Chapitre 10.2

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Plusieurs passes plus tard, j'avais récolté mon lot de bleus et de contusions, dont une arcade sourcilière fendue. Bien évidemment, mon adversaire n'avait pas touché le tatami de toute la séance, se contentant d'éviter mes coups et enchaîner les attaques. Trenan nota quelques améliorations à apporter au maniement de Tahlia. Me concernant, il n'y avait pas grand-chose à ajouter. Moi et le bâton, cela faisait clairement deux.

— La prochaine fois, on changera d'armes de lutte, précisa-t-il dans le but de me rassurer.

— Et peut-être alors auras-tu une chance de te distinguer un peu plus, ou au moins à rester sur tes deux jambes, persifla la jeune femme rousse avant de partir vers les vestiaires.

Je lui lançais un regard venimeux tout en ravalant une réplique bien sentie.

J'attrapais une serviette avec colère, m'essuyant vigoureusement le visage. Heureusement qu'Arenht n'avait pas assisté à cette séance humiliante. Allant ranger mon bâton, j'en profitais pour dire deux mots à Trenan.

–Sensei... Je... ça serait possible que tu me donnes quelques cours pour que je me débrouille un minimum avec cet engin, lui demandais-je en désignant le bout de bois que je tenais toujours.

Il haussa un sourcil en m'examinant avec attention. Puis il eut un sourire en coin.

— Je vois. Je pense pouvoir t'apprendre les bases ce soir si ça te tente.

— Pas de problème, je serais là.

Arenht ne rentrerait pas avant les premières heures du lendemain. Trenan posa sa main sur mon épaule.

— Et ne la laisse pas te rabaisser. Tu progresses beaucoup plus rapidement qu'elle à l'époque. Elle a toujours aimé prendre de grands airs, mais ne t'y fie pas. À l'intérieur, elle se sent sûrement en danger par toi.

En rentrant à mon appartement, j'étais courbaturée de partout, mais cette fatigue, je l'appréciais pleinement. Trenan ne m'avait pas ménagée ne me laissant pas le temps de respirer entre deux séances. Son cours de rattrapage intensif avait porté ses fruits. Je n'avais qu'une hâte désormais : être de nouveau confrontée à la jeune femme. Légèrement euphorique, j'aperçus la pochette, bien en évidence sur la table de chevet. J'inspirais vivement et allais la chercher. La chemise cartonnée possédait un certain poids. Je la soupesais quelques secondes avant de l'ouvrir franchement. M'asseyant sur le lit, je déversais le contenu dessus. Un paquet de feuilles, attachées par un trombone, en sortit. Sur le devant, une simple note était apposée : « Pour Aylyn ». Les doigts tremblants, mon palpitant jouait aux montagnes russes, alors que je découvrais des pages manuscrites. Des lettres, datées et... signées.

Ahlaïs. Un coup au cœur. Un gémissement jaillit de mes lèvres. Je peinais à réaliser ce que je tenais entre mes mains. Troublée, je commençais à les parcourir. Mes yeux s'embuèrent au fur et à mesure. Ma mère les avait écrites pour moi, témoignage bouleversant de ses sentiments, de ce sacrifice pour assurer ma protection.

Je ne comptais plus le nombre de fois où je les lus. De la fébrilité hâtive de la première découverte à la lente exploration des mots choisis, je recherchais tous les indices pour mieux cerner la personne ma mère biologique. Les larmes versées n'étaient plus que des traces séchées sur mes joues quand le bruit des clés dans la serrure indiqua l'arrivée de mon homme. Je regroupais les feuillets épars et filais me passer le visage à l'eau. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant