Derrière le masque Ω (𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)

Chapitre 49

Le visage de Zhan se décompose. Une nausée lui retourne l'estomac, ses jambes menacent de le lâcher. Il doit se rattraper au mur d'une main.

Chris se lève et le dévisage d'un air soucieux.

— Eh, ça va ?

Leurs voix essoufflées giflent Zhan comme l'écho d'un cauchemar. Son monde s'écroule ; lui avec. Il peut à peine répondre lorsque Yibo prend enfin le téléphone. Son ton est aussi incertain que son souffle feint un rythme normal.

— Zhan Ge... Zhan Ge ?

— Wang Yibo...

Un silence de mort s'abat entre les deux garçons. Un silence qui n'a besoin d'aucun mot. La réalité est ce qu'elle est, bien trop atroce. Le cœur de Zhan se soulève. Il lâche son téléphone et se retourne pour exprimer quelques haut-le-cœur contre le mur, sans rien expulser. Chris rattrape le smartphone et le colle à son oreille.

— Wang Yibo ?

— Quoi ? T'es qui toi ?!

— C'est Chris. Je veille à ce qu'il n'arrive rien à ton mec. Pourquoi il est dans cet état ?

Un langoureux « Bo Di » parvient aux oreilles de Chris. Sa bouche s'entrouvre aussitôt.

— Ah, ouais... Je vois.

— Tu vois rien du tout ! Passe le moi !

Lorsqu'il pose les yeux sur Zhan, Chris le voit tomber à genoux. Son regard se rembrunit.

— Xiao Zhan, tu veux lui parler ? Zhan ?

Pas de réponse. Négatif.

— Même s'il voulait te parler, il en serait incapable.

— Quoi ?! Putain passe le moi ! Qu'est-ce qu'il se passe ?!

— Il se passe que t'étais en train de te taper un mec dans son dos, j'crois que c'est clair.

Ces mots font frémir Zhan. Un gémissement souffrant s'échappe d'entre ses lèvres. Il tend une main fébrile en direction du téléphone et Chris s'accroupit à ses côtés pour lui donner.

Tremblant de tous ses membres, il reprend son souffle et se fait violence pour parler, la bouche sèche.

— Wang Yibo.

— Zhan Ge ! Je t'en prie, écoute-moi, c'est pas ce que tu crois ! Je suis entré en rut, et...

— En rut...

— Oui, après le repas, pendant le...

Yibo s'interrompt, mentionner le fait qu'il ne soit pas reparti et soit resté pour regarder deux films est tout sauf une idée ingénieuse.

— Xiao Zhan, je... je n'étais pas dans mon état normal, et...

La voix de Seungyoun se rajoute...

— T'avais besoin de te soulager, j'étais là, pas la peine d'en faire tout un...

— La ferme, putain ! Je vais te tuer !

Nouveau silence. Yibo déglutit. Comment rattraper une situation aussi dramatique ? Il est à deux doigts de perdre l'amour de sa vie, si ce n'est pas déjà fait.

— Zhan Ge... Ge Ge, murmure-t-il d'une voix fragile. Je vais tout te dire, tout.

— Oh, non. Surtout pas...

— Il le faut ! Zhan Ge, on n'a pas couché ensemble !

— Pas couché ensemble... articule Zhan avec une lenteur affligée.