PARTIE 2

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AVANT PROPOS:

Il ne s'agit pas d'une suite de l'os précédent, mais bien de la même histoire racontée du point de vue de Shoto. Certains passages seront donc sensiblement identiques, d'autres seront passés sous silence et d'autres encore seront nouveaux. En gros, les deux se complètent.

Sur ce, bonne lecture 😘

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La salle commune était en effervescence. Il venait de terminer leur dernier examen le jour même, et les vacances se profilaient doucement à l'horizon. Mais avant ça, il restait l'évènement tant attendu par une grande majorité de la classe : le bal de fin d'année. Aizawa leur avait annoncé il y'a trois semaines, ce qui avait déjà suscité une vive agitation à ce moment-là, mais l'ardeur des filles et de certains autres garçons avait vite été étouffée par l'échéance des examens.

A présent que plus qu'une seule semaine ne les séparait de cette soirée, et que leur année scolaire était terminée, l'excitation des uns et des autres reprenait le dessus. Ashido et Hagakure, qui étaient les plus impatientes à l'idée de ce bal, lancèrent rapidement une conversation visant à savoir qui étaient les cavaliers des uns et des autres.

Shoto n'y prêta guère attention. Ce genre de fête n'avait jamais été trop son truc, mais il allait quand même y participer pour profiter avec ses amis et célébrer la fin des cours. Et puis, ça pouvait peut- être se révéler plus sympa qu'il ne l'imaginait.

Son regard dériva vers Bakugou, qui semblait extrêmement blasé par cette conversation. De ce qu'il avait compris, et ça ne l'étonnait pas plus que ça, il viendrait sans cavalière. C'était peut-être l'occasion...

Lui s'était mis d'accord avec Yaoyorozu pour l'y accompagner. C'était son amie la plus proche, et comme l'avait ingénieusement souligné Ashido, s'ils annonçaient y aller ensemble, ils arrêteraient enfin de se faire harceler l'un comme l'autre.

La jeune femme recevait effectivement une dizaine d'invitation par jour de la part de ses admirateurs, et en venait presque à faire le trajet du lycée à l'internat en courant pour échapper à ses prétendants. Quant à lui, il recevait aussi pas mal d'invitations qu'il se sentait toujours gêné de décliner. Les choses étaient donc bien comme ça.

***

Il faisait très chaud sous le dôme. La soirée avait débuté depuis une bonne heure, et lui, Midoriya et Kaminari s'étaient fait piéger par leurs cavalières. Elles les avaient immédiatement entrainés à l'intérieur où régnait une chaleur étouffante, pour aller danser sur la piste. Agressé par la moiteur de l'air, l'électrique et lui décidèrent de quitter la scène pour souffler sur le côté. Ils furent rapidement rejoints par deux élèves de la filière général avec qui ils avaient discuté un peu plus tôt. Eux aussi semblaient avoir abandonné leurs cavalières.

Quelques minutes plus tard, le regard de Shoto fut attiré comme un aimant vers l'entrée, par laquelle venait d'entrer un groupe d'élève qu'il connaissait très bien. Une petite pointe de contentement le traversa lorsque Kaminari les interpela et qu'il vit Bakugou et les autres se diriger vers eux. Il l'avait déjà remarqué, mais son camarade à l'alter explosif était vraiment beau ce soir. Sa tenue de soirée lui allait très bien, même s'il affichait toujours sa caractéristique moue contrariée pour contraster avec cette élégance.

Il était heureux de le voir. Cependant, ce plaisir ne fut que de courte durée et il eut à peine le temps d'échanger quelques mots avec lui – pour lui dire d'arrêter de se battre avec Midoriya bien évidemment, rien d'incroyable donc – avant que les filles ne débarquent et ne mettent fin à la dispute. Et tandis qu'Uraraka rejoignait Midoriya, Yaoyorozu se dirigea droit sur lui, les yeux brillants et les joues roses d'avoir dansé, un grand sourire accroché à ses lèvres.

