The Russian Expresso.

11-Le protégé du conseiller.

PDV DIMITRI :

Je fumais une cigarette sur le balcon de ma chambre lorsque le moteur d'une des nombreuses voitures de sport de mon frère se fit entendre. Le portail s'ouvrit et les phares de la McLaren se mirent à éclairer l'allée. Ruslan se gara devant la Datcha et s'est lorsque son moteur s'éteint que le spectacle commença, certains de nos hommes postés à l'entrée donnèrent l'alerte : le Pakhan était rentré. Tous les employés craignaient Ruslan, il avait beau être mon frère , je dois avoué que son côté psychopathe me terrifiait. Ruslan n'a jamais su être gentil . Il n'avait jamais été quelqu'un d'affectueux encore moins sentimentale. Ruslan considérait les gens comme des pions et savait parfaitement quel masque porté pour les manipuler et cela depuis tout jeune. Mon père malgré les apparences , s'inquiétait beaucoup pour lui. Cela a commencé le jour du décès de ma mère. Ma mère est morte lorsque je n'avais qu'à peine deux ans alors on peut dire que je ne l'ai jamais connue , Ruslan avait quant à lui cinq ans , certes il avait un jeune âge mais était plus apte à comprendre ce qui se passait que moi. D'après les dires de mon père , Ruslan s'était contenté d'émettre un "d'accord" et retourna jouer après que mon père ait longuement prit le soin de lui annoncer la nouvelle. Alors oui , sur le coup , Vladimir s'est dit qu'il n'avait sûrement pas véritablement compris l'ampleur de la chose car après tout ce n'était qu'un enfant mais au fil des années et voyant son manque d'empathie grandir de plus en plus , notre paternel se posa des questions. Les rumeurs décrivaient mon frère comme un enfant assez dérangé alors Vladimir l'emmena voir des médecins. Le verdict du psy ne se fit pas attendre , Ruslan était un enfant qui souffrait d'alexithymie . L'alexithymie est une maladie psychosomatique qui se concrétise par de grandes difficultés à identifier et ressentir des sentiments. Mon père fut choqué dans un premier temps , malgré tout en tant que fils de mafieux , mon frère restait le prince de la Zmeya et Vladimir a fini par voir cette "originalité" comme étant une qualité pour le futur qui lui était destiné.

Ruslan contrairement aux autres mafieux connus , n'a jamais été le genre de gangster qui aimait se donner en spectacle , qui dépensait tout son argent dans des clubs , des filles et des objets hors de prix. Non mon frère était plutôt discret et mystérieux. Certes nous avions des manoirs remplis d'objets de valeur et une collection de voitures luxueuses mais jamais nous étalions notre argent. De même pour nos personnalités , aucun membre de la Zmeya n'était extravagant ou grande gueule sauf peut-être Danil qui aimait le paraître et dire à qui voulait l'entendre oh combien il était riche. Cela contrastait énormément avec Ruslan , mon frère parlait peu mais lorsqu'il agissait il ne faisait pas semblant mais ça tout le monde le sait déjà il n'y qu'à écouter ce que l'on raconte aux petits dans la ville pour qu'ils soient sage. Lorsque nos voitures passaient dans la ville , les gens murmuraient le nom de notre organisation comme si le oser le dire à haute voix faisait que l'on allait débarquer devant chez eux . Parfois c'est le cas et c'est cette version là que l'on comptait aux enfants :

- Si tu n'es pas sage , le monstre des voitures noires viendra t'attraper dans ton sommeil ce soir.

Évidemment , le monstre que l'on caricaturait s'était Ruslan. Fut un moment , j'ai cru qu'il s'était adouci , que l'arrivé d'Amalya l'avait transformé et l'avait permit de commencer à guérir de sa maladie mais quand j'ai vu la punition qu'il lui avait infligé , je fus heureux de constater que le monstre de Russie n'était jamais parti. Je pense qu'elle ne le sait sans doute pas mais Amalya doit sa vie à Danil. Ce jour-là lors de sa stupide tentative d'évasion , Ruslan était fou de rage si bien que l'envie irrésistible de la tuer lui passa par la tête. Ruslan n'était plus Ruslan mais le diable en personne , à son regard je compris toutes les affreuses tortures qu'il souhaitait infligé à Amalya pour cet affront. Je l'avais pourtant prévenu mais il faut croire que cette femme est têtue. On ne se moque pas de la Zmeya , encore moins de son Pakhan.