Partie 3 - Chapitre 3

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Chapitre 3

     De grandes aurores peignent le ciel nocturne, et des constellations brillantes tracent des formes complexes, tamisant la voute stellaire au-dessus de sa tête. Elle se trouve sur une grande plateforme rocheuse, apparemment sur le flanc d'une montagne, des tas d'objets d'offrandes ont été déposés un peu partout autour et sur des autels taillés dans la pierre. Elle devait être haut, très haut même, car ce n'est pas le sol qu'elle voit, mais une épaisse couche blanche. Mais... des nuages ? Je suis à plusieurs centaines de mètres des nuages !? Au-dessus d'elle, la montagne continue de grimper en une aiguille rocheuse, comme anormalement étirée toujours plus vers le haut.

     Au bord du précipice, quelques marches menant à un promontoire, ce dernier étant surmonté d'arcs de cercles rocheux taillés dans ce qui dû être un imposant bloc de pierre des siècles auparavant. Un portail, oui c'est un portail ! Et au centre de ce curieux cercle, se dresse un être, enfin, trois êtres. Trois créatures en forme d'oiseaux gigantesques, très grandes, sans texture aucune, aux contours brumeux... Seule la forme se distingue, tandis qu'ils semblent littéralement composés de cosmos et de constellations. Les formes arborent deux fentes ressemblant à des yeux sur ce qui pourrait être une tête de corbeau, surmontant large bec qui semble presque sourire, laissant apparaître un air malsain tant il semble se réjouir de la situation.

     L'une des créatures fait mine de parler, mais Bell ne l'entend pas, elle ne saisit que des brides de mots : Jo... toi ... mo..., vie... à m..., tu pou... les re...er. Uti... mes ...oirs je... t...n conj...

     L'un des oiseaux tend doucement son aile vers elle. Elle est tentée de s'en saisir, mais le sourire éthéré de la créature vire soudain à une sorte de rictus. La chose recul son bras d'un geste brusque, son contour devenant brouillé, puis poussa un cri horrible, en regardant fixement à côté d'Elle.

     Une autre personne se trouve à ses côtés, un homme, grand, fin, avec des cheveux attachés châtain, et des yeux d'un bleu clair profond. Il semblait tout aussi perdu qu'Elle, et regarde d'un air inquiet la créature devant eux. L'abominable cri de cette dernière continue, s'intensifie même, une lumière commençant à jaillir de l'entité, qui bat des ailes, sa silhouette étant de moins en moins distinguable. Son éclat devient bientôt presque insupportable, et soudain, tout cesse. Le cri, les sons du vent, la lumière, et Elle devine que la chose s'apprêtait à leur lancer quelqu'attaque magique.

     Un cri plus perçant encore émane de l'oiseau, de même qu'une lumière terrible. NON. Elle crie, court vers l'homme à côté d'elle, crie encore, et se jette sur lui. AMARA.

**

     Bell émergea de son sommeil, éblouie par une forte lumière. Cynthia déjà levée avait brusquement ouvert les rideaux, en s'excusant, expliquant que la yordle avait déjà beaucoup dormi, et qu'il était temps de se lever, prétextant que se lever en fin de matinée était amplement suffisant pour se reposer.

     Bell se leva doucement, bien triste de quitter le grand lit douillet avec lequel elle avait partagé une nuit, des plus agitée. Elle enleva rapidement son pyjama, posant ses vêtements sur le dossier d'une chaise, avant de se regarder dans le grand miroir devant elle, massant doucement la cicatrice qui barrait maintenant son abdomen.

 - Heureusement que ta fourrure cache un peu la cicatrice, lui dit Cynthia en l'observant de loin.

- C'est affreux.

-...

- Heureusement que personne ne peut la voir, je n'ai pas besoin de ça en plus.

- Ne dis pas ça...

