Chapitre 1

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"A table, mon fils!" hurlant ma mère pour me prévenir de l'heure du repas du soir alors que je m'exerçais au combat à l'épée. D'après mon professeur d'escrime, Antonio Vandetti, je suis parmi les meilleurs élèves qu'il aurais eu en 25 ans de métier. Bon d'accord, "une classe" ne comptais que 5 ou 6 élèves à l'époque mais bon, là n'est pas le propos. Je rangeais de ce pas mon épée dans son fourreau d'argent et de cuir noir avec du fil d'or brodé en guise de décoration. Le donnant à Antonio, je ne pus m'empêcher de me souvenir de notre première rencontre. je devais être âgé de 8 ans...Oui c'est ça, 8 ans et dés l'instant ou je vis Antonio pour la première fois, j'ai su que l'on allait s'entendre. Il était si frêle et petit qu'il me rappelait les nains et les gnomes dans les contes que l'on me racontait durant mon enfance bien que à cette époque, il m'arrivait aux épaules quand même. Toujours vêtu de rouge et de dentelle blanche, il était très...aristocratique. La chose qui m'avait marqué pendant mon enfance avec Antonio était ses connaissances incroyable en matière d'armes et armures du passé et du présent. Littéralement, une nouvelle arme serait inventé qu'en l'espace de quelques heures, il serait déjà sur le coup à apprendre l'utilisation de l'arme en question pour en connaitre les secrets les plus enfouis. Je le connaissais et il était proche de ma famille car il était le conseiller de mon père et rêvait de devenir le général en chef des armées pontificales "au nom de la sainte Eglise chrétienne" comme il le disait si bien. Toujours souriant, il me faisait rire avec sa moustache taillée avec soin à la mode de l'Italie et avec sa gestuelle typiquement italienne, on sentait qu'il était d'origine vénitienne.

Après avoir rangé mon arme, je dévalais l'escalier de la tour d'arme pour me rendre dans la salle à manger privée située quelques étages plus bas. Il fallait dire que le château de mon père était grand mais à l'époque je n'aurais jamais imaginé ce que me réservait l'avenir d'un point de vu taille de château mais ça, c'est pour plus tard. Je descendais les escaliers quatre à quatre mais je fini par glisser et tomber nez à nez avec.... Tadéus, mon grand père maternel. Heureusement, ayant vu ma chute et étant fort compréhensif, il m'aida à me relever et me gronda quand même car "il ne faut pas se hâter dans les escaliers, garnement" comme il aimait le dire et le répéter en boucle. Je me souviens qu'une autre de ses phrases fétiches était "doucement, pas trop vite...." ce qui me faisait bien rire. je m'excusai alors et continuai mon chemin en le voyant caresser sa longue barbe blanche qui me faisait rappeler le personnage de Merlin et je le vis rentrer dans ses appartements poussiéreux en grommelant car il n'aimait pas la poussière mais paradoxalement, il était trop âgé pour nettoyer ses quartiers. continuant les dizaines de marches, en faisant attention cette fois,  j'arrivai enfin à la salle à manger ou se trouvaient déjà mes parents et quelques serviteurs commençant à servir les divers plats.

  La salle à manger était immense et décorée de grandes mosaïquesreprésentant des dragons cracheurs de feu et des héros légendairesd'antan tels que le roi Arthur, le comte Roland ou Robin desbois. C 'était mes idoles de l'époque et je me souviens qu'unjour, mon père me les a montrer et m'a dit : "unjour, tu seras comme eux, grand, fort et fier sur ton chevalcaparaçonné d'or et d'argent." ah ça, c'était le bon temps. Malheureusement, ce jour là, mon père soufrait et ce depuis quelques jours de ce que l'on appelais alors "l'inflammation des entrailles", une maladie non contagieuse heureusement mais cela provoquait des sensations de brulures atroces dans le ventre à la limite du supportable mais grâce aux médecins de la cour, il continue à vivre presque sans douleur mais pour combien de temps... Mon père, donc, était assis sur son siège en bout de table. Delà, il pouvait présider tout le repas et commençait à manger. Aumenu: différents plats tous succulents dont un rôti de porc auxfèves, mon plat préféré. Je m'assis donc à table et commençaisà manger. En voyant la chair flotter dans le potage, je tins celangage à mon père : "Père, nous devrions ànouveau confisquer les réserves de sel au chef cuisinier. Je supputequ'il a encore mis trop de sel." Suspicieux, il goûta et,voyant sa tête, il me confirma et me fis bien rire. C'est alors que ma mère intervint, : "Regarde moice beau jeune homme, Marchal." dit elle en me jetant unregard. Il ressemble à son père. "c'estvrai !"répondit mon père, entre deux toux, "Ilest parfait pour me remplacer quand je passerai l'arme àgauche." termina t-il en riant malgré la douleur et le sel. Jel'avoue, ça m'avait un peu choqué. En effet, mon père, bien queses blagues étaient parfois un peu lourdes, était l'une des seuleschoses que j'aimais avec l'art. Cela a l'air stupide mais ces deuxchoses m'aidais à vivre, tous simplement.

Le repas continua sans problèmes jusqu'au dessert, des fruits desbois mélangés avec de la neige des montagnes et du miel mais futinterrompu par Antonio qui, voulant entrer dans la précipitation, jesuppose, trébucha et s'agrippa à l'une des armures situées prèsde l'entrée, ce qui fit rire tout le monde. Il se redressa et, droittel un piquet, lança un grand "demain est un grand jour !"

Oui, ce jour est bientôt arrivé, le jour auquel je me préparedepuis que je suis enfant. Mes parents le voulaient ,oui c'est lejour de mon couronnement... 

Les tourmentes de la rose noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant