Au loin le ciel était légèrement orangé, le jour semblait prendre place au milieu de la nuit. La ville en contre bas s'étendait sur plusieurs centaines de kilomètres. Derrière les grands buildings, on pouvait distinguer l'océan s'étendre à l'infini. Les lumières au cœur de la citadelle illuminaient des ruelles désertes et sans vie. Il était bien trop tard pour que la préfecture de Miyagi soit animée par les citoyens. La lune trônait au milieu des étoiles, comme un chef d'orchestre au milieu de ses musiciens. Elle illuminait ses consœurs de sa splendeur. Un silence apaisant emplissait l'atmosphère entrecoupés par de lointains sons d'animaux.
La préfecture de Miyagi était bordée par une chaîne de montagnes : les montagnes Ōu. Oikawa et Iwaizumi avaient passé leur enfance à faire des randonnées dans ces alpages afin d'échapper aux adultes, puis plus tard pour entraîner leur cardio ainsi que leur endurance. Depuis, quelques années, ils allaient s'y réfugier pour profiter du calme de la montagne et admirer ce spectacle sublime. Le seul lieu où l'on peut distinguer le jour artificiel au loin et profiter de la douceur de la nuit. Ils aimaient s'assoir sur une couverture après avoir marché suffisamment afin d'atteindre un petit plateau où toute la ville s'étendait sous leurs yeux. Ils ne se lassaient jamais de cette vue et de ce silence. C'était un instant unique qu'ils partageaient au gré des années. Ils avaient passé des soirées à partager leurs doutes, leurs rêves, leurs craintes et d'autres où le silence était maître des lieux. Il n'avait pas besoin de mots dans certains moments, juste de la présence de l'autre.
Ce soir-là, un silence plus lourd pesait dans l'atmosphère. Ce lieu avait été témoin de disputes, de pleures, de la naissance d'une amitié puis d'un amour secret. Il les avait bercé de sérénité tout au long de leur vie. Ainsi, ils avaient jugé que c'était le meilleur endroit pour se dire au revoir.
-Ton avion est à quelle heure demain ? Souffla Hajime en fixant le ciel. Il était assis sur la couverture, les bras derrière son buste afin de ne pas s'écrouler. Il adopté une posture sereine malgré son visage tendu.
-Je pars à 8h. Répondit Tooru. Il serrait ses genoux contre son torse, profitant de la vue de sa ville qu'il chérissait tant.
-Toutes tes affaires sont prêtes ? Ajouta le brun.
-On n'a pas besoin de parler de ça Iwa-chan. Je voudrais juste... Profiter de ces derniers instants, je ne sais pas quand je rentrerai, alors...
-Je comprends. Le coupa l'ancien champion d'Aoba Johsai.
-Tout ça, ça va tellement me manquer. Soupira le passeur en posant son front sur ses genoux.
-Ils ont peut-être de super colline en Argentine où tu pourras admirer la ville qui s'étendra sous tes pieds. Répondit le brun en essayant d'alléger les craintes d'Oikawa.
-Oui peut être... Mais je n'aurais pas mon champion avec moi pour l'admirer et donner des noms bizarres aux étoiles. Je n'arrive pas à croire qu'en 18 ans on n'ait pas fait l'effort d'en retenir une seule.
-Si ! Il y a la grande ours. Répondit fièrement le brun.
-Ouais super... On sait que c'est une casserole mais on n'a jamais trouvé cette casserole je te rappelle, donc on ne connaît toujours aucune étoile. Il y a celle qui ressemble à un ballon de volley, l'autre à une gourde d'eau et puis l'ensemble de petites étoiles qui forment un terrain. Mais je suis presque sûr qu'elles portent un autre nom. Ajouta Oikawa en plongeant ses yeux chocolat dans l'étendue de la voie lactée.
