Chapitre 59 : Épilogue ( Nicah )

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Six ans plus tard :

- Maman, soupirais-je. Cesse de pleurer. Tu fais couler ton mascara.

Elle récupéra son paquet de mouchoirs, dans son sac, et se sécha les yeux puis se moucha bruyamment.

- Pardon, ma fille, mais une mère n'a-t-elle pas le droit de pleurer de joie en un jour comme celui-là ?

- Bien sûr que oui mais cela fait deux jours que tu pleures non stop, lui fis-je remarquer en ricanant.

Elle me prit les mains et me tourna dans sa direction pour m'observer de haut en bas.

- Tu es magnifique, mon bébé.

Je lâchais ses mains pour lisser ma robe.

- Merci. Elle n'a pas été facile à trouver. Elle est merveilleuse, n'est-ce pas ?

- C'est toi qui l'as sublime.

- Ta mère a raison, petite, intervint Robert en entrant dans ma chambre.

Il s'approcha de moi pour m'enlacer.

- Elle pleure toujours à ce que je vois, murmura-t-il à mon oreille.

- Eh oui !

La concernée avait bien entendue malgré la discrétion de cet échange et nous frappa, doucement, le bras.

- Traitez-moi de chouineuse, tant que vous y êtes !

Robert et moi, nous nous regardions plein de malice avant de se tourner vers elle pour dire d'une voix...

- Tu n'es qu'une chouineuse.

Celle-ci soupira. Je m'approchais et la pris dans mes bras, délicatement.

- Ne t'inquiète pas, maman. Tu es ma chouineuse préférée.

- Vous êtes impossible quand vous êtes ensemble tous les deux. Je préfére fuir. À tout à l'heure, ma chérie.

Seul avec Robert, je me tournais une dernière fois devant le miroir en soufflant un bon coup.

- Comment tu te sens ?

Je ne répondis pas tout de suite. J'avais appris avec les années à analyser mes émotions avant de les exprimer afin de ne pas les enfermer en moi et les laisser pourrir pour qu'il ne reste que des cendres de ma personne.

- J'ai peur.

- Tu as peur de faire une erreur ?

- Non. J'ai peur qu'il prenne conscience de toutes ces années difficiles passées à mes côtés et qu'il fuit.

- Je peux te rassurer sur ce point car je viens d'aller le voir. Il est devant l'autel à t'attendre avec une impatience incontrôlable.

- C'est vrai ?

- Oui. Il n'attend plus que toi, petite.

Un sourire lumineux habillait, à présent, mes lèvres légèrement rosées.

- Maintenant, je suis heureuse.

- Alors, je le suis aussi.

En six ans, je m'étais considérablement rapproché de Robert. Nous avons créé un lien puissant. Il palliait mon manque de père. J'espérais, de mon côté, lui apporter tout autant que ce qu'il me donnait. Cam, ma mère, Henry et moi, passions tout nos Dimanche chez les Antword. Nous avions pris l'habitude d'y brunch. Robert et moi, nous nous isolions après le repas, dans le garage. J'avais récupéré plusieurs vieilles voitures que nous rénovions ensemble. Cela était devenu un rituel pour nous. Nous participions ensemble au salon automobile depuis que j'avais ouvert mon premier garage et continuions toujours depuis que j'avais ouvert le troisième à Louisville. Il avait été d'un grand soutien moral, au même titre que tout le reste de la famille.

J'avais une vie parfaite. Je l'avais tant rêvé que la voir se concrétiser relevait, pour moi, de l'irréelle par moments. Cam et moi, nous nous étions trouvé. Je ne remercierais jamais assez mon père de l'avoir mis sur mon chemin à un moment de sombre de ma vie. Cela m'avait sauvé de bien des façons. Cam répétait à foison qu'il était le plus chanceux au monde mais en réalité, c'était moi, la plus chanceuse car il m'a ouvert son cœur et ne m'a jamais lâcher, même dans les moments difficiles...

Une main m'attrapa le coude et me tira doucement de ma rêverie.

- C'est l'heure. Tu es prête ?

Joy in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant