Et si c'était toi - Tome 1

Chapitre 59

Nous n'avons pas tardé lorsque j'ai enfin eu fini de faire le tri dans les dossiers et sommes partis en direction de son appartement. Il m'a proposé d'aller me reconduire à la résidence, par politesse, je présume, car il était inévitable qu'après nos excuses faites, nous allions passer la soirée ensemble. Trop de temps s'est écoulé sans que nous ayons pu nous embrasser, nous toucher, nous partager nos sentiments, mais surtout les vivres tel que nous les vivons toujours ensemble, intensément.

Nous avons commencé la soirée en compagnie de ses colocs et d'Ivy. Cette dernière m'avait mentionnée qu'elle irait à l'appart pour voir si j'allais revenir ou non quand je lui ai écrit un message texte lui mentionnant que c'était Dereck qui passait me chercher. J'ai d'ailleurs écrit à chacune de mes amies afin de leur annoncer la nouvelle de ma possible réconciliation. Chacune d'entre elles semblaient bien satisfaite qu'il ait enfin daigné m'adresser la parole à nouveau, moi la première.

Quand Ivy a appris la nouvelle, elle était tellement emballée et elle voulait être aux premières loges pour voir nos retrouvailles. Elle m'a toutefois mentionnée que si tout semblait aller pour le mieux entre Dereck et moi, elle retournerait à la résidence et trainerait de force Jules pour qu'il dorme dans mon lit afin que nous soyons dans l'intimité. Elle sait comment nous pouvons nous montrer démonstratifs de notre amour si je peux dire et elle était donc très consciente que si nos différends finissaient enfin derrière nous, la nuit risquerait d'être mouvementée. J'ai d'abord ri aux éclats en lisant ses messages textes, même si j'étais un peu mal à l'aise qu'elle veuille me laisser le champ libre pour une partie de jambes en l'air. Après y avoir réfléchi, j'ai tout de même trouvée son idée parfaite et l'ai grandement remerciée de l'attention. Nous sommes tout de même capables d'être discret et je ne crois pas que l'on nous aille déjà entendu, mais je préfère, et de loin, me retrouver seul avec lui.

Elle n'a pas eu besoin de forcer Jules qui est presque sauté en bas du balcon emballé à l'idée que Dereck et moi soyons enfin réunis. Il n'a cessé de me dire à quel point il s'était ennuyé de moi et qu'il en avait marre de voir la gueule maussade de Dereck durant la dernière semaine. Il m'a même fait promette de le trainer avec lui à la résidence si jamais nous avions encore une querelle parce qu'il ne croyait pas se sentir capable de l'endurer une journée de plus ainsi. Bien évidemment, tout cela était dit à la blague, mais j'apprécie quand même de voir à quel point il semble m'aimer. Sachant que Dan et lui sont des amis de très longue date à Dereck, je suis heureuse que ceux-ci m'acceptent autant dans leurs vies, puisque je risque d'en faire partie pour un long moment. Du moins, je l'espère.

Une fois l'appartement vidé de tout le monde, mise à part Dereck et moi, il s'assied sur le divan en tapotant la place à ses côtés. D'un pas lent, je m'avance et prends place près de lui, les jambes relevées afin d'enrouler mes bras autour de celles-ci.

— Nous pourrions peut-être poursuivre où nous nous sommes arrêté plus tôt ? questionne-t-il le regard fuyant.

Je croyais que nous avions repassé en revue tous les sujets dont nous avions à discuter, mais s'il a quelque chose à ajouter, je suis tout ouïe.

— Vas-y, je t'écoute, dis-je en le fixant.

— Je tiens à te redire que je m'en veux d'avoir été aussi con et d'avoir été vers Amber.

Je fronce les sourcils. De l'imaginer à nouveau en sa compagnie me refait vivre les mêmes émotions que cette journée. J'aurais envie de lui étamper ma main au visage, mais tout ça ne mènerait à rien. Je me contente de mordre l'intérieur de ma joue pour tenter d'oublier la douleur que cette scène m'a causée et tente de ravaler ma colère du même coup.

— Je vois bien que ça te blesse Sarah..

Et puis merde !

— Tu pensais quoi en allant jouer à l'imbécile avec elle ? grogné-je. Que je me réjouirais et que ça ne me ferait pas un pli ? D'autant plus que c'était seulement pour satisfaire l'ego de monsieur, craché-je de colère.