Je dois me rendre chez grand-père. Hier soir, j'ai appris qu'il nous avait quitté. Son cancer l'a emporté. Il faut que je récupère des affaires pour préparer son enterrement, mais je n'ai aucune envie d'aller dans cette grande maison seule. Alors j'ai demandé à Sacha de m'accompagner. Elle est gentille. Elle a beaucoup de travail et elle a quand même accepté d'y aller avec moi. C'est vraiment une super amie.
- « On y est dans 15 minutes, me dit Sacha en regardant le GPS, Alyah, ça va aller ? »
Je ne réponds pas. Je regarde le paysage défiler de l'autre côté de la vitre. Je n'ai pas remis les pieds dans cette maison depuis que grand-mère est partie. J'aurai vraiment préféré que mes parents soient là, avec moi, plutôt qu'être à l'autre bout de la Terre. J'espère au moins qu'ils seront présents à l'enterrement.
On arrive face à une grande maison en pleine campagne, tous les volets sont fermés, le terrain n'est pas entretenu et la boîte aux lettres déborde. Sacha se gare devant le garage et nous descendons enfin de la voiture, après deux heures de route.
- « Alors c'est ici, dit Sacha en observant autour d'elle, c'est... sympa...
- Il devait être vraiment malade... sa maison c'était son plus grand trésor. Il en a toujours pris un grand soin.
- Viens, allons à l'intérieur. J'ai vraiment froid là », grelota-t-elle.
L'intérieur est dans le même état que l'extérieur. La maison est comme figée dans le temps, figée cinq ans en avant, à l'époque où grand-mère était encore là. A la seule différence qu'il y a au moins trois centimètres de poussière partout et que toutes les plantes sont mortes.
Nous nous dirigeons directement dans la chambre prendre ce que nous sommes venues chercher. Je n'ai pas envie de m'attarder ici, c'est vraiment trop bizarre sans mes grands-parents. Je cherche dans les placards la tenue que grand-père avait au mariage de mon frère. Il était magnifique dans ce costume noir avec sa cravate bleu électrique. Cela faisait ressortir ses yeux et accentuait sont regard taquin. C'est comme ça que je veux le voir pour la dernière fois. Mais je ne trouve rien dans sa chambre. Je me souviens alors que grand-mère rangeais beaucoup de choses au grenier, dont les vêtements qui ne servait pas tous les jours. C'est sûrement là-haut, me dis-je, il faut qu'on y aille. Je fais signe à Sacha de me suivre et me dirige en direction de l'escalier qui mène au grenier. Je pousse la trappe et... AARGH ! Une souris passe juste devant mes yeux au moment où je passe la tête par la trappe.
- « Bon, j'espère que tu n'as pas trop peur des souris et des araignées Sacha, lui dis-je en ouvrant les bras pour désigner la pièce.
- Euh... ça va aller, chuchota-t-elle, je devrais survivre à ça »
Sacha n'a pas l'air très rassuré. Je la comprends, la pièce est sombre et pas mal encombrée et il y a des toiles d'araignées absolument partout. L'atmosphère est vraiment étrange ici. Le bois craque sous nos pieds quand on se déplace vers la première armoire à côté de nous. A mon avis, on va passer un temps fou à chercher ce costume. Mais je ne changerai pas d'avis, c'est ce costume que je veux pour grand-père et pas un autre !
Après deux bonnes heures de recherches, Sacha découvre un bien étrange tableau enveloppé d'un drap blanc dans une grande malle. Je m'approche et m'agenouille à côté d'elle pour observer sa découverte. C'est étrange, je n'avais jamais vu ce tableau avant. Pourtant quand on était enfants, on venait souvent jouer dans le grenier avec mon frère. Ce tableau est assez grand et représente un jeune garçon d'environ quinze ans. Il n'est pas très bien habillé et a l'air perdu. On a l'impression qu'il regarde vers l'extérieur du tableau, comme s'il cherchait à s'enfuir. Il me donne froid dans le dos ! Le cadre autour du tableau est un peu abimé, il a dû tomber et c'est sûrement pour ça que mes grands-parents l'on rangé ici.
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La psychose d'Eugène
HorrorAlyah retourne dans la maison de son grand-père récupérer quelques affaires pour son enterrement. Avec son amie, Sacha, elles vont découvrir un objet de famille avec une histoire surprenante. Auront-elles eu raison de le ramener chez elles ?