-Arrête de paniquer. Tout va bien se passer, on se retrouvera au moins une fois par an sur cette colline et tu me raconteras plein d'anecdotes nouvelles et inversement. Tu te vanteras de « oh combien tu as de filles à tes pieds », je te traiterais sans doute de tous les noms et on aura l'impression que rien n'aura changé. Parce que ça sera le cas. Rien ne va changer, je vais continuer de t'appeler, de te partager mes journées et de t'insulter quand j'aurais la sensation que tu agis comme un con.
-Tu es méchant Iwa-Chan, je suis un pur ange.
-Tu vois, là par exemple, tu mériterais une bonne claque. Se mit à rire Iwaizumi accompagné de son amant.
-Rien ne changera pour nous, évidemment que tu auras un nouveau voisin et que je ne pourrai plus t'accompagner tous les jours à ton entraînement, tu ne me feras plus de passe, mais notre relation ne changera pas pour autant.
-Tu te souviens de nos rêves d'enfants ?
-Tu veux dire ton rêve de devenir un alien ? Ricana le brun.
-Non, celui qu'on deviendrait des grands joueurs de volley. Soupira le châtain.
-Les rêves changent, évoluent. Le jour où tu as reçu ton prix de meilleur passeur du département, j'ai su que nos chemins finiraient par se séparer, tu as un véritable don même si tu refuses de l'admettre. Tu es acharné, appliqué dans ton travail et plein d'ambitions, aucun obstacle ne peut te résister, il suffit que tu y croies et le chemin se tracera tout seul à chacun de tes pas. Je t'en fais la promesse.
-Tu m'attendras au bout ?
-Shittikawa on dirait que je vais mourir ! Je compte bien t'accompagner, pays différent ou pas, je t'ai déjà dit que tu ne parviendrais pas à te débarrasser de moi.
Un silence se fut, Oikawa se blottit contre Iwaizumi, appréciant la beauté du ciel. C'était la pleine lune, elle éclairait la noirceur de la colline de son éclat argenté. Les brins d'herbe légèrement gelés brillaient autour d'eux. Les fleurs semblaient figées dans le temps. C'était un moment unique, qu'ils voulaient conserver dans leur mémoire.
-Tu penses que dans un autre monde j'aurais pu être un alien ? Demanda le passeur brisant le silence environnant.
-Je te vois plutôt comme un démon. Tu serais le prince des ténèbres.
-Dans ce cas-là, tu serais le prince du royaume des cieux.
-Tu vas me manquer, tout ces moments vont me manquer. Soupira le châtain en sanglotant contre l'épaule du brun.
-Tu vas me manquer aussi. Les yeux d'Hajime le brûlait, il mordait sa lèvre inférieure afin de ne pas craquer plongeant son nez dans les cheveux de son amant avant de retenir chaque fragment de son parfum. Une douce odeur de lavande et de sauge enivra ses sens, il serra davantage Oikawa contre lui.
-Dans une autre vie ou pas, tu restes mon prince. Ajouta l'ancien capitaine en scellant ses lèvres à celles d'Hajime sans lui laisser le temps de répondre.
Hajime toucha délicatement ses lèvres, les yeux plongés dans ses souvenirs, la lune était moins lumineuse, les étoiles moins scintillantes désormais. Oikawa n'était plus là.
***
Un petit OS tout mignon un soir de Saint Valentin. J'espère que qu'il vous aura plu. Il est un peu court, mais je pense que plus aurait été superflu. N'hésitez pas à me donner votre avis ! Et big up à ceux qui auront la référence sur l'histoire des princes à la fin. 😉
Je vous souhaite une très bonne fin de soirée et une bonne saint valentin en couple ou célibataire. Prenez soin de vous. ❤️️
Update : un immense merci pour vos retours sous mes OS qui me font tellement chaud au coeur, grâce à vous nous sommes 4ème du classement des histoires iwaoi. Merci infiniment ❤️
VOUS LISEZ
Un brin d'amour OS Haikyū
FanfictionRecueil d'OS sur Haikyu, je ne sais pas encore combien ce recueil contiendra d'OS, ça dépendra de mon inspiration mais je suis ouverte à vos propositions si vous avez des envies ou des ships que vous voudriez voir ! /!\ yaoi = Homophobe s'abstenir...