          

« Tu viens danser Todoroki-Kun ? »

Sans attendre sa réponse elle lui attrapa la main et l'entraina derrière elle à travers la foule qui se regroupait sur la piste. Shoto n'eut pas le temps de protester et ne put que regretter de n'avoir pas avoué plus tôt à Momo ses sentiments pour Bakugou. S'il l'avait fait, elle aurait sans doute compris que son timing était désastreux, et qu'il aurait aimé passer un peu de temps avec lui maintenant que leurs groupes respectifs s'étaient rejoint.

Il avait bien essayé à plusieurs reprises de lui révéler son secret, mais n'avait jamais réussi. Il finissait toujours par se dégonfler, ne trouvant pas le bon moment, ni la bonne façon d'amener le sujet. Enfin, il savait bien au fond de lui que ce n'était des excuses, et qu'il manquait surtout de courage.

Il recommençait à étouffer. L'air était humide à cause de la chaleur dégagée par les corps moites qui se pressaient les uns contres les autres. Il proposa de sortir s'aérer, et de trouver de quoi se rafraichir. La jeune femme acquiesça en souriant et le suivit à l'extérieur. Ils durent marcher quelques peu car le bar le plus proche était bondé. Ils n'étaient pas les seuls à avoir eu cette idée.

Après avoir commandé deux grands verres d'ice-tea glacés, ils s'éloignèrent à nouveau pour trouver un coin tranquille où s'asseoir. Ils repérèrent un banc un peu excentré et s'y installèrent. Shoto était content de quitter un peu de cet environnement bruyant et tapageur, dans lequel il ne s'était jamais senti tout à fait à l'aise.

Le silence s'installa confortablement pendant qu'ils vidaient leurs verres, et Shoto se demanda si ce n'était pas le bon moment pour parler à Momo de son homosexualité. De ça, et peut-être même de Bakugou... Il avait besoin de se confier, et d'avoir le soutien de celle qu'il considérait comme sa meilleure amie. C'était la seule à qui il pouvait en parler. Il y avait bien Midoriya, mais ça aurait été franchement bizarre. Et s'il ne le faisait pas maintenant qu'ils étaient tous les deux un peu à l'écart, dans un moment calme et une bonne ambiance, il ne réussirait jamais.

Et puis, il espérait toujours pouvoir recroiser Bakugou et passer un peu de temps avec lui, même si ce n'était pas grand-chose. Il culpabilisait un peu de vouloir laisser tomber Momo alors qu'ils étaient venus ensemble, même si c'était juste pour la forme et qu'il savait que la jeune femme passerait quand même une bonne soirée avec ses amies. Il voulait lui expliquer et s'assurer qu'elle comprenne.

« Momo... »

La jeune femme, qui était elle-même plongée dans ses pensées, releva le visage vers lui pour lui accorder son attention.

« Il y a quelque chose dont je voudrais te parler... » commença-t-il.

Trop occupé à chercher les bons mots et la bonne manière d'amener la chose, à tenter de contrôler le stress qui lui enserrait la poitrine, il ne remarqua pas le trouble que ses paroles avaient provoqué sur la jeune femme.

« Ça fait un moment que je voulais te le dire, mais... »

Il ne savait pas comment s'y prendre, et par où commencer. Est-ce qu'il n'était pas mieux de lui dire : « je suis gay », attendre sa réaction et lui expliquer ensuite ? Non, c'était trop brusque, il n'était pas prêt. Il continua à tâtonner.

« Je ne savais pas trop comment m'y prendre... »

Il regardait ailleurs, gêné d'amener ce sujet très personnel, et par conséquent, ne remarqua pas que les joues de son amie s'empourpraient de plus en plus à chaque mot qu'il ajoutait.

« Je... »

Il n'y arrivait pas. Les mots restaient bloqués dans sa gorge.

« To... Shoto-kun... Je crois que je sais ce que tu veux me dire... Et... »

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Au bout d’un moment toi aussi
Elle s’est juste pris un râteau, elle va pas mourir non plus

7mo ago

Heuuuuu ok ?

1y ago

La fièvre du samedi soirWhere stories live. Discover now