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- Je suis minuscule, j'ai une fourrure courte sur tout le corps, d'énormes oreilles velues, des yeux d'une couleur anormale, lâcha tristement la yordle. Je suis beaucoup trop différente, tu as vu comme ils me regardent tous dehors.

- Qu'est-ce que tu as ? C'est inhabituel de te voir comme ça...

- Rien... j'ai eu une mauvaise nuit, difficile de dormir sans le roulis des vagues j'imagine.

- On va aller visiter la ville, ça te changera les idées !

     Toujours d'humeur profondément morose, Bell s'habilla de ses affaires habituelles, contente tout de même de remettre son écharpe. Elle embarqua avec elle son petit sac de cuir, dans laquelle elle glissa sa dague, ainsi qu'une bourse dans laquelle elle mit quelques rouages. Je préfère éviter de tout me faire tirer d'un seul coup, qui sait si les gens sont aussi dangereux qu'à Bilgewater ici ? Une fois prête elle suivit tranquillement Cynthia dans les couloirs, toujours plongée dans ses pensées. Arrivées dans le hall d'entrée, une voix les appela elle et son amie.

- Vous en avez mis du temps, se plaignit Jay, heureusement que j'ai pu discuter avec Vira.

- Aucun problème, sourit la vastaya, Maria m'a chargée de vous accompagner en ville pour vous faire un peu visiter les quartiers environnants. Elle a dit que Bell devrait trouver une tenue un peu plus... adéquate.

- Ha je te l'avais dit ! pouffa Cynthia derrière.

     La vastaya les guida vers la porte, avant de leur emboiter le pas. Après discussions, elle les mènera d'abord aux alentours du port. Comme ils l'avaient remarqué, ces quartiers regorgeaient de diverses boutiques, et de nombreux artisans qualifiés y vendaient des objets très intéressants. Dehors la ville était telle qu'ils l'avaient laissé la veille, ce n'était pas une quelconque illusion, ils étaient bien au cœur d'une ville toujours aussi lumineuse et extravagante, grouillante de gens l'étant tout autant. Au loin dans les hauts quartiers, la haute tour Hextech envoyait à un paisible rythme des aéronefs vers de lointaines destinations.

- Parle nous un peu de toi Vira, demanda Cynthia à leur guide, tu sembles en savoir pas mal sur nous mais nous te connaissons peu.

- Oh rien de bien passionnant, répondit cette dernière un peu gênée. Je ne suis qu'une fille de zauniens, vastayas eux aussi. Je suis entrée au service de Johan Grimbel il y a plusieurs années, mon fiancé travaillait déjà pour lui.

- Oh un fiancé ? s'émerveillèrent les deux filles en chœur.

- Oui, il s'appelle Dom, c'est un orphelin de Zaun. Vous finirez par le croiser. D'ici quelques temps on aura assez économisé d'argent pour acheter un logement dans le quartier. Ma jeune sœur qui travaille au manoir nous aide aussi, elle est une des assistantes de Johan, je lui dois beaucoup.

     Vira connaissait sur le bout des doigts les rues à emprunter, les boutiques les plus intéressantes, et savait repérer les vendeurs un peu trop enclins à tirer des bénéfices de la récente arrivée des trois jeunes gens en ville. Bell l'avait compris, tout se négocie, y compris le fait d'avoir droit à un prix normal. Ils visitèrent des tas de places et de rues bondées, toutes bordées de boutiques tellement différentes. Des spécialités de pays lointains s'étalaient sous les yeux brillants des trois amis, vêtements, armement, accessoires divers, outils magiques, nourriture, art.

     Des boutiques purement piltoviennes proposaient des articles d'une grande beauté, fruit d'un travail de précision, à couper le souffle. D'autres proposaient la confection et la pose de gadgets plus destinés à l'apparat, par le biais de machines diverses. Plus magnifiques que réellement pratiques, le but était plus de montrer ses richesses et pouvoir que d'acquérir un objet d'une réelle utilité.

Bell de BilgewaterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant