Chapitre 13

512 43 91
                                    

Les semaines passent. Une sorte de routine s'installe.

J'ai rencontré mon nouveau psy. C'est un homme d'un âge avancé... Je dirais qu'il est proche de la retraite. Je pense qu'il n'a même pas pris la peine de lire mon dossier. Il n'a fait que renouveler mon ordonnance pour les six prochains mois en me disant de le recontacter quelques semaines avant la fin de mon traitement pour le renouveler à nouveau.

La semaine je vais en cours, je m'occupe de Joy. L'école se passe bien pour elle comme pour moi.
Je continue à aller courir avec Madame Smith ou seule plusieurs fois par semaine. J'ai même réussi à trouver des endroits avec un peu plus de végétation. Ce n'est pas le bois de la maison mais au moins ça change du bitume et des maisons américaines.
Quand je n'ai pas cours et que la petite est encore à l'école je vais faire de la Pole.

J'ai fini par accepter la proposition de Mel. Le samedi après-midi, nous nous occupons de préparer les chorégraphies du gala pour la fondation qui nous subventionne, pour les autres je participe de très très loin, c'est beaucoup trop chronophage.

Le dimanche je donne des cours à un groupe de filles, des genres de supportrices de l'équipe de Hockey.
En fait d'après ce que j'ai compris, elles sortent toutes ou presque avec un membre de l'équipe. Il n'y a que leur dirigeante qui n'a pas encore mis le grappin sur celui qu'elle convoite. Et elle compte sur moi pour l'aider.

Avant le début de la saison de Hockey universitaire il va y avoir une très grosse fête. Et ces demoiselles veulent marquer le coup en faisant un numéro de Pole. Elles ont acheté des stage exprès pour l'occasion , ce sont des barres qui sont fixées à un podium, le tout est démontable et transportable, pas besoin de les fixer au plafond. Ce truc coûte une fortune, mais elles ne semblent pas du tout s'en soucier. Et je suis sure qu'après ce numéro les barres iront moisir dans une cave ou un débarras.

Elles payent généreusement mes services. Et moi ça m'amuse de voir ces potiches essayer de se dandiner sur la barre.
En plus je crois qu'elles ont confondu Pole Dance et Lap dance, comme beaucoup de personnes en fait, et ça ne me plaît pas beaucoup.
Je passe mon temps à leur montrer les figures basiques. Elles sont assez musclées pour pouvoir y arriver. Mais pour reprendre une phrase que j'ai entendu dans je ne sais plus quelle série télé : elles ont « la grâce d'un docker sous l'emprise de l'alcool ».

Je sais que c'est méchant, mais j'aime les filmer pendant les cours pour montrer les vidéos à Mel et à certaines autres filles.
Mais je dois avouer que ça fait du bien à tout le monde de les voir se vautrer ainsi.
En fait ces filles se prennent pour les reines de la fac sous prétexte qu'elles sortent avec les joueurs de l'équipe de Hockey sur glace. Elles devaient être cheerleaders quand elles étaient au College (l'équivalent du lycée).

Elles prennent toutes les autres filles de haut, se moquent ouvertement durant les cours collectifs.
Une fois je les ai vues s'en prendre à une fille. Presque vingt nanas contre une seule, c'est beau ça quand même. Et tout ça parce que la fille avait été vue en train de discuter avec un des gars de l'équipe. Bien sûr, je suis intervenue. Je ne pouvais pas laisser cette fille se faire agresser sans bouger. Je n'ai pas eu à me battre contre elles, mais je sais qu'elles s'en prendraient volontiers à moi si elles apprenaient que le « fabuleux capitaine » (dit de cette voix niaise de groupie) Bear m'avait raccompagnée en début d'année.

Les pires ce sont les dominantes. Celles qui entraînent toutes les autres à faire ce qu'elles ont décidé. Elles sont six, comme une équipe de Hockey sur la patinoire, et sont pour la plupart les copines des membres principaux de l'équipe de notre université, sauf celle dont je parlais tout à l'heure qui chasse l'ours.

Ces six-là, je m'en méfie comme de la peste. Elles se ressemblent toutes. Elles ont toutes des allures de poupées mannequins siliconées. Je me demande si elles sont toutes passées sous le même bistouri... Elles sont superficielles et hypocrites, elles t'adorent en face et te critiquent dès que tu as le dos tourné. Même les autres membres de leur « sororité », entre guillemets parce que je ne trouve pas qu'elles se comportent comme des sœurs les unes envers les autres, font les frais de leurs médisances.

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant