— Mais tu es blessée !... répliqué-je choqué qu'elle puisse supposer ne pas avoir besoin de soin.
— C'est rien, ma sœur va s'en occuper, c'est juste une blessure dans la chair.
— Il faut que tu te fasses soigner !
Sa sœur est peut-être en train de faire des études de médecine, ce n'est pas la définition de vrai soin ce qu'elle propose.
— Mais je vais bien ! J'ai déjà vu pire, ne t'inquiète pas pour ça, faut juste couvrir la blessure. Je parie que tu n'as pas de trousse de secours dans ta voiture. Pas grave, j'ai tout ce qu'il faut dans ma voiture, mais en attendant, est-ce que tu peux m'enlever mon pantalon ?
Elle a complètement perdu la tête ma parole. Mais son ton est tellement sans appel et atrocement calme et assuré que j'ai envie de lui faire confiance et au pire, sa voiture est garée juste à côté de l'hôpital, je pourrai aviser en temps voulu.
— Tu ne vas pas me dire que tu ne sais pas le faire ? insiste-t-elle en se rendant compte de mon hésitation.
J'obéis, un peu perturbé de me retrouver à la déshabiller pour la première fois dans des circonstances pareilles. Et je peux dire dès maintenant que c'est horriblement difficile d'enlever le pantalon de quelqu'un qui est couché.
— Mets-le de côté, j'ai un legging dans ma voiture. À quoi ressemble la plaie ? C'est moche, moche ou tu as vu pire ? demande-t-elle quand même un minimum inquiète.
C'est presque pire sans être en partie caché par son pantalon... Sans l'ombre, je vois bien qu'il a un peu de vase sur la blessure, en plus, c'est vraiment impressionnant comme plaie, ce n'est pas excessivement profond, mais c'est tout en longueur, elle ne s'est vraiment pas ratée.
— J'ai vu pire, mais ça nécessite des soins, quand Djalu s'est ouvert la jambe comme ça, on l'a emmené à l'hôpital, remarqué-je en comptant sur la mention de mon meilleur ami, espérant qu'elle voudra suivre le même exemple.
— Une personne normale a mal, ça aide à estimer la gravité... Au moins, si ça avait été l'autre jambe, je t'aurais dit si j'avais connu pire... Est-ce c'est juste superficiel ou est-ce qu'on voit l'os ?
— Ça dépend de ta définition de superficiel, mais oui, ce n'est pas super profond. Et ça ne saigne presque plus.
— Tant mieux. On est d'accord que je peux bouger mon pied ?
— Oui, c'est bon.
— Alors ça ne doit pas être trop grave. Il faudrait juste que tu couvres la blessure, le temps qu'on retourne à Kingston, histoire de ne pas rajouter plus de saloperie dessus... Prends mon t-shirt, il ne doit pas être trop sale encore, de toute façon, j'ai du désinfectant dans ma voiture, ajoute-t-elle en commençant à enlever sa veste.
Une fois fait, elle vire son pull en veillant bien à ne pas trop se redresser pour ne pas voir la blessure puisqu'elle ne supporte pas le vu de sang. Et fini par me passer son t-shirt blanc qui va finir dans un état monstrueux après ça. Ayant bien compris que je ne suis pas près de la ramener à la raison, je place le vêtement autour de la plaie, il est un peu trop court, mais au moins, ça couvre la plus grande partie, après quelques nœuds, je réussis à l'attacher sommairement pour être sûr qu'il ne bougera pas trop.
Dès que j'ai fini, je monte à l'avant et je prends la route pour retourner à notre point de départ, beaucoup plus tôt que prévu. Si j'avais su, je ne l'aurai jamais emmené là-bas, au moins elle ne se serait pas blessée.
— Prends mes clefs de voiture pour chercher ma trousse de secours, elle est sous mon siège passager, affirme-t-elle après que je me sois arrêté sur le petit parking à côté du parc.
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L'Étrange Histoire De Kamala Crow (terminé)
ParanormalBeaucoup de personnes racontent des légendes en prétendant qu'il faut le voir pour y croire, mais si dans mon cas, il faut y croire pour me voir. Le 12 juin, à Margate, Kamala fête ses dix-huit ans en ville avec son petit copain, Pâris. À 16 heures...