Chapitre 1

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Coucou, 

Voici le début des aventures d'Adélaïde et d'Aseryn. C'est un projet qui me tient à coeur comme le thème est de ceux que je préfère dans les histoires que je lis :) J'espère que vous aimerez autant que moi!

Au plaisir de vous lire et d'échanger

Maude

***

« Le bonheur est un idéal de l'imagination et non de la raison. »

Emmanuel Kant


­­­­­­­­Le bruissement des feuilles accompagnait les pas du duc Aseryn. Les températures clémentes pointaient à peine leur nez, mais les arbres étaient déjà garnis de leurs atours. Il huma l'air laissé humide par les douces pluies de l'avant-midi. Une odeur de terre et d'humus flotta vers ses narines.

Quelle délicieuse journée. S'il n'avait pas autant de soucis sur la conscience, il aurait certainement profité du temps pour une promenade à cheval. La nostalgie l'envahit.

Le duc ferma ses paupières où se peignit plus clairement que jamais le château de son enfance. Il courrait dans les jardins, s'attirant les clameurs de désapprobations des dames, sauf une. Sa mère l'accueillait toujours en riant, un son enchanteur pour ses oreilles. Il se jetait dans ses bras et elle le faisait tournoyer au-dessus de sa tête auréolée de ses cheveux platine satiné.

Ces jours n'étaient plus.

Aseryn ne retint pas les larmes qui affluèrent, ruisselant sur ses joues. Il expira bruyamment et frappa de son poing le tronc d'un arbre, chassant un couple d'oiseau qui piaillèrent de mécontentement.

« Pourquoi ! Pourquoi », cria le duc.

La forêt frissonna alors que le désespoir de sa voix la frappait de plein fouet.

« Pourquoi moi »

Pas une feuille n'osa frémir au son du murmure. Il n'y eut que le silence, absolu.

Aseryn poussa un « humph » de dédain. Il n'y avait personne pour l'écouter là-haut, il en était certain Aseryn secoua sa main écorchée alors que la douleur se répandait dans ses jointures. Il sécha ses larmes et quitta le boisé d'un pas rageur.

Une rumeur se propagea entre les branches dès que le duc se fut éloigné. Son appel serait entendu. 

***

Adélaïde laissa s'écraser ses sacs d'épicerie devant la porte de son appartement. Un peu plus et ses bras étaient sciés par les courroies. Elle inséra la clé dans la serrure après sa troisième tentative, ses doigts gourds limitant sa précision. Les hivers québécois ne pardonnaient pas les oublis de mitaines.

Elle transféra les sacs un par un à côté du réfrigérateur et s'empressa de retirer bottes, tuques, foulards et manteau. Adélaïde poussa un soupir de soulagement lorsqu'elle enfila ses pantoufles. Rien de mieux après une journée éreintante en talons hauts. Un sentiment de plénitude l'envahit alors qu'elle retirait sa chemise et sa jupe tuyau. Enfin, la fin de semaine. Elle troqua son attirail de travail pour un large t-shirt et des joggings à la doublure molletonnée. Elle releva ses cheveux en un chignon dont quelques mèches blondes s'échappaient.

Le divan poussa un « ouf » presque distinguable lorsqu'Adélaïde se jeta dessus. L'épicerie qu'elle avait rapportée entra dans son champ de vision, mais elle ne trouva pas la force de se lever pour la ranger. Les légumes pourraient survivre quelques minutes à température ambiante. Consulter son blogue était de loin plus alléchant.

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