Kinoiseries

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Bon Dieu !
Le noir s’était installé. De tout part on percevait des sons stridents. Ça pourrait être les hauts parleurs de nos buvettes, bars ou terrasses qui ne cessent de hurler chaque soir.

Qu’en sais-je moi ?
Oui ! Le calme n’était pas au rendez-vous là-bas, et de l’autre côté de la route, on voyait une horde de gens occupés à attendre leur transport ; c’était un arrêt de bus.

Les crissements réguliers des pneus et les klaxons incessants annonçaient sans doute quelque chose. Un embouteillage peut-être ! Je ne sais pas moi. C’est toujours un film que nous projette notre bon quotidien Kinois…

Lingwala.Bon Dieu ! Qu’il fait nuit déjà, sur ce boulevard du 24 Novembre !19 heures 30… 20 heures °°… 20 heures 30 … 21 heures °°
Rien !

Nous ne nous servions que ces tumultes intempestifs. Par ci on joue une chanson de Fally Ipupa, par là c’est du Fabregas. Tout juste à côté, c’est du Watanabe, et à gauche on danse follement à s’en tordre les reins, sous une chanson tirée du nouvel album de Werrason.

Là où je me trouve, on se trémousse sous le son qui fait le buzz : Twende Basi. Oui, allons seulement. Ouf ! Nous nous trouvons le long du boulevard du 24 Novembre, assis autour d’une table à la terrasse du club WhatsApp; en face de la Cathédrale Notre dame du Congo.

Ce boulevard, portant de toutes parts de belles maisons, renferme aussi une grande partie de l’histoire de la deuxième république de la RDC. Il porte en lui tous les démons du temps du Zaïre… Rires !

Ce qui est trop marrant est qu’on peut aussi y trouver, sans vergogne, des maisons qui ne sont même pas adaptées à nos climats. Il y a de la vie ici. Oui, que de la vie ! Comme le dirait le rappeur Damso. La vie !

Celle qui fait vivre. Ah ! La vie de l’ambiance ! Oui ; celle des prodigalités, celle du plaisir, de la jouissance et des réjouissances : bières, liqueurs, limonades, vins, viandes grillées, et même aussi de la chair humaine… cette autre viande croustillante : du cul, que du cul ! Kinoiseries.

On peut aussi y fumer, oui ! Tout est permis ici : de la beudo aux impuissantes cigarettes… la vie !

Qu’elle est belle Lingwala ! Notre commune qui ne se prive jamais de rendre en rires, pour certains les pleurs des autres. C’est comme ça à Kinshasa ; « Soki olali, bako lala yo. »

21 heures 25’… 22 heures °° L’heure de la fête a sonné !Bon Dieu ! Comme tout est beau le long du boulevard du 24 Novembre !

Ce lieu où plus d’une poche se vide ; cet endroit où plus d’un couple se disloque ; ce lieu où le temps passe comme dans la saga Harry Potter ; Tchuiiiii ! D’un coup de baguette magique.
Cet endroit qui reste même le symbole de la diabolisation de l’état Congolais pendant cette glorieuse période MPRienne… Rires !

L’éclairage est partout ! On en dirait même que notre cher gouvernement s’était spécialisé dans l’art d’encourager des bêtises.
Ici au moins, ses cinq chantiers ne sont nullement perçus comme cinq chansons.L’eau ne coule pas, elle court… Bon Dieu !
L’électricité ne joue pas à cache-cache ici ; elle est permanente. Peut-être faudrait-il simplement que nous nous occupions du social !Qu’en savons-nous ?Ah ! Buvons ! Dansons ! Mangeons ! Baisons aussi, car demain nous mourrons…

L’ambiance se respire ici au boulevard du 24 novembre.La route, quant à elle, restait calme. Elle se laissait caresser le ventre par ces voitures pressées de la même manière que les doigts de ce sexagénaire, assis en face de notre table, montaient et descendaient le long du ventre de cette fille assise sur ses cuisses… Que de la vie !

- Mais ! Cette fille-là n’est-elle pas de notre amphi ? avait demandé Marco. Regardez ! elle porte un tatouage au niveau de la clavicule gauche. Je la connais ! Oui ! C’est elle, son nom est Larissa.

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⏰ Last updated: Aug 18, 2018 ⏰

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