Le cri

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                     Julian Ellis- Chapman

  Judas; Lady Gaga
  Daylight; David Kushner

Je n'y teins plus et sautai hors de mon lit, tandis que le cri s'accentua plus long, plus aigu, plus insupportable. J'enfilai mon jean large, bouclai la ceinture, puis parti sans prendre la peine de chercher mon sweat que j'avais égaré je ne sais où. Je fermai la porte rapidement lorsque le cri de manifesta encore, plus pressant, plus désespéré, plus déchirant.

Je marchai à longues enjambées rapides en me dirigeant grâce aux cris incessants. Après avoir traversé d'innombrables et sinueux couloirs, j'arrivais devant une porte, une petite insigne dorée indiquait :

« Flavia »

Je frappais à la porte violemment pour me manifester. Mais bien sûr, Flavia ne répondis pas et continua de hurler. Cette fois, ses cris étaient plus saccadés, plus tristes, et surtout, ressemblaient de plus en plus à des sanglots.

Même si je détestais cette femme du plus profond de mon âme pour ce qu'elle et sa famille  avait fait à moi et à mon père, j'éprouvais en cet instant une once d'honteuse compassion pour cette femme qui hurlait à la mort, déchirée, horrifiée.

Mais surtout, elle m'empêchait de dormir ! J'hésitais à entrer, me disant qu'elle me repousserait par fierté, mais aussi, parce qu'elle aussi, tout comme moi, me détestait. J'observais le couloir, sombre, traversé par la brise nocturne.

Les murs étaient tapissés de miroirs, me faisant penser à le chambre de Flavia; étrange, murmurais-je pour moi même. Il n'y avais pas un chat, le personnel du manoir ne travaillait bien entendu que la journée, donc, personne pour m'aider. Si ça se trouvait, de toute façon, Flavia s'était enfermée à double tour.

Je saisis la poignée d'étain, et une veine bleue/ violacée ressorti sur mon poing fermé quand je la pressais pour ouvrir la porte, et pour cause, l'atmosphère étais extrêmement tendue. J'implorai une prière silencieuse avant de tenter d'ouvrir la porte.
Elle était verrouillée.

« A quoi cela servait, pestais-je contre Flavia, de verrouiller une porte à double tour lorsque l'on l'habite seule dans un manoir énorme ! »

Heureusement, je sais crocheter une serrure. Je débouclais ma ceinture afin de me servir du petit embout fin pour déverrouiller la porte. Je réussis avec brio, en seulement quelques secondes. Je me souvint alors de pourquoi et comment j'avais appris à déverrouiller une serrure; c'était un souvenir douloureux et fort désagréable pour moi...

La porte céda, laissant apparaître le malheureux spectacle qui se déroulait dans la chambre spacieuse de Flavia. Ces cris n'avaient pas cesser pendant le temps  où je m'étais employé à crocheter la serrure.  Elle était allongée, trempée d'une sueur froide et dégoulinante.

Ces beaux cheveux courts lui collaient à la peau, tout comme sa nuisette de satin ; blanche cette fois. Ces courbes féminines et voluptueuses transparaissent à travers le fin tissu brillant. Sa couette était étendue sur le sol, trempée, tout comme Flavia.

Un instant je paniquais, je ne devrais sans doute pas me trouver ici, je violais son intimité et sa précieuse solitude, sa « misanthropie » comme elle avait dit elle-même. Mais elle se remit à hurler, ses yeux d'un marron presque noir convulsèrent, tout son corps se tordit en un spasme effrayant, ce qui ne me laissa pas le temps d'hésiter plus longtemps : je devais l'aider.

On avait l'impression qu'elle était aux portes de la mort, je m'approchai, puis je m'assis au bord de l'énorme lit king-size. Son cri ressemblait de plus en plus à des sanglots, à une plainte interminable, mais soudain, ce cri devint parole. Un prénom plus exactement.
Isaac.
Qui est-ce ? me demandais-je.
Elle hurlait tellement que je me dis que cela devait être nocif pour elle de rester endormie. Je lui effleurai l'épaule, l'appelant  ;

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⏰ Last updated: Jun 25, 2023 ⏰

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