Chapitre 23

39 2 0
                                    

HAYDEN

— Alors comme ça, tu m'aimes ? demandé-je à Ophélie, un sourire aux lèvres, quelques heures plus tard.

— Je pourrai te dire la même chose, Hayden Avenel.

Le sourire aux lèvres elle aussi, Ophélie tourne la tête vers moi. Je regarde sa poitrine qui se soulève au rythme de sa respiration. Elle et moi, allongés sur son lit, se regardant avec bonheur comme les deux amoureux que nous sommes. J'adore passer ce moment avec elle, c'est pourquoi je passe mon bras sous sa nuque et la rapproche pour un doux baiser.

J'ai cru halluciner tout à l'heure, lorsque Ophélie m'a dit qu'elle m'aimait. C'était comme dans un rêve, moi qui avais peur qu'elle ne souvienne jamais de moi... Et pourtant, la voilà ici, avec moi, et pour rien au monde je ne changerai ma place, et je sais qu'elle m'aime autant que je l'aime.

Ophélie et moi, c'est une évidence, je l'ai su dès le début. Ce que j'ai ressenti pour elle, ce soir-là, je sais que jamais de ma vie je ne le ressentirai pour quelqu'un d'autre. Et quand bien même j'ai aimé Alice, ce n'était pas du tout de la même manière. Je dois l'avouer, avec Ophélie, c'est fort, sincère, intense, et je sais que cet amour est mon âme sœur. La preuve, cet amour est si fort que quand elle est revenue, mon cœur a tout de suite loupé un battement. Dès le début, il a su qu'une histoire forte allait arriver.

— Tu sais, quand tu es parti, je t'en ai voulu, jusqu'au fond de mon cœur. Je pensais que, ce soir-là, tu ressentais la même chose que moi, que l'on était sur la même longueur d'ondes. Et avant que tu ne m'interrompes, je veux que tu sache que je t'ai pardonné. J'ai compris les raisons pour lesquelles tu étais parti. Mais au fond de moi, j'avoue que j'aurai voulu être là pour toi, avec toi.

Ophélie essuie les quelques larmes sur son visage du creux de son coude. Je la regarde faire, ému et le sourire aux lèvres.

Je sais qu'Ophélie ne me l'a pas demandé et ne me le demandera jamais, mais je ressens ce besoin de lui dire que je la comprends, et que son départ n'est plus un problème. Certes, je regrette d'avoir loupé une année avec elle, mais jamais plus je ne la quitterai, et je sais qu'elle aussi.

— Et moi, je n'ai pas cessé de penser à toi quand je suis parti. Tous les jours, à chaque seconde. Ça parait cliché comme jamais, mais c'est là ma vérité. Quand j'ai rencontré Noam, la première chose que j'ai fait était de lui parler de toi. Il m'a trouvé en larmes dans un coin du lycée et est venu à ma rencontre. Je me sentais si seule, éloigné de toute ma vie. De toi, de Alice, d'Hélias... Même si je savais que ma place était auprès de ma mère, pas un jour ne passait sans que je ne pense à vous. J'y pensais à m'en rendre malade.

— Honnêtement, je trouve ça admirable de ta part, Ophélie. Ta mère avait besoin de toi, et tu as su répondre à son envie.

Ophélie vient s'approcher un peu plus de moi. Je sens son souffle contre mes lèvres, et ça devient compliqué, vraiment très compliqué pour moi de ne pas venir lui voler un autre baiser. Elle est si belle, elle semble être une nouvelle femme depuis ce voyage, depuis ce que nous avons échangés, depuis l'amour que nous ressentons l'un pour l'autre enfin au grand jour.

Ça me fait tellement de bien de ne plus avoir à cacher ce que je ressens pour elle. Chaque regard d'un autre me mettait dans une rage folle, je ne supportai pas l'idée qu'Ophélie ait pu être avec quelqu'un d'autre que moi. Mais visiblement, elle est restée seule tandis que j'ai eu une histoire avec Alice. Je regrette de m'être ainsi laissé aller avec Alice, mais de toute manière, je pense que Alice aussi savait que ce semblant de relation serait voué à l'échec. Je pense que l'un comme l'autre avons cherché du réconfort dans les bras de quelqu'un qui pouvait comprendre le trou qu'à formé le départ d'Ophélie. On l'avait en commun, et c'est de cette façon que l'on s'est rapprochés.

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant