Chapitre 1

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Note: Hello ! Me revoici avec une petite histoire, qui sera complètement platonique. Pas de katsudeku, attention pour ceux qui s'attendant à lire ça ! J'aime tellement l'idée des hybrides que voici une autre histoire sur ce sujet. Les débuts de l'histoire ne sont pas très joyeux, alors préparez-vous à souffrir (mentions de deuil, traumatisme, etc...) Bonne lecture !


Elle ouvrit les yeux sans savoir combien de temps était passé depuis qu'elle les avait fermés. Elle se fichait pas mal de combien de temps était passé, en vérité. Elle n'était d'humeur pour rien, alors elle pouvait bien passer toute sa vie à dormir. Cela ne changerait strictement rien à son désespoir, mais il n'y avait rien qu'elle puisse faire concrètement pour mieux supporter son deuil. Alors, après tout, pourquoi ne pas continuer à dormir ?

Sa première erreur fut de tourner les yeux vers son réveil, où elle vit que la matinée n'était même pas encore achevée. La deuxième fut de regarder en direction du sol, où elle put voir la pile de vêtements sales face à son armoire. Elle ne comptait même plus le nombre de jours où elle remettait des machines pour le lendemain. Au point où elle en était, elle était quasi certaine de ne plus avoir le moindre vêtement propre. Elle n'avait même pas rangé ses vêtements de funérailles, qui devaient se trouver au fin fond de la pile.

Sa raison eut finalement le dessus sur tout le reste et ce fut en poussant un long grognement qu'elle consentit à se relever dans son lit. Elle jura entre ses dents en manquant de trébucher sur ses pantoufles lorsqu'elle voulut poser ses pieds sur le parquet. Malgré le début du printemps, il faisait encore frais à cette heure de la matinée et un frisson parcourut tout son corps lorsqu'elle s'extirpa de sa couette avec seulement un T-shirt large sur les épaules. Évidemment, elle n'avait aucune veste ou gilet à mettre et attrapa le plaid sur son lit pour s'en entourer avant de se diriger vers la cuisine. Elle voulait bien essayer de fonctionner comme un être humain normal à partir d'aujourd'hui, mais il allait lui falloir une triple dose de caféine pour tenir bon. Et il faudrait aussi qu'elle essaie de ne pas repenser à tout ce qui s'était passé, mais c'était une autre histoire.

Elle dut relever les pans du plaid dans l'escalier pour ne pas marcher dessus et trébucher dans les marches. Son cerveau n'était pas vraiment d'accord pour être sollicité et une partie d'elle aurait voulu se téléporter jusque dans la cuisine pour ne pas avoir à attendre aussi longtemps avant de prendre son premier café. Pourtant, elle dut s'armer de patience pour faire le tour de la maison, avant d'atteindre finalement sa destination. Elle mit aussitôt la machine à café en route, s'asseyant sur un tabouret du bar en attendant qu'il soit prêt. Elle n'avait pas envie de manger. Elle ne mangeait rien depuis quelques jours et son estomac ne cherchait même plus à réclamer de la nourriture, ayant compris qu'il devait se contenter du minimum syndical.

Posé sur le bar, elle trouva son téléphone portable, qu'elle avait laissé là la veille. Elle n'avait pas pris la peine de répondre à qui que ce soit depuis le jour des funérailles, que ce soit en appel ou en message. Une grimace déforma son visage lorsqu'elle appuya sur le bouton de verrouillage pour voir apparaître beaucoup de notifications. Elle roula des yeux avant de consentir à consulter au moins les messages vocaux, ne lui demandant pas l'effort d'avoir à lire.

Le premier commença à retentir lorsque la machine à café s'éteignait.

« Allô, Suzuki, c'est moi. Je sais que tu es dans une période difficile alors je tenais à dire de ne pas te mettre la pression pour la publication. Je continue de mon côté et tu peux te remettre au travail dès que tu le voudras. Bon courage. Je suis de tout cœur avec toi. »

Elle versait son café dans sa tasse et une autre grimace se dessina sur son visage en entendant le message de son éditeur. Elle imaginait qu'il avait dû laisser d'autres messages vocaux et cette idée fut confirmée dès qu'elle entendit le deuxième message. Encore un message de soutien. Elle n'en avait pas vraiment besoin, parce que ce n'était pas le soutien qui allait lui faire avaler le fait que ses parents étaient morts. Elle avait beau avoir vingt-quatre ans, elle n'était pas préparée à perdre ses deux parents en même temps, surtout d'une manière aussi injuste. Personne ne méritait de mourir aussi jeune et surtout pas des gens ayant passé leur vie au service des autres.

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