Chapitre 18 : La saint Valentin

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Et je sombre, et je sombre dans les ténèbres comme une chute sans fin. Le plus ironique dans tout ça c'est que je sens mon corps allongé sur mon lit mais je me sens aussi tombée. Comme si j'avais été dos à une falaise et que je m'étais laissé tomber. A t il ressentit ça ? Je ferme les yeux et me laisse tomber avec un sourire nouveau. Bientôt, mais après ce qu'il me semble une éternité, mon corps frappe violemment l'eau. Si violemment que mes cours de physique ne sont plus que théorie. La chute et la vitesse que mon corps a prit fait que la surface de l'eau n'est plus simplement de l'eau, elle est t'elle un parquet de béton.

J'ouvre lentement mes yeux alors qu'avec plus de douceur mon corps s'enfonce dans l'eau. Un instant je suis pris d'envie de les refermer et de m'endormir mais je sais que ce n'est pas la solution. Soudain, alors que la glace semblait avoir pris possession de mon corps, c'est autre chose qui s'y infiltre. La chaleur, une chaleur horrible et insoutenable qui semble détruire chaque parcelle de ma peau.

Je suis en train de prendre feu, de prendre feu DANS l'eau, j'essaie de nager à la surface et de pallier à la douleur. Je souris lorsque je vois la fin arriver et je fonce vers la sortie. Mais ma tête ne fait que heurter violemment une surface dure. Je pousse sur mes mains mais la surface semble maintenant entièrement gelée. Bien rapidement la force du premier coup et de celui de maintenant me monte à la tête et je ne vois presque plus rien à partir du rouge. Le rouge du sang. Le rouge de mon sang.

Je relève une main, dans l'espoir vain qu'on me l'attrape mais rien. Une personne arrive et s'accroupit face à moi mais ne fais rien. Il me regarde juste sombrer dans les ténèbres.

Une main se pose sur mon épaule et me la secoue. J'ouvre les yeux rapidement, dans un même mouvement j'attrape cette main et me relève, prête à me défendre.

J : C'est moi !

Je soupire et relâche son épaule avec une excuse. Elle s'assied sur mon lit lentement les sourcils froncés, personnellement je me rassemble contre le mur en ramenant la couette sur mes genoux.

J : Tu tapais ton matelas, ça a sûrement dû inquiéter smoothies puisqu'il est venu me voir..

Je baisse le regard vers le chiot qui me fixe allongé prêt de moi et je l'attrape dans mes bras en le caressant doucement.

Y : Je ne veux pas vous inquiéter.
J : Un cauchemar ?
Y : Je tombais, puis j'étais bloqué dans l'eau et je brûlais. Et t'avais cette personne qui me regardais sans m'aider.
J : Qui c'était ?
Y : Je ne sais pas.

Elle fronce les sourcils soucieux et je soupire longuement. C'est rêves, enfin cauchemars deviennent de plus en plus fatiguant si vous voulez mon avis. J'effleure d'un doigt mon plâtre avec un énième soupir sous son air amusé cette fois.

J : Si maladroite tu es.
Y : On va bientôt l'enlever de toute manière.
J : Ça fait que cinq jours que tu l'as. Il faudra patienter. Allez viens.
Y : Mm..j'arrive.

Elle se lève et sort et je reste quelques minutes avec Smoothie avant de m'habiller avec plus de difficulté. Maudit plâtre. Maudit prof de sport.

Quelques heures plus tard, je me trouve dans un couloir pour éviter cette fameuse prof d'anglais prise à partie par Owen.

O : J'ai impérativement besoin de toi.
Y : A votre service mon cher.
O : Demain c'est la saint Valentin.

La saint Valentin. Quelle connerie..et pauvre Valentin. On ne lui fait jamais la fête .

Y : A vrai dire j'avais oublié. 
O : M'en doutais. Mais j'en profite que Margot soit en train de discuter avec le prof.
Y : Accouche Owen avant qu'elle revienne.
O : Je comptais l'inviter à la maison, sortir la tante, l'ordi portable et genre passer l'aprem et la nuit comme ça avec des bonbons et ses films préfère. Et je lui cuisinais avec ma mère son gâteau préféré. Tu penses que ça pourrait lui plaire ?

Il me fixe avec sa moue toute adorable et je ne peux m'empêcher de sourire. Il est véritablement fou de cette fille.

