chapitre 1 quand on remonte les aiguilles d'une montre

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« Quand Dieu bénit le voisin, ce qu'il est dans les parages »... « Dans le voisinage », se corrigea-t-elle. Cette répétition l'agaçait fortement, bien que vraie. Des fois, il suffit juste se réjouir avec les autres, au lieu de se demander pourquoi cela n'arrive qu'aux autres et pas qu'a soi. Elle se rappela dans quelles circonstances cette phrase avait été dite... Marjolaine regarda le livre qu'elle tenait en main, un sourire vague flottait sur ses lèvres, comme quand un des personnages des romans a l'eau de rose (dont elle raffolait tant) se retrouvait dans une situation fort gênante.

        Elle remonta dans le temps à l'époque ou elle n'était qu'une amie... qu'une vague amie. Ils s'étaient rencontrés dans la salle d'attente d'une agence spécialisée dans le recrutement  d'employés. Ils avaient été appelés pour un entretien qui aurait pu déboucher sur un emploi. La première fois que leurs regards s'étaient croisés, il n'y avait rien eu. Rhema n'avait pas de flamme qui s'allume dans les yeux, pas de regard qui embrase, encor moins d'étincelle (dans le regard). Ils s'étaient juste vus, apercus : une vague salutation, le bonjour qu'on balance, par pure politesse, dans une salle bondée d'inconnus, sans réellement prêter attention aux personnes qui vous entourent. C'était au début du mois de Décembre,se rapela-t-elle. ce matin-la, il avait plu. Pile à l'heure Marjolaine s'était retrouvée a l'agence précédée par plus d'une dizaine de jeunes chômeurs : elle en reconnaissait quelques-uns. Tout comme elle, il faisait partie de ceux qui n'avaient pas encor été pris. Au fil du temps, le nombre des candidats diminuait, découragés par une kyrielle d'interviews toutes aussi infructueuses les unes que les autres, ils avaient cessé de venir. elle-meme se sentait gagnee par le desespoir : Puis un jour, elle reçoit un appel. La dernière interview a été fructueuse, elle devait passer signer son contrat et commencer  avec une période d'essai de trois mois. Quelle joie ! Elle était enfin une employée !  Ce n'était peut-être pas le travail de ses rêves mais tant qu'elle ne dépendait ni d'un homme, ni de personne... après tout, « mieux vaut un tiens que deux tu l'auras ».


        Rhema aussi avait été retenu. Ils ne travaillaient pas dans le même département donc se voyaient rarement.

        Des jours et des mois passèrent, ils s'envoyèrent des salutations par personnes interposées.

        Des jours et des mois passèrent encore, ils s'échangèrent leurs numéros et se mirent à communiquer : appels, messagerie instantanée (comme deux bons amis). Ils devinrent amis sur Facebook, commencèrent se rendre visite, a se découvrir, a se connaitre un peu plus.

        Des jours et des mois passèrent, Rhema ayant trouvé mieux que ses employeurs libanais, qui arrivaient a Kinshasa avec toute sortes de préjugés sur les congolais, tira sa révérence pour des libanais plus « civilisés ».

        Marjolaine resta en ''enfer'' quelque semaines avant que la chance ne lui sourit a son tour, elle s'en alla « sans tambour ni trompette »

        Elle dit adieu aux heures de services compliques, aux « boss » (ils étaient plusieurs) compliques.

        Elle dit adieu à une année de travail sans repos, sans jours fériés, sans congé... elle dit adieu aux envies de meurtre qu'elle ressentait vis-à-vis de ses ''chefs''


        Eux, au moins, n'hésitaient pas à formuler leurs souhaits : «  je vais ti tuer » les entendait-elle hurler quotidiennement.

        Oui, elle leur dit un grand adieu à sa manière bien entendu : elle rentra chez elle le soir et ne revint pas le lendemain. Elle éteignit son téléphone pendant plus d'une semaine. Ce n'était pas une manière de laisser tomber un emploi mais tout était possible dans une telle entreprise à Kinshasa. Le désordre qui y régnait lui laissait  une marge de temps suffisante avant qu'ils se rendent compte qu'elle avait  quitté le navire. hasta la vista!

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un premier chapitre pour vous aider a connaitre comment ils se sont rencontres...

la suite a tres bientot! commentez sur vos reseaux sociaux avec le hashtag #storitela #eureka

Mare-Precieus AKA Storitela

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