Chapitre 34

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Tchet

J'attends Eleanor dans la salle à côté de la chambre de Félicia. Je me suis dit qu'elles devaient certainement avoir des choses à se dire et je m'apprêtais à aller me chercher un café pour patienter quand la porte s'ouvre à la volée. Eleanor me percute de plein fouet et lorsque je pose mes mains sur ses épaules pour lui éviter de tomber, je m'aperçois que son visage est baigné de larmes.

— Eleanor, qu'est-ce qu'il se passe ? je lui demande aussitôt inquiet.

—J'ai besoin d'être seule Connor, s'il te plaît, me dit-elle en échappant à mes bras.

Je la regarde s'enfuir par une porte réservée au personnel avant de faire demi-tour pour m'avancer jusqu'à la chambre de Félicia pour m'assurer que tout va bien pour elle et savoir ce qu'il s'est passé. Félicia est posée sur ses oreillers et respire avec difficulté. Elle est branchée à tout un tas d'appareils qui bipent, dont un qui a l'air de l'aider à respirer carrément. Je frappe le bâtant pour annoncer ma présence et attend son invitation pour entrer.

—Est-ce que tout va bien ? Je lui demande en m'avançant jusqu'au pied de son lit.

—Je suis désolée, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé..., elle me répond avec un accent espagnol à couper au couteau.

—Ne vous en faites pas, je suis certain que ce n'était pas contre vous. Elle a eu une nuit sacrément merdique et elle est un peu à fleur de peau. Elle vous a dit quelque chose ?

—Non, elle venait de calmer Ricardo rien qu'en le prenant dans ses bras et en lui faisant des sourires. Je lui ai dit qu'elle sera une maman parfaite, et elle a fondu en larmes avant de sortir.

Mon cœur se serre. Bien sûr, elle ne peut pas savoir pourquoi Eleanor s'est enfuie. Un sourire triste s'affiche sur mon visage lorsque mes yeux se posent sur le berceau, ma gorge se noue et je sens mes yeux devenir bien plus humides que la normale. Je renifle bruyamment et me racle la gorge.

—Eleanor ne peut pas avoir d'enfant, elle...elle est stérile.

Félicia porte une main à son cœur en fermant les yeux et je vois des larmes en couler silencieusement.

—Vous ne pouviez pas savoir, ce n'est pas de votre faute, j'essaie de la rassurer. Et pour tout vous dire, je viens de l'apprendre aussi, depuis hier, et j'ai mal géré. En fait, c'est même ce qui a déclenché tout ce merdier la nuit dernière. Je n'ai pas réagi à la nouvelle que venait de m'apprendre Eleanor et elle s'est enfuit. Elle est tombée sur une personne impliquée dans son enlèvement et sa séquestration et elle a fini par mettre la main sur son bourreau avant de nous appeler.

—Ce merdier comme vous dites, m'a sauvé la vie et celle de mon fils, répond Félicia. Je devrais donc vous remercier de ne pas avoir eu de réaction en apprenant cette terrible nouvelle. J'ai une dette éternelle envers Eleanor.

Je souris comme un con en reniflant encore.

—Mais si vous n'aviez pas sorti ma femme de cette putain de cave, vous ne seriez pas ici dans cet état. Vous avez risqué votre vie alors que vous aviez beaucoup à perdre. Alors c'est à moi de vous remercier. Je vous suis tellement reconnaissant d'avoir eu les couilles de faire ce que vous avez fait pour elle et de me l'avoir rendue. Parce que clairement, je ne sais pas ce que deviendrait ma vie sans elle aujourd'hui. Je suis prêt à tout pour cette femme, je lui confesse en essuyant mes yeux avec des gestes brusques. J'ai une dette envers vous et vous pourrez me demander tout ce que vous voudrez, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour honorer ma parole.

Félicia me sourit en séchant ses larmes et me demande de m'approcher pour me prendre dans ses bras.

—Eleanor a beaucoup de chance d'avoir un homme comme vous dans sa vie, me dit-elle.

Brothers in ArmsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant