air hagard, surpris qu'il m'ait rejoint au sol. Il contempla un instant le reflet du ciel dans le petit lac devant nous, avant de reprendre la parole : 

-Ça va mieux, tu t'es reposé ? 

-Oui, général. 

-Bien. 

Alors il se préoccupait vraiment de mon état hein ? 

Moi qui le pensais froid et détaché de tout. Je m'étais peut-être entièrement trompé à son sujet. 

-Merci.. pour le repas. 

-Oh pas de quoi, je n'allais pas te laisser mourir de faim non plus. 

-Non, mais de me l'avoir apporté vous-même.. 

-Ce n'était pas grand-chose. 

Il tourna ensuite son visage vers moi et je ne pus m'empêcher de détourner les yeux, gêné. Je n'arrivais plus à soutenir son regard, il était beaucoup trop intimidant. 

-Désolé.. pour mon comportement. J'ai du mal à.. à me laisser diriger, disons. 

Un petit rire lui échappa. 

-J'ai cru remarquer en effet. 

Je baissai la tête et me mordillai les lèvres, peu fier de moi. 

-Dis-moi, tu es jeune pour entrer dans l'armée, qu'est-ce qui t'a poussé à t'enrôler si tôt ? 

Merde. J'étais pris au dépourvu, je ne pensais pas qu'il me poserait une question si personnelle soudainement. Il fallait que j'évite les sujets sensibles le plus subtilement possible. 

-Je voulais juste.. servir mon pays. 

Et ne pas me retrouver à la rue à la fin du lycée, Pensai-je pour moi-même. 

-Hm.. Et tes parents étaient d'accord pour te laisser partir ? 

Je ressentis un léger pincement au cœur à la mention de mes géniteurs. S'il savait.. 

-Oui.. Ils étaient d'accord.. 

Enfin, c'est plutôt moi qui les ai laissé partir en vérité.. 

-C'est surprenant. Enfin, je veux dire qu'en général, les parents sont réticents à ce genre de chose, surtout si leur enfant est jeune.. Mais c'est tant mieux, si ils soutiennent ton choix. 

-Hm. Je répondis dans le vague, perdu dans mes pensées. 

-Ce n'est pas trop dur de laisser ton ancienne vie derrière toi, tes amis, tout ça ? 

-Non, pas vraiment. Je n'avais pas spécialement d'amis.. 

-Ah oui ? 

Il me regarda d'un air curieux. Pourquoi il me posait tant de questions sur ma vie tout à coup ? D'où lui venait cet intérêt soudain pour moi ? Est-ce que c'était un moyen de se racheter pour ma chute de ce matin ? 

-Pourquoi vous me posez toutes ces questions ? 

Il parut étonné. 

-Mh, comme ça, par simple curiosité. Mais tu n'as pas l'air du genre à vouloir partager sur ta vie, je me trompe ? 

En effet, il m'avait bien cerné. Alors si il le savait, pourquoi il le faisait malgré tout ? 

-Non, vous avez raison. Alors pourquoi vous me les posez quand même ? 

-Parce-que tes réponses m'intéressent. 

Nos pupilles se croisèrent un instant avant que les miennes ne dérivent sur l'eau devant nous. 

-Ma vie n'est pas si passionnante. Les autres soldats doivent sûrement être bien plus intéressants que moi.. 

-Mais c'est toi qui m'intrigue, Jungkook. 

Je frissonnai à l'entente de sa voix prononçant mon prénom, et relevai un regard timide dans sa direction. Il me scrutait, comme fasciné par mes traits faciaux. 

-J'essaie de comprendre ton comportement, mais on dirait que tu te caches derrière un masque par moments.. que tu n'es pas toi-même. Je me suis dit qu'en en apprenant davantage sur ta vie, j'aurais peut-être des réponses. 

-Il n'y a rien à savoir sur ma vie, c'est du passé désormais. Et vous vous trompez, je suis moi-même, je ne cache rien.. 

-Mais ton passé fait partie intégrante de ce que tu es aujourd'hui. Et on a tous des choses que l'on cache et qu'on préfère garder pour soi, tu ne fais pas exception. 

-Pourquoi vous voulez savoir qui je suis ? Vous n'êtes pas censé vous rapprocher des soldats normalement.. 

-C'est vrai mais.. Je ne sais pas, tu me rends curieux, Jungkook. J'ai envie d'en apprendre plus à ton sujet. 

-Et si je ne le veux pas ? 

-Eh bien, je n'y peux rien dans ce cas. J'attendrai le jour où tu accepteras de t'ouvrir à moi. 

-Et si ce jour n'arrive pas ? 

-Tu es déterminé à ne pas coopérer à ce que je vois. C'est parce que tu ne m'aimes pas ? 

-Hein ? 

-Tu pensais que je te détestais.. Mais en réalité, c'est toi qui ne m'aimes pas, non ? 

-N-non, pas du tout ! 

Oups, j'avais peut-être mis un peu trop d'entrain dans ma réponse.. Il devait me prendre pour un fou, c'est certain. 

-Alors pourquoi tu ne veux pas me dire qui tu es ? 

-Parce que.. C'est vous qui ne m'aimerez pas si vous le découvrez. 

Silence. 

Il se mit à froncer les sourcils, dans l'incompréhension. 

-Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? 

Merde ! Pourquoi j'ai dit ça ?! Il faut que j'apprenne à m'arrêter de parler ! Comment il arrive à me faire dire toutes les choses que je ne veux pas dire..!? Est-ce que c'est à cause de ses beaux yeux envoûtants ou de son ton rassurant que je me mets à me livrer aussi facilement ?! J'en avais déjà trop dit, il fallait que je coupe court à cette conversation avant d'empirer mon cas. 

-Non rien, oubliez ce que je viens de dire ! 

-Mais.. 

-Bon, il va être l'heure de manger, je dois y aller. Encore merci pour les soins et le repas..! Bonne soirée, général."

Sur ce, je me dépêchai de me relever et de partir en direction du réfectoire commun, en le laissant seul derrière moi. Je me sentais légèrement mal d'avoir mis fin si brusquement à notre conversation, surtout qu'il avait sincèrement l'air de s'intéresser à moi et de vouloir me comprendre, mais je ne pouvais pas prendre le risque de lui révéler qui j'étais, mon passé, ou encore mon homosexualité.. 

Je devais garder mes distances avec lui, ou bien devenir un bien meilleur menteur, si je ne voulais pas me faire percer à jour. Il m'avait l'air beaucoup trop clairvoyant à mon goût et il m'intimidait énormément en plus de ça, il ne tarderait pas à découvrir mes secrets en un rien de temps si j'en disais ne serait-ce qu'un peu trop sur moi. Il fallait que je reste prudent. 

Ne plus faire confiance à n'importe qui. 

Je risquais gros à m'exposer ici. Si jamais on apprenait mes préférences, je pouvais me faire renvoyer de l'armée, ou ma situation pouvait redevenir similaire à celle d'avant, avec les harcèlements en tout genre, dans quel cas il faudrait que j'abandonne l'armée de mon propre chef si je ne veux pas revivre un enfer au quotidien. Et si cela arrive, si j'en arrive à devoir quitter l'armée.. Je n'aurais plus rien. Il faudra que je recommence tout à zéro, sans l'aide de personne.. Je serais seul, à la rue, et totalement fauché. 

C'était ce qui m'effrayait le plus. 

Il fallait au moins que j'arrive à rester ici jusqu'à ce que je sois gradé et que je touche un salaire, pour avoir un minimum d'argent en poche. J'espérais que tout se passe pour le mieux d'ici-là. Et c'est pour ça qu'il fallait que je reste discret et silencieux quant à mon passé et à ce que j'étais. Même si le général Kim n'avait pas l'air d'être quelqu'un de mauvais, je ne pouvais pas en être sûr à 100%. Je devais continuer de me méfier de tout le monde, personne n'était digne de confiance, en tout cas pas pour l'instant. 

Une fois à table, je me dépêchai de manger mon repas avant d'aller directement au dortoir me coucher. Je ne revis pas le général de la soirée, et c'était tant mieux, car je n'étais pas prêt à affronter son regard interrogateur sur moi. Je finis par plonger dans le monde des rêves sans trop de difficulté, même si j'appréhendais quelque peu la journée de demain et la prochaine rencontre avec mon supérieur. 


Pourtant, c'est bien plein d'énergie et motivé que je me retrouvai de nouveau parmi les autres soldats le lendemain. Nous faisions à nouveau les parcours individuels, et malgré quelques regards insistants du général Kim envers moi, il ne m'avait fait aucune remarque particulière concernant les événements ou la conversation d'hier. Peut-être qu'en étant avec tout le groupe, il ne pouvait pas se permettre de me dire quoi que ce soit ou de me prendre à part pour discuter. J'étais donc soulagé. Tant que je m'arrangeais pour toujours rester avec les autres soldats, il ne pourrait pas me reparler de choses gênantes comme la veille. Je n'avais qu'à soigneusement éviter de me retrouver seul avec lui, ça ne me paraissait pas si compliqué. 