Y : Je pense que ça serait parfait Owen !
O : Tant mieux alors ! Et toi ?
Y : Moi ?
O : Les autres années ont passé la Saint Valentin tous ensemble mais la…
Y : T'occupe pas de moi !
M : Vous parlez de la saint Valentin de Yuma ?
Y : Mais laissez ma saint Valentin tranquille.
O : Je pensais que Soan l'aurait invité.
M : Oh oui ! Il ne l'as pas fait ?
Y : Pourquoi l'aurait-il fait ?

Ils me fixent comme si j'avais raté une étape importante de toute ma vie. Mais je ne comprends vraiment pas le principe. Je ne veux absolument pas y aller avec lui. L'amour c'est bien sûr dans les livres.

M : Owen ! Tu peux nous laisser ? Je dois passer un savon entre filles à Yuma pour son incompétence à croire en l'amour.
O : Bon courage Yuma.
Y : Traître.

Il part donc en nous faisant un léger coucou et je me tourne vers ma meilleure amie. Elle se cache automatiquement derrière ses cheveux bruns et je rigole. Elle ne veut absolument pas me passer un savon. Tsss..sale menteuse.

Y : Yuma, conseillère en amour et saint Valentin alors qu'elle-même n'y participe jamais.
M : Ma pauvre chérie. Mais cette année peut-
Y : Chut et dis moi.
M : J'ai prépare un genre de bocal avec des petits mots sur différents papier de couleur. Pour les différentes émotions, la colère, la tristesse etc...et avec j'ai pris un de mes doudous tu sais celui qu'il ne cessait de me voler. Le chien, il a donc ma soeur et je lui ai cousu un t-shirt avec une de mes écharpes.

Je souris une nouvelle fois face à son imagination. Ils ont tellement d'idées l'un pour l'autre..ça en est adorable. Vraiment très adorée.

Y : Je pense que cette idée est simplement merveilleuse et qu'il en sera des plus heureux. Et non ne fais pas cette tête je ne te dirais pas ce qu'il a prévu.

Elle retrousse les lèvres prêtes à bouder et je passe mes bras autour de sa taille et l'attire contre moi pour un câlin.

M : Ça marche toujours.
Y : Si tu veux un câlin il te suffit de demander.
M : Mouais, mais c'est moins drôle.

Je secoue la tête et nous partons en direction de la salle de classe où nous attend déjà Owen. Un Owen appuyé au mur en train de parler à son frère.

L : YUMA J'AI BESOIN DE TOI. Owen il est gentil, mais...bah c'est un garçon, il sait pas ce que les filles veulent.

J'hausse un sourcil dans sa direction et croise les bras. Car tu crois que moi je sais ce que les filles veulent ? Je sais déjà pas ce que moi je veux. Mais il finit quand même par se rapprocher de moi et écarter nos deux amoureux.

L : Je vais inviter Lila.
Y : Ouais, tu me spoile rien la.
L : Et ..je pensais a un truc mais je sais pas..
Y : Dis toujours ?
L : Peut être..des pulls ? Fin elle vole toujours mes vestes du coup je me dis que des pulls personnalisés ce serait bien ?
Y : C'est une bonne idée.

Il me fixe légèrement timide et cette fois c'est moi qui initie le contact humain et qui tapote son épaule. Bon, j'avoue j'aurais pu faire mieux mais j'avais aucune idée de comment. Il rigole donc et pars finalement à ses cours et moi au mien. Bien évidemment lui aussi m'as parlé de Soan et je me trouve donc à ne pas suivre les cours, jouer avec un briquet au fond de la salle en observant la flamme et en pensant à pourquoi il me parle tout de Soan. Il est vrai que les romans d'amour sont parfois bien, certaines phrases ou relation sont des plus enviables mais..je ne joue pas sur ce terrain moi. Quelques heures plus tard, quand je rentre je suis accueilli par.. la sortie de l'inspecteur.

Ja : Bonsoir Yuma.

Et monsieur pars comme si tout était normal. Je rentre et pose mes affaires avant de partir vers une Jeanne toute bouleversée.

Y : Y'a des avances sur l'enquête ?
J : Non..il m'a invité à la saint Valentin.
Y : Oh..et tu comptes y aller ?
J : Je sais pas..

Bah..il semblerait que tout les gens autour de moi fasse la saint Valentin en couple. Heureusement toi mon valeureux chiot tu reste avec moi.

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