Le temps se couvrant doucement, ils quittèrent l'eau presque au même moment où une famille pénétrait sur la plage. Remontant jusqu'à leurs affaires, ils récupérèrent leur serviette, s'emmitouflant lorsqu'un vent particulièrement frais les frôla. Jetant un œil plus ou moins discret sur son petit-ami, Izuku vint s'asseoir dans le sable, les fesses encore un peu trempées. Il ignorait l'heure qu'il était mais il lui semblait qu'ils avaient encore le temps de se sécher tranquillement.
A sa gauche, le blond ne s'en inquiéta pas non plus, restant debout, l'essuie enroulée autour de lui. Levant les yeux jusqu'à son visage, le vert monta de son menton à ses joues jusqu'à observer le regard perdu sur l'horizon du plus âgé. A quelques mètres, il entendit le son des nouveaux arrivant, devinant qu'ils s'installaient un peu plus loin. Ils n'étaient plus tout seul sur cette plage, peut-être que ça voulait dire qu'ils en avaient terminé avec cette conversation ? Midoriya n'en était pas certain lui-même, il espérait secrètement revenir sur le sujet. C'était important. Et il s'en voulait un peu, peut-être qu'il avait encore plus enfoncé Katchan avec ses questionnements et ses paroles.
Soudain, un coup de fatigue le prit et il eut un grand bâillement qu'il ne put cacher qu'à moitié, sa bouche derrière sa serviette. C'est avec un sourire aux lèvres qu'il redécouvrit Bakugo, lequel semblait amusé par son geste, les pupilles rouges baissées sur sa personne.
- Tu veux qu'on rentre ? demanda le cendré, le corps tourné vers l'autre.
- Nan ça va.
- J'peux conduire sinon, j'ai l'permis aussi hein. Et j'ai mes papiers sur moi.
Têtu, les boucles vertes et encore mouillées de l'étudiant bougèrent lorsqu'il secoua la tête et Katsuki fronça les sourcils, se mouvant jusqu'à être devant son copain. Rapidement, il s'abaissa à genoux devant Deku, lequel le regardait en silence, l'observant et retira la serviette qu'il avait sur ses propres épaules, l'apportant sur le crâne du plus jeune. Les deux paumes en mouvement, il tenta de sécher au maximum les cheveux mouillés.
- Tu vas être malade. râla gentiment Katsuki, concentré sur les paupières closes de son amant.
- Tu parles, toi aussi hein.
- P'être, mais j'prends soin d'toi.
Continuant son séchage, le sourire d'Izuku ne lui échappa pas puis le cendré laissa son essuie sur la tête, attrapant deux pans plus bas jusqu'à tirer vers lui la serviette. Vite fait, mais en douceur, il partagea un baiser, se retenant de dévorer un peu plus les lèvres de Deku, appréciant leur mouvement contre les siennes. Résultant sûrement de leur petite dispute de l'après-midi, il sentit l'autre faire plus de pression, les déviant dans un échange moins timide. Un instant, quelques dents vinrent mordiller sa lèvre inférieur et il défia l'autre, rendant la pareil dans leur échange buccal. Finalement, une main vint s'accrocher aux courtes mèches de sa nuque et leur baiser ralentit, redevenant plus lent et profond. Son cœur bourdonnant à ses tempes, Katsuki sentit son ventre se crisper lorsqu'ils s'arrêtèrent d'un coup, brisant leur moment.
A côté d'eux, il émergeait depuis le sac à dos une musique des plus tonitruante. Assourdissante. Soupirant d'être dérangé, le boxeur se sentit quitter leur cocon, récupérant son téléphone et ce son de heavy metal qu'il adorait. Il sentit à peine la main du vert se retirer de ses mèches et continuer de sécher lui-même ses cheveux quand il découvrit l'émetteur de ce appel. Sa mine s'assombrit directement et il hésita à balancer son téléphone à la mer, kidnapper Deku et à disparaître dans la nature.
- C'est ta mère. devina le devin Izuku, écartant sa chevelure presque sèche de son front.
- Tu l'as d'viné à ça hein. marmonna Katsuki en pointant du doigt sa tronche des plus désappointée.
Sa phrase fit rire l'autre et un grand huit démarra dans son abdomen, le rendant mielleux. La musique s'arrêta et il souffla un :
- Oh zut alors ! fit-il faussement vrai accompagné d'un sourire des plus sadique.