Après l'exercice physique du matin, où, pour une fois, je m'étais montré discret et n'avais eu droit à aucun tour de terrain en plus de la part de mon supérieur, nous nous rendions au réfectoire pour manger. Je déjeunais encore seul à ma table, mais un petit groupe de recrues se proposa pour s'installer à mes côtés. J'acceptai avec plaisir. Si j'arrivais un tant soit peu à me sociabiliser, ce serait cool. Nous faisions donc rapidement connaissance avant de commencer à parler de tout et de rien. C'était plutôt agréable je dois dire, j'avais l'impression d'enfin m'intégrer au groupe, même si je restais plus en retrait à les écouter parler que de participer pleinement à l'échange, ça me suffisait amplement. 

Après la pause déjeuner, vint l'heure de mon premier cours d'armes. Les autres avaient déjà commencé la veille donc j'étais le seul à ne pas encore savoir me servir du premier moyen de défense qu'on nous avait présenté. Heureusement, c'était un intervenant qui nous faisait le cours, le général Kim ne faisait que surveiller que tout se passe bien, en proposant son aide en cas de besoin. C'est donc l'intervenant qui m'avait expliqué individuellement l'utilisation de l'arme, pendant que les autres continuaient de s'entraîner avec. Les deux heures étaient passées assez vite. J'avais fini par rattraper mon retard et me retrouvais ainsi au même niveau que tout le monde. J'étais content de ne pas me retrouver désavantagé dès le départ, ça aurait pu être un réel handicap pour la suite de ma formation sinon. 

C'est donc de bonne humeur que je m'élançai ensuite vers le prochain cours, qui se trouvait être celui de combat au corps-à-corps et de self-défense. J'avais hâte d'apprendre à me défendre et à combattre tel un professionnel. Cependant, toute mon excitation redescendit d'un coup lorsque je compris que l'ensemble de mes camarades avaient déjà formé des duos la veille et que j'allais devoir faire équipe avec mon général pour ne pas me retrouver seul pour faire l'activité. 

La malchance semblait soudainement s'abattre sur moi, alors que la journée avait si bien débuté. 

C'était encore deux intervenants qui nous montraient les prises et les mouvements à réaliser tandis que nous devions les reproduire ensuite avec notre duo. Autant vous dire que mon stress était à son maximum à me retrouver à faire équipe avec mon supérieur. Mais il ne fallait pas que je me dégonfle, je devais assurer malgré tout et lui prouver que je pouvais réussir. De toute façon, nous n'allions faire que combattre, non ? Il ne pouvait pas revenir sur la discussion d'hier pendant cet exercice. 

Enfin, je l'espérais. 

Après avoir vu l'exemple, nous nous placions tous face à notre partenaire. Je vins finalement à nouveau croiser les prunelles noires et intimidantes de mon général sur moi. Je frissonnai sans le vouloir devant son air dur et inexpressif. 

Même si j'avais cherché à l'éviter durant toute la journée, j'avoue que la vision des traits fins de son visage m'avait quelque peu manqué. Il était vraiment parfait physiquement, plus je le regardais et plus ça me sautait aux yeux. Chacune des expressions qu'il pouvait faire ne faisait qu'accentuer un peu plus son charme. Il n'y a pas à dire, sa beauté était véritablement à couper le souffle. 

Mais ce n'était pas le sujet ici, je ne devrais pas penser à ce genre de choses.. Surtout concernant un de mes supérieurs hiérarchiques. C'était complètement déplacé, je ne pouvais pas me le permettre. 

Un brin déstabilisé par toutes mes pensées, je finis par me lancer dans la réalisation de la prise qu'on nous avait montré. Et c'est sans surprise que je me retrouvai plaqué au sol par mon général qui avait pris le dessus sur moi. Malgré cet échec, je m'empressai de recommencer pour tenter à nouveau ma chance. Mais le résultat fut identique, et ce pour les cinq essais suivants également. 

Je commençais progressivement à m'essouffler, mais je ne renonçais pas pour autant, je me replaçai immédiatement debout face à lui.

"Alors, t'es dans la lune soldat ? Me lança-t-il, d'un ton plutôt interrogatif que railleur. 

Je ne répondis pas à sa remarque, tentant de rester concentré, ce qui le poussa à continuer : 

-Tu sais pour hier.. J'ai compris. 

Je m'immobilisai net, la respiration coupée. 

Merde. Qu'est-ce qu'il avait compris !? Est-ce qu'il m'avait percé à jour !? Est-ce qu'il avait tout découvert !? 

Mon rythme cardiaque se mit à accélérer tandis que je le fixai, pétrifié sur place.

 Voyant mon air perdu, il poursuivit : 

-Je ne chercherai plus à te faire dire ce que tu ne veux pas me dire. C'est ton droit de garder tes histoires personnelles pour toi. Je n'aurais pas dû essayer de m'immiscer dans ta vie privée. 

Je repris soudain une grande inspiration, avant d'expirer tout l'air de mes poumons, soulagé. 

