Évidemment, je n'avais pas de risque imminent de tomber enceinte. Porter l'enfant de César transformerait ma vie en un Enfer encore plus terrible que celui de ma vie actuelle. Mon implant me préservait de cette éventualité, surtout que César n'avait pas joui.
Non, ce qui me dérangeait, c'était que, dans le feu de l'action, je n'en avais pas réclamé. La dernière fois, même s'il m'avait ri au nez, il avait fait en sorte d'en trouver pour moi. Je n'aimais pas cette situation qui s'imposait. Je le laissais coucher avec moi, comme il couchait avec les autres.
Et ça ne devrait pas être un problème tant que j'arriverais à garder la tête hors de l'eau abyssale de cette colonie.
Je secouais la tête. J'en avais marre d'être ici. Cette stupide maison était encore plus oppressante que la mienne. Je commençais à regretter de ne pas avoir suivi les filles ce matin lorsqu'elles m'avaient laissée pour chercher les outils. J'aurais peut-être manqué une occasion de prendre mon pied avec César, mais au moins j'aurais été dans un état plus calme que celui dans lequel je me trouvais actuellement.
Je fis quelques pas en direction de la sortie, guettant la voix grave de César. Je savais qu'il était préférable que je lui annonce mon départ, qu'il n'apprécierait pas si je partais comme une voleuse. Mais j'étais bien trop en colère contre moi-même et contre lui pour affronter son air malicieux. D'autant plus que le fait qu'il ait privilégié mon plaisir plutôt que le sien me gênait profondément. Quelque chose en moi aurait préféré qu'il ne le fasse pas, qu'il m'utilise comme un objet de ses propres désirs plutôt que de m'accorder ce genre d'attention.
En tendant l'oreille, j'eus l'impression qu'ils se dirigeaient vers l'arrière de la maison, ce qui me donnait le temps de fuir sans me faire repérer. Profitant de cette occasion qui ne se répéterait sûrement pas deux fois, je me glissai en entrouvrant légèrement la porte, de peur que celle-ci ne grince.
Une fois dehors, je dévalai avec rapidité les trois marches d'escaliers avant d'atterrir sur le sol. Je me mis à avancer à pas rapide en direction de mon habitation mais avant de disparaître totalement derrière une nouvelle rangée de maison, je jetai un coup d'œil derrière moi. César et l'homme qui l'accompagnait n'étaient plus que légères silhouettes, s'il me voyait d'ici, il ne me reconnaîtrait sûrement pas.
Je me retournai, un léger sourire sur le visage. J'étais tranquille pour le reste de la journée. Alors je ne tardai pas et avançai à bon pas pour passer l'après-midi en échappant à toute forme de travail.
***
Affalée sur un des canapés, je ne remarquai pas tout de suite qu'une nouvelle personne venait d'entrer dans l'habitation. J'avais déjeuné seule, profitant du calme de la maison, puis j'avais attrapé un livre que j'avais réussi à piquer chez César. Ma lecture m'avait rapidement endormie et j'avais fait une sieste de quelques heures avant d'être réveillée par le bruit de porte.
En jetant un coup d'œil à l'horloge murale, je vis que nous étions en plein milieu de l'après-midi, ce qui me fit froncer les sourcils. Qui pouvait venir ici à une heure pareille ? Toutes les filles étaient sensées travailler.
Je me relevai du canapé et tourna la tête vers l'entrée. Voyant celle qui venait d'arriver, mon visage changea tout de suite d'expression pour adopter un air morne.
Qui d'autre qu'Alejandra pouvait décider arbitrairement qu'elle arrêtait de travailler pour la journée ?
Entendant du bruit, elle tourna la tête vers mon côté et me lança un mauvais sourire. On se toisa pendant quelques secondes puis elle brisa notre échange pour se diriger vers l'étage. Je levai les yeux au ciel en replongeant dans mon livre. Mon après-midi s'annonçait beaucoup moins joyeux désormais.
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Colonia
Romance"𝕿𝖚 𝖑𝖊 𝖘𝖆𝖎𝖘 𝖆𝖚𝖘𝖘𝖎 𝖇𝖎𝖊𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖒𝖔𝖎, 𝖑𝖆 𝖋𝖗𝖚𝖘𝖙𝖗𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓 𝖈𝖗𝖊́𝖊 𝖑𝖊 𝖒𝖆𝖓𝖖𝖚𝖊. 𝕰𝖙 𝖈'𝖊𝖘𝖙 𝖊𝖝𝖆𝖈𝖙𝖊𝖒𝖊𝖓𝖙 𝖈𝖊 𝖉𝖔𝖓𝖙 𝖏'𝖆𝖎 𝖇𝖊𝖘𝖔𝖎𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖙𝖚 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖊𝖘." Ila a été forcée d'entrer dans un...