Et voilà comment ma dernière année fut un désastre [Remus Lupin x OC]

Chapitre 58; Liberté, course et chien mouillé

PDV Luciel

Le lendemain, on a apporté du savon et du shampoing à Sirius comme convenu et quand il nous a rejoins, tout propre et habillé autrement qu'en tenue de prisonnier, je ne l'avais jamais vu aussi radieux.

On avait demandé à des elfes de trouver des vêtements pour homme et très gentillement, ils nous en avaient confié de la bonne taille- quoi que le pull est un peu long, mais pas grave, Sirius ne va certainement pas s'en plaindre maintenant qu'il n'a plus froid.

Je lui ai aussi donné de quoi raser sa barbe et se couper les cheveux. Il s'est contenté de la barbe et a attaché ses cheveux avec un élastique. Décidément, c'était un tout nouvel homme. Pandora avait même lancé; "Hé ben, c'est que tu rendrais une lesbienne hétéro comme ça!" phrase devenue culte à présent entre nous.

Impatiente, j'attends le retour de Mme Pomfresh dimanche matin à l'infirmerie. Lorsqu'elle ouvre les rideaux, elle me sourit.

-Je vois que tu as hâte de te débarrasser de tes béquilles.
-Et comment! Je n'en peux plus!

Elle rit et s'affaira au niveau de ma jambe pour examiner mes os. Elle les touche, elle appuie fort, moins fort, mais je n'ai plus mal du tout.

-Mets-toi debout pour voir.

Je m'exécute, ça fait bizarre d'être de nouveau debout sans support. A sa demande, je fais quelques pas, je saute, puis je cours sur quelques mètres. Radieuse, elle se tourne vers moi.

-C'est parfait! Je te déclare parfaitement rétablie!

J'éclate de rire et saute sur place, heureuse.

-Merci! Merci mille fois Mme Pomfresh!

Elle sourit à son tour et me laisse repartir. Ni une ni deux, je rejoins l'extérieur en sautillant. Une fois dehors, je regarde à droite et à gauche avant de m'enfoncer dans la forêt interdite. Je n'y ai pas mis un pieds depuis mon expérience proche de la mort, mais aujourd'hui, c'est un sentiment de puissance qui m'envahit. Je me change aussitôt en louve et me mets à courir le plus vite possible. Je saute au dessus des racines, je cours après des lièvres et des petits animaux, je me roule par terre, je me roule dans la neige, le paradis sur terre en soit.

La sensation d'être puissante m'avait manqué, comme celle d'être moi-même, d'être une louve, une animagus.

J'ai bien du passer quelques heures comme ça. C'est le pelage d'ébène d'Ares qui me sort de ma rêverie. Il reprends forme humaine et s'avance vers moi.

-Je crois bien que c'est la première fois que je te vois aussi joueuse. ricane-t-il. J'imagine que ça fait du bien de pouvoir courir après un mois entier de repos.

Je me redresse et reprends forme humaine à mon tour pour lui sauter dans les bras.

-Bon sang c'est tellement génial! éclatais-je de rire. J'avais vraiment oublié comment c'était d'être soi-même!

Il sourit et me repose au sol.

-Une course, ça te tentes?
-Et comment! Le premier qui arrive à l'arbre creux!

On se transforme, et d'un regard, on sait quand partir.

Je m'élance, bondit, roule, Sirius me saute dessus sous sa forme d'Ares pour m'empêcher de gagner et je le renverse, refusant de perdre.

On se défie un moment comme ça. Puis je saute le haut d'une colline et me réceptionne avec grâce en dessous à presque trois mètres avant de reprendre ma course.

On finit par arriver ex-oequos à l'arbre creux où je jette habituellement mon sac. Là, je suis la seule à reprendre forme humaine.

-Merci pour la course! Ça fait vraiment du bien! Je vais rentrer, il est bientôt l'heure de déjeuner. Tu devrais aussi aller manger un bout.

Il presse sa tête contre ma main et je lui gratouille la tête en souriant.

Je regarde à droite et à gauche, mais il n'y a personne dehors. Bah oui, il est midi. Logique eheh.

J'avance donc en courant jusqu'au château et manque de percuter quelqu'un au détour d'un couloir.

-Oh pardon! m'exclamais-je en souriant jusqu'aux oreilles, essoufflée.

Mais ce n'est pas un élève. J'aurai préféré. Remus me regarde bouche-bée un instant.

-Qu'est-ce que tu faisais dehors? demande-t-il finalement.
-Oh euh... J'étais partie faire un petit tour. Mais je m'ennuyais un peu alors je suis rentrée.

Je mens, et on le sais tous les deux. J'ai les cheveux décoiffés par le vent, les yeux brillants d'adrénaline et toujours le souffle court.

Je passe à côté de lui et il me retient pas le poignet.

-Ecoute je suis vraiment désolé pour la dernière fois je...

Puis il se figea.

-Tu... Portes une odeur étrange.

Là, c'est moi qui me fige. Et j'espère l'espace d'une seconde qu'il ne l'a pas remarqué.

-J'ai couru. lâchais-je finalement. Et j'ai croisé Ares en chemin alors on a fait la course. C'est tout.

Je me dégage de son emprise et reprends mon chemin au petit trot. Une fois dans la grande salle, je me glisse entre Pandora et un autre Gryffondor.

-Luciel, tu pues le chien mouillé. commenta Laure en ricanant.

Je rie avec elle.

-Désolé, j'ai jeté Ares à l'eau tout à l'heure. Il avait besoin d'un bon bain!

Mes amies rient et Pandora s'étonne.

-Il s'est laissé faire?
-Penses-tu! Il m'a roulé dans la neige! Mais c'était vraiment génial! Ça fait longtemps que je n'avais pas couru!

PDV Remus

Voilà des semaines que Luciel m'évite, et la première fois que j'arrive à la voir à l'écart, il faut qu'elle porte une odeur de chien.

L'espace d'un instant, j'ai été pétrifié. Sirius sentait comme ça aussi quand on revenait des nuits de pleine lune. Simple coïncidence, mais ça m'a paralysé sur le coup.

Elle me manque, c'est indéniable. Et ça me tue qu'on se dispute autant à cause du sujet Sirius.

Non.

Cette fois j'ai été trop loin et je l'ai vraiment blessée. Alors il va falloir que je trouve comment lui parler de tout ça en tête à tête.

Et rien que ça, ça ne sera pas une mince affaire.