Ouf. Pendant un moment, j'ai bien cru que c'était la fin pour moi. Mon cœur se calma instantanément dans ma poitrine, et le stress retomba en flèche. J'étais à la limite de l'évanouissement tant j'avais flippé. Je repris peu à peu toute ma contenance, tandis qu'il continuait à me regarder, toujours avec cet air énigmatique. 

-O-on reprend ? 

Il acquiesça pour simple réponse et je me lançai à nouveau dans l'exécution de la prise. 

Une fois encore, je me retrouvai à terre, et alors que je m'apprêtais à me redresser, le général Kim m'en empêcha en gardant son avant-bras appuyé sur mes épaules. Je fronçai les sourcils devant son geste, ne comprenant pas son intention, lorsqu'il s'abaissa au niveau de mon oreille pour m'y glisser doucement : 

-Mais sache que si jamais tu as besoin de parler, je suis toujours là, soldat. 

Il remonta sa tête au-dessus de la mienne pour se faire rencontrer nos orbes. La gêne s'empara subitement de moi face à la faible proximité laissée entre nos deux visages. Mes joues se mirent à virer au cramoisi, et mon cœur recommença à s'emballer. 

Merde, mais qu'est-ce qu'il lui prend de se montrer aussi proche de moi d'un coup !? 

Mon cerveau et mon organisme n'étaient pas préparés à ce genre de situation et je me retrouvai paralysé sous lui, ne sachant plus comment réagir. J'étais totalement troublé, mon regard était absorbé par le sien tandis que je respirais son odeur masculine, si enivrante.. Je sentais même son souffle venir caresser ma peau. 

Au bout de quelques secondes, qui me parurent une éternité, il finit par me relâcher et par se relever. 

Mon dieu. Mais qu'est-ce qu'il vient de se passer !? C'était quoi ça !? Et pourquoi mon cœur continue-t-il de battre à toute vitesse ?! 

J'avais le visage en feu et le souffle court, me relevant du sol avec difficulté. Je n'osais même plus remonter mes iris vers lui tant j'étais gêné.

 -T'es sûr que ça va, Jeon ? T'es vachement silencieux comparé à d'habitude.. 

Il me scrutait d'une mine légèrement inquiète. 

-Hm oui, je.. j'aurais juste besoin.. d'aller me rafraîchir un peu.. 

-Oh d'accord, vas-y. 

C'est sans plus tarder que je m'extirpai vers les vestiaires de la salle. 

Une fois isolé, je pus enfin reprendre mes esprits calmement. Je me passai de l'eau sur le visage et posai ma main sur ma poitrine, tentant de stabiliser mon rythme cardiaque. 

Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi !? Pourquoi je réagis comme ça avec lui !? Ça ne me ressemble pas.. Je ne comprenais pas. Son aura était si forte et son regard si déstabilisant que ça me faisait perdre tous mes moyens, sans que je ne puisse rien contrôler. Il avait ce truc qui m'intimidait fortement tout en me donnant à la fois envie d'aller vers lui.. C'était ce sentiment contradictoire que je redoutais le plus.. 

L'attirance. 

Le général Kim m'attirait. 

Et il m'attirait sûrement autant qu'il me faisait peur, parce qu'il risquait de découvrir mes secrets, et de profiter de ma vulnérabilité en utilisant mes faiblesses contre moi. Je craignais de me rapprocher de lui à cause de ça. J'étais désormais pris dans une impasse, et je n'étais pas sûr de pouvoir en sortir. 

Après quelques minutes, je finis par revenir en salle auprès de lui. 

Maintenant que j'avais vu clair sur mes sentiments, il fallait que je me résonne et que je reprenne possession de mes moyens. Si j'avais un faible pour le général Kim, je devais faire en sorte de le cacher et de le contrôler. Et pour cela, il fallait que je reprenne le dessus sur lui, que je ne subisse pas une quelconque emprise qu'il pourrait avoir sur moi. Je ne devais plus flancher. Je ne devais pas me laisser submerger par mes émotions devant lui. 

Je vins alors me replacer face à lui. 

Courage Jungkook, tu peux le faire ! 

Et c'est dans un élan de confiance sorti de nulle part que je réussis finalement à réaliser la prise correctement et à le mettre à terre. 

Il me fixa, ébahi, tandis que je souriais, fier de moi, avant de l'aider à se relever. 

-Bien joué, soldat. Ça va mieux on dirait. 

-On dirait bien oui." 

En effet, je l'avais maintenant compris, il fallait que j'arrive à le dominer en premier si je ne voulais pas qu'il prenne l'avantage sur ma personne. Cependant, son rang hiérarchique vis-à-vis de moi n'allait pas m'aider.. 

Mais je ferai du mieux que je peux, quoi qu'il m'en coûte.

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