Les horribles histoires du Diablo Dorado

Porque te vas

"Los Santos, avril 2021. 23h13"

C'est à une bonne quinzaine de minute de la ville qu'attendait sur le capot de sa mini rouge à bandes blanches Absalon, couvert de sa sempiternelle doudoune qui ne le quittait jamais, pas même l'été. Étendu sous la voute stellaire comme si il s'agissait d'une myriade de soleil et que son seul souhait était de bronzer. Au moins à cette heure là il le pouvait bien, lambiner à l'air libre. Son téléphone portable, l'un des dernier samsung crachait l'une des anciennes chanson de Beyoncé. Un featuring énergique avec Shakira qui ne manquait pas de lui évoquer l'astre ardent une nouvelle fois. Malgré son âge aussi incroyable que dissimulé, le bougre portait en son cœur ce genre de musique. Seul ou accompagné son appareil vomissait ces paroles tandis que lui, avait pour habitude de se dandiner au rythme de ce qui passait, les bras tendus cette fois vers le ciel avant d'imiter un charmeur de serpent quand venait le pont musical jouxtant les paroles des deux popstars. Vivant sa meilleure vie en ces moments ou les mots se faisaient rares et ou la simple mélodie du titre Beautiful Liar inondait ses tympans intacts.

- Précioso... Espléndido ! S'exclama t-il alors qu'il se redressait un peu pour se pencher vers la ville et ses lumières qui ne mourraient que quand le jour se levait, dominant la fameuse Los Santos en remuant en rythme ses pieds engoncés dans ses robustes timberland's.

Néanmoins, ses contemplations prirent fin quand le crissement de pneu d'une voiture qui arrivait par la droite en domptant le sinueux chemin qui les séparait, il s'agissait d'un véhicule assez simple modeste, une voiture aux nombreuses bosses qui accusait le temps, elle qui se garait aux côtés de la mini du vampire faisait bien pâle figure malgré sa carrosserie anthracite. Le sourire à jamais perfide d'Absalon ne fit que s'aiguiser alors qu'il voyait sortir une jeune femme au crâne chauve, ses sourcils haussés s'apaisèrent rapidement tandis qu'elle se contenta alors d'arborer un rictus. Son crâne était couvert de cheveux en pleine repousse, très courts. Son teint hâlé était caractéristique de l'endroit d'où elle venait, au même titre que son prénom. C'était Mariana, la sœur d'un caïd mexicain qui croupissait en prison, et si Absalon n'avait que faire de sa frangine, le taulard lui, lui devait un service qu'il ne lui rendrait probablement pas de bon cœur.

Absalon avait donc dû ruser, jouant de sa réputation d'homme fréquentant les beaux clubs pour que la garçonne s'entiche de lui, et si il n'avait pas douté une seconde que son plan marcherait, il avait eu du nez puisque c'est après quelques blagues qu'elle avait quitté un autre trafiquant bien peu influent pour baver au vampire quelques discours sur l'amour indéniable, le destin et la vie de rue, jurant même parfois sur le tatouage présent à sa joue, une larme qui symbolisait ses frères arsouilles tombés trop tôt. Cette relation lui pesait, si il avait eu droit assez rapidement à ce que beaucoup d'homme aurait convoité, le bougre se faisait rare depuis quelques jours, évasif et désagréable à son encontre, assez pour que, malgré son mauvais fond la demoiselle ne commence à douter.
La jeune femme tenait entre ses mains un sac plastique dans lequel étaient posées deux boites contenant une nourriture indigne pour beaucoup de vampire qu'Absalon trouvait malgré tout, terriblement à son goût. L'accueillant donc avec un rictus qui fit taire les soupçons de Mariana, il hocha de la tête.

- Ah,mi querida, mon estomac grogne et je ne sais pas si ce qui me donne le plus faim est ce que tu m'apportes ou simplement toi. Avoua alors le vampire aux airs d'éternel jeune homme. Grondant son contentement en venant saisir le sac sans la couvrir de la moindre attention, peut-être avait-il répondu à sa propre question en ce si court laps de temps.

- Fais attention Absalon, je crois que c'est encore chaud. Lui répondit la demoiselle qui tirait sur les pans de sa veste ouverte, elle qui n'était pas particulièrement belle possédait néanmoins un corps appréciable, ne manquant de rien, ni ne bénéficiant d'excès qui pourraient faire tourner la tête. Pas bien grande et relativement large d'épaule, la galère selon ses dires, l'avait taillé.