Mais ses lèvres retombèrent vers le bas presque aussitôt quand la vielle sorcière des enfers – tel est le vrai nom nommé sur son écran – fit de nouveau sonné la sonnerie. Katsuki grimaça, pas motivé pour le moins du monde mais décrocha à la troisième sonnerie, apportant l'engin à son oreille, ne se donnant même pas la peine de répondre d'un « Allo. ».
- Oï Katsuki ! Tu comptais m'appeler quand ?! beugla sa daronne si fort qu'il éloigna le téléphone de quelques centimètres.
Le blond voulu répondre, d'un « Jamais » sec mais sa mère n'attendit même pas qu'il parle, continuant de l'engueuler. D'une oreille plus ou moins attentive – il n'avait pas envie de la faire répéter pour qu'elle lui envoi un nouveau coup de tong dans la tronche une fois rentré ! -, il écouta, zieutant de côté son mec et sentit sa poitrine s'échauffer en le voyant sourire.
- Ca va ca va. râla t-il en prenant le risque d'approcher l'enceinte de son oreille.
- Tu m'as écouté au moins !
- Oui ! Ca va, j'ai zappé d't'appeler !
L'autre râla de nouveau et le cendré ne put retenir de lever ses yeux au ciel. Elle le faisait chier... Ouais, il avait mit de côté avec grand plaisir ce que lui avait dit la mère du vert. Il voulait tout d'abord faire ça plus tard – c'était son idée de base en quittant l'hôtel – puis il avait eut toutes ces discussion avec Deku et tout ce qui était en rapport à sa génitrice était passé à la trappe. Il l'avait zappé et aurait bien voulu continuer.
- Je vois ça ! Vous rentrez bientôt ?!
Soupirant, Bakugo regarda son écran, comprenant qu'il était bien plus tard qu'ils ne le pensait en voyant l'après-midi très avancée, il était bientôt 18h. A sa gauche, il fit un mouvement de tête en direction du plus jeune, chuchotant l'heure qu'il était. Deku ouvrit ses grands yeux, et s'empressa de récupérer lui aussi son téléphone. Passant une main dans ses cheveux mouillés et à plat, il reprit le cellulaire à son oreille.
- On avait pas vu l'heure. On devrait p't'être être là vers 19h30, il faut encore qu'on s'sèche et qu'on r'tourne à la voiture.
Un soufflement lui parvint et il se retint d'être virulent. Enfin, Mitsuki marmonna qu'ils allaient les attendre au restaurant, mais qu'ils devaient se dépêcher avant d'ajouter qu'ils devaient faire attention en rentrant mais bien se fringuer pour le repas. C'est elle qui raccrocha et Katsuki se retint un nouveau soupire, bordel, il fallait se dépêcher, mais pas trop, et bien s'habiller, mais se grouiller ! Elle le saoulait !
- Alors ? demanda Izuku, penché vers lui.
- Alors on rentre.
Tout en se séchant, il répéta le speech de sa mère, secouant sa tête clair dans sa serviette. Enfin, il s'assit dessus et leva ses yeux froncés vers le soleil. Ils ne pouvaient pas reprendre la voiture tant que leur maillot de bain n'était pas sec, et étant donné qu'ils n'étaient plus seuls sur le sable, il se voyait moyennement refaire le même coup que samedi soir.
Un coup d'oeil sur sa droite et il sentit un rire le prendre, son regard échangé par le plus jeune. Ils repensaient à la même chose, à ce début de soirée où Deku avait été incapable de fermer son froc, sans sous-vêtement et accompagné d'une érection.
.
Bakugo ne sut pas si c'était un foutu karma ou non mais le soleil revint, se dégageant des nuages. Ils séchèrent en moins de temps qu'ils ne le pensaient, remettant leurs habits sur le dos. A croire que ce satané destin voulait le pousser jusqu'à sa mère... Grimaçant à cette pensée, il quitta la plage, accompagné du plus jeune le suivant. En arrière, Izuku portait le sac à dos, sa casquette sur ses mèches sèches, les bras de nouveau protégés par la crème. Alors que le boxeur emprunta un sentier, se souvenant du chemin fait à l'aller, il sentit son t-shirt être tiré, l'obligeant à s'arrêter.