D'ɪᴄɪ ᴀ̀ ɴᴜʟʟᴇ ᴘᴀʀᴛ

8.

- Las Vegas Boulevard Nord, Las Vegas, 15h56 -

- Mikey -

Je ferme le coffre de la voiture en soufflant après avoir galérer à y faire monter ma valise.

Je crève de chaud, le soleil a décidé d'être chiant aujourd'hui.

Heureusement que nous sommes en train de quitter Las Vegas, j'aurais pas supporté plus longtemps la chaleur intense qui règne ici pendant l'été.

Je rejoins le siège conducteur, pensif. Takemichou est sur le siège passager, silencieux.

Il s'est plaint d'un mal de tête intense en se réveillant ce matin, après s'être endormi en pleurant dans mes bras. Mais je doute que ça soit uniquement ça qui le met dans un état aussi comateux.

Il se souvient de la soirée d'hier, aucun doute possible là dessus. Et j'sais qu'il ne m'en parlera pas. Même si ça me tue de ne pas savoir ce qui le bouffe de cette façon.

"- On va où après ?" Finit-il par me demander quand on s'éloigne de la ville.

"- Ah tu t'es enfin décidé à me parler aujourd'hui ?

- Pff, ouais je vais pas faire la gueule alors qu'on a encore de la route à faire ensemble. Enfin, si tu veux encore de moi..."

Il prend une pause de quelques secondes, cherchant ses mots.

"-Je suis désolé pour ce qui s'est passé hier."

J'aime pas ce regard brillant, coupable, cette petite voix peinée et encore moins cet air vulnérable.

J'ai envie de buter l'enfoiré qui l'a brisé.

"- Takemichou ?

- Oui ?

- Tu connais l'histoire des deux patates qui traversent la route ?

- Non...?

- L'une d'entre elle se fait écraser et l'autre crie: "- Oh purée !"."

Ah il rit et retrouve un semblant de bonne humeur. J'préfère ça.

"- On va à Los Angeles." Dis-je pour répondre à sa question de tout à l'heure.

"- Sérieux !? Trop bien ! On passera par la route soixante six et on ira à Beverly hills ? Dis oui s'il te plaît !

- Ok ok, seulement si t'es sage.

- Yeah !"

Il est trop mignon quand il s'excite ainsi.

J'ai déjà plein d'idées de casses à faire sur le chemin et je compte bien lui montrer toutes les petites merveilles dispersées un peu partout sur cette route mythique qu'est la soixante six.

On emmerde l'enculé qui a osé le faire souffrir !

Ce petit rayon de soleil vaut la peine que je m'